Sujet: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Sam 6 Juin - 0:30
Oldtown, ou “the place to be”. Le centre historique de Gotham était toujours aussi fréquenté et aussi bondé, par la même population, mais pour de toutes nouvelles et dépravées activités. L’honorable GCPD était devenu une des plus grosses boîtes de nuit de la ville. Pour les âmes nocturnes qui souhaitaient s’enivrer et s’abandonner à quelques plaisirs éphémères dans un plus grand espace, leurs adresses de prédilections étaient la Cathédrale. Hormis les murs de pierre, il n’y avait plus grand-chose qui rappelait la fonction originelle de la bâtisse : une partie des vitraux était brisée, les décorations et dorures en or s’étaient envolées et les quelques représentations religieuses du Christ avaient tout autant disparu.
L’agent avait pu participer à quelques fêtes dans ces deux lieux, pour des raisons purement scientifiques. Les drogues qui circulaient en ces lieux étaient variées et abondantes, permettant au médecin de s’en procurer assez facilement et sans attirer l’attention. De plus, elle pouvait même obtenir quelques remises auprès de certains vendeurs, pour les services qu’elle leur avait rendu par le passé – des consultations gratuites, ou des opérations à moindre coût pour eux ou pour leurs proches. Une action qu’elle avait fait passer pour un acte de générosité, une action qui l’aidait grandement vis-à-vis de sa mission pour la Ligue.
En effet, on l’avait chargé de suivre attentivement tout paramètre qui pouvait grandement influer sur la santé de la population. Un spectre de recherche extrêmement large dans un contexte citadin « normal » et « standard », mais qui se résumait à quelques éléments au sein d’une ville cloisonnée. Les causes principales des dernières mortalités qu’elle avait pu observer étaient dues à une overdose de toutes ces nouvelles drogues - certaines plus foudroyantes que d’autres, ou alors des cocktails extrêmement explosifs –, un excès de boissons – qui malmenait considérablement les organes – ou tout bonnement faire l’amour à droite et à gauche. A cette dernière pensée, ses traits se déforment avec une moue dégoutée : agent ou alias, les deux personnalités ne supportaient plus de traiter des douleurs génitales des uns et des autres… Un sentiment qu’elle souhaiterait bien partager avec ses supérieurs, mais dont elle manquait de courage pour passer à l’action. L’idée d’échouer dans ce rôle qu’on lui avait attribué était bien plus intolérable que d’avoir à traiter un énième cas.
Habillée pour l’occasion, soit reprendre ses vieilles tenues de vielles soirées lavées très difficilement, elle s’aventure dans la boîte. Elle salut quelques personnes qu’elle reconnaît, tantôt par son métier, tantôt par sa fréquentation occasionnelle des lieux. Toujours est-il qu’elle était davantage une anonyme parmi cette foule, et qui avait suffisamment à dépenser pour quelques produits hallucinogènes à la mode.
Se jeter immédiatement auprès du vendeur n’était pas dans ses habitudes. Elle commandait toujours une boisson, et la sirotait calmement en observant la foule en délire. Une habitude qu’elle adoptait dès qu’elle mettait dans un terrain instable, dans lequel elle n’avait aucun contrôle. Une habitude qui lui avait été inculqué par la Ligue. Elle patiente donc, jusqu’à se sentir suffisamment en confiance et mêlée à cette foule. Certains l’ont abordé durant ce laps de temps, elle a discuté, elle a flirté, elle a ri, rabrouant toutes ces personnes qui cherchent désespérément un partenaire, et gardant autant qu’elle pouvait ceux qui lui vendaient les effets « génialissimes » de certaines drogues. Si elle se fiche de celles déjà connues et obtenues, elle tend davantage l’oreille pour celles qu’elle convoite.
Au bout d’une heure, elle était en train de négocier avec l’un des vendeurs d’une drogue à la mode, non loin des toilettes, dans un couloir où elle pouvait entendre l’autre – comme s’entendre penser à nouveau !
Jonathan Mills
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Sam 13 Juin - 11:49
Il n’y a rien de plus compliqué que d’aller chercher quelqu’un dans un lieu bondé. Surtout un endroit aussi surveillé que celui-ci. Les gardes sont nombreux. Les patrons regardants. Il y a toujours des incidents. Je dois faire attention à comment j’entre, à comment je progresse. Fondamentalement parlant, je ne sais même pas si je dois vraiment choisir ce moment pour frapper. Fils d’un baron de la pègre à la botte du Sphynx, Andrew McCarter a survécu on ne sait pas bien comment à l’essai d’une demi-douzaine de drogues différentes. C’est amusant comme « survie accidentelle ». Assez peu commun, d’ordinaire la Chute avait plutôt produit quantité de survivants de catastrophes monstrueuses et grandiloquentes, de l’effondrement, de l’incendie, pire encore… Mais non, ce cher Andrew avait juste profité de son père pour s’envoyer suffisamment de drogue pour trépaner définitivement un éléphant adulte, et s’en était apparemment tiré sans la moindre séquelle. Apparemment, parce que son comportement ne s’était pas franchement amélioré depuis que son père avait monté en grade dans l’organisation du Sphynx. De ses frasques de jeunes adultes s’étaient enchaînées bien d’autres problèmes par la suite, et il avait désormais sa petite pièce privative dans un ancien bureau de lieutenant de police, dominant les anciens bureaux des gars en bleu transformés en boîte de nuit où régnaient le stupre et le vice.
Il avait fallu que je vienne sans le masque. Et que j’attende le bon moment.
Il n’y a aucun moyen de m’infiltrer avec armes et bagages, avec tout mon matériel. Mon masque m’aurait mis en porte à faux vis-à-vis du Sphynx, dont je pouvais parfois avoir à honorer des contrats. Il aurait sans doute fait la gueule que je trucide le fils d’un de ses lieutenants dans un endroit sous sa protection…
Alors, discrétion et improvisation. Il ne faut plus que pouvoir trouver quelque chose… Au cas où, j’ai toujours ma corde à piano. Quand il finit son affaire et se trouve entre deux visites féminines dans son « bureau », il s’esquive aux toilettes, laissant ses amis rigoler grassement derrière son départ. C’est ma seule fenêtre de tir, celle pour laquelle je tolère les putes et les drogués depuis le début de soirée. Toilettes bondés… Sauf à l’étage. Il faut le savoir, car il faut passer les gardes. Mon uniforme de loufiat me permet de ne pas être inquiété, et la porte à battant s’ouvre… Je m’engouffre derrière. Et alors qu’il se vide dans l’urinoir, je fonce sur lui. La corde écrase et déchire la peau de son cou. Il saigne abondamment, essayant de se dégager. Poussant son visage contre la vasque, je le lui écrase une fois, deux fois, trois fois. Et achève de l’étrangler. Il retombe lourdement au sol, dans une marre de sang, de pisse, d’eau. Je me recoiffe rapidement devant le miroir, abandonne dans un réservoir de chasse d’eau ma veste tâchée et ressors en chemise, manches retroussées.
Et tombe nez à nez avec ma voisine, Roxana, en grande discussion avec un habitué repéré dans mes rondes de reconnaissance. Un dealer. Elle ici ? Un type entré après moi dans les toilettes pousse un cri. Je me fige, avant de marcher droit sur elle et de la prendre par le bras pour l’éloigner en ignorant les protestations et la repousse contre un mur quand des types passent en courant derrière moi pour aller voir pour ça crie. Ainsi, nous sommes aussi près que des amants… mais je souffle, contre ses cheveux.
| Ne dites rien. Faites semblant une minute ou deux. Ou nous aurons tous les deux des problèmes, Roxana. Le type à qui vous parliez est salement dangereux, et je crois que l’immeuble va grouiller de gros bras dans trois secondes. Il faut qu’on sorte. |
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Dim 14 Juin - 23:40
Le vendeur avait l’habitude de négocier avec le médecin, et était même l’un de ses fournisseurs pour ses commandes régulières d’une drogue particulière, celle qui se rapprochait de la Morphine en termes de composants comme d’effets. Si elle avait un droit prioritaire sur les médicaments comme appareils médicaux lors des réapprovisionnements de la Ville, les barons de la drogue se servaient les premiers, laissant des quantités insuffisantes pour les professions « légales » et « non divertissantes ». Autant dire, elle devait chercher son bonheur ailleurs, et sacrifier de son temps ou de ses maigres biens pour obtenir ces maudites poudres qui lui assuraient, ironie du sort, de quoi se nourrir pour la journée. La vie était définitivement mal faite pour ceux qui vivaient en bas et elle devait faire semblant de galérer et désespérer comme le commun des mortels. Un simulacre nécessaire pour dissimuler son allégeance absolue à la Ligue des Ombres.
- Parfait ! Et, avant de passer au paiement, faut se réentendre sur la livraison hab…
Elle ne put terminer sa phrase, qu’elle se sentit empoigner par une main ferme et emporter au loin précipitamment. Deux ou trois pas plus tard, elle est plaquée contre un mur, le corps écrasé par un autre et le souffle mêlé à celui de l’inconnu. Elle reconnut à temps ce dernier, figeant aussitôt cette jambe courbée – qui s’apprêtait à coller un violent coup au bas-ventre ou aux parties génitales du « kidnappeur ». Ladite jambe retrouve sans tarder sa place initiale, aux côtés de sa jumelle. Loin d’être figée, elle glisse ses deux bras sur les épaules de son ancien voisin, et approche ses lèvres de son oreille.
- Je ne sais pas à quoi vous jouez. J’espère seulement que je ne paierai pas chèrement pour vous avoir parlé ou vous avoir suivi ce soir. Elle s’éloigne, lançant un regard qui semblait dire qu’elle comprenait, et qu’elle allait lui faire « confiance ».
Elle n’était pas stupide, ni sourde. Elle avait clairement entendu les cris affolés d’un homme, dans les toilettes – pièce que Jonathan avait quittée quelques seconds avants, et pièce où se dirigeait des hommes baraqués et peu recommandables. Il ne fallait pas être Einstein pour faire le lien entre ces différents éléments, et conclure que le châtain-blond s’était empêtré dans une sale affaire. Cependant, est-ce qu’elle lui en voulait ? Nullement. Il n’y avait plus de Ying, et de Yang, ni de juste milieu. Chacun faisait de son mieux pour survivre, incluant se nourrir comme se divertir.
Non, sa seule inquiétude était uniquement que les emmerdes inconnues d’un homme qu’elle n’avait plus côtoyé depuis bien longtemps ne l’entache et ne lui cause des soucis considérables, mettant en danger sa position assurée et sa formidable réputation au sein de la Ligue. Si une telle chose venait à arriver, elle ne pourrait tout simplement pas pardonner l’homme qui la traînait à sa suite, à cet instant-ci.
Les premières prédictions de Jonathan ne tardèrent pas à se réaliser. Des ombres clairement sobres et dangereuses se mouvaient parmi les danseurs bourrés ou soulés, semblant chercher quelqu’un, ou bloquer des issues. Aussitôt, la brune tire sur la manche de son partenaire, et l’attire vers un serveur dont le plateau était chargé. Elle profite qu’il a le regard tourné pour s’emparer de deux verres, tendant l’une à Jonathan.
- Nous serons bizarres, si nous ne nous fondons pas dans la masse. Et la masse, elle boit, elle danse ou elle se drogue. Elle lève son verre à son attention, prête à trinquer en apparence, mais un regard scrutant les horizons, cherchant un moyen de sortir avant qu’une bombe n’explose et que la situation ne se complique. Avant de vous suivre, je veux savoir comment vous comptez sortir d’ici discrètement ?
Une sortie secrète ? Suivre une masse paniquée ? Ou tout simplement sortir, le plus vite possible ?
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Lun 22 Juin - 19:35
La situation se tend brutalement et il est maintenant question de vie ou de mort, sans la moindre ambiguïté. Heureusement, j’ai affaire à quelqu’un de réactif ; Roxana n’est pas que mon ancienne voisine ; je le suspectais depuis que j’étais allée la voir, ce fameux soir où l’échec du Suicide Squad avait entériné la Chute de Gotham, et de toute sa région. Je ne savais pas dans quoi elle trempait mais il était assez clair qu’elle avait réagi très stoïquement, sans demander son reste. La voir ici était aussi une surprise, mais cela ne pouvait que souligner qu’elle était mouillée dans quelques affaires… Je ne la voyais pas venir se droguer, et encore moins se prostituer. Peut être me trompais-je ? la survie était difficile pour tout le monde, désormais, et elle ne serait pas la première mère isolée qui se retrouvait à faire des choses honteuses pour pouvoir s’en tirer et fournir de quoi manger à son enfant. Ce ne serait pas moi qui la jugerait, dans tous les cas.
La brune me menace un rien. Je comprends qu’elle rentre dans mon jeu de toute façon, au moins depuis qu’elle a passé ses bras autour de mon coup. Mais encore une fois, l’agent de renseignement et l’ancien navy seal que je suis se doute qu’elle est bien plus aguerrie qu’un simple docteur. J’acquiesce en hochant la tête.
| Aucun risque si on arrive à passer inaperçu. |
Sinon, elle serait effectivement dans la merde. Cheminant dans la foule comme un couple pressé de passer à la seconde partie de soirée, avec un rien d’empressement et ma main serrant la sienne, la belle prend deux verres sur un plateau et nous les tend, argumentant que les gens présents devaient faire la fête, et donc nous aussi. Je trinquais donc, avant de descendre une bonne partie du verre.
| Je préfère boire, alors, vous avez raison. |
Et ce n’était pas peu le cas de le dire, elle me souffle et me demande comment on peut partir d’ici, ce que j’avais imaginé pour ça. En réalité, je n’avais rien prévu du tout à ce sujet.
| Je vais faire ce que je fais de mieux. Improviser. Je vais peut être devoir me frayer un passage par la force… Je peux juste jouer le dragueur lourd avec qui vous coupez les liens avant que je sorte, pour éviter que l’on vous suspecte… |
Mais en réalité, de ce que j’avais vu jusqu’ici, le doute continuait de m’assaillir…
| Et d’abord vous faites quoi ici, vous ? |
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Sam 11 Juil - 1:26
Les deux personnalités qui cohabitaient dans ce corps étaient bien en accord avec une même réaction : lever les yeux au ciel, ou au plafond en l’état actuel. L’ancien voisin venait de lui présenter la pire solution possible pour fuir une situation particulière, voire très tendue. Elle ne pouvait pas s’empêcher de le considérer comme un pauvre amateur.
Il faut dire que la Ligue des Ombres s’était assurée que cette génération de sbires prenne un grand soin à planifier chaque projet et chaque mouvement, et qu’elle considère l’improvisation comme une erreur de jugement qu’il était nécessaire de corriger au plus vite et avec peu de moyens. Le temps et l’argent investis à hommes et femmes – de leurs naissances, à leurs premières missions – étaient considérables, expliquant l’exigence particulière de la Ligue qu’ils ne se fassent pas tuer bêtement.
- Vous auriez dû m’ignorer, pour me préserver, répondit-elle, claquant la langue d’agacement. Quant à votre question, elle est bien impolie, répliqua-t-elle avec amertume.
En vérité, l’agent jouait. Elle savait que répondre immédiatement et en toute naïveté éveillerait davantage les soupçons de ce militaire. A l’inverse, s’envelopper d’une aura de mystère tout en restant sur la défensive risquerait de titiller la curiosité de l’homme, ce dont la brunette se passerait bien. Dès lors, elle devait opter pour un juste milieu. Refuser de répondre, dans un premier temps, et puis …
- Je vous dirai, pourquoi, si on sort d’ici, dit-elle, grimaçant.
… une promesse d’explication. Dès lors, elle gagnait du temps pour échafauder un mensonge convenable et logique !
Son regard se promène à nouveau sur cette foule dense. Musique toujours plus forte, une ambiance toujours plus électrique et des corps encore plus enlacés et collés … elle avait l’impression d’assister à l’amassement de l’humanité pour ne former qu’une boule informe et dégoûtante. Elle n’avait jamais aimé l’interactivité entre les hommes, ne comprenant pas ce besoin de « ressentir » - soit des sentiments, soit juste un corps contre le sien. Une question à laquelle son fils apportait, de temps à autre, des bribes de réponses.
Puis, subitement, une étrange idée se dessina dans son esprit. L’agent avait trouvé un moyen de fuir ce lieu sans attirer l’attention. Malheureusement, si le projet était aisé à accomplir par ses propres moyens, il devenait un brin plus complexe si une seconde personne – qui n’avait aucun lien avec La Ligue – s’y joignait. En effet, il faudrait justifier à cet autre comment elle avait pu avoir une telle idée, et surtout pourquoi elle avait de telles compétences. Surtout si « l’autre » était un ancien militaire. - Vous devez sortir d’ici. Vivant. Je ne veux pas votre mort sur ma conscience, dit-elle. Ou hurle-t-elle. Sa voix était considérablement couverte par la musique. Profitons du black-out, pour partir !
Les soirées black-out n’étaient pas rares – mais guère longues. La lumière s’éteignait le temps de quelques minutes, offrant la possibilité aux autres de s’adonner à des folies non faites encore. Des soirées qui commençaient à se démoder considérablement. En deux ans, la population de Gotham avait exploré suffisamment d’options en secret pour ne plus trouver du plaisir dans les ténèbres. La nouvelle mode semblait être plus le « visible », pour le « m’as-tu-vu ». - Si c’est une soirée black-out. Je vais demander, au serveur !
Et elle s’exécute. Le serveur dit que non, que c’est demain. Elle revient, elle feint la surprise et la déception. En vérité, elle le savait déjà avant même d’avoir demandé. Non, elle espérait juste « avoir inspiré » l’autre. Comprendrait-il ?
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Lun 20 Juil - 23:33
Je devais encore parier sur l’intelligence et la préparation de mon adversaire plus que sur mon talent personnel pour me tirer de cette situation ; en venant liquider ici ma cible je n’avais pas manqué de me jeter dans la gueule du loup et il était clair que c’était trop tard aussi pour avoir des remords. Quelque part, je ne pouvais plus attendre que la délivrance. Celle d’une mort qu’il fallait espérer rapide, mais que les circonstances risqueraient sans nul doute de tout chambouler. On allait m’équarrir, pour ce que j’avais fait. C’était étrange cette dichotomie devant le destin que je m’imprimais en lettres de sang. Désireux d’en finir d’enfin tomber devant l’adversité, même s’il n’y avait eu que moi pour la provoquer… Mais de l’autre, cet instinct de survie depuis toujours ancré dans mes gênes, développé et cultivé par l’armée et les Navy Seals…
Je n’avais jamais pu me résoudre à en finir pour de bon. Souhaiter que les autres y parviennent n’était pas suffisant.
En tout cas, la brune a raison. J’aurais dû prendre garde, sans doute. A respecter son anonymat et sa drôle de nature de médecin dans une ville en ruines, qui a pourtant l’air de bien se faire à la situation. Mais non, en vérité, je m’en fichais. Complétement. Elle n’était rien pour moi, que la relique d’un passé que je m’efforçais d’oublier et de contenir dans l’alcool et dans le sang. La brune se fait rigide, sèche. Elle n’accepte pas que je la questionne et le fait bien comprendre, ne pouvant accepter que contrainte et forcée à m’expliquer.
Et là, je me rends compte qu’elle ne me doit rien. Pas de vérité, quedal. Elle accepte de me « cacher » auprès d’elle. Si elle le faisait sans rien attendre derrière, alors c’était sans doute moi qui lui devait quelque chose, finalement. Je hochais la tête alors, un peu plus convaincu.
| Ok… |
Mais je me ravisais. En fait ce qu’elle foutait là ne me regardait pas une seule seconde, si ?
| Lâchez l’affaire, je vous ai assez mise dans la merde comme ça sans en plus rajouter la demande d’explications à soupoudrer par-dessus les emmerdes. |
L’ambiance autour de nous est électrique, entre sensualité des étreintes et de ce qui n’augure sans doute que l’oubli les uns contre les autres dans l’abandon le plus totale, avec de l’autre côté la tension chez les agents de sécurité et le remue-ménage dans l’étage dominant la pise de danse, où des hommes en armes passent en tous sens pour retrouver le type qui vient de faire couler le sang quelques minutes plus tôt. Ne vous leurrez pas sur l’Humanité de ces mecs-là ; la justice ne les intéresse pas, il ne s’agit que de vengeance et d’opportunité de laisser libre cours à leurs pulsions de mort. La toubib me surprend en me parlant du black-out. Mais c’était quoi, cette affaire ?
Black-out, donc on éteint tout ? Ca risquait de dégénérer pour tout le monde autour… Etait-ce seulement une mauvaise chose ?
Je la reprends, main sur le bras, et je serre légèrement pour avoir son attention, lèvres au creux de son oreille.
| Tenez vous à ma chemise |
Mais je n’ai pas d’arme, en réalité. Je n’ai rien sur moi. Et il y a déjà des gardes près de l’espèce de pupitre où il y a ces sortes de DJ’s, là. Donc contrôle des lumières, ça risque d’être sacrément aléatoire de s’engager dans ce genre d’empoignade.
| Il va falloir qu’on se fasse passer pour le genre de couple qui vient ici, juste le temps d’atteindre la sortie. Ils ne chercheront pas un binôme… C’est sûr, les gens qui ont accès à l’étage ne sont jamais seuls. |
Je lui tends la main.
| Vous me suivez ? |
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Jeu 20 Aoû - 0:16
- Tenez-vous à ma chemise.
Elle obéit à l’injonction. Un court instant, le Caméléon quitte son alias pour être, le temps de quelques secondes, un autre personnage. Le type attentif à chaque détail, dont notamment savoir si l’homme qui se colle à son corps a une arme. Une fois la réponse obtenue, tel un serpent, elle mue et abandonne sa carcasse pour retrouver l’habituelle. Et à temps !
- Si nous nous contentons d’être proche de l’un et de l’autre, je vous suivrai sans souci, prévient-elle.
L’alias joué par l’agent allait faire face à un challenge sans précédent : prétendre être la partenaire de cet homme dans cet environnement étranger. Certes, l’étrange médecin se rendait bien dans ce lieu à intervalle régulière, mais uniquement dans le cadre des affaires. Il n’était pas question de se mêler parmi ses corps, de boire dans le même verre que de parfaits étrangers, accepter la salive d’on-ne-sait-qui ou encore subir les lubies des boss ou aspirants boss. L’alias était à l’image de l’agent : une ombre qui se glissait dans ce monde, évitant de causer de quelconques vagues. Et puis, plus important, ledit homme était l’ex-époux de sa défunte meilleure amie, et il était malvenu de faire un quelconque geste déplacé – même pour sauver sa peau.
Alors, le Caméléon s’adapte et accorde ses violons avec ceux de son alias. Elle prend bien la main, mais fait preuve d’un certain malaise. Il n’était pas question de pudeur, loin de là ! Voilà bien des années qu’elle était une mère célibataire, et elle avait bien eu son lot d’amants – peu, mais suffisants –. Cependant, la discrétion avait toujours primé, et même encore aujourd’hui. Elle avait bien rencontré un ou deux individus, mais qui partageaient ce même désir d’un instant d’intimité privé et nullement public.
Un petit stress habite malgré tout ce corps, qu’importe la personnalité choisie. La dame mettait sa vie entre les mains de cet ancien voisin qu’elle croisait pour la seconde fois dans d’étranges circonstances. Or, elle n’était jamais contente de s’en remettre à une personne qui ne faisait pas partie de la Ligue. Elle avait la sensation étouffante qu’elle trahissait la confiance de ses supérieurs, et qu’elle risquait de gâcher à tout instant tout l’investissement et tous les espoirs qu’ils avaient fondu sur cette poignée de gosses qu’ils avaient chéri, nourri et éduqué pour en faire leurs surveillants de ce monde.
A contrecœur, la brune se retrouve collée à l’autre mais également à toute une ribambelle d’hommes et de femmes tantôt droguées, tantôt bourrées, tantôt insouciants. Elle détestait être au milieu d’une telle foule. D’une, ce n’était pas dans ses prérogatives. De deux, elle pouvait compromettre la sécurité de son alias et s’attirer les foudres d’un monsieur X et Y juste pour avoir accompagné un certain Monsieur Mills. De trois, l’environnement ne pouvait pas être contrôlé : le danger pouvait venir de partout.
L’agent prend note : Jonathan Mills est dangereux, un élément de Gotham à éviter, sauf si ses supérieurs exigent qu’elle s’en approche. Elle se note, et elle promet de remonter l’information aux bonnes personnes. Elle se remémore aussi toute autre information utile, et dont elle a connaissance de ce blond : Une femme et deux gamines perdues dans un terrible accident de voiture, une formation militaire, une puce – ou équivalent – explosive greffée dans la nuque par le passé – puce qu’elle avait retiré et dont elle avait transmis la description à la Ligue – et surtout une potentielle amitié avec l’instable et célèbre Harley Queen. Elle inscrit aussi dans sa mémoire divers éléments de cette soirée, que ce soit l’étrange cri, les interrogations malvenues de l’homme vis-à-vis de la présence surprenante de la brune en ce lieu, l’absence d’armes mais le maintien d’une bonne condition physique. Elle suit, elle observe et elle enregistre, telle une caméra humaine.
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé] Mer 2 Sep - 18:13
L’injonction tombe. Elle n’a plus vraiment le choix. Je me méfie d’elle, dans le moment grisé par la réussite et le danger, mais pas assez pour la craindre. Je ne sais pas qui elle est ni ce qu’elle veut, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’elle est ma seule porte de sortie possible et que je ne vais certainement pas la lâcher. La brune se laisse faire, mais je sens quand même qu’elle est réticente. Il y a de quoi, au fond. Ce n’est pas une question de ne pas en croire sa chance mais je n’en suis pas loin, car il est clair qu’elle aurait pu m’envoyer sur les roses, me dénoncer, me mettre dans une merde noire qui aurait fini très vite par se faire recouvrir de rouge. Je ne peux pas dire que je m’y attendais, ce n’était pas le cas. Mais quand même… je mesurais ma chance de n’avoir pas eu besoin de recourir à ce genre d’extrêmité que de la forcer d’une façon ou d’une autre.
L’affait n’était pas gagnée, toutefois. Je ne vais pas très loin dans les attentions accordées à ma « compagne » de ce soir. Inutile d’attirer l’attention, d’engager des gestes ou des mots qui sembleraient peu naturels et habituels au sein d’un couple normalement formé. La prise dans ma main entraîne une certaine retenue ; son geste n’est pas aussi naturel qu’attendu. Mais pas le temps de râler je dois bien me démerder si je veux m’en tirer.
Tout au long de notre folle équipée, je ne peux pas m’empêcher de me contrer sur les battements soutenus de mon palpitant, qui irrigue muscles et système de sang et de vigueur pour parer aux dangers éventuels. Ce genre de moment me grise et m’électrise, car tout peut basculer en une fraction de seconde. Si c’était le cas, ce serait une véritable mocheté, dans un endroit aussi clos, sans lumière suffisante pour se battre. J’étais prêt, comme toujours. Déterminé à vendre chèrement cette existence qui ne valait pourtant plus grand-chose. Paradoxe vivant et miracle morbide ; j’allais encore beaucoup tuer avant la légitime mise à mort du tueur en série que j’étais devenu en l’espace de seulement quelques années d’errance et de mélancolie coupable.
Nous finissons par sortir, enfin, de cette véritable tempête humaine. Rien de bon ne saurait sortir d’effusions, pourtant je me tourne vers elle. Je le sais ; je ne serais pas définitivement sorti d’affaire tant que je n’aurais pas mis une bonne distance entre moi et les sbires que j’essayais par tous les moyens d’esquiver. Face à ma voisine, je reste coi un moment. Je la fixe du regard, essaie de pénétrer son âme.
Sans succès. Je serais curieux de savoir quel reflet serait le sien dans mon miroir.
| Merci, Roxane. Je vous revaudrais ça. Une faveur pour une autre. |
Je lève les yeux derrière elle et note que des gardes armés sortent du bâtiment et commencent à interroger les passants.
| Le baiser d’adieu sera pour une prochaine fois ! |
Et me détourne d’elle avec un clin d’œil, et un joli pied de nez à un destin auquel je venais encore d’échapper d’une pirouette.
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Sujet: Re: I took a pill in Ibiza [Intrigue I - Terminé]