Light the Night | [Intrigue I - Terminé]

Cette journée-là, tout allait mal. Du matin à la fin de l’après-midi, Kory avait erré dans les rues bordéliques pour tenter de trouver quelqu’un ou quelque chose pouvant éveiller les ténèbres de sa mémoire. Encore une fois, rien du tout. Ce cercle vicieux de la quête identitaire et la recherche de réponses commençaient sérieusement à l’irriter, mais chaque émotion était enterrée vivante aussitôt née. Les rayons du soleil la noyaient complètement, plongeant son teint blafard et ses yeux voilés sous une clarté assommante. À la fin de son errance, Kory se réfugia dans une entrée explosée par le crime.

La porte était arrachée, les vitres explosées et seule une boite de carton fermée reposait dans un coin. Elle pensa s’asseoir dessus, mais décidément, des gémissements en sortirent. Ouvrant les pans de la boîte, Kory hurla en voyant le spectacle affreux qui se déroulait dans cette petite maison de fortune pour ces vies quasi insignifiantes dans le monde en ruines de l’humanité. La réflexion en flammes, Kory chargea l’immeuble et suivit les traces de bris jusqu’au domicile en question. La porte de l’appartement avait été explosée, une vieille femme reposant sur le canapé avec un couteau de cuisine entre les yeux.

Se pinçant le nez d’une main, la Tamaranéenne vint fouiner dans les placards à la recherche des bonnes conserves. Enfin, elle dénicha le trésor près du coin des gâteries et du poison à rat. Remplissant son sac à main d’un sac et de conserves, Kory dévala les lieux pour saisir la boîte à l’entrée et rebrousser son chemin. Rentrée dans la demeure de Ronaldo, elle veilla toute la nuit sur la boîte de carton, amenant de l’eau ou un bout de tissu pour son nouveau trésor. Elle avait gardé ses fringues, même son voile sur ses yeux. Son capuchon ne laissait qu’entrevoir ses boucles rousses.

« Wow! Mais, vous êtes tellement mignons! »

Épanouie dans une tendresse sans nom, Kory continua d’observer la maman chat et ses petits chatons tous ensemble. Soudain, le poing de Ronaldo cogna contre la porte, hurlant à Kory de sortir de là…Trop tard, il ouvrit la porte d’un coup pour trouver son mannequin en train de caresser des petites têtes. Sa première réflexion fut de s’emparer d’un des nouveau-nés félins pour lui tordre le cou…

Sans définir un ressenti, Kory sentit quelque chose s’emparer d’elle, une impulsion si grande qu’elle balança son poing dans la tronche du designer. Il vola jusqu’à l’autre bout de la boutique dans un fracas épouvantable, pendant que Kory prit la boîte entre ses bras avant de se plonger dans la rue. Courant, les joues en feu et le cœur battant la chamade, la rousse dévala plusieurs rues en évitant des grands bourrus et autres hommes louches. Heureusement pour elle, porter un haut à capuche très long et large l’aidait à éviter beaucoup d’ennuis.

Mais, Kory rentra dans une jeune femme pendant sa fuite effrénée. Paniquée, le cerveau en panique devant l’incompréhension de son impulsion, l’extraterrestre s’écarta d’un pas quand elle constata que deux chatons avaient volés sur l’étrangère. Bégayant des syllabes, devenant presque lumineuse, elle plongea son visage vers le sol avant de regarder par-dessus son épaule pour s’assurer que le designer fou ne la poursuivait pas. C’est alors que son regard se releva vers l’étrangère toujours noyée par deux chatons en pleine crise de miaulements. Malgré la dentelle sur ses yeux cachés, la lumière verte y était pleine, entière, sans pupille et sans repères. Kory lâcha donc dans un instant de détresse :

« Je suis désolée. Je dois les reprendre…et les cacher. »

Ses mains ne pouvaient pas lâcher la boîte, mais Kory comptait bien sur l’humaine pour montrer un brin de compassion à l’égard des petits félins. Ou d’elle, qu’importait. Sans rentrer dans la bulle de l’humaine davantage, Kory recula et remarqua qu’elle était en chaussettes… De plus en plus mal à l’aise, elle tenta un faible sourire pour espérer rassurer un brin celle qui lui faisait face.

Star city, désormais elle ne brillait plus que par la puanteur qui en émanait, déchirée et détruite comme Gotham par un chaos d’une violence inouïe. Une violence qui faisait peur à Tara, mais nécessaire et recherchée. Dans ce maelström de malveillance et d’exubérance crasse, au moins passait-elle inaperçue, c’était du moins l’idée qu’elle s’en faisait.
Elle n’aimait pas cette ville, pas plus que celle où elle habitait, ni la troisième tout autant en perdition, mais il y avait parfois des nécessités qui lui demandaient de se déplacer. Cela faisait deux jours qu’elle travaillait en une sorte d’interim pour un garage du coin, un collègue, moyennant son expertise contre des produits que lui seul réussissait à se fournir. Foutu marché noir, ce type avait une capacité étonnante à trouver les pièces les plus rares, les plus introuvables, Tara ne savait pas s’il réussissait à les faire venir de l’extérieur ou s’il cachait une réserve souterraine de ces dernières, mais il avait souvent, si ce n’était toujours, ce dont elle avait besoin.
Parfois, elle pouvait se débrouiller sans aller lui quémander sa marchandise et d’autres, comme cette fois-ci, elle se devait de se plier au jeu. Travailler pour lui et les bandes du coin, pour ces gangs terrifiants. Cela ne la changeait pas beaucoup de son train de vie habituel, mais il n’y avait ici, nulle zone neutre et la mine patibulaire de son « employeur » temporaire lui donnait la chair de poule.

Elle avait fini ce pourquoi elle était venue, pièce empaquetée et cachée sous un large sweat à poche ventrale, elle rentrait dans son chez elle transitoire pour récupérer ses affaires et retrouver son garage fissa. C’est à ce moment qu’une espèce de girafe emballée la heurta, faisant au passage voler le contenu du carton qu’elle tenait entre ses énormes paluches. Mais quelle idée d’avoir une cargaison aussi visible et si peu protégée et..
Tara rencontra le sol, le sol lui n’était pas très content de ce contacte bien trop rude à son gout, se faisait dur et blessant. Et alors qu’elle s’apprête à ??? Quoi d’ailleurs, lui crier dessus ? C’était tentant. La frapper ? Trop grande….Bref, le souci étant que Tara ne savait pas trop s’il s’agissait d’une attaque, d’une femme droguée qui était en plein trip ou encore autre chose, mais… Mais … le fil de ses réflexions s’arrêta net quand des geignements plaintifs l’alertèrent, tout prêt de son oreille.

Elle avisa rapidement les petites créatures qui s’accrochaient de toutes leurs griffes à son vêtement trop grand. « Que ?.. »
Et la girafe qui se met à parler, mangeant presque ses mots tant elle semble pressée. Tara la regarde suspicieuse, tente de percer le voile qui cache ses yeux à la recherche de signes évidents de prises de drogues. Les drogués étaient dangereux, de véritable bombe à retardement qu’il valait mieux laisser s’autodétruire seule que d’être emporté par le souffle de l’explosion. Cependant, elle ne remarqua rien et la femme bien que pressée semblait articuler normalement. « Et donc c’est une nouvelle façon d’arnaquer les passants ayant encore une once de naïveté ? Et après quoi tu les détrousses ? »

Tara décrocha les chatons de son sweat comme des épingles et pour faire atterrir dans ses bras. «Et si ce n’est pas de la comédie, tu ferais mieux de les abattre, il n’y a rien pour eux ici, surtout si tu n’as pas de chez toi. »

Ici, il n’y avait rien pour personne. Mais ailleurs non plus, pas pour Tara en tout cas.

Décidément, personne ne connaissait la bonne humeur sur cette planète. Kory dévisagea la jolie blonde pendant une minute de silence très longue et pénible. Puis elle passa amèrement sa langue sur ses lèvres couleur sang avant de libérer une main pour prendre les petits chatons des bras de l’humaine.

Sans cérémonie, sans tendresse, sans lui laisser le choix. Les bêtes aux yeux clos continuèrent de se plaindre, avant d’attirer les regards des passants. Dès cet instant, la créature passa une main sur ses boucles rousses pour les éloigner avant de repousser sa capuche vers l’arrière, et au même moment le voile sur ses yeux. Au lieu de yeux humains se trouvaient deux plaines vertes aussi brillantes que des émeraudes : sans directions, sans repères, sans définition de l’iris ou de la pupille.

Seule la lumière au milieu de ces écrans mégalomaniaques, carnassiers errait entre la jeune femme et la boîte. La mère féline commençait à prendre soin de ses petits quand Kory n’en ressentit que davantage d’amour maternel bien malgré elle.

Jetant la malédiction sur sa candeur, Kory se maudit intérieurement d’avoir espéré de la compassion à l’égard d’une pure inconnue. La fameuse girafe n’en fit que redresser sa tête avec une fierté sans précédent, bien différente de leur espèce : quelque chose de puissant, de profond, peut-être même des rangs de la royauté. Soudain, toute chaleur dans ce faible sourire n’en devint que plus froid, détaché, ruminant. Éprise de sa torpeur sempiternelle, Kory écouta les répliques sans sourciller, sans bouger. Un peu comme un soldat qui attend ses ordres. Enfin, la rousse ouvrit la bouche pour parler – une seule fois.

« Une exécution? »

Phénomène étrange, ce mot semblait très familier à Kory. Longtemps, les émeraudes se plantèrent dans les yeux de l’humaine, et probablement que cette vue hors de ce monde était des plus inconfortables. Quelque chose sembla irriter la grande humanoïde qui en oublia presque ses protégés. Certes aucun ressenti ne traversait ces traits grandioses, composés d’un sentiment félin, brûlant, suave.

« C’est une solution facile, rapide et efficace. Je comprends votre idée. Je vous remercie de votre conseil. Mais, si j’appliquais ce principe à toutes les vies fragiles qui m’entourent… »

Kory jeta un regard autour d’elle, sur des criminels, dont trois amputés, des femmes esseulées, des travailleurs dépressifs en surmenage et des orphelins. Elle haussa les épaules avant d’ajouter :

« Votre comédie deviendrait une tragédie si je suis votre idée. N’est-ce pas? »

Suggérer une annihilation totale de la rue devrait faire comprendre à l’humaine que Kory ne pouvait pas rester saine d’esprit et exécuter de sang-froid des êtres de sa propre lignée sanguine. Encore l’ignorait-elle que de voir des félins, des vrais félins basiques lui procuraient une sensation de plénitude incroyable.

« Veuillez m’excuser. Ceci n’est pas ni un jeu ni un crime, je vous ai percuté car je ne vous ai pas vu avant. Voir mon patron rompre le cou d’un de ces êtres vivants m’a révulsée. J’imagine que vous auriez peut-être cette sensation si un criminel tuait un nouveau-né avec un sourire sadique. Qu’importe. »

Elle haïssait qu’on lui dise quoi faire la Princesse de Tamaran, mais hélas sa mémoire ne l’en informa guère. La tête froide, pleine de répartie et de doutes de la Tamaranéenne lui lançait des répliques probablement incongrues pour l’humanité. D’un pas rapide, presque comme un cheval, Kory s’en alla de la vue de l’inconnue en jetant un œil distrait sur le contenu de la boîte. Le grand mannequin continua son chemin, renfilant son immense capuche afin de se diriger vers sa garçonnière gratte-ciel… Quelle esclave n’avait pas de cachette secrète?

Tara se contraignit à ne pas reculer lorsque la femme récupéra ses biens, elle n’aimait pas être approchée. Surtout quand son vis-à-vis se redressa de toute sa hauteur. Par contre lorsque le visage de l’inconnue se révéla à elle, ce pied en arrière, cette position recourbée d’une attente vigilante et prête, non elle ne put l’empêcher. Qui était-elle ? Était-elle là pour elle ? Humaine ? Cobaye ? Autre ? Les questions fusaient dans son esprit, tellement nombreuses, à une telle vitesse qu’elle en avait presque mal au crane. Était-ce au moins de vrais yeux, s’il fallait, il ne s’agissait la que d’un artifice, lentille d’un nouveau genre ou que savait-elle encore. Les humains étaient forts pour inventer des objets abracadabrants, terrifiants également...

Décidément, quelle journée pourrie, quelle semaine pourrie.
« Une exécution? »
La femme semblait goûter ce mot, en expérimenter la saveur comme un gourmet avant de continuer sa phrase et l’assaisonner comme il se devait. Un laïus -fort déplaisant- suivit, révélant la véritable nature qui rongeait cette femme. Après tout, la gentillesse et la maladresse n’avaient pas sa place en ces lieux, non ils étaient synonyme de mort. Ces êtres étaient en voie de disparitions, s’ils n’étaient pas déjà, tous, à se faire cajoler par la faucheuse.
Déjà autour d’elle, les rares passants s’agitaient et hâtaient le pas. La nature ou plutôt la contre nature de celle qui faisait face à Tara attirait bien trop l’attention, les êtres différents n’étaient jamais bons signes et bientôt sans doute qu’une rixe allait encore éclater. Car c’était ainsi, ceux qui ne rentrait pas dans les cases et s’affichaient aussi ouvertement étaient les puissants et les puissants n’étaient pas de bons samaritains, loin de là, jamais. Ici dans le blocus ou à l’extérieur.
Il en était toujours ainsi.
Tara l’écouta néanmoins, le cœur au bord des lèvres, sa langue claqua d’agacement contre son palais, pourlécha ses lèvres d’un coup devenues sèches. Elle ne l’aimait pas, pour tant est qu’elle aima quelqu’un un jour.

Elle aurait pu, elle aurait dû la laisser partir, mais elle se sentit obligée de la ramener. Après tout cette grande asperge n’avait-elle pas délibérément modifié ses propos pour afficher sa supériorité, pour pouvoir ainsi la regarder de haut ? Elle devait faire profil bas, c’était un fait, mais elle partirait d’ici quelques minutes et laisserait à l’inconnue, la femme forte, la joie du destin tragique qui semblait la poursuivre.

« Et stupide avec ça » elle souffle « Il n’a jamais été question de les abattre à cause de leurs fragilités, ils ont de meilleures capacités de survie que nous dans cette ville. Mais bien de prendre tes responsabilités. Si tu n’as ni endroit pour les loger, ni nourriture, ni même la moindre idée d’où trouver un véto, tu les condamnes. En les prenant ainsi, ils deviendront dépendants de toi, si tu es incapable, ils mourront, de bien plus atroce façon que si tu les avais laissés seul. »
Elle la laisse la dépasser et là encore ne peut s’empêcher d’ajouter avec un sourire. « Au fait le génie, tu es suivie »
La paranoïa avait cela de bien qu’on remarquait tous ces petits détails insignifiants. Ils vous pourrissaient la vie et vous bouffaient le peu de bon sens que vous pouviez avoir la plupart du temps, mais aujourd’hui la chasse ne lui était pas donnée à elle et étant donné que l’autre exubérante avait l’air sincère dans sa non-agression hé bien… pourquoi ne pas faire montre d’un peu de pitié pour une fois. Elle avait fais sa part, elle ne s’impliquera pas plus.

Non, Kory n’avait aucune gêne à approcher les autres si le devoir l’impliquait. Elle s’était donnée comme mission de veiller sur ces petits êtres, et l’évidence que cette humaine n’allait pas être influencée par sa situation demeurait claire. L’amnésique se contenta d’adresser ce visage neutre, indifférent lors de ses paroles, lors de ses insultes. Évidemment, elle soupçonna que l’humaine possédait des facultés hors normes afin de justifier la sensation de nervosité qui dégageait d’elle.

L’extraterrestre s’en était douté lorsqu’elle avait percuté la bulle et la sensibilité de la jolie blonde. Toutefois, Kory devait admettre que cette espèce utilisait beaucoup de figures de style pour compliquer leurs discours. Souvent de manière superflue et inutile : communiquer pouvait être si simple lorsque les êtres vivants laissaient à nu leur authenticité de caractère.

« J’ai l’impression que votre discours est basé sur des assomptions. Certes je respecte votre choix de vie. »

Devant le ton, le regard, le profond agacement qui se dégageait de la jeune femme devant elle, Kory se contenta de hausser une épaule devant le manque de matière autour de son argument. Tous ces jolis mots valait de la poussière si ces événements ne s’étaient pas produits : accusant la paranoia nouvellement évidente de l’humaine, Kory ressentit une grande pitié à son égard. Vivre comme un animal blessé était compliqué et difficile, elle-même passait par ce chemin dans l’instant présent.

Elle avait lancé son interrogation sans se retourner vers l’humaine au comportement amer. Ce n’était pas son domaine : traiter la mauvaise humeur sur deux pattes, sauver la positivité noyée dans une baie de négativité. Lentement, le regard de la géante se releva pour voir le garde du corps de son patron qui la poursuivait de l’autre côté. Il déferlait le trottoir bruyamment en plaquant plusieurs passants. La girafe profita de sa hauteur pour déposer le carton au sommet d’une lampe à sa portée, et se retourna pour se planter en plein milieu des lieux. Le colosse de muscle arriva bien assez vite à leur niveau, et s’apprêtait à prendre l’avant-bras du mannequin d’une main ferme.

« Je vous remercie de vos commentaires, mais si je courais depuis un moment et que je vous ai rentré dedans de la sorte, c’est parce que j’étais poursuivie. »

Répéter l’évidence, l’exactitude des faits au mannequin n’ajoutait rien à leur altercation fort déplaisante d’un côté, et plutôt candide de l’autre. C’est alors que Kory asséna un coup de tête violent au colosse en face d’elle, ce qui lui valut de tomber aussitôt dans les bras de Morphée avec un nez cassé. Kory récupéra les petites bêtes dans une marée de regards stupéfaits en les récupérant du sommet du lampadaire brisé. Après, sans un mot de plus pour la pauvre blonde qui avait croisé son chemin, elle prit la poudre d’escampette au tournant d’une ruelle. À peine arrivée au milieu du chemin qu’elle se volatilisa dans la poussière…au sommet de sa cachette secrète perchée dans l’immeuble adjacent.

Assomption, choix de vie ? Tara oublia sa méfiance et sa peur pendant une seconde pour la regarder franchement de travers. Sa réponse n’avait rien à voir avec ce qu’elle lui avait dit, pas plus que sa vie. Elle ne comprenait pas sa réponse. Finalement, elle décida qu’en plus d’être une créature particulièrement étrange, dénudée de pupilles, la femme devait également être droguée. Oui cela collait parfaitement à la situation.
Sinon qui irait déambuler, accoutrée ainsi dans les rues en criant vouloir sauver des chatons en se prenant tous les passants comme s’il s’était agit d’un sketch de mauvais gout.
Nous sommes bien d’accord là-dessus, strictement personne, à part quelqu’un en plein trip.
Ce qui pouvait se révéler particulièrement dangereux à Star City, ou parfaitement normal, la normalité, ici, s’était déformée pour laisser place a un monochrome de rouge.

Couleur qui ne tarda guère à se déverser sur le sol, cette femme venant littéralement de défoncer le nez de celui qui venait d’accourir vers elle. Tara avait eu la présence d’esprit de s’éloigner, relevant capuche, enserrant son paquetage et tenant résolument ses yeux au sol. Regard qui dériva néanmoins quand le bruit mat et écœurant des os qui craquent résonna lugubrement dans la rue désormais silencieuse. Le sang coula à flots, apportant un peu de chaleur au bitume terne et froid.

Droguée oui, passant d’une sprinteuse, à une fillette sauvant des chats, à une créature moralisatrice pour finir en monstre violent.
Mais certainement pas un génie, si l’homme qui grognait en se tenant les nasaux n’avait pas été très finaud, elle était effectivement suivie pas un autre, plus discret, plus malin et qui n’avait pas perdu une miette de la scène. Tara ne tarda pas une seconde pour s’engouffrer dans la sécurité des ombres et de l’anonymat avant que l’étrange stalker ne décide de s’intéresser à elle aussi.
Les êtres possédant des pouvoirs étaient des animaux rares et recherchés, ils étaient chassés, capturés, amadoués et dressés pour servir les intérêts de ceux qui gouvernaient désormais ce monde clos et restreint. Sans doute que ses yeux avaient attiré la curiosité des mauvaises personnes, ou bien était-ce encore une autre histoire alambiquée comme il était de coutumes. Tara hâta le pas en haussant les épaules, elle avait bien tenté de la prévenir, mais l’esprit embrumé par les substances, la femme n’avait pas écouté, préférant simplement la toiser d’un air supérieur.
Hé bien, tant pis pour elle.

[hrp: Et c'est bon pour moi, merci pour ce rp c'était chouette

]

Sujet: Re: Light the Night | [Intrigue I - Terminé]