Chante petit oiseau

Sujet: Chante petit oiseau Mar 31 Mar - 11:13

Je n’étais pas seule. C’est en tout cas ce que je me criais mon instinct et en général, il ne se trompait pas. Pourtant, la porte était verrouillée comme elle devait l’être. Elle n’était pas abimée non plus et, dans l’entrée, tout était à sa place. Pourtant… Pourtant, quelque chose clochait, même si je n’arrivais pas à mettre la main dessus.

Je ne rentrais pas tout de suite, restant un instant sur le palier. Le garde de Carmine me dévisagea un instant avant de jeter un coup d’œil à l’intérieur. Il ne rentrera pas. Pas si je ne lui demandais pas. Ses ordres étaient clairs. Il était là pour me raccompagner puis camper devant ma porte et non pour faire intrusion dans cet espace qui m’appartenait, ou du moins tant que Falcone l’aurait décidé. Aucun homme en dehors de lui n’y mettait les pieds, plus depuis que j’avais surpris l’un de ses sbires fouillant mes affaires, un sbire qui devait désormais reposé six pieds sur terre.

Je serrais les poings, les nerfs encore à vif. Plus tôt dans la soirée, on avait déjà essayé de me faire du mal. Une fois, pas deux fois. Une fois à se sentir faible et impuissante, pas une seconde fois. Je n’étais pas une petit chose fragile. J’avais repoussé mon agresseur avant de courir jusqu’au club de Carmine. Alertée par ma tenue déchirée, et me cris ses hommes m’avaient laissé rentrer aussitôt avant d’aller rattraper celui qui était allé à l’encontre des règles du territoire. Et j’imaginais sans mal que Falcone devait être avec lui en cet instant même, à lui faire regretter son choix. Je ne suis pas une proie. Pas ici et gare à celui qui s’oublie.

Je fis plusieurs pas dans l’appartement, allumant toutes les lumières à mon passage, cherchant du regard ce qui n’avait rien à faire ici. Je vis d’abord l’amulette, posée non loin de l’une des nombreuses plantes qui se trouvaient ici. Une ombre derrière se dessinait, une ombre dont s’échappait quelques plumes aussi noires que la nuit. Ca, ca n’avait rien à faire là. Je me forçais à parcourir le reste de la pièce du regard, avant d’entrer dans ma salle de bain, puis ma chambre par acquis de conscience. Le garde de Carmine était toujours sur le pallier, son arme dans sa main, prêt à intervenir si je le lui demandais. Je lui fis un signe de tête, lui indiquant que tout allait bien, puis allais fermer derrière lui, enclenchant les nombreux verrou. Je fermais la fenêtre laissant entrouverte. Situé au cinquième étage, sans issu de secours, il n’y avait aucun risque que je me fasse cambrioler. Je pris le temps de faire chauffer de l’eau, attendant que la bouilloire siffle avant de m’approcher de l’oiseau. Je lui indiquais ma chambre d’un signe de tête, avant de récupérer un plateau sur lequel je posais deux tasses, une boite avec du thé, et l’eau que je venais de faire chauffer. Je posais le tout sur mon lit puis aviser l’animal. Il était vraiment magnifique, oui vraiment magnifique… Mais il n’avait rien à faire là. Si Carmine l’apprenait… J’étais tiraillée, tiraillée entre ce que je savais devoir faire et le devoir que je ressentais envers l’homme que je considérais comme un père. Que vais-je faire de toi maintenant ? lui dis-je doucement avant de soupirer. Je décrochais un peignoir, et le posais à côté de lui. Récupérant avec des gestes lents le talisman, je soupirais avant de répéter ses paroles que je n’avais pourtant entendu qu’une fois mais qui m’avait pourtant tant marqué. En quelques instants l’oiseau avait laissé place à une jeune femme. Je me tournais pour lui laisser le temps de se couvrir, tout en lui disant, en référence à la chanson Welcome to the jungleZatanna Cassandra

Sujet: Re: Chante petit oiseau Mar 31 Mar - 12:20

Incroyable mais vrai, la voilà libre ! Elle vole, sombre petit oiseau dans la sombre nuit, et la sensation est grisante… Enfin, après plus d’un an et demi de captivité ! Elle va s’en sortir. Elle va retrouver forme humaine. Il le faut… Elle n’a pas le choix. Même si, là, tout de suite, il lui est difficile, de plus en plus difficile, de lutter contre l’instinct animal, cet instinct qui prend de plus en plus de place, efface toujours un peu plus, jour après jour, les nuances de caractère de la sorcière au profit d’autres pensées purement animales… Quelques mois de plus, et elle aurait oublié pour toujours qu’elle a été humaine… Mais non. Heureusement, tout va s’arranger. Amulette en patte, elle se pose, ici et là, jamais bien longtemps, sur les réverbères ou les feux rouges, à la recherche de la rue que lui a donné la petite blonde, protégée de Carmine. Elle se demande pourquoi, bien sûr, cette jeune femme l’aiderait, mais elle n’a pas le choix. Elle connaît les mots. Elle peut la désensorceler à la place de Carmine. Elle l’a déjà fait. Il faut qu’elle recommence. Pitié, faîtes qu’elle recommence… implore intérieurement l’oiseau, finissant par toucher au but et s’introduisant, discrètement, dans l’appartement désert de la jeune femme, qui a par chance laissé une fenêtre ouverte.

L’attente lui semble interminable, mais elle aurait tout aussi bien pu durer trois minutes qu’elle n’aurait pas été capable de faire la différence. Si elle a une vague idée du temps qui s’est écoulé depuis que Flacone l’a piégée, ce n’est que parce qu’il mentionne parfois la date, de temps à autre. Le sens relatif du temps et la première chose qui a échappé à Zatanna sous sa forme d’oiseau. Elle pose l’amulette près de ses plantes, et va se poser sur l’un des coussins de son canapé. Elle commençait à somnoler quand elle entend du bruit dans le couloir, et deux jeux de pas dont un beaucoup trop massif pour une si petite jeune fille. Quittant son coussin, elle vole se cacher dans un recoin, sous un meuble, où ni l’homme qui accompagne la jeune Cassandra, ni celle-ci ne pourront la voir, laissant malheureusement au passage quelques plumes traîner dans son sillage. Elle les voit, la jeune fille. Forcément. Les plumes comme l’amulette. Zatanna retient son souffle pendant que la danseuse fait le tour de chez elle. Si jamais elle la dénonce…

Non. La magicienne enchantée respire quand la jeune femme congédie son garde rapproché, et ferme derrière lui à double-tours. Sortant de sa cachette, l’oiseau, qui se poste près de l’amulette, considère la jeune femme avec curiosité pendant que celle-ci fait chauffer de l’eau. Elle veut être retransformée tout de suite. Elle n’a pas le temps pour ça ! Les plumes de l’oiseau se gonflent de frustration… Pour se lisser aussitôt. Elle a oublié. Suivre le signe de tête de la jeune femme, cependant, semble être une bonne idée. Récupérant l’amulette dans ses serres, l’oiseau vole jusqu’à la pièce, venant se poser sur le lit de Cassandra. La question qu’elle lui pose lui fait craindre le pire… Déposant l’amulette près d’elle, elle la pousse de sa tête dans sa direction. Tu sais quoi faire… Il le faut. Il faut qu’elle sache. Il faut qu’elle le fasse, qu’elle la libère. La voir tourner tout autour d’elle sans daigner la transformer est une véritable torture pour l’impatiente sorcière, qui n’en peut plus de cette malédiction, terrorisée à l’idée de se perdre et de ne plus être elle-même si une nuit devait encore s’écouler sans que la malédiction ne soit rompue. Le dépôt du peignoir près d’elle achève de lui redonner espoir et, quelques secondes et une incantation plus tard… La voilà, elle.

Ou pas tout à fait. L’oiseau est redevenu femme, oui. Elle est là, accroupie sur le lit de la jeune femme, et visiblement en état de choc… Mais des plumes demeurent, disséminées, ça et là. Elles encadrent son visage, s’allongent sur ses avant-bras… Ou habillent d’une queue de plumes superbes la chute de ses reins. Preuve de l’avancée de la malédiction, qui la boulotte à chaque seconde un peu plus. Elle baisse les yeux, regarde ses doigts, les plie et les déplie… Et vient les refermer sur le peignoir offert pour s’en draper. Elle peine à reconnecter avec son corps humain, ça se voit sur son visage, mais dès que ses yeux croisent ceux de Cassandra… Elle vient lui tomber dans les bras, éperdue. « Merci… Merci infiniment… » La reconnaissance dans sa voix en serait presque palpable, tellement elle est intense. Avec une force délicate, Zatanna serre la jeune femme qui l’a délivrée contre elle, exprimant autant sa gratitude que cherchant un contact… Humain, avant de la relâcher. « Je te promet que je ne te ferai pas de problèmes… » Elle lui assure, avec un sourire, parlant à voix basse pour être certaine que le garde en faction ne puisse pas surprendre leur conversation.

Sujet: Re: Chante petit oiseau Mer 16 Sep - 15:53

Ce n’était pas une bonne idée. Non ce n’était pas du tout une bonne idée. Si Carmine l’apprenait… Je n’osais pas imaginer sa réaction. J’en perdrais surement la vie. Toute affection puisse t’il avoir pour moi, il ne pouvait pas laisser passer cela. Et je comprenais. Oui, je comprenais parfaitement. Ce n’était pas un homme facile à vivre, ni un héros, loin de là même. Il m’avait prise sous son aile sans que je ne l’explique encore aujourd’hui. J’adorais l’homme qu’il était… Mais je haïssais l’homme d’affaire et le tyran qu’il était le reste du temps. J’aurai pu être l’une de ses victimes, une victime parmi tant d’autres. Il ne devait plus compter le nombre de personnes qu’il avait tué, et qu’il allait encore tuer. Et je détestais d’autant plus « participer » à cela. Je restais passive, je n’agissais pas contre lui. Quelque part, moi aussi j’étais coupable. Je profitais de sa protection, je m’y réfugiais alors même qu’elle était basée sur le sang, la mort et la souffrance. Ma mère aurait honte de moi. Elle ne m’avait pas élevé ainsi. Elle avait voulu faire de moi une femme indépendante et forte. Et je n’étais ni l’une ni l’autre.

Ce soir pourtant, j’avais fait quelque chose dont je ne me pensais pas capable. Je l’avais aidé à s’échapper et j’allais lui rendre la forme qui était sienne. Cela avait été plus fort que moi. Bon sang, c’était une humaine ! Quoi qu’elle ait pu faire, elle ne méritait pas cela. Elle ne méritait pas de vivre dans une cage, littéralement. J’avais choisi la mienne mais elle ? Elle non. Pourtant, dans un sens, je la mettais en danger, en plus de me mettre moi en danger. Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Alors je la libérais. Je la libérais de cet enchantement qui faisait d’elle cet oiseau, aussi beau soit-il. Je ne savais pas comment elle réagirait. Elle pourrait me tuer, ou me remercier. Les deux étaient possibles, j’en avais conscience également. Si elle me tuait, au moins aurais-je fait une chose bonne dans cette pseudo vie qui était désormais la mienne.

Si le volatile est beau, la femme qui me tombe dans les bras l’est tout autant. Je sursaute à son contact. Je ne suis plus habituée à être touchée et remerciée ainsi par des gens. Je reste quelques secondes sans bouger, figée, avant de lui tapoter légèrement le dos. Elle me remercie, et cela serre mon cœur, de joie autant de culpabilité. Elle promet de ne pas m’attirer de problème et je hoche la tête. Mal à l’aise, je me lève et pour m’occuper, je pose une tasse de thé fumante sur le lit à côté d’elle, avant de prendre la seconde dans mes mains. Je bois une légère gorgée pour me donner un peu de force et de contenance. Il est trop tard pour cela, mais ne vous en faites pas. Et… Je… Je suis Cassandra. Voulez-vous manger quelque chose ? Prendre une douche ?... Qu’est-ce que je raconte… lui dis-je avant de secouer la tête. Je.. Désolée… Franck va rester un moment devant la porte. Il sera relevé d’ici deux heures. Juste avant il ira fumer une cigarette… Vous pourrez alors sortir… L’appartement à côté n’est pas habité et la porte s’ouvre avec un coup d’épaule. Dans la salle de bain, il y a une issu de secours extérieur. Vous pourrez sortir par là. Voilà surement ce qu’elle voulait vraiment, savoir comment partir d’ici.
Zatanna Cassandra

Sujet: Re: Chante petit oiseau Mer 21 Oct - 11:47

Elle essaie, Zatanna, de reconnecter avec elle-même, avec cette peau humaine, ce corps, qui semble trop grand pour elle, comme des chaussures de clown. Elle baisse les yeux sur ses doigts, qu’elle plie et déplie, cherchant à forcer son cerveau à reconnaître ses membres, alors qu’il se demande où sont ses ailes, où sont ses pattes ? C’est à peine si elle a remarqué le malaise de la pauvre jeune fille lors de leur étreinte, malaise qu’elle n’aurait jamais manqué deux ans auparavant. Quand elle se lève, Zatanna vient porter ses doigts à son visage. Elle sursaute en sentant la douceur des plumes, et laisse ses yeux s’embuer d’un mélange de panique et de peine, alors qu’elle cherche fébrilement la présence d’un bec… Fort heureusement absent. J’ai encore des plumes ! Sa gorge se serre, et elle replie ses genoux contre elle, pour les serrer à s’en faire mal. Pendant plusieurs longues secondes, son esprit est en roue libre et la panique la paralyse. Que va-t-elle faire si les plumes restent ? Pourquoi elle ? Pourquoi comme ça ? Même Hawkgirl n’en a pas sur le visage ! Au bord de l’irrationalité, elle hisse une main à son visage, attrape fermement l’une des plumes du bout de ses doigts, et tire sèchement, l’arrachant, pour laisser à la place un petit trou légèrement sanguinolent. C’est à peine si elle s’entend crier « Aïe ! » au moment fatidique, mais elle se rend bien compte, quand elle essaie de regarder la plume noire dans le creux de sa main, et que ses contours sont flous, voire finissent par disparaître et ne plus lui laisser voir qu’une tâche informe, qu’elle se met à pleurer. De douleur, de panique, de honte, de désespoir… Zatanna se rend compte qu’elle est au-delà du stade de la colère. Elle est juste profondément malheureuse, prête à sauter dans l’abîme du désespoir.

Si elle ignore la tasse de thé gentiment posée près d’elle, ce n’est que parce qu’elle ne se fait pas confiance. Ses mains vont trembler, ou ses lèvres, et soit elle renversera la tasse, soit elle en noiera le goût dans le salé de ses larmes. Elle a été coupée du monde depuis si longtemps… Que va-t-elle faire maintenant ? C’est le moment que choisit sa sauveuse pour tenter de mettre un peu de normalité dans cette situation qui n’a rien de normal. Les yeux que lève la magicienne vers elle quand elle a la gentillesse de lui proposer douche et nourriture sont perdus. Elle a envie d’accepter et de refuser, besoin d’aide mais ne sait pas qui ou quoi pourrait l’aider, tout en refusant de mettre cette adorable jeune femme dans une telle situation. Et puis… Et puis elle lui dit comment s’en aller, et ça frappe Zatanna. Bien sûr que Cassandra veut la voir partie. Si jamais son garde du corps la trouvait là, ça la mettrait dans une situation intenable… Cette idée est intolérable. Personne ne devrait être puni pour s’être montré gentil… Alors elle hoche la tête tristement. « Je partirai dès que possible… » Elle lui assure, la gorge serrée, avant de se lever. « Encore merci pour votre aide. Je tâcherai de ne pas faire de bruit… » Ou en tous cas, elle fera son maximum, pour être invisible, pour être personne, pour que personne ne se souvienne d’elle et rejoindre un Oblivion qu’elle n’aurait jamais dû quitter… Quittant la chambre de Cassandra d’un pas hésitant, peinant à se faire aux anciennes mais nouvelles dimensions de ses jambes, Zatanna a la démarche mal assurée que peuvent avoir les gens après un grave accident de la route et une longue immobilisation. Ses muscles ne lui font pas mal, mais elle ne sait juste plus comment se servir de ses jambes. Alors elle attrape l’encadrement de la porte, puis la table, la chaise, et par se recroqueviller sur elle-même dans un coin sombre de l’appartement, espérant se fondre dans le décor, jusqu’à ce que soit l’heure pour elle de filer…

Sujet: Re: Chante petit oiseau Ven 13 Nov - 17:19

Je ne sais pas trop quoi faire. Je me sens gauche, ne sais que dire aussi. Ce que j’ai fais est mal, très mal. Ou bien. Allez savoir. Je ne savais pas quoi penser non plus. Bon sang, j’étais dans de beaux draps. J’assumais mon acte comme je ne l’assumais pas une seule seconde. J’étais complètement paumée. J’avais agi sur l’impulsion mais peut-être aurais-je du y réfléchir ? Mais comment avoir des regrets alors que j’avais sous les yeux la jeune femme ? Depuis combien de temps était-elle un oiseau, enfermé dans une cage. Je n’osais imaginer le traumatisme que cela était. Et j’étais persuadée qu’elle voulait s’enfuir au plus vite. Elle n’avait pas pris la tasse de thé que je lui avais préparé. Tant pis, je la boirais en plus de la mienne. Je ne gâchais plus rien pas même du thé. Tout est denrée rare maintenant et j’avais appris à apprécier chaque petite chose, chaque aliment. Nous n’avions plus aucune garanti dans ce monde. Qui savait désormais de quoi était fait demain ? Pas moi.

J’indique à l’ancien oiseau dont je ne connais même pas le nom comment elle pourra partir. Je ne veux pas qu’elle se semble de nouveau enfermée. Elle est libre, et je ne comptais pas la rendre à Carmine, pas après l’avoir fait s’enfuir. Mon acte, je l’assumais pleinement. Elle n’était pas encore totalement sauve même si je ne doutais pas vraiment qu’elle arrive à s’en ailler d’ici. C’était simple une fois qu’on avait tous les éléments en main, éléments que je venais de lui donner. Elle hoche la tête, et me déclare qu’elle partirait au plus tôt, comme je le pensais. Comment lui reprocher de vouloir retrouver ses ailes – au sens figuré - ? Elle me remercie avant de quitter ma chambre me laissant coite, et… bêtement assise sur mon lit, ma tasse à la main. Je bois machinalement une gorgée avant de me secouer. Cela ne me ressemble pas de rester ainsi. Je me lève et gagne le salon… pour la trouver dans une position de vulnérabilité extrême. J’hésite un instant avant d’aller jusqu’à elle et de poser ma main sur son épaule. Hé, ça va aller. Où du moins, cela va aller mieux. Venez, suivez-moi. J’ai une baignoire, cela vous fera du bain de vous détendre un peu et de vous laver. Il doit me rester des sels de bain… Et je pense que j’ai encore du chocolat. Ma mère me répétait souvent que rien ne peut résister au pouvoir du chocolat. Ce n’était pas la chose la plus intelligente à dire ni la plus réconfortante… Mais bon sang, je n’avais plus l’habitude d’être réconfortante. Les contacts humains, je les limitais. J’en avais au travail mais cela restait vague et superficielle. En dehors de Carmine… Que j’avais trahi. Je chasse cette pensée de ma tête et souris à la jeune femme. Comment vous appelez-vous ?
Zatanna Cassandra

Sujet: Re: Chante petit oiseau Mar 24 Nov - 13:31

Zatanna, qui, de son humble avis, n’a jamais su grand-chose, ne sait plus rien. Elle ne sait pas quoi faire, où aller, vers qui se tourner… Alors qu’elle est là, prostrée dans un coin, focalisée sur l’idée selon laquelle elle met la jeune femme qui a eu la générosité de la libérer en danger, elle est totalement perdue. Combien de temps a-t-elle passé dans cette cage ? Au moins un an, la dernière fois qu’elle a pu compter, quand ses yeux sont tombés sur une date. Combien de temps, en vérité ? Que se passait-il dehors ? Que s’était-il passé depuis ? Bruce, Diana, Arthur, Barry, Oliver, Clark… Zatanna s’attrape les tempes, sa tête prête à exploser. Elle a l’impression d’être prisonnière au cœur d’une tempête que rien ne calmera jamais. Prisonnière, et seule. Personne pour l’aider, amoindrie, incapable de ramener ses amis, d’où qu’ils soient… Tu es stupide… Incapable, incompétente ! C’est ta faute… Elle se répète en boucle, ces mots tournant en volutes paresseux sous son crâne, occupant tout l’espace, l’empêchant de penser à autre chose, de réfléchir, de se regrouper avec elle-même pour tenter d’établir un plan d’action… Mais par où commencer ?

Les doigts de Zatanna se crispent dans ses cheveux. Si elle ferme les yeux et qu’elle espère très fort, elle va se réveiller, émerger de ce cauchemar, se rendre compte que rien de tout ça n’est vrai et que John et elle ont beaucoup trop bu la vieille… Elle se frappe la tête. « Réveille-toi, réveille-toi… » Elle essaie de s’inciter, se murmurant à elle-même, et sursaute finalement, redressant la tête quand Cassandra la touche, comme une biche aux abois. Elle la considère une longue seconde, hébétée de la trouver là, ayant déjà oublié, dans sa confusion, qu’elle était chez cette jeune femme. Son cœur, battant à tout rompre, menace de bondir hors de son sternum et d’atterrir dans les mains de Cassandra. A défaut de comprendre ce qui lui arrive, la magicienne est docile et suit donc son hôte, se traînant presque comme un fantôme, vers la salle de bain comme celle-ci l’y invite. Elle ne répond pas à l’évocation de sels de bain, choses qui lui parlent à peine… Mais une lueur, très ténue, traverse son regard quand Cassandra évoque le chocolat. « Merci beaucoup… », elle lui répond, ayant hâte de goûter à nouveau… N’importe quoi qui ne soit pas des graines, en fait. Zatanna aurait aimé de la glace. Des frites. Un hamburger. Une tarte tatin… Mais le chocolat, c’est parfait. « Euh… Zee… » Elle réfléchit. Non, ce n’est pas tout son nom. Il lui faut plusieurs secondes pour le retrouver. « Zatanna… Je m’appelle Zatanna… » Horreur et soulagement pour elle, que cette réponse n’ait pas été instantanée, et qu’elle ait finit par revenir. Je m’appelle Zatanna… elle commence à se répéter en boucle, effrayée à l’idée d’oublier encore. Je m’appelle Zatanna, je m’appelle Zatanna, je m’appelle… « Et vous ? » Elle finit par demander, s’efforçant d’être polie, alors que des flash de la jeune femme lors de ses différentes visites à Carmine l’assaillent. « Falcone prenait soin de vous… Vous êtes sa fille ? » Elle demande, sa voix plus agressive qu’elle ne l’aurait voulu. La magicienne est visiblement aux prises avec beaucoup de choses en elle-même, ce qui la rend erratique. Un peu tardivement, elle s’en rend compte et, au prix d’un énorme effort, ajoute. « Je vous demande pardon… Vous n’y êtes pour rien. Je le sais. C’est juste… Tellement difficile… » Elle soupire lourdement, désespérée, et, se laissant glisser contre le mur, s’assied par terre, genoux contre elle et tête dans les bras.

Sujet: Re: Chante petit oiseau

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