Partners in crimes [Jonathan]

La nuit tombait sur Gotham. Andrea avait retrouvé sa ville. Mais ce n’était plus la sienne depuis bien longtemps. Elle était assez troublée mais la vengeance était un moteur puissant. Elle s’était entraînée depuis des années pour cela. Pour le retrouver. Pour tuer le responsable de la mort de son père. Et elle était prête. Que Gotham soit devenue une ville gangrenée, sous la coupe de tarés psychopathes était annexe. Elle aurait la peau de Maroni. Peu importe qu’elle y laisse la vie, elle vengerait son père. Elle avait trop souffert. Elle ne pouvait laisser le responsable impuni. La jeune femme avait des moyens considérables mais valables uniquement à l’extérieur du Blocus. C’était d’ailleurs grâce à cela qu’elle était parvenue à obtenir l’autorisation de rentrer dans Gotham. Elle avait des leviers politiques puissants et avait prétexté vouloir retrouver des reliques au manoir Beaumont. On l’avait prévenu du danger que représentait son projet mais elle avait montré une telle détermination qu’elle avait obtenu l’accord. Et elle n’y était pas allée seule. Quelques mercenaires l’accompagnaient. La plupart avaient été tué lors de son entrée dans Gotham. Mais elle avait encore cinq hommes qui étaient à ses côtés.

Andrea n’avait guère l’habitude de travailler en groupe. Ce n’était pas sa façon de faire. D’ailleurs, les mercenaires ne la suivaient pas lorsqu’elle sortait dans les rues. Cela aurait cruellement manqué de discrétion. Ils gardaient la planque dans laquelle elle se terrait. Le manoir Beaumont était détruit bien sûr et pillé depuis fort longtemps. Mais il y avait des passages secrets que personne n’avait pu trouver et qu’Andrea connaissait par cœur. Elle avait élu domicile dans les souterrains du manoir qui étaient aménagés. Elle y avait passé les premiers jours enfermée, cloîtrée, ayant emporté quelques vivres pour tenir. Elle devait se faire oublier car son arrivée avait été remarquée. Une horde de sbires avait attaqué la troupe qui l’accompagnait et elle en avait profité pour forcer les lignes et se carapater avec les mercenaires restants. Elle n’avait eu aucun scrupule à les sacrifier, non. Elle les avait emmenés pour cela. Certes, ceux qui restaient auraient sûrement une utilité. Mais c’était sa vengeance, non la leur.

Malgré sa volonté d’agir seule, Andrea était loin d’être idiote. Elle savait qu’elle ne pouvait faire fi d’une connaissance approfondie des territoires des boss, de leurs habitudes, des rapports de force en présence. Elle avait cru comprendre que le clown qu’elle avait croisé à son arrivée à Gotham avait été capturé par l’Epouvantail pour cause d’entrée sur son territoire. Si elle voulait coincer Maroni, elle devait absolument être au fait de la situation. Et elle venait d’arriver depuis quelques semaines seulement. Elle avait entendu parler d’un homme qui pourrait être celui de la situation. Un certain Mirror. Il avait disparu de la circulation pendant plusieurs jours avant de réapparaître. L’homme était un tueur hors pair. Andrea savait qu’atteindre Maroni serait délicat. Mais peut-être qu’avec un peu d’aide, elle y parviendrait.

Elle avait revêtu sa tenue de Phantasm et se tenait sur les toits de Gotham, observant les ruelles en contrebas. Elle avait un rendez-vous. Professionnel, bien sûr. Ce Mirror pouvait être un allié de poids. Et puis, Andrea était riche, puissante. Elle pouvait peut-être lui proposer des choses qui l’intéresseraient. Elle entendit un léger bruit derrière elle. Elle sourit derrière son masque et sa voix, déformée par le modulateur, rompit le silence.

Bonsoir, Mirror. Enchantée de faire ta connaissance. J’ai beaucoup entendu parler de toi…