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Sujet: L'ombre d'un quiproquo? Dim 21 Juin - 10:10
La crasse et la boue maculaient les trottoirs quand ce n’était pas les ordures ou le sang. Les premiers était préférables aux seconds, le regard vissé au sol, Tara compte les tâches, file à travers les rues sans demander son reste, capuche sur le crâne. Être discrète était le maitre mot, se fondre dans la masse, ne pas détoner. Si elle avait un statut privilégié au vu de son métier, elle n’en restait pas moins une cible potentielle et vulnérable dans la rue. Chez elle, dans son garage, elle était en relative sécurité, ici, dehors c’était une tout autre dimension et puis il y avait l’autre. Ce secret qui l’écrasait et qui la terrorisait, cette partie d’elle-même, instable et dangereuse.
Elle devait passer inaperçue pour sa sécurité, pour celle des autres.
Alors, elle rentrait au pas de course avant qu’un regard malheureux ne s’accroche à sa silhouette et qu’un de ces stupides malfrats décide qu’aujourd’hui ce serait elle la cible. Et elle faillit rentrer sans anicroche, le faillit est ici, notez le bien, très important.
Là à quelques mètres de son refuge, se passa simultanément plusieurs évènements, pas improbable vu la ville, mais dont l’enchainement demandait une manœuvre subtile pour éviter une glissade problématique. Notez, le problématique est, ici aussi, important.
Le garage se trouvait dans une zone « neutre » autant que faire se peut dans Gotham. Il n’était pas rare que plusieurs groupes de gang rivaux y cohabitent plus ou moins pacifiquement – le moins étant majoritaire sur le plus –
Un groupe au faciès peu amène, attendait devant son garage –jusqu’ici rien d’inquiétant-. Un autre groupe, contre lequel Tara se heurta, se dirigeait également vers ledit garage.
Problème : Le groupe A étant rival du groupe B. Vous voyez le souci maintenant ?
Tara sentit le sang lui monter aux joues dès qu’elle se cogna à l’homme, il faisait deux fois sa largeur, la dépassant en taille. L’ascenseur émotionnel qui suivit fut particulièrement rude. Peur, soulagement lorsqu’ils se reconnurent mutuellement, tétanie quand ses yeux filèrent sur l’entrée de son garage occupé par des clients rivaux. Elle était peureuse et paranoïaque, pas complètement stupide, aussi tenta-t-elle une manœuvre d’évitement. Elle les attira dans une ruelle adjacente, pour les faire passer dans une autre entrée, elle n’avait aucune idée de comment les faire ressortir sans provoquer une escalade de violence, mais elle aviserait par la suite. Peut-être ne comprirent-ils pas bien ses intentions, ils n’avaient pas encore remarqué leurs rivaux, ce qui était le but de ce détour. Mais l’un d’eux décida qu’il s’agissait là d’une invitation à se rapprocher et passa son bras négligemment sur son épaule.
Elle ne supportait pas le contacte physique, cela lui faisait remonter des souvenirs qui la terrorisait, surtout dans ce genre d’embrassade pouvant rapidement restreindre tout mouvement. La panique la fit réagir au quart de tour, mouvement d’épaule, main qui part, peau qui claque et joue qui rougit. Le silence était tombé comme une promesse mortelle. Si elle avait toujours réussi à entretenir une distance cordiale avec ses clients, s’ils avaient besoin de ses services, elle n’en restait pas moins remplaçable. Ils jaugeaient la situation tout comme elle. Aucun des camps n’ayant encore pris de décisions.
Jusqu’à ce qu’une ombre la prenne pour eux.
Jason Todd
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Jeu 2 Juil - 0:17
Je me rendais rarement à la gare, lors de mes patrouilles nocturnes. C’était bien plus souvent que je m’aventurais dans les environs en simple civil, dans l’espoir de chaparder quelques ressources. Souvent, elles tombaient aux mains de la milice avant même qu’on en voit la couleur, mais il arrivait parfois que des produits intéressants se retrouvent sur le marché. Et vu l’effervescence sur place, couplé à la foule qui se pressait autour de jour comme de nuit, ce n’était pas compliqué de se faufiler pour prendre discrètement sa part. En Robin, c’était une toute autre histoire. J’étais bien trop exposé. Provoquer les mauvaises personnes, ici, c’était la garantie qu’une meute entière vous prenne ensuite en chasse. Le pire, là-dedans ? Ils trempaient tous plus ou moins dans les affaires d’un des Boss de la ville, donc ils avaient de bons moyens d’en découdre. Moi, plus vraiment.
Alors oui, c’était risqué. Je frôlais les limites, comme d’habitude. Il arriverait bien un jour où on me brisait les ailes en représailles, mais en attendant, ça faisait déjà deux ans que je survivais tout en continuant de porter le masque de Robin. Et ça, c’était déjà un exploit en soi, vu les conditions actuelles. Ca me faisait déjà assez mal de laisser la ville entre leurs mains, ce n’était pas pour en plus fermer les yeux sur leurs crimes. La justice n’existait plus, alors on devait continuer de l’incarner pour que les habitants de Gotham puissent encore croire en quelque chose. Et à défaut de prison, je les laissais en si sale état que leur seule perspective d’avenir était de mendier ensuite.
Depuis les toits, j’avais repéré cette ombre solitaire non loin d’un garage. Une femme isolée, c’était bien souvent la promesse de nouvelles emmerdes. Je la guettais depuis mon perchoir, sans perdre des yeux les différents gangs qui se déplaçaient à la gare. Je ne m’étais encore fait repérer par aucun d’entre eux. Je m’assurais simplement qu’elle rentrait bien à destination, et ça s’arrêterait là pour le moment. Sauf que… J’étais tombé sur une qui aimait s’attirer des emmerdes. Elle avait esquivé un gang que pour mieux se retrouver dans les filets d’un autre. Seule, dans une ruelle sinueuse avec eux. Ca allait mal tourner.
Quand l’un d’eux passa sa main sur ses épaules dans un geste provocateur, elle se retourna aussitôt pour se dégager. Face aux autres, il ne voudrait sans doute pas perdre la face, et je n’allais pas attendre qu’elle se fasse violer sous mes yeux pour intervenir. S’il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas, c’était qu’on s’en prenne à des gosses ou des femmes. Je me glissai dans leur dos, aidé de mon grappin, pour tomber à terre dans un mouvement souple. Je tapotai l’épaule de l’homme pour se forcer à se retourner. « Hey ! Laisse-la tranquille, ok ? » Bien sûr, après le premier instant de surprise à se retrouver face à moi, ils ne l’entendaient clairement pas comme ça. « C’est Robin ! » Facile à reconnaître, en jaune et rouge, non ? Je les vis tous dégainer des armes blanches ou contondantes pour les diriger vers moi. « Butez-le ! » Bon… Je supposais que ça voulait dire non.
J’esquivai un premier coup dirigé vers ma tête. Sérieusement, ils avaient quoi à tous vouloir me briser le crâne ? Je me fendis sur le côté quand une lame m’effleura, avant de profiter de la charge d’un type pour le balancer sur son pote d’en face, en prenant appui sur lui pour sauter plus loin. Je me retrouvais assez vite face à la fille. Blonde, plutôt jolie. « Tu devrais en profiter pour partir. »
Tara Markov
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Sam 11 Juil - 14:52
Les emmerdes, ça n'arrivent jamais seules, Tara était une convaincue. Sa vie entière n'en était qu'une succession. Pourquoi alors réussissait-elle encore à s'étonner de l’ingéniosité avec laquelle la vie les amenait à elle. La jeune femme se revoyait dans un élan d'impulsion se retourner, elle sentait encore sa capuche glisser sur sa tête pour alors que sa pogne rencontrait le visage de l'homme. Première erreur, la deuxième ne fut pas de son fait. Si la situation aurait été tendue, elle aurait pu la désamorcer. Ils avaient besoin d'elle, pas pour son corps ou son physique, mais pour ses capacités. Elle avait pour ainsi dire de l'or dans les mains. Ironique quand son sang était désormais souillé par une chimie destructrice. Mais voilà, car rien n'est jamais simple, il avait fallu qu'un de ces « héros » s’immisce.
Tara n'avait rien contre eux, elle ne comprenait simplement pas le concept et ce qui les poussait à agir. Déjà, pourquoi un costume ? Rien que ça vaudrait une psychanalyse poussée, ensuite sérieusement des pseudos ? Pourquoi ? Non, mais vraiment, P.O.U.R.Q.U.O.I ? Ça et mille et une autres pensées tout aussi futiles que stupides traversèrent son esprit alors que, devant elle, se déroulait une scène surréaliste. « Tu devrais en profiter pour partir. » Sa phrase lui fit l'effet d'une décharge électrique. L'un félin et précis, les autres patauds, mais destructeurs. Une brindille devant des gorilles, mais une brindille acérée. Elle ne put néanmoins retenir un souffle excédé tout en collant son pouce sur la naissance d'un de ces sourcils. Ils allaient tout détruire et la rumeur allait courir, filer, voler, tout le monde viendrait ici, tout saccager pour retrouver la trace du fameux Robin, pour peu qu'il ne s'agisse pas d'un faux. Elle qui ne voulait que passer inaperçue, c'était bien sa veine.
Elle aurait pu simplement l'écouter, la porte arrière de son garage était là, à deux pas. Il lui suffisait d’enjamber les déchets d'outillages et de carrosseries qu'elle avait laissé traîner en attendant de pouvoir les troquer. Mais voilà, l'adrénaline aidant, un de ces compères avait sans doute décidé que Tara était de mèche. Quittant le cercle qu'ils avaient formé autour de la brindille, il se dirigea vers elle, fulminant, hurlant à la traîtrise. Que les hommes étaient fatigants, que son visage gonflé et rouge était terrifiant et hideux, que... Encore une fois les pensées s’enchaînaient, pas forcément pertinentes. Merci cerveau on repassera. Mais au moins n'était-il pas totalement inutile. Le stress aidant sans doute, elle se mouva presque toute seule. Prenant un outil qu'elle avait cassé le matin même et balancé là en grognant, avait atterri à l'endroit exact où il servirait encore pour une nouvelle vie, ma foi, bien plus palpitante. Son agresseur aurait très certainement pu éviter le coup, grossier, maladroit, mais cela n'arriva pas. On sous-estimait de trop la force d'une femme. Le coup porta, l’assomma suffisamment pour le faire reculer.
Adrénaline, contentement, peur, peur, PEUR. Les sentiments cognaient et risquaient de déborder, de l'emporter, elle le sentait, le monstre en elle qui glissait vers l’extérieur, qui s'échinait, qui battait en une harmonie dégoûtante avec la cavalcade de son cœur emballée. On l'attaquait elle maintenant ? Et après ?
Colère, peur, colère, peur, furie.
C'en était trop. Amenant ses doigts à sa bouche, un sifflement strident en retentit.« Sérieusement ? »
Oups, l'attention était sur elle. Trop, elle n'aimait pas ça.
« Vous là, posez encore une fois la main sur moi, d'un quelconque façon que ce soit et je jure que je fais exploser vos voitures et ce que vous m'amener. Littéralement. Toi là » dit-elle à l'adresse de l'homme qui venait de l'attaquer « casse-toi, maintenant » son attention se reportant sur « robin » « et toi, sérieusement arrête de jouer les doublures, tu devrais savoir qu'ils sont tous morts ou pire, tu vas finir par te faire tuer, je t'offre à manger si tu veux, mais on a pas besoin d'un gosse de plus éventré sur le pavé. Franchement les gars, regardez le bien, on dirait une crevette, foutez lui la paix vous n'aurez aucune gloire à buter un gamin et si je retrouve un cadavre derrière chez moi je laisse vos affaires aux clans voisins » Elle souffla, laissant échapper la tension, tentant de contenir le tremblement qui l'agitait pour ne pas le transmettre à la terre qui s'était liée à elle.
« Maintenant je rentre, revenez demain, main d’œuvre gratuite, je laisse ouvert pour le gosse, vous partez, si je vous entends encore vous battre, ne vous étonnez pas de sentir une odeur de voiture brûlé. A bon entendeur. »
Puis elle rentra, priant pour ne pas se mettre à dos un gang quelconque avec représailles à la clé. Pourquoi n'était-elle pas rentrée tout simplement ? Stupide, stupide, stupide et terrifiée.
Jason Todd
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Mer 22 Juil - 12:19
Je me retrouvais rapidement encerclé, alors que ces gros bras jaugeaient un peu la situation. Je savais très bien ce qu’ils pouvaient se demander : Est-ce que c’était le vrai Robin ? Qu’est-ce qu’ils en tireraient, s’ils me mettaient la main dessus ? Ils s’étudiaient les uns les autres comme si la chasse à l’homme était ouverte, et qu’ils étaient subitement tous en concurrence. Tant mieux pour moi !
Je me lançai dans la mêlée, complètement désordonnée. Ces types ne savaient pas vraiment se battre, ce qui était tout à mon avantage. Je me servais de leur propre force pour la retourner contre eux. Je bondissais entre eux, souple et agile, tandis qu’ils cherchaient à me mettre la main dessus. Les premiers hurlements retentirent, quand j’attrapai un poing lancé dans ma direction pour le tordre dans un craquement sinistre. Le type se tenait le poignet, mais un second prenait aussitôt sa place… Ca n’avait pas de fin. Je cognai quelques rotules pour me dégager de l’espace, alors que l’étau se refermait toujours plus. J’allais sortir ma lame et tailler dans le vif quand j’aperçus la petite silhouette blonde s’approcher. Elle n’était pas partie ? Merde !
Un instant surpris, je manquai de me faire attraper, mais le type recula en arrière en se tenant la tête après le coup qu’elle venait de lui asséner. Ok… Elle avait du répondant, même si elle l’avait pris par surprise. Le sifflement qu’elle poussa ensuite nous figea tous. Ils la détaillaient tous sans comprendre. Pour qu’ils s’arrêtent en si bon chemin, elle devait avoir un intérêt certain à leurs yeux. Et voilà qu’elle leur donnait des ordres ! Sérieusement, c’était qui cette nana ? Ils allaient vraiment l’écouter sans rien dire ? Quand elle me désigna ensuite, je restais complètement interdit. Elle venait de me traiter de doublure, de faux Robin. Je me désignai d’un geste rageur : « Je suis LE Robin, compris ? » Même les petites minettes ne me prenaient plus au sérieux ! Je le prenais super mal là. Elle venait de me voir me battre contre eux pourtant non ? J’étais presque tenté de les prendre à partie pour lui prouver.
Sauf qu’elle ne s’arrêtait pas là. Le gosse, non pire, une crevette… Elle venait complètement de ruiner ma crédibilité. Je me redressai pour regarder sur un air de défi les gorilles. Qu’ils essaient un peu, pour voir… Sauf que ces cons l’écoutaient en plus. Elle avait menacé de s’en prendre à leurs véhicules après leur avoir offert une main d’œuvre gratuite. La carotte et le bâton ! Sans même attendre une réponse de leur part, elle était retournée dans son stupide garage sans plus se retourner. « On règle nos comptes ou vous en avez assez ? » La provocation eut son petit effet, mais à peine le premier – celui à qui j’avais tordu le poignet – me poussa brutalement en arrière qu’un autre lui attrapa le bras pour lui faire signe d’arrêter. « Tu l’as entendue, il en vaut clairement pas la peine. » Le leader de la petite bande, sans doute, cracha au sol avec dédain avant de se détourner. « Dégage de là, petit. Et brûle ce costume idiot. » Je restais planté là comme un con, alors qu’ils repartaient de leur côté. J’étais tenté de les poursuivre sous le coup de la colère, mais on était trop proche de la gare et d’autres gangs risquaient de me tomber dessus. Tout ça, c’était de sa faute, à elle !
Je me retournai pour la suivre d’un pas vif dans son garage, claquant la porte derrière moi. Je me plantai devant elle, l’air accusateur. « Je suis venu pour t’aider, et c’est comme ça que tu me remercies putain ?! » Elle m’avait insulté avant de me voler mon combat. Si ce n’était pas une fille, je lui aurais déjà encastré le visage dans son comptoir.
Tara Markov
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Ven 24 Juil - 8:47
Tara s'affairait dans un placard, remise transformée en semblant de pièce à vivre. De toute façon les affaires n'étaient plus ce qu'elles étaient et le garage n'avait pas besoin d’être plus grand. Les voitures ne courraient pas les rues et si son savoir-faire suffisait pour sa survie, les formes et une belle présentation, elles, étaient superflues. Ainsi remise et bureau avaient été remplacés par une cuisine de fortune et un salon miniature d’où un canapé déchiré et usé prônait avec une fierté branlante.
Quand elle entendit les pas du garçon, elle soupira de soulagement. Ses poumons semblaient pouvoir à nouveau marcher correctement et elle se rendit compte qu'elle avait évolué dans une semi-apnée depuis qu'elle était rentrée dans le garage. Ce n'est qu'à cet instant qu'elle prit conscience qu'inviter un inconnu chez elle comme ça était certainement aussi stupide qu'inconscient, mais après tout que pouvait-il lui faire ou bien voler ? Il n'y avait pas grand-chose qu'il puisse revendre ici et s'il s'en prenait à elle... Disons qu'il aurait une mauvaise surprise. Elle chassa ses idées noires et contre toute attente la morgue du jeune homme la fit sourire. On demandait rarement des explications aux gens qu'on voulait tuer. « Je suis venu pour t’aider, et c’est comme ça que tu me remercies putain ?! »
Tara tout en lui déposant une assiette avec de quoi manger, œuf, conserve et un bol d'un céréale fade, mais encore croquant, lui répondit avec calme. « Merci pour ton aide. »
Elle s'éloigne et s'assoit sur une chaise pour lui faire face, cette histoire l'avait épuisé, elle avait les nerfs en pelote et ne comprenait pas la colère qui faisait enfler la poitrine de la brindille.
« Je ne suis pas certaine de comprendre ce qui t'énerve en fait. Que je ne t'ai pas laissé te battre ? »
Ou peut-être ce pauvre gamin se prenait-il réellement pour Robin ? C'était absurde, qui voulait endosser cette identité à l'heure actuelle ? Il n'y avait plus rien pour eux, s'il avait déjà eu quelque chose à vrai dire. Tara ne croyait pas aux héros, aux chevaliers et aux princes, ils n'avaient rien accompli. Si leurs simples disparitions entraînaient un tel chaos, alors à quoi bon ? Ils étaient humains et finiraient par mourir et tout recommencerait. Dans un sens leurs existences n'avaient-elles pas empiré les choses ? Toute à ses questions elle rajouta néanmoins.
« Mais tu sais, je n'en avais pas forcément besoin. Comprends, j'apprécie le geste, les personnes voulant aider les autres sont des licornes dans le coin et c'est bien...Je suppose ? » Même si en général dans cette ville ce n'est pas vraiment un avantage. La gentillesse tuait aussi sûrement qu'une balle, car il n'y avait plus que des gens pour en tirer profit au lieu de recevoir avec gratitude. Tara avait eu de la chance, la gentillesse d'un vieux mécano lui avait certainement sauvé la mise à bien des égards, mais après ? Et tous les autres ? Ils étaient morts, c'était ça la réalité de cette ville.
« Mais je suis mécanicienne, je taff avec ces gars tous les jours. Il se serait passé quoi après votre bagarre ? Tu serais partie, pour peu que tu aies pu t'en sortir, et donc moi ? Ils seraient revenus le lendemain, avec des copains, auraient certainement tout détruit. Peut-être que d'autres gangs du coin auraient voulu se mêler de l'affaire. S'ils avaient pensé que tu es vraiment qui tu prétends être. Ils t'auraient cherché, peut-être qu'un des gros bonnets des quartiers alentours en aurait entendu parlé, et après ? Une chasse ? Une prise d'otage. »
L'endroit était une poudrière, un rien faisait éclater les tensions et couler le sang, alors un prétendu Robin ? Qui sait quelle avalanche de conséquences cela aurait pu provoquer dans un quartier qui peinait à garder une certaine « indépendance » d'influence. Bien sûr, il se murmurait dans les rues que les acolytes des grands étaient toujours de services, mais là encore, ils ne semblaient pas être capables de grand-chose. Autant laisser tomber alors, non ? « Bref, on n’endosse pas ce genre de visage à la légère surtout que tu as l'air clairement au bout du rouleau. Si tu veux me hurler dessus, ok, mais manges un truc avant, c'est pour te remercier et m'excuser disons ? »
De l'avoir vexé, mais pas plus, car elle ne voyait vraiment de quoi elle devrait être désolée pour être tout à fait honnête. Mais il était à deux doigts d'exploser et elle voulait éviter une autre confrontation, elle n'avait jamais été très bonne à ça. Cette certitude lui fit se demander d'où elle pouvait bien sortir, mais il y avait encore des restes de sa mémoire morcelés. Parfois, de bout en ressortait, comme une bulle éclate, comme ici.
Jason Todd
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Dim 9 Aoû - 13:25
Elle avait l’air… Soulagé ? Pourquoi ? Je la détaillai, partagé entre la colère et l’incompréhension, quand une assiette atterrit juste sous mes yeux. L’odeur des œufs brouillés me fit aussitôt saliver. Merde, elle visait directement dans mes points faibles… La bouffe. Je mourrais de faim. Toute occasion de me mettre quelque chose sous la dent était bonne à prendre. Surtout que là… Il y avait bien trois fois plus que ce que je pouvais me permettre de manger en un repas d’habitude. J’hésitai subitement, alors qu’elle prenait la peine de me remercier pour mon aide. C’était comme si elle venait de me donner le feu vert pour me jeter sur l’assiette. Je la pris rapidement en main avant qu’elle ne décide de changer d’avis, plantant avec avidité ma fourchette dans les œufs brouillés. Même les céréales fadasses étaient mangées avec appétit.
Entre temps, la fille s’était installée sur une chaise et posait quantité de questions. Je lui rendis un regard dubitatif, en la pointant de ma fourchette. « Oui, exactement ! J’allais leur régler leur compte à ces connards… De quoi leur passer l’envie de recommencer. Tu piges ? » Comment ça, elle n’en avait pas vraiment besoin ? Ces mecs avaient profité d’une faiblesse de sa part… Je les aurais laissés faire qu’ils se seraient fait plaisir avec elle ! « Des… Des licornes ? Non mais attends, tu comprends pas. Ils auraient profité de toi ! » Je restais sidéré. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ?
Je prenais doucement conscience du cadre qui nous entourait. C’était vrai… Nous étions dans un garage ici. Je ne serais pas revenu dans cette zone de si tôt, et peut-être qu’ils auraient attendu que je disparaisse pour lui faire payer l’affront que je leur avais fait. Ils l’auraient pris en otage pour me mettre la main dessus ? « Attends, attends… » Je n’avais pas réfléchi aussi loin. Les complications, tout ça… Elle ne voulait quand même pas que je m’excuse de l’avoir aidée là, non ? Cette nana tentait de me retourner le cerveau. « Ecoute, j’ai pas pensé à tout ça. Moi, ce que j’ai vu… Ce sont ces mecs qui allaient abuser de toi si je les laissais faire. Il n’était pas question que ça se produise, alors je suis intervenu. » J’haussai les épaules. « Cherche pas plus loin ! » Je reposai ensuite l’assiette déjà vidée de son contenu dans un souffle qui s’apparentait à un rire. « Et t’inquiètes pas pour moi, je gère. » Parce que ça, c’était la meilleure… On ne se connaissait même pas.
Je plissai le regard quand elle crut bon de me faire la leçon, en même temps qu’elle s’excusait. Cette fille n’arrêtait pas de souffler le chaud et le froid en permanence. « Je le prends pas à la légère, ok ? » J’aurais voulu que Batman soit là. Peut-être que je me serais senti moins… Paumé. Si je l’écoutai un peu trop, j’avais l’impression de vraiment tout foirer. « Je suis pas au bout du rouleau non plus. » Je posai mes deux mains contre le comptoir, dans un soupir retentissant. Ca, c’était clairement un mensonge. « Et puis merde, je vais pas laisser une parfaite inconnue me faire la leçon… T’es qui au fait ? D’où tu sors ? » Elle se débrouillait un peu trop bien pour sortir son épingle du jeu. Pour qui travaillait-elle ?
Tara Markov
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Dim 9 Aoû - 18:24
Il mange avec hargne et répond de même. La nourriture devenait denrée rare dans le coin. Tara avait la chance de pouvoir faire un troc efficace qui lui permettait d’éviter la famine, même si la faim était parfois de mise, elle n’avait globalement pas à se plaindre. Surtout depuis qu’elle avait réussi à moyenner son savoir-faire à un voisin cachant des poules dans sa cave. Si elle évitait d’ordinaire les gens, il était toujours bon d’avoir les bonnes relations. Ce qui n’était apparemment pas le cas de son étrange licorne. Il n’était pas trop mal fichu, mais la saleté et sa maigreur laissaient peu de place au doute quant au fait qu’il devait en baver. Si Tara n’en était pas au point de lui proposer un toit ou dormir, elle pouvait bien, au moins, lui donner de quoi manger. Ce qu’elle ne regretta pas vu la façon dont il se jeta dessus. Il lui faisait penser à un chiot errant, montrant les dents, mais adorable, dans le fond, une fois qu’on avait réussi à l’amadouer.
Il ne fallait pas croire, Tara ne se laissait pas endormir par ses airs de petite chose abandonnée, elle avait parfaitement conscience de l’impair et de la dangerosité de son invitation, mais, juste pour une fois, elle voulait se laisser aller à croire que ce gamin avait voulu aider, réellement. Il ne la contredit pas sur ce point, expliquant, revêche, ce qu’il comptait leur faire et pourquoi.
Profiter d’elle… Tara retint un pauvre sourire de justesse, dans le fond n’était-ce pas déjà chose faite ? Elle, à qui on avait fait subir des expériences ? Mais lui ne savait pas, que ces hommes avaient certainement été plus en danger qu’il n’aurait pu le croire. Autant le laisser y croire non ? Même si une pique vint aiguillonner sa fierté. « hm…oui sans doute l’auraient-ils fait » Bien sûr, il n’avait pas pensé aux répercussions, on y pense rarement en voulant bien faire. Seulement, le bien, ici, n’était pas suffisant. Ce monde était détraqué, les règles avaient changé, ainsi aider quelqu’un pouvait rapidement provoquer tout l’inverse. Ce n’était pas un mal d’essayer, mais ce n’était plus aussi simple qu’avant. Pour peu qu’il y ait jamais eu de simplicité. Il lançait des affirmations avec un tel aplomb, alors même qu’il avait la peau sur les os, qu’il se léchait quasiment les doigts de la nourriture qu’il dévorait pour ne pas en perdre une miette. Cette fois-ci Tara ne put retenir un petit rire amusé et d’ajouter « effectivement, je n’en doute pas une seconde. Par contre si tu ne veux pas qu’on s’inquiète pour toi, faudrait te remplumer un peu avant. ». Un coup de vent semblait capable de le faire valser, même si dans le fond – et étonnamment- elle le croyait. La fluidité de ses mouvements n’était pas ceux d’un néophyte. Pour être tout à fait honnête, il ne semblait pas si fragile que ça, mais ses yeux trahissaient la fatigue inhérente à vivre dans ces rues cruelles et violentes. Rien de bien nouveau donc.
Puis semblant se secouer une fois rassasié, fort de cette hargne qui faisait briller joliment ses yeux, il prit les rênes de la conversation. « Pour ma défense, je peux bien te la faire un petit peu, vu comme tu engloutis cette bouffe. Ce n’est pas cher payé, je crois… » Elle hésita presque un instant avant de lui donner son prénom, mais qu’importait, un prénom n’engageait à rien après tout. « Tara et toi ?... Robin je suppose ? »
Allait-elle réellement devoir l’appeler comme ça ? N’était-ce pas un peu ridicule ? « Je me doute que tu ne pensais pas à mal, sinon tu aurais attendu le moment opportun pour tirer profit de la situation. Qui aurait certainement été précisément lorsqu’ils étaient occupés» Et c’était sans doute son apparition pour le moins fracassante qui avait parlé pour lui plus que des mots creux. « Donc, j’avais à ce point l’air d’avoir besoin d’aide ? »
L’idée de ressemblait à une créature en détresse ne lui plaisait pas, mais en même temps, il valait mieux plutôt qu’éveiller le moindre soupçon sur ses capacités destructrices.
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Jeu 20 Aoû - 22:35
Ah, voilà ! Elle était d’accord avec moi. Bien sûr qu’ils auraient profité d’elle, et après ? Je n’avais pas envie de la retrouver à devoir accepter bien malgré elle pour qu’ils ne lui prennent pas son garage aussi. C’était peut-être déjà fait, en vérité. Cet établissement ne pouvait pas vraiment lui appartenir, non ? Peut-être que si. Elle avait suffisamment de quoi troquer ses services pour m’offrir de la nourriture, ce n’était pas rien.
Je tirai une tête de six pieds de long quand elle se mit à rire ouvertement de moi, à me sortir que je devrais me remplumer un peu. « T’as fini, oui ? » C’était déjà vexant la première fois. Je ne perdais pas le Nord pour autant, désignant mon assiette que je venais de vider d’un doigt. « Ou alors tu me redonnes de ça ! » Et là, elle pourrait continuer de me faire la leçon aussi longtemps qu’elle voudrait. Elle avait sur ce point, ce n’était pas si cher payé. Au moins, elle ne remettait pas en cause mes capacités à en découdre si le besoin s’en faisait sentir. « C’est Robin, oui. » Et peut-être même qu’elle avait arrêté à me prendre pour une vulgaire imitation…
Je la fixai sans bien comprendre où elle en voulait en venir. Tara cherchait à étudier mes intentions, qui étaient pourtant claires comme de l’eau de roche. Je n’allais certainement pas attendre que ces types abusent d’elle pour agir… « Tu plaisantes là ? Tu étais seule face à une demi-douzaine de gorilles armés. Tu pensais faire le poids ? » Sauf si elle s’appelait Batgirl ou autres dans une autre vie, j’en doutais un peu en fait. Il fallait être lucide un peu. Je grimaçai sous mon masque. « Je supporte pas ces types qui se croient forts à se mettre à plusieurs sur une cible isolée. Ils avaient besoin d’une bonne leçon. Dommage, tu m’as pas vraiment laissé le temps de leur en donner une. » Et je n’avais pas vraiment aimé sa façon de faire non plus, mais ça… Je pouvais bien passer au-dessus. C’était sa façon à elle de survivre, non ? Et puis, ce n’était pas la première fois qu’on accueillait mal Robin, même quand j’aidais quelqu’un. On n’était plus des oiseaux de la nuit maintenant, mais des oiseaux de malheur.
Je posai finalement l’assiette sur le comptoir pour me promener un peu dans son garage. J’observai un peu partout. Avoir un véhicule était devenu un luxe maintenant. Elle devait être sous la protection des boss pour que l’endroit n’ait pas été saccagé. « Et… C’est pour qui, tout ça ? »
Tara Markov
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Sam 29 Aoû - 18:41
C’est un sourire qui lui répond quand il en redemande. Malheureusement, lui en redonner ça serait tenté le diable. Ses réserves n’étaient pas illimitées et elle ne savait toujours pas s’il mentait ou non, s’il était fiable ou non. Donner sa confiance trop rapidement n’était pas à faire si on voulait éviter de se voir dessiner un nouveau sourire carmin sur la gorge. Il était mignon à sa façon, creepy aussi. Pour le moment, son attitude faisait pencher la balane du côté pauvre petit chien abandonné. Dans la rue ça avait été une toute autre histoire, mais là dans le cadre rassurant de sa maison-garage, ça allait. « Pas gratuitement non, mais si tu bosses pour moi et que tu me donnes un coup de main on peut s’arranger. » Ce n’était pas la première fois qu’elle troquait ses services, un gars du coin venait régulièrement l’aider contre un apprentissage en mécanique, alors pourquoi pas ce chiot perdu ? Au moins pourrait-elle juger de sa franchise. Puis, elle pouvait se raconter toutes les histoires du monde, les hommes étaient toujours plus calmes avec l’un des leurs dans les parages pour marquer un territoire fictif. Même si, ici, il était plus ou moins acté que Tara était une sorte d’être asexué, sauf quand ces abrutis se rappelaient que c’en était pas tout à fait le cas. « Tu plaisantes là ? Tu étais seule face à une demi-douzaine de gorilles armés. Tu pensais faire le poids ? » C’est une ombre de sourire qui perle presque à l’ourlet de ses lèvres. Elle non, bien sûr que non, elle n’aurait pas fait le poids, mais les roches qui se décrochaient lorsqu’elle était en crise, sans doute. Ces pouvoirs la terrifiaient, mais des fois, oui des fois, elle en tirait une certaine satisfaction. Tant que tout était calme, tant que le monstre en elle était endormi. Dès qu’il commençait à gigoter, là, elle ne faisait plus la maligne, car plus rien n’était sous contrôle. Les souvenirs revenaient et la douleur –ou était-ce la fatigue ? – la dévorait toute entière. Faire la fière c’était facile une fois tout risque écarté. Tara ne laissa rien, ou presque, transparaitre de ce qui se passait dans sa tête et ne répondit que par un haussement d’épaules. Que pouvait-elle ajouter ? Pas grand-chose, il avait raison dans le fond, mais c’était ainsi que la ville fonctionnait. « Bien sûr qu’ils se croient forts en groupe, c’est comme ça que ça marche. On intimide, on ne prend pas de risque, on profite du nombre. » Et pas que dans cette ville. Elle se revoyait, calfeutrée, attachée, avec ces mille visages l’observant à demi cachés par des masques chirurgicaux. Frissons contenus, joue mordu et on pense à autre chose. « Hé bien désolé de ne pas t’avoir laissé te battre avec ces types. Mais bon, de mon point de vue, moins il y a de sang, mieux c’est. » Le sang, c’était toujours mauvais signe. Ici, les chacals avaient forme humaine, mais leur odorat était tout autant développé, surtout quand les effluves ferreux du liquide carmins se déposaient sur le bitume. Tara ne fut pas mécontente qu’il change de sujet, ils ne tomberaient pas d’accord là-dessus. Clairement, ils ne survivaient pas de la même façon. « Les personnes qui peuvent se le permettre, le fait d’être dans une zone neutre aide à éviter les conflits pour peu qu’on sache bien organiser son emploi du temps. » S’étendre sur ses clients n’était pas une bonne chose. Jamais, la discrétion était primordiale pour passer inaperçu. Plus le temps passait et plus les voitures à réparer se faisaient rares. Pour le moment elle s’en sortait bien, et puis finalement ses aptitudes lui permettaient aussi de faire des menus réparations sur les machineries les plus simples. « Pourquoi tu réfléchis à mon offre ? Ça peut être un bon moyen de trouver de la nourriture, mais par contre faudra enlever le costume. »
Elle ne pouvait décemment pas recevoir des clients avec un jeune nostalgique les provoquant ouvertement – et de façon suicidaire- en se déguisant ainsi. Elle aurait pu lui dire qu’elle devrait prochainement aller au stadium pour y travailler à la demande d’un collègue à qui elle devait une faveur –mais putain quelle idée de devoir des « faveurs »- qu’elle pourrait éventuellement lui laisser réceptionner les clients en échange du gite et du couvert, mais ça aurait été stupide. Il y avait de fortes chances qu’elle retrouve son garage incendié et pillé le lendemain. « Et toi ? Pourquoi jouer les justiciers ? Ça ne doit pas t’apporter grand-chose par les temps qui courent, surtout en solo. » Certaines communautés s’étaient regroupées, dans l’entre-aide et survivaient tant bien que mal. Mais seul, non vraiment ça n’avait aucun sens.[/b]
Jason Todd
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Mer 23 Sep - 20:23
Elle ne voulait pas me redonner un peu de ces œufs brouillés ? Tant pis. J’aurais au moins essayé ! J’avais presque l’air déçu, sous mon masque. Ce fut de courte durée. Tara était pour le moins intrigante. « Tu viens vraiment de me proposer un petit boulot ? » Elle m’avait bien regardé ou… ? J’étais un parfait inconnu pour elle. Un type costumé tombé du ciel, littéralement !
Mais le problème était là. La mécanicienne ne voyait pas Robin… Non, elle voyait au-delà de ça. C’était comme si le costume n’avait pas d’importance à ses yeux. Ca me dérangeait pas mal, parce qu’elle me perçait un peu trop à jour. Pour elle, j’étais simplement le même gamin paumé que j’avais toujours été avant de croiser le chemin de Bruce Wayne. Est-ce que je l’étais redevenu, depuis tout ce chaos ? Peut-être un peu, oui. Ca faisait d’elle l’une des rares personnes à me tendre la main, de ceux qui auraient pu changer la donne pour moi. Mais là, c’était trop tard. J’avais déjà choisi ma voie.
Je me rapprochai d’elle en quelques pas, pour la pointer d’un doigt accusateur. « Bien sûr que j’aurais fait le poids ! Ne me sous-estime pas. Je suis Robin. » Qu’elle le croie ou non. J’avais envie de faire disparaître ce petit sourire moqueur qu’elle avait, tout autant que cet élan de pitié qu’elle venait de ressentir pour moi. Je poussai un soupir frustré. « Quand on aura rétabli l’ordre à Gotham, ils ne pourront plus s’en prendre à plus faible qu’eux, en meute comme ils le font. Ca viendra. Je peux te l’assurer. » Nous étions encore assez pour y croire. Si la Justice avait disparu de ce monde… Alors nous incarnerions cette Justice.
Je perdis un peu de ma hargne, quand Tara s’excusa à demi-mots. Elle n’était pas vraiment la première à voir nos interventions éclairs plus comme de nouveaux problèmes plutôt qu’une solution apportée. Il n’était pas bon d’être vu avec les héritiers de Batman, par les temps qui courraient… Mais alors pourquoi m’avait-elle invité sous son toit ? « Tu veux vraiment que je te laisse te débrouiller par toi-même, même si ça se reproduit avec ces sales types ? » Je secouai la tête négativement. « Ils risquent de faire pire la prochaine fois. »
Quant à son offre ? J’avais presque oublié. « Parce que t’étais vraiment sérieuse ? » Je me retournai vers elle après avoir étudié les véhicules d’un air circonspect. Je laissai échapper un bref rire. « Tu sais comment j’ai rencontré Batman ? Quand j’ai cherché à lui voler les pneus de sa Batmobile… » Je passai une main sur la carrosserie d’un des véhicules en attente de réparation. « Tu as besoin de pièces, peut-être ? Ca se trouve, en négociant bien. » Quant à retirer le costume, c’était hors de question. Révéler mon identité signifiait mettre en péril celle de Dick et Bruce également. Je ne la connaissais pas encore assez pour lui faire confiance. « Tu m’aurais proposé quelques années plus tôt, peut-être que j’aurais accepté. » Un boulot honnête, avec un salaire… Si quelqu’un avait songé plus tôt à me tendre la main comme elle l’avait fait, je serais certainement un Jason Todd bien différent d’aujourd’hui. « Mais je ne peux pas. »
Pourquoi était-elle curieuse de connaître mes raisons ? D’aussi loin que je me souvenais… Est-ce que quelqu’un me les avait demandées un jour ? « Je ne suis pas seul. Ce n’est pas parce que Batman a disparu que tout est fini. » Non, nous avions un devoir à accomplir, un héritage à honorer. J’aurais pu rendre mon costume, bien sûr… C’était devenu tellement dangereux que je risquais à chaque instant d’y laisser ma vie, même maintenant. « Je n’étais personne avant que Batman ne me prenne sous son aile… Juste un gamin paumé qui aurait bien pu finir dans le crime. Il m’a appris à réfléchir par moi-même, à me battre mieux que n’importe qui. Il m’a surtout appris le sens du mot justice. Quand on a le pouvoir de changer les choses, alors on arrête de fermer les yeux sur ce qui nous paraît injuste, comme ce soir. »
Tara Markov
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Dim 27 Sep - 12:36
Ce gamin était plein de bonne volonté, plein de rêve, utopiste ? Oui, sans doute. Cela plaisait à Tara et la frustrait tout autant. À quel point était-il naïf pour croire qu’il serait le remède ? Lui et ses autres ? Qu’il pourrait arrêter les injustices ? Les petites frappes qui s’en prennent aux faibles, tout ça ? Comment pouvait-il avoir la prétention de l’éradiquer ? Devant elle qui avait servi de cobaye pour des expérimentations, qu’on avait relégué au rôle de vulgaire rat de laboratoire ? Il osait, oui, mais comment lui en tenir rigueur ? Il ne savait pas. Comment le pouvait-il. Alors, il ne peut arracher à Tara qu’un sourire désabusé, à mi-chemin de la tristesse. Elle avait envie d’y croire à son idéal, vraiment, mais, soyons réalistes, ses cauchemars la rattraperaient bien assez vite cette nuit pour la ramener à la réalité. Alors, à quoi bon se vautrer dans des croyances inutiles et superficielles ? « Si tu le dis. Ce jour là, ça sera à toi de me payer le repas alors. » Si elle ne s’était pas ensevelie toute seule à cause du manque de contrôle de ses capacités étranges.
Quand il pose sa question, il semble sincèrement être concerné par le cas de Tara, les illusions se brisent et les ombres semblent prendre vie et ramper. Pourquoi s’intéresser à elle et sa sécurité ? C’était stupide. A cet instant, il ressemblait presque à un enfant, posant une question capitale pour lui, avec un sérieux attendrissant, mais derrière lui, les ombres dansaient pour se rappeler à Tara. Elle hausse les épaules, elle se répète en boucle dans sa tête qu’il ne sait pas, que définitivement, non, il ne sait pas. Ce n’est pas un infiltré, ce n’est pas un espion, elle essaie de faire taire cette paranoïa qui l’aiguillonne et fait marteler son cœur. « Voyons, je ne suis pas exactement sans ressource. Et puis pire, pire, tu sais que tu commences à verser dans le mélodrame là. L’avantage d’avoir su se rendre indispensable pour des gangs différents, c’est bien d’avoir des contacts qui pourront très mal prendre que leur seule possibilité de réparer leur précieux joujou se volatilise dans la nature. Je me surestime peut-être, mais le fait est qu’actuellement, la plupart des mécanos sont soit morts, soit employé par les grands. Après je ne dis pas être à l’abri, mais je crois que tu cours plus de risques que moi.» Elle n’avait pas mieux à dire pour sa défense et puis comment lui expliquer qu’au pire comme il disait, elle pourrait littéralement les enterrer sous terre ? Non, mieux valait des mains baladeuses, vraiment.
Le changement de sujet était bienvenu, faisant reculer les ombres et sa paranoïa. Elle en aurait presque eu le sourire de l’entendre parler du fameux Batman. Tara se surprend à se détendre et ajoute « un bien piètre voleur à ce que je comprends ». Il refusait son offre, soit, ce n’était pas comme si elle s’était attendue à ce qu’il accepte, elle le voyait bien que ce petit Robin avait l’esprit occupé des idées tellement grandes qu’elles ne laisseraient la place à rien d’autre. « Tu saurais me trouver des pièces donc ? Tu en connais au moins les subtilités ? »
Et s’il disait la vérité ? Et si c’était le vrai Robin qu’elle avait devant ? L’aurait-elle traité différemment ? Sans doute, mais… mais quoi ? L’incertitude s’insinuait-elle ? Peut-être aussi. Alors, pour le moment, sans aucune preuve à part cette dégaine un peu rachitique, mais musclé, à part ce costume miteux, sale et déchiré, elle décide de lui laisser le bénéfice du doute. Même si son image de petit chiot avait du mal à partir de sa rétine. Il se transformait doucement en une sorte de doggorobin loyal à la langue pendante, s’il savait, sans nul doute qu’il en aurait hurlé de vexation, lui avec son air rendu si sévère par ce masque noir. « Tu sais, la justice, c’est très objectif. Enfin, pas que je veuille partir sur un débat philosophique là-dessus. Mais bon, beaucoup de choses terribles ont été faites sous couvert de la justice. Les criminels ont au moins la franchise de ne pas se voiler la face… Je ne sais pas trop ce qui est mieux dans le fond… » Son pays l’avait bien utilisé, elle et d’autres, comme cobaye, pour le bien et la justice. « Et si tu considères qu’on est quelqu’un qu’à partir du moment où on devient un justicier masqué, je crois que je vais finir par me vexer. »
Cela dit, n’être personne ne sonnait si doux à ses oreilles, si seulement s’était aussi simple. C’est qu’elle était paradoxale, voulant disparaitre et briller, n’être personne et reconnue tout à la fois. On ne peut vivre seul à l’ombre de tous, vivre dans l’isolement sans envier ceux qui baignaient dans la chaleur de leur proche. Même lui semblait avoir une meute à laquelle se raccrocher pour le protéger et prendre soin de lui et c’est une chose que Tara redoutait autant qu’elle voulait. Stupide petite fille terrorisée par ses cauchemars que voilà. « Tu te rends compte que tu ne pourras pas protéger tout le monde ni faire le pied de grue ici pour vérifier que tout aille bien. Pas que tu me déranges, mais ça pourrait commencer à virer creepy. »
Jason Todd
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Ven 23 Oct - 0:05
Elle ne me croyait pas vraiment. Ou plutôt, Tara attendait de voir. Je soufflai d’un air suffisant en retour. « Marché conclu ! Je t’inviterais à manger un bout quand les meilleurs burgers du coin auront rouvert. » Putain, j’en rêvais les yeux ouverts là. C’était encore une meilleure motivation pour le retour à la normale que de rendre justice ! Je m’inquiétais quand même un peu pour elle, en attendant que ça puisse enfin se réaliser. Elle était seule pour faire tourner son commerce, même si elle avait l’air de penser qu’elle pourrait se débrouiller sans aide encore longtemps. D’où elle tenait une pareille confiance ? Elle avait peut-être su se rendre indispensable, mais ses compétences pouvaient aussi attirer les convoitises. « Tu devrais engager quelqu’un pour jouer les gros bras ou… Tu prends un chien ! C’est encore plus fiable, même si c’est chiant à nourrir parce que ça bouffe comme quatre. » Je devrais passer dans le coin plus souvent, pour m’assurer que tout allait bien pour elle. Elle avait raison sur un point. C’était un peu trop risqué pour moi par ici. Il y avait beaucoup de trop de passages et si peu de caches… Je pouvais être rapidement pris entre deux feux. Mes patrouilles se faisaient moins fréquentes dans le coin, mais c’était vraiment un tort.
Je me surpris à lui parler un peu de moi, ou plutôt de la naissance de Robin… Je relevai subitement la tête, quand elle me traita de piètre voleur. « Hey ! » Elle était sérieuse, là ? « Je m’en sors très bien, je te signale ! » Ok, ok… Je ne devrais pas me vanter de ça, en fait. Ce n’était pas très bon pour l’image de Robin. Je me hissai en position assise sur le toit d’une des voitures. « C’est pas donné à tout le monde de mettre la main sur la Batmobile, ok ? Ca a impressionné Batman ! » Et ouais ! J’avais même essayé de le frapper, à l’époque, et… Il m’avait proposé un burger. On en revenait souvent là, dans toutes mes histoires, en fait.
Et voilà qu’elle remettait en doute mes compétences mécaniques ! « Je désosse des voitures… Tu crois que je troque les pièces au hasard après ? » Tara me prenait vraiment pour un demeuré ! « Ca t’intéresse ou pas ? Tu n’auras qu’à laisser une liste à l’entrée. Et tu verras bien ! Je veux de la bouffe en échange. » Un échange basique, efficace… Entre bons amis. Elle n’aurait juste pas l’occasion de me voir sans mon costume. Je me contenterais de déposer mon colis avant de repartir avec ma gamelle, comme un vrai chat sauvage. Ca me permettrait aussi de m’assurer que tout allait bien pour elle, et puis… Ca ne me coûtait pas grand-chose en soi. J’arpentais la ville à longueur de journées. Entre mes activités de voleur, et la contrebande de Gar, il y aurait moyen de conclure des bons deals tous les trois.
Elle aurait dû continuer de me parler de mécaniques plutôt que de justice. C’était clairement plus son domaine. Je lui rendis tout d’abord un regard un peu blasé, avant que ses paroles commencent réellement à me faire cogiter. Je me souvenais très bien de la règle d’or de Batman, mais plus son ombre disparaissait, et moins j’avais envie de la respecter. A quoi bon arrêter les criminels si on n’avait aucune prison pour les contenir ? Et même avant tout ce chaos, ils étaient enfermés dans cet asile pour fous… Duquel ils s’étaient échappés dès que Batman avait eu le dos tourné ! On n’en serait pas là s’il leur avait simplement réglé leur compte. « La Justice, c’est à nous de la faire maintenant. Je veux m’assurer que ceux qui croient pouvoir tuer sans être inquiétés continuent de l’être… Et qu’ils ne puissent pas recommencer de si tôt. » Ma voix s’était faite plus dure à mesure, mais je parvins à lui sourire un peu. « Non, t’inquiètes ! Je dis simplement que tu dois me laisser faire pour ça. Sauf si tu brûles d’envie de mettre un masque pour nous épauler ! »
Elle venait de dire que j’étais creepy, là ? « Wow ! Je ne compte pas te stalker. Je vais m’en aller, si tu préfères. Mets ta liste en évidence, ok ? Je passerais seulement à l’occasion pour m’assurer que tout va bien, et te ramener ce que j’ai trouvé dessus. » Je me laissai retomber en bas de la voiture pour me rapprocher de la porte de derrière. « Merci encore pour le repas ! »
Tara Markov
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo? Sam 31 Oct - 15:31
« Un chien ? » le mot roule sur ma langue, clairement peu convaincue. L’idée n’est pas si mauvaise, j’en goûte la saveur pour en apprécier les subtilités. « …Ce n’est pas si bête en fait » et puis mon esprit détraqué m’envoie par flash des images atroces. Oui, avoir un compagnon, un être qui n’aurait pas peur de moi, qu’importe les circonstances, tout simplement parce qu’il serait incapable de comprendre ce que je suis si ce n’est que je serais la personne qui le nourrit. L’idée est merveilleuse, jouissive, sauf que voilà, si je m’y attachais, si cette bestiole finissait par être blessée ou pire ? Est-ce que je serais capable de le gérer ? Est-ce que je pourrais m’empêcher de déclencher un cataclysme ? Je croyais avoir été claire avec moi-même, la solitude était pesante, mais nécessaire. Une juste punition pour…quoi au juste ? Qu’est-ce que j’avais bien pu foutre pour mériter ça ? Putain quelle merde… « Ouais…non oublie, trop compliqué. ». Je le regarde se hisser souplement sur la voiture dont la tôle bronche à peine tant il est fluide. J’en serais presque jalouse, certaine de ma dégaine de phoque si j’avais voulu tenter la même chose. « Je n’en doute pas un seul instant. » je ris presque de bon cœur, il était si fier de son histoire. Inventé ou non, c’était adorable.
Je le jauge un instant, plus sérieuse, peut-être voulant percer le voile de ce masque qui semblait une bien piètre protection d’anonymat. Était-il si différent sans ? J’en doutais fortement, mais ce n’était pas ça qui m’intéressait, les héros n’étaient pour moi qu’une fable grotesque, mais sa proposition était alléchante. Elle méritait que je m’y plonge vraiment, passer à côté d’une personne assez débrouillarde pour me dépanner aurait été d’une stupidité inouïe. J’avais déjà quelques fournisseurs, un magicien de la récup, mais qui apparaissait de façon trop aléatoire à mon goût pour être fiable si j’en avais besoin. Oui décidément, la proposition était alléchante et le troc acceptable. Un début de sourire ombre mes lèvres et mes yeux pétillent d’un accord conclu d’avance. « Très bien, le deal est réglo, de la nourriture contre des pièces. » Je n’avais pas des réserves énormes, mais les personnes qui demandaient les plus grosses réparations avaient souvent de quoi payer. Les pièces se ne trouvaient plus aussi facilement qu’avant et la main-d’œuvre non plus. Je ne pouvais lui garantir de ne plus être affamé, mais au moins pourrais-je peut-être lui assurer de quoi ne pas totalement mourir de faim. Gambader sur les toits à jouer les justiciers ne devait pas être si rentable et même si je ne voulais pas l’admettre, ce corniaud était sympathique. « Haha, non le masque, très peu pour moi. Je ne suis clairement pas faîtes pour ça. La preuve, tu ne serais pas venue à ma rescousse sinon.» Trop dangereux me harangue ma tête, enfantin, se moque ma conscience, chimérique taraude ma logique.
Dans le fond, je l’avais peut-être trouvé malgré moi mon chien. Il n’avait juste pas tout à fait la bonne bouille et avait un peu moins de poil que prévu, sauf que lui était capable de comprendre, alors je ne le retiens pas quand il s’éloigne, quand je comprends qu’il va partir. J’en aurais presque un pincement au cœur, finalement, la compagnie, ça avait du bon, mais il ne fallait pas trop s’y habituer. Putain, que je pouvais être faible et verser dans la sensiblerie parfois, je me détestais d’être aussi pathétique. « Tu peux aussi faire un coucou à l’occasion, tu n’es pas obligé de faire le fantôme, tu sais. Juste, soit plus discret et ne tabasse pas mes clients quoi. » Je lui fais un signe de la main tandis qu’il s’éloigne. « T’inquiètes, je te trouverai du taff. J’aimerais éviter de voir ta carcasse devant ma porte morte de faim. Ça serait du gâchis. »
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Sujet: Re: L'ombre d'un quiproquo?
L'ombre d'un quiproquo?
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