Gansters city

Il fait bien frais ce soir, rien d’étonnant à un soir d’automne. Il faut dire qu’elle aurait peut-être moins froid si elle s’habillait autrement qu’en short et bas résille, mais elle aime bien, ça met ses jambes en valeur et il n’y a rien de désagréable à voir les regards se tourner sur elle non plus. Harley est bien moins modeste qu’Harleen Quinzel. Il n’y a pas de mal à savoir si l’on plait, comme ce n’est pas Joker qui va la complimenter, forcément, elle joue de ses charmes pour les chercher ailleurs. Encore que c’est bien compliqué de les obtenir, la faute à sa réputation de déranger du bocal sûrement. La jeune femme s’infiltre au stade par l’une des rares portes d’accès fermée au public et rejoint les coulisses du stade.

Elle ne se mêle pas à la foule ce soir, elle recherche plutôt la tranquillité de son espace, une grande salle réservée à ses entraînements. La jeune femme avait harcelé les sbires du Joker pour qu’ils transportent le matériel récupéré à droite à gauche jusqu’à cette grande salle, sous le stade. Ainsi, elle utilise les vivats comme rythmique à ses exercices. La forme et la santé ça s’entretient, s’il y a bien une chose qu’elle a gardée de son passé, c’est la gymnastique. Elle se sent d’humeur à mettre son corps à rude épreuve et entame une série d’étirement, avant de se perdre quelques heures dans les figures acrobatiques qu’elle affectionne.

Ce n’est que bien plus tard qu’elle en sort, lorsque le silence est retombé, que l’aube n’est pas loin de pointer le bout de son nez. Le calme jusqu’à la prochaine tempête du lendemain. Dans l’ombre du stade, la jeune femme observe les derniers nigauds rentrer chez eux, puis les employés. Elle pourrait rentrer chez elle, retrouver ses bébés, voir peut-être Joker, au lieu de ça, elle reste assise sur une benne à ordure vide, simplement rassasiée de ses exercices, de ses muscles qui tressautent encore de l’effort.

A défaut d’avoir une fleur sous la main, elle utilise les derniers sur le départ comme les pétales qu’elle arracherait il m’aime ? Beaucoup. A la folie. Pas du tout. Beaucoup. A la folie. Pas du tout. La dernière personne à quitter les lieux se trouve être la charmante Laura qui tombe sur  A la folie. Ce qui explique sans doute le grand sourire qu’elle arbore en quittant l’ombre pour saluer l’employée. Bonsoir Laura, tu quittes bien tardivement. Tu voles dans nos stocks ? Ca pourrait être le cas, Harley s’en moque royalement à vrai dire.

C’est dangereux dans le coin, tu ne devrais pas sortir seule. Non pas qu’elle s’y intéresse vraiment, elle tape la causette, pour passer le temps. Retarder l’inévitable moment de rentrer pour retrouver Joker, ou une maison vide. Il mène son train de vie habituel, sans se soucier d’elle. L’inverse n’est pas réciproque, elle pense toujours à lui, c’est pas toujours évident à vivre et il se trouve que ce soir elle n’a pas tellement envie de solitude.    

Hey la folle ! Pas du tout Harley fronce des sourcils, contrariée et regarde brièvement par dessus son épaule avant de se décaler pour les avoir dans son champ de vision. 3 malabars de plus. Beaucoup. A la folie. Ca la rassérène un peu. C’est toi la folle ? Moi qui pensais être la seule de Gotham, je suis déçue ! Des copains à toi ? Demande-t-elle à Laura. Ils ont pas l’air d’être très heureux, plutôt prêts à en découdre, ce qui n’impressionne pas l’arlequin. Bras croisés, elle pose une épaule contre le mur, l’air de rien.