Continuer d'espérer pour en faire une réalité !

Entouré par quatre types assez baraqués pour être d'anciens militaires je pouvais dire que j'étais dans la merde ! Mais commençons par le commencement car la journée n'avait pas mal commencé.

M'étirant afin de finir de me réveiller je constatais que le jour n'était pas encore levé et qu'il n'allait pas l'être de si tôt... Mais comme toujours j'allais mettre mon temps à profit. Avant ça il me fallait tout de même un café chaud ! Je grimaçais en buvant la première gorgée... du café, ça ? Non... Cette mixture sans goût n'en avait que le nom mais il fallait que j'économise cette denrée si précieuse à ma survie mentale. Le café était ce qui m'avait permis de tenir lors des gardes nocturnes durant les missions à l'étranger, c'est lui qui m'avait permis de passer des heure à faire des recherches sur le pourquoi de la disparition des membres de la Justice League. A cette pensée ma mâchoire se contracta ! Il était temps que je me vide la tête avec un peu de sport. Pompes, abdos, sac de frappe et j'en passe. Je me défoulais pour ne penser à rien et cela fonctionnait jusqu'à l'heure du déjeuner.
Nouvelle grimace devant les rations et quelques fruits, puis je me décidais à aller prendre une douche. Je ne traînais pas car les deux minutes quarante secondes d'eau tiède passait vite, trop vite. Mais à la guerre comme à la guerre et ça je connaissais. Sans grande motivation je me servais une moitié d'une de mes rations et je m'attelais à la tâche du jour.

La réparation de la radio venait de me prendre plus de temps que j'avais prévu mais je ne le regrettais pas. J'allais pouvoir l'échanger contre des clopes, pour les rations j'imaginais bien que ce serait non. Je haussais les épaules, il m'en restais encore assez ! Après un coup d’œil  par la fenêtre je me rendais enfin compte à quel point le ciel était chargé de nuages sombres. Autant ne pas traîner car la nuit tomberait plus vite et je n'avais pas envie de m'éterniser dans les ruelles sombres de Park Ridge.
Ni une, ni deux, j'étais dehors et prenais la direction qui était la mienne. Cela ne faisait que dix minutes que je marchais quand je voyais deux voyous agresser une femme âgée. Je n'eus pas besoin de réfléchir pour agir ! Mon intervention eut comme avantage d'attirer l'attention des types sur moi... et de permettre à leur victime de s'enfuir. Une bonne chose de faite. Maintenant il fallait que je gère les gars et ça devrait le faire... ou pas. Voilà la pensée qui me traversa l'esprit lorsque je me rendais compte que deux autres voyous étaient arrivés par derrière. Je n'avais plus qu'à espérer qu'il ne s'agisse que de simples humains...

Une chance ! C'était le cas... Mais je me fatiguais vite. Lorsque j'en touchais un, les autres me tombaient dessus. Je ne sais pas combien de temps dura ce petit manège mais un coup derrière la tête réussi à me faire tomber. Les autres coups qui suivirent m'empêchèrent de me relever et je finis par sombrer dans une demie inconscience. Je tentais tout de même d'empêcher un des types de me prendre la radio. Peine perdue ! Puis un autre me piqua la barre de céréales que j'avais dans la veste et ils dégagèrent. « Tout ça pour une radio qui doit être pétée maintenant et une barre... » Je fulminais en me redressant péniblement alors qu'il commençait à pleuvoir. J'espérais que la vielle dame était au moins à l'abri maintenant.
Sonné, je me passais la main sur le visage. Une coupure à l'arcade, une lèvre fendue et des côtes douloureuses. Je fouillais dans la poche avant de mon jean pour prendre une clope quand j'entendais un bruit derrière moi. Je me retournais et voyais une silhouette de femme.


- Désolé, c'est la dernière, dis-je en montrant la cigarette.


Mais la femme s'approcha jusqu'à ce que je puisse voir son visage. J'eus le souffle, je clignais des yeux et trébuchais en arrière, percutant douloureusement le mur au lieu de tomber comme une merde. Adossé, me massant la tempe je murmurais.


- P'tain ! Sacré coup qu'il m'a mis pour que j'hallucine...
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J'écarquillais les yeux après m'être massé la tempe ! Elle était toujours là et elle avait l'air si réelle... Pourtant il n'y avait aucune raison pour que j'hallucine aujourd'hui et le coup que j'avais reçu n'avait pas été assez violent pour provoquer un traumatise ou un truc dans le genre. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait ; quand tout était parti en vrille j'avais commencé à avoir des hallucination sur le retour des Supers-Héros... de Diana en réalité ! C'était celle dont j'étais le proche à l'époque... enfin, pas physiquement, juste amicalement. Mais durant cette période je ne voyais pas des personnes qui n'étaient plus de ce monde sans raison.
L'alcool m'y aidait. Durant l'année qui avait suivi la disparition de la Justice League elle avait été ma meilleure alliée ! La boisson me permettait d'oublier ce qu'étaient devenus les Hommes. Mais était-ce de leur faute ? Les forces de l'ordre les avaient abandonné ! La police, ok ! Leurs équipements n'étaient pas fait pour affronter une guérilla urbaine... mais l'armée ! L'armée avait reculé devant des terroristes, abandonnant ainsi les habitants de trois villes à leur propre sort. J'avais abandonné ces gens moi aussi. C'était sûrement ce point qui m'avait fait me réfugier dans l'alcool. J'aurais pu sombrer si mes ''hallucinations'' n'avaient pas été, en réalité, ma conscience qui tentait de me secouer. « Je me battrai pour ceux qui ne peuvent pas se battre pour eux-mêmes. » C'était ce que m'avait un jour répondu Diana lorsque je lui avais demandé comment elle comptait protéger le monde. Après m'être souvenu de ça je m'étais repris en main... Je ne pouvais peut-être pas sauver trois villes à moi tout seul mais je pouvais au moins faire en sorte de ne pas perdre mon humanité. Et j'y étais parvenu ! Alors pourquoi cette apparition était-elle là ? Et elle était si réelle... bien plus que toutes les autres.

Mais ces pensées n'allèrent pas plus loin. Elles se stoppèrent quand Diana prononça mon prénom avant de me prendre dans ses bras. Cette force mêlée à cette tendresse... Oui ! C'était bien elle. J'avais l'impression que l'air me manquait... Dès que j'avais recouvré la raison j'avais retrouvé el'spoir que les membres de la Justice League pourraient réapparaître un jour. J'avais tenté de faire des recherches mais elles étaient toutes restées vaines, seuls quelques jeunes héros tentaient de maintenir l'ordre. Mais voilà que Wonder Woman était là, bel et bien présente ! Je remerciais le destin de ne pas avoir sombrer définitivement. J'aurais pu opter pour la faciliter car les anciens militaires intéressaient beaucoup les gangs et autres Boss pour faire leur basses besognes. Travailler pour ces gens-là c'était se procurer de la nourriture plus facilement. Moi j'avais choisi la voie de l'honnêteté ! Je réparais des trucs en échange de bouffe, de clopes, etc.


- T'es vraiment là Diana ! murmurais-je enfin alors que l'une de mes mains se posait sur son dos.


Oui, elle était réelle cette fois-ci. Sa main qui se posa sur ma joue me le démontra une nouvelle fois ! Je ne la lâchais pas du regard. J'esquissais même un sourire, légèrement douloureux à cause de la petite entaille, en entendant les paroles de l'amazone.


- Le monde ? répétais-je. Pas grand chose. Par contre les quatre types dont j'ai croisé la route m'ont pas loupé, dis-je sans aller plus loin concernant le pourquoi de la baston et en indiquant mon visage de mon index. Puis je marquais une pause. Ça n'a pas été simple mais j'ai toujours garder l'espoir de te revoir... de tous vous voir revenir. Au fond de moi je le savais... j'en étais même certain... la seule chose que j'ignorais c'était quand est-ce que cela arriverait, avouais-je sincère.


J'aurais voulu lui dire tellement plus mais je ne le faisais pas... Je ne l'avais pas fait quand le monde tenait à peu près debout ! Maintenant, après tout ce qui s'était passé, je ne me voyais pas le faire.
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En comprenant que Diana était bel et bien là je me sentais soulagé concernant ma santé mentale. Si elle avait été une hallucination je me serais moi-même fait enfermé dans un asile tant l'amazone paraissait réelle. Une autre pensée m'effleura l'esprit tant j'avais du mal à croire à son retour. Peut-être étais-je en train de rêver ! Je me serais pincer si je ne m'étais pas dit qu'on ne pouvait pas avoir aussi mal dans un rêve. Ces cons ne m'avaient pas loupé ! Et ce qui me faisait enrager c'était qu'il y en avait de plus en plus des types comme eux. Certains étaient même des bons gars avant tout ça. Il n'y avait pas à dire... le chaos changeait les Hommes. J’espérais seulement que ces changements n'étaient pas définitifs.
A ces pensées je me demandais ce que Diana pensait de tout ça. Elle faisait partie de ceux qui s’étaient battus pour instaurer la paix et nous n'avions même pas été foutu de la maintenir après leur disparition. C'était désolant ! En voyant le désastre beaucoup ne seraient pas revenus sur les territoires autonomes et pourtant Diana était là. D'ailleurs... comment était-elle revenue ? Est-ce qu'elle était seule ? Depuis quand était-elle de retour ? Et tout un tas d'autres questions me vinrent à l'esprit, me brûlant les lèvres... mais je ne disais rien. Pour commencer j'appréciais l'instant présent et puis je n'allais pas l'assommer de question. Je ne savais pas par quoi elle était passée et je ne voulais pas la brusquer.

A contre cœur mais sans rien en laisser paraître je laissais la brune mettre un terme à nôtre étreinte et la regardais. Je la fixais comme si elle allait disparaître sans aucune explication. Mais non, rien ne se passait... Elle reprenait même la parole comme si elle lisait dans mes pensées.
Je hochais la tête aux mots qu'elle prononçait. De toute façon même si l'idée lui venait de repartir je ferais en sorte que cela  n'arrive pas.


- J'y compte bien... et autant te dire que si tu devais repartir je m'incrusterai ! ... Simple humain ou pas, ajoutais-je.


J'aurais bien accompagné mes paroles d'un clin mais j'imaginais que cela aurait plus ressemblé à une grimace. Je me redressais légèrement et faisais craquer mes cervicales. Mise à part les deux plaies sur le visage rien ne semblait cassé et c'était tant mieux. Cependant j'imaginais que j'allais me payer de beaux hématomes et que les réveils des prochains jours ne seraient pas faciles. Mais j'étais en vie, c'était le plus important !
Et puis je ne regrettais absolument pas ce qui m'était arrivé quand on voyait le résultat. Si je n'avais pas empêché l'agression de cette dame, je ne me serais pas fait agressé et je serais arrivé à destination sans problème. Résultat : je n'aurais sûrement pas recroisé la route de l'amazone. J'avais beau être amoché, j'étais heureux !
Je fixais Diana quand elle me dit que cela lui avait pris du temps pour revenir et je lui souriais quand elle avoua être ravie de me revoir. « Je le suis aussi Diana ! Vraiment... » Puis je levais les yeux au ciel quand elle me demanda pourquoi ces types m'avaient agressé.


- C'est peut-être le chaos ici mais certain ne change pas ! Tu me connais... Je marquais une pause. J'ai fait en sorte que deux types n'agressent pas une pauvre dame qui rentrait sûrement chez elle. Sauf qu'en fait les gars en question n'étaient pas deux mais quatre. Je secouais la tête. Certainement des anciens militaires à leur façon de se battre. Je soupirais. Y'en a beaucoup qui ont mal tourné... des militaires je veux dire. Ils se sont mis à bosser pour des gangs, ou sont devenus mercenaires... histoire d'être certains d'avoir de quoi bouffer.


J'avais eu la chance que personne n'essaie de me recruter. Les réponses négatives étaient rarement bien acceptées ! Alors je m'étais fait discret et je me débrouillais comme je pouvais.
A ce moment, Diana m'aida à me redresser complètement pour que je la suive. J'obtempérais ! J'avais complètement confiance en elle. Elle m'amena jusqu'à un immeuble et m'aida à monter les marches d'une façon qui me rappela toute la force dont elle disposait. J'eus un léger rire qui relança de manière magistrale la douleur aux niveau des côtes.


- T'as rien perdu de ta force, dis-je alors qu'on arrivait dans un appartement pire que le mien.


Sans demander mon reste je me laissais tomber sur le lit en grognant légèrement. Pourtant, je me redressais pour observer Diana... Elle avait dit ''un ami''. Elle parlait d'un autre membre ? Ou peut-être d'un ami et plus si affinités... Cette éventualité ne m'enchanta pas et je gardais le silence.
Le baume qu'elle appliquait sur mes blessures provoquait un picotement intense mais supportable.


- En voyant que vous ne reveniez pas j'ai essayé de savoir ce qui se passait, avouais-je sans crier gare. Mais personne n'avait la moindre foutue réponse. En plus comme tout est parti en vrille de partout et en même temps, je ne suis même pas certain qu'ils aient cherché des réponses. Je secouais la tête en repensant à l'armée qui avait abandonné... J'aurais aimé pouvoir être capable de faire quelque chose. Je plongeais mon regard dans celui de l'amazone. Que t'est-il arrivé Diana ? Et aux autres ? Et surtout... comment tu vas ?


Les premières questions étaient tombées, la dernière était pour moi la plus importante. Je voulais savoir si l'amazone allait bien.

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J'avais l'impression que cette vision de Diana n'était pas réelle, tout en me rendant compte que je n'hallucinais pas. Et quand je me rendais compte que l'amazone se tenait bien là devant moi j'eus l'impression de manquer d'air... Oui, c'était bien ça. Je manquais d'air ! Cela n'était pas provoquer par l'étreinte de celle que je venais de retrouver, c'était la peur. En constatant que Diana était bien là, une crainte irraisonnée était en train de s'emparer de moi. J'avais peur de la perdre à  nouveau. Voilà ce qui m'arrivait en cet instant !
Mais je faisais mon possible pour ne rien laisser paraître, j'étais doué pour ça ; après tout l'amazone ne s'était pas rendue compte à quel point la peur me vrillait les entrailles quand elle m'avait annoncé qu'elle partait pour une nouvelle mission. J'aurais dû l'en empêcher à l'époque... mais aurais-je pu aller à l'encontre de ce que Wonder Woman était ? Non ! Elle n'aurait jamais accepter de rester et en osant une telle tentative je l'aurais sûrement perdue d'une autre manière, plus définitive.
Je prenais une inspiration en oubliant la douleur que les coups reçus avaient provoquée et j'appréciais le parfum de la brune jusqu'à ce qu'elle s'écarte de moi. C'était là que je la prévenais... Il était hors de question que je la laisse à nouveau partir même si je savais que je ne faisais pas du tout le poids face à sa force...

Je fixais celle que je venais de retrouver quand elle déclara que je n'étais pas qu'un simple humain. Vraiment ? Alors qu'est-ce que j'étais ? Je crevais d'envie de lui poser la question mais cette dernière ne voulait pas franchir mes lèvres. A la place je me contentais de sourire, un sourire sincère.
J'allais la remercier mais je trouvais cela tellement dérisoire. Et puis en gardant le silence je me laissais la chance de lui demander plus tard ce qu'elle avait voulu dire en prétendant que je n'étais pas qu'un simple humain. Est-ce que ça voulait dire que je représentait plus que ça à ses yeux ? J'effaçais très vite cette folie de mon esprit et me concentrais sur ce que je racontais. En gros j'évitais de dire des choses qui aurait pu faire fuir Diana en lui racontant ce qui venait de se passer concernant mon acte de bravoure raté, ou presque. J'eus une moue dépitée en entendant la réponse de la brune.


- Oui, les militaires sont censés défendre la population, reconnus-je. Mais maintenant, sur les territoires autonomes ils sont comme tout le monde, ils essaient de survivre ! Mais beaucoup ont choisi la facilité malheureusement.


Mes propres paroles me dégoûtèrent. C'était d'autant plus le cas puisque j'avais vu des frères d'armes devenir des mercenaires s'en prendre à celles et ceux qu'ils devaient aider.
A la question de Diana, je croisais les bras et affichais un air faussement vexé.


- Moi ? Steve Trevor ! Travailler pour des gangs ? Plutôt crever oui, répliquais-je avec un clin d’œil. Non, je me suis servi de mes talents de réparateur en tout genre. En gros j'échange des services contre de la bouffe et il m'arrive de réparer des trucs trouvés que je ramène chez des revendeurs ensuite. Il m'est aussi arriver de bosser comme videur un temps ! Rien de bien méchant en bref...


Tout en raconta ça je laissais l'amazone me conduire à destination et je remarquais à nouveau la force qui se cachait en elle. Cela me fit rire et j'eus le droit à une remontrance.


- Cassée ? Ça doit à peine être fêlée, déclarais-je amusé mais en étant sûr de moi.


Une fois arrivée à destination cela ne m'empêcha pas de m'affaler sur le lit d'un appartement encore plus triste que le mien. Je laissais Diana me soigner tout en lui faisant part de mes regrets. Ses doigts qui s'attardaient sur ma peau me firent frissonner et je faisais mon possible pour que cela passe inaperçu.


- Ce mieux n'était visiblement pas assez, marmonnais-je  avant d'écouter les explications que Diana me donnait quant à sa disparition.


Je n'aimais pas ce que j'entendais ! La Justice League nous avait sauvé et en guise de remerciement elle avait été trahie, abandonnée. Lex Luthor était un type que je n'avais jamais pu sentir et c'était sûrement à cause de lui que j'avais perdu Diana, que le monde avait perdu ceux qui le protégeait. Je ne pouvais pas imaginer ce qu'avait vécu l'amazone mais sa souffrance je pouvais la lire dans ses yeux, alors je tentais de trouver les mots.
Mais soudain une chape de plomb sembla me compresser la poitrine. Elle avait perdu un être cher et elle ne s'en remettait pas. Un homme ? Sûrement pas moi, même dans une réalité alternative...


- Je suis désolé pour cette perte que tu as subi Diana... sincèrement... Et qu'est-ce que je pouvais dire d'autre ? Répondre à  sa question ? Oui... Moi ? Pendant ce temps ? J'ai survécu en faisant le maximum de recherche sur ta... votre disparition ! Ça m'a pas mal occupé...


Puis je me taisais alors que je voulais savoir. Elle avait perdu un être cher, quelqu'un qu'elle aimait, j'en étais persuadé. Ma main se posa sur celle de l'amazone.


- Tu étais amoureuse de cette personne, tu l'es sûrement toujours si tu n'en t'es pas remise, commençais-je. Et ça tu l'as vécu dans une réalité parallèle. Je marquais une pause... cela me coûtait de parler de ça avec Diana et je commençais à comprendre pourquoi... Mais je continuais, je voulais l'aider et effacer cette souffrance de son regard. Cette personne... tu ne pourrais pas la retrouver ici ? demandais-je avec une hésitation.
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C'était étrange de voir à quel point quelques mots pouvaient avoir un pouvoir immense. Diana n'avait fait que me dire que je n'étais pas n'importe quel humain. Cela aurait pu paraître anodin mais en entendant ça je me sentais plus léger. La présence de l'amazone et ses mots semblaient effacer la noirceur permanente qui régnait dans les rues de Metropolis. Même la douleur me donnait l'impression d'être moins importante que lorsque les types m'avaient abandonné au sol. Diana était revenue... J'avais continuer d'espérer et cela était devenu une réalité ! Il n'y avait plus aucun doute, je n'hallucinais pas. Cependant, tout n'était pas parfait ! Je culpabilisais...
La Justice League était partie en risquant sa vie pour sauver notre monde. Elle avait réussi ! Si une bonne partie du monde valait encore le coup, ce n'était pas le cas des territoires autonomes. Les Hommes avaient transformé ces zones en un chaos permanent et je n'avais rien pu faire pour empêcher ça. Que devait penser la brune qui me faisait face ? Regrettait-elle d'avoir effectué cette mission sauvetage maintenant qu'elle voyait ce qu'était devenu Metropolis ? Je n'en savais rien et je n'osais pas lui poser la question directement. Je préférais répondre à ses questions sur les raisons du passage à tabac dont je venais d'être la victime, de l'inaction de l'armée à protéger la population... Mais très vite je me rendais compte que ce dernier point prouvait mon échec. Pour ma défense, je n'avais pas viré mercenaire !

Diana l'avait bien compris... Elle savait que je n'avais pas pas choisi la facilité, je le voyais dans son regard et je l'entendais dans sa voix. Cette confiance me rassura ! Je n'avais peut-être pas complètement merdé ; même si le bilan n'était pas non plus positif.
Cependant, je me gardais de chasser cette joie. Ces moments là étaient bien trop rares pour ne pas les apprécier ! Je retrouvais aussi mon humour d'antan, celui qui s'était estompé au fur et à mesure que la noirceur envahissait les territoires soumis au blocus. Merveilleuse idée car le rire de Diana fut un véritable cadeau. J'avais toujours aimé entendre l'amazone rire et j'appréciais d'autant plus lorsque j'en étais à l'origine comme en cet instant. Je m'abstenais une nouvelle fois de lui adresser un clin d’œil mais cela ne m'empêcha pas de répondre.


- Tu es toute pardonnée très chère ! Je sais bien qu'un adage dit qu'il n'y a que les cons qui ne changent pas mais pour le coup ce n'est pas grave. Je veux bien être un peu con ! Je marquais une pause. Je me disais qu'il ne fallait pas que tout ce que vous aviez connu ait disparu à votre retour. Alors... me voilà !


Et elle aussi ! J'avais garder espoir mais je ne m'étais jamais imaginé nos retrouvailles. Je savais qu'elles ne pourraient pas être décevantes et j'avais raison. Peu importe ce qui nous entourait alors que nous allions je ne savais trop où, peu importe la douleur ; Diana était de retour. Je me rendais compte qu'elle m'avait manqué à un point que je n'imaginais pas ou que j'ignorais volontairement. Me rendre compte de ça était étrange...
Je tenais à Diana plus que je ne voulais le reconnaître. Rien que le frisson qui s'empara de moi au contact des doigts de l'amazone sur ma peau en était la preuve. Je préférais faire comme si de rien n'était et j'esquissais un léger sourire à l'attention de la brune.


- Trop dur envers moi-même, répétais-je. Alors on est deux ce cas ! J'ai toujours trouvé que c'était l'un de nos points communs le plus flagrant. Être très exigeants envers nous-mêmes ; trop selon certains !


Puis l'amazone m'expliqua ce qui lui était arriver et je regrettais une fois de plus de ne pas l'avoir retenue. J'aurais aimé pouvoir effacer tout ce qu'elle avait vu, vécu, affronté. A la suite de ses paroles mon cœur rata un battement avant de battre à tout rompre. Elle avait perdu un être cher ! Cela voulait-il dire qu'elle... Le simple fait de penser à cette hypothèse me blessait.
Alors qu'en était-il de Diana si elle avait perdu quelqu'un qu'elle aimait ? Je me redressais et posais ma main sur la sienne pour la réconforter comme je le pouvais. Si elle avait aimé dans un univers parallèle peut-être pouvait-elle retrouver cet amour ici. *Ou peut-être pas !* Ce fut la pensée qui traversa mon esprit en croisant le regard de l'amazone. Cela me faisait mal de la voir ainsi et ses paroles n'arrangèrent rien même si je n'en laissais rien paraître. Ce n'est pas lui... Ces mots voulaient dire qu'elle avait retrouver l'équivalent de son amour ici ?! Sûrement. Cette information me déboussola mais je ne me laissais pas distraire pour autant. Du moins c'était le cas jusqu'à ce que j'apprenne qui était son amant. Je me serais figé en apprenant ça si des larmes n'avaient pas commencer à couler sur les joues de Diana et si elle n'avait pas posé sa tête sur mon épaule.

J'essuyais une larme de trop sur sa joue avant de passer mon bras autour de ses épaules. Je ne l'avais jamais vu aussi... fragile.


- Je suis désolé... Sincèrement désolé pour ce que tu as du affronter et pour ce que tu as perdu, déclarais-je sincère. J'appuyais légèrement ma tête contre son front. Mais tu es forte Diana, exceptionnellement forte ! Et pas uniquement sur le plan physique. Tu as un mental d'acier et tu surmonteras tes blessures. Peu importe le temps qu'il faudra, tu te remettras car tu es incroyable. Je le sais depuis notre première rencontre. J'ai confiance en toi Diana... et tu n'es pas seule. Je suis là !


Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser que je n'étais pas le seul à être là. Superman aussi était de retour ! Elle avait dit ''ce n'est pas lui'' alors qu'elle aurait du dire ''ce ne serait pas lui''. A cette pensée je sentais comme un poids m'écraser la poitrine mais je ne bronchais pas. Ce qui m'importait le plus était de faire diminuer puis disparaître la souffrance que ressentais l'amazone. Ensuite il fallait que je sache si j'avais bien compris, si Superman était bel et bien de retour.
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Les paroles de Diana me touchait car avec elle je n'avais pas besoin de réfléchir ou pire, d'être soupçonneux ! Pourtant c'était devenu monnaie courante depuis que le blocus avait été mis en place. Les gens mentaient déjà avant mais ils le faisaient encore plus facilement à présent. Des personnes qui avaient été vos amis, vos frères d'armes même, pouvaient vous plantez un couteau dans le dos du jour au lendemain. J'avais moi-même retrouver un type avec qui j'étais parti plusieurs fois en mission en train d'essayer d'entrer par effraction dans mon appartement. Cette pensée me rappela d'ailleurs que je n'étais que très rarement dehors la nuit et que cela laissait l'endroit où je vivais en péril. Des choses importantes se trouvait là-bas mais à réfléchir aucune ne l'était plus que la jeune femme qui était en train de me soigner.
Je souriais à cette pensée tandis que j'observais Diana. Malgré tout ce qu'elle avait traversé elle restait sublime ! Ce n'était sûrement pas mon cas. Même si je ne m'étais pas vu dans un miroir, il ne fallait pas être un génie pour deviner que mon passage à tabac avait dû laisser de sacrées marques. De nouveau je m'en fichais ! Mon appartement laissé vide, la douleur qui diminuait n'avaient aucune importance. Seul le moment présent comptait maintenant...

Je faisais mon possible pour ne rien laisser transparaître à mon trouble alors que les doigts de la déesse effleuraient ma peau et pour cela je discutais. Je lui expliquais ce que la région des territoires autonomes était devenue, pareil pour les gens vivant dans ces trois villes. Je la rassurais me concernant ; je ne m'étais pas mis à tuer pour le plaisir ou tout simplement pour survivre. J'avais fait mon possible pour garder mon intégrité et je continuais encore à agir de la sorte même si ce n'était pas simple. Bien sûr je ne lui parlais pas de mon soucis avec la boisson ! A ma manière j'avais sombrer pendant un moment... mais c'était uniquement ma vie que j'avais mis en danger. Et ce problème était réglé !

En voyant le sourire de Diana je fus obligé de faire de même. J'avais toujours aimer la voir sourire, l'entendre rire et c'était visiblement toujours le cas. J'écartais une mèche de ses cheveux alors qu'elle parlait mais je ne laissais pas ma main s'attarder ; cela aurait été... bizarre ! Mais tellement tentant.


- Je n'ai pas changé pendant ton absence Diana... Alors ça ne risque pas d'arriver maintenant ! Tu peux être terrifiante quand tu passe un savon à quelqu'un, ajoutais-je amusé. Donc je vais rester le bon samaritain qui se retrouve parfois au mauvais endroit, au mauvais moment. Je marquais une pause. Même si cette fois-ci la conclusion de cette histoire ne me fait pas regretter le petit passage à tabac.


Me comble de bonheur ! Voilà ce que je pensais réellement. Et malgré tout ce que j'apprenais je continuais de le penser. Revoir Diana en vie était un cadeau hors de prix et peu m'importait si un poids semblait m'écraser la poitrine en apprenant qu'elle souffrait tellement, qu'elle était tombée amoureuse et qu'elle avait perdu l'être cher. Si j'étais persuadé d'une chose c'était que je ne voulais pas la voir si malheureuse ; mais je doutais de ce que je ressentais... ou je voulais me le cacher. C'était d'autant plus le cas maintenant que je venais d'apprendre qu'elle avait aimé et qu'elle aimait sûrement encore cette personne face à qui je ne faisais pas le poids.
Alors je faisais en sorte de la réconforter. Je lui rappelais à quel point elle était forte, qu'elle surmonterait tout ça, et que j'étais là pour elle. A l'instant où je croisais son regard j'eus envie de la serrer plus fort contre moi mais j'hésitais... encore et toujours !
Puis je me retrouvais comme paralyser, mon regard toujours plonger dans celui de l'amazone tandis que son visage se rapprochait du mien. J'eus l'impression de rêver lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes mais je me rendais très vite compte que c'était bien réel. Les yeux fermés j'appréciais ce contact alors que ma main se glissait derrière la nuque de l'amazone pour prolonger de quelques instants ce baiser inespéré. J'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais cependant je mettais fin à cet échange pour plonger mon regard dans celui de Diana, comme pour être certain que c'était  bien elle. C'était le cas. Ma main glissa de sa nuque à sa joue...


J'ai encore du mal à croire que je ne rêve pas, que tu es bien là et que... Un bruit bref retentit sur le palier et détourna mon attention brièvement. Tu m'as vraiment manqué tu sais, déclarais-je en observant à nouveau Diana.
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