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 Amuse-moi, si tu peux...

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MessageSujet: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyDim 19 Juil - 14:34





Amuse-moi,

Si tu peux

Contexte
Le Joker s'ennuie. Lui qui rit de tout ne rit plus de rien, depuis le départ de sa Némésis. Irascible, plus cruel que jamais, toutes les tentatives de ses sbires, Harley comprise, se sont soldées par des échecs. Alors, il a décidé de se lancer dans un projet aussi fou que lui. Puisqu'il ne peut pas retrouver Batman dans la réalité, il le retrouvera... Dans le théâtre. Tel le grand dramaturge qu'il est, il a mis ses sbires au boulot. L'objectif ? Lui confectionner des décors plus vrais que nature pour reconstituer ses plus beaux échanges avec la chauve-souris. Mais que serait son numéro dans des acteurs ? La rafle a donc commencé. Tout homme susceptible d'endosser de façon relativement crédible le costume rapiécé, grossièrement reconstitué à la sauce « Joker » est embarqué dans l'aventure, enchaîné et menotté jusqu'à son tour de passer sur scène, devant un public constitué de quidams recrutés de force pour jouer les spectateurs. Le but de l'aventure ? Convaincre, au moins pour 20 minutes, que vous êtes Batman... Sans quoi... Et bien vous mourrez. Qui aurait cru que dans les rangs des raflés se trouvait l'authentique Batman... ? La question qui se pose, maintenant, c'est s'il sera capable de jouer son propre rôle...

Indications aux Joueurs

  • A vous de PNJiser les forces ambiantes, évidemment à l'exception d'Harley sans son consentement.
  • On peut considérer que le Joker est assisté d'une dizaine de sbires, un chauffeur de salle et les autres pour discipliner les spectateurs et les raflés.
  • N’hésitez pas à utiliser les dés, même si ce n’est pas obligatoire.
  • Pour le moment, Bruce est enchaîné, dans l'attente de passer. A vous de déterminer quand son tour arrive.


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Arthur Fleck
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyLun 3 Aoû - 2:03

L’ennui est un moteur de créativité, c’est quelque chose que tout le monde a pu expérimenter au moins une fois au cours de sa vie. C’est ce qui avait poussé le Joker à investir un théâtre laissé à l’abandon depuis qu’il avait pris possession de SA partie de la ville. Ça, et l’amertume liée à la disparition (trop) prolongée de Batman. C’est fou comme une seule chauve-souris vous manque, et tout est dépeuplé! Quel ennui. Personne pour lui tenir tête ou lui foutre une bonne mandale à la fin d’une blague pourtant sortie au moment opportun. Mais plus rien n’était drôle, plus rien n’avait de sens. Foutu Batman! Il l’avait abandonné, LUI, sa moitié! Arthur en était outré, blessé, comment pouvait-il lui laisser autant de liberté pendant si longtemps? Il s’était perdu sur le chemin du retour? Trompé d’avion? De dimension? Ou alors il lui faisait des infidélités avec un autre villain! Il s’en mord la lèvre de rage. Allons allons Arthur, tu te fais des idées. Ah peu importe, c’était Batman non? Il allait revenir tôt ou tard! Et s’il ne revenait pas… Et bien il foutrait la ville à feu et à sang, parce qu’il ne trouvait plus aucun intérêt à porter une couronne stupide sur la tête s’il n’y avait personne pour tenter de la lui prendre. Enfin, quelqu’un de “bien”, bien sûr! Il ne la laisserait pas à un de ces sobriquets débiles, ou à Bane. Bon certes, il devait une fière chandelle à Bane, mais ça l’arrangeait bien qu’il gère une partie de la ville. Intérêts communs. C’est clair que peu tentaient d’organiser une mutinerie sous son règne: trop risqué, trop violemment puni.

Qu’à cela ne tienne: pas de Batman? Il en trouverait un de substitution! Alors il avait monté de magnifiques décors (ok, il avait juste donné des ordres et fracassé des hommes pour le faire à sa place), et le petit théâtre s’était petit à petit animé, puis avait enfin été prêt à accueillir les auditions que Gotham attendait depuis toujours! Le décor était parfait: quelques toiles d’araignées dans les recoins de la grande pièce au plafond immense, de la poussière un peu partout pour assombrir le rouge des tapisseries, des sièges et des rideaux. Sur scène, des décors en carton représentant des immeubles de Gotham,  ainsi qu’un batsignal (un vieux spot braqué sur le décor, sur lequel on avait grossièrement peint le logo de batman avec de la peinture), et on avait également ramené une grosse voiture noire sur la scène, qui faisait office de batmobile. Avec un peu d’imagination on s’y croirait presque! De toute façon personne n’osait dire le contraire au Joker quand il l’affirmait.

Avachi sur un siège, les jambes passées par dessus l’accoudoir droit, au premier rang, Arthur faisait tournoyer un stylo entre ses doigts, clope au bec. Sur ses cuisses reposait un support de notes, avec une liste de noms: celles de pauvres gens raflés dans la rue au bon vouloir du hasard, et qui allaient donc se présenter ce soir pour jouer le rôle de leur vie: Batman. Tout ce beau petit monde attendait sagement en coulisses, ayant enfilé un costume rapiécé de la chauve-souris pour l’occasion. Bon, ça n’était mentionné nul part, mais c’était sûrement clair: échouer son audition n’était pas vraiment envisageable pour eux, il allait falloir se donner à fond, mettre des paillettes dans la vie du Joker qui avait perdu le goût du rire. Suite à un sifflement de sa part, l’un de ses sbires poussa un grand dadet sur la scène: que les auditions commencent!

Le pauvre homme est serré dans son costume, et fixe les spots qui l’aveuglent un peu, tremblant en reconnaissant la figure aux cheveux verts face à lui, seul membre du jury, ou plutot, le “Ju-Rire” comme c’était écrit sur le bureau.

«Bah alors, t’as donné ta langue aux chats? Ou à la femme-chat, plutôt! Allez, j’te donne la réplique, c’est dur de passer en premier. Hmhm… “Allons Batsiie, nous savons que tu ne peux rien contre moi. La seule façon de m’arrêter serait de me tuer, et c’est contre les règles!” »

L’homme le fixe, se met à bégayer son texte, les mains menottées, tremblant un peu en tenant la feuille avec son dialogue. Les néons se mettent à grésiller, et la lumière faiblit quelques instants, bien que pas assez pour les plonger dans le noir, avant de se rétablir, sans que le Joker n’ait sourcillé un instant.

«Ouais, ouais, prête pas attention aux clignotements, on se chamaille un peu la distribution d'électricité, c’est un problème… Courant! Hahahah. Tu l’as? Enfin, peu importe. Ecoute t’es minuscule. Tu fais quoi? Un mètre soixante? Vois-tu, j’ai besoin d’un Batman assez grand et fort pour me rattraper quand je tombe d’un immeuble comme dans la scène finale. Ca va pas le faire. Hasta la vista, passe-partout.»

Il fait un geste de la main, et l’homme se fait attraper et soulever par deux gros bras à son service, qui le trainèrent hors de la scène malgré ses suppliques, avant que ses cris ne s’éteignent dans la pénombre après un grand bruit qui aurait de quoi vous retourner l’estomac.

«Suivaaaant! ~ »

Arthur se passe une main dans ses cheveux pour les tirer en arrière, tandis qu’un autre prétendant monte sur scène, tenant un peu mieux sur ses jambes.

«C’est quoi ton p’tit nom? Anthony… Bah vas-y Tony, é-TON-ne moi!»

Soyons honnête, le texte est récité, mais aucun entrain, et en plus, le crétin écorche le nom d’Harley dans son speech. C’est impardonnable. Le Joker appuie sur une télécommande à sa droite, et une trappe s’ouvre sous les pieds du dit Anthony, qui tombe en hurlant, et dont on entend le “boum” de la fin de sa chûte qu’après de longues secondes. La prochaine victi-, enfin, recrue s’avance à son tour, les yeux rivés sur la trappe venant de se refermer.

«J’y ai mis des serpentins de toutes les couleurs! Ou des serpents. C’est pareil. De quoi faire la fête, il ne s’ennuiera pas, ou en tout cas pas longtemps. Enfin, à toi, surprends moi baby.»

Evidemment il ne le surprend pas, le mec essaie de trop en faire et se vautre sur le capot de la pseudo batmobile, ce qui équivaut à un Joker se passant une main sur le front, blasé, dépité.

«Mais c’est de rire en rire! Oups, pardon. De PIRE en PIRE. Déformation professionnelle. J’étais humoriste dans mes jeunes années, tu sais? Le but, c’est de faire mou-RIRE les gens! Mourir de rire. Tu sais la contraction des deux? Ha, le jeu de mot est moins élaboré à l’oral, laisse tomber. Bats il se vautre pas comme un cachalot sur sa voiture, dégage Moby Dick.»

Il gribouille sur son carnet, comme s’il prenait des notes, mais en fait, il dessine juste une chauve souris qui tombe dans une cuve d’acide, avant de balancer un couteau qui effleure le mec et vient se planter dans le décor juste derrière lui.

«Ca veut dire tire toi, mais si j’te touche j’vais salir le décor et ça me ferait bien chier. Va mourir en backstage merci. SUIVANT.»

Les candidats défilent, et l’humeur du Joker se fait de plus en plus massacrante, au point où, au vingtième candidat, il a craqué, et le décor a fini éclaboussé de sang. Tant pis. Ca donnera le ton, ça annoncera la COULEUR de la scène. Étalé sur sa table, au bout de sa vie, Arthur ne cache pas son manque d’entrain quand un énième mec déguisé en Batman n’est amené sur scène menotté.

«Bon écoute j’ai perdu le fil, je me fiche de ton nom, vas y improvise, j’en peux plus de voir mon chef d’oeuvre de dramaturge bousillé par ces bat-incapables...»
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Bruce Wayne
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyMar 11 Aoû - 22:18

Je n’avais pas écouté Zatanna. Je n’avais pas écouté ses conseils. Seulement son compte-rendu de la situation. Et compulsé toutes les sources de données que j’avais pu trouver ces derniers jours. Je m’étais littéralement gavé d’informations sur ce qu’il se passait à Gotham, sur ce qu’on savait des chefs, des gangs, de tout ce qui s’y tramait. La réalité, c’était qu’il n’y avait pas grand-chose à apprendre. Mais j’avais cherché, et cherché encore. Pour essayer d’obtenir des détails, jusqu’à compulser les rapports envoyés par la branche aéro-spatiale de Wayne Enterprises sur l’observation par satellites, ou des entretiens cryptés des gens qui avaient su fuir les Nouveaux Territoires Autonomes à temps. Le temps pressait, et une fois que ma capacité à apprendre des choses semblait se tarir, je me remis en route. Il fallait agir, et vite. Je connaissais le peuple de Gotham, de ma ville. Mes racines étaient fortes, vivaces. Les gens avaient une incroyable capacité à résister, sinon le chaos aurait tout enseveli depuis longtemps. C’était le courage des honnêtes gens qui m’avait aidé à tenir au fil des années. Certainement pas la foi dans la Loi telle qu’elle était écrite, ou dans les institutions vacillantes et corrompues. C’était dans l’âme des gens de bien que je plaçais ma foi.


Revenir en ville fut difficile. L’armée surveillait tout. Air, mer, terre. Tout. Heureusement, j’avais pu avoir accès à des données confidentielles qui me servirent à repasser la frontière. Et a marché, deux jours durant, évitant les patrouilles de pillards en banlieue, pour arriver à ma première planque sécurisée. Du matériel vétuste, pas de véhicules, pas de munitions et de l’équipement sommaire ; en général le genre d’endroit où je raccomodais moi-même mes costumes et mes blessures en fuyant les policiers et les chiens fous des rues, entre deux actions de nuit. Un pis-aller, mais le manoir et la batcave m’étaient pour l’instant inaccessibles faut de matériel.


Je devais agir.


Me montrer.


Je devais rallumer la flamme de l’espoir pour les pauvres gens coincés en ville, ceux que j’avais rencontrés à mon retour, dans l’usine Ace Chemicals notamment, mais partout ailleurs aussi. Je devais aussi réveiller la peur du noir chez mes adversaires, tous ceux qui avaient profité de mon départ, et de celui de toute la Ligue de Justice, pour commettre leurs méfaits.


Triste réalité que de se dire qu’on avait parcouru l’espace et le temps pour sauver un monde où des fous furieux tyrannisaient les gens ordinaires, qui ne faisaient qu’aspirer à une existence qui l’était tout autant.


Dans cette planque, je ne retrouve que deux bat-suits. Une armure lourde, prévue au départ pour affronter les dangers de Blackgate. Et une autre, souple et mobile, modèle assez ancien. Le genre à arrêter les lames et atténuer les chocs des coups de feu sans les arrêter. Deux impacts de balles, un sur l’épaule, un au milieu des côtes du côté droit. Cette tenue ne m’avait pas porté chance, mais j’aurais besoin d’elle, ce soir.


Après des années, j’enfile mon costume. Et je retrouve mon vrai moi.


Je suis plus vieux, bien plus vieux, que la dernière fois où j’avais porté ce costume. Plus épais, aussi. Les muscles secs et élancés du début avaient laissé la place à une musculature plus développée, et plus marquée aussi. Certains mouvements permis par la souplesse du matériaux m’étaient désormais interdits par les limites du corps ; je n’avais plus le corps de mes vingt ans… Ni la tenue. La cape est à moitié rapiécée, trouée, déchirée, et plusieurs lames de mes avant-bras sont ébréchées. J’ai l’air d’un batman en guenilles, au bout du rouleau. Ce que je suis sûrement. Et pourtant…


Je soupirais discrètement, d’aise et de soulagement, au moment d’enfiler mon masque. Cette sensation d’enfin retrouver ma peau, ma vraie peau… Je ne m’étais laissé aller à ce sentiment de soulagement que de façon très discrète et très éphémère, comme de peur que quelqu’un ne le capte. Devant tous, depuis des années, je portais un masque. Celui de Bruce Wayne. Mais maintenant je retrouvais qui j’étais vraiment. Enfin.


Je devais agir, ce soir. Sinon, ni Alfred ni les enfants ne sauraient jamais que je suis toujours parmi eux. Alors je quitte la planque.


Retrouver mes repères n’est guère compliqué. La guerre du multivers m’a aidé à garder la forme. Je suis vieux, mais pas encore trop lent, ni trop rigide. Je me fonds dans la nuit. L’enquête de ces derniers jours, prolongée à mon arrivée, me rapproche de l’épicentre des activités du Joker. Et je comprends aux discussions des gardes, dehors, que mon pire ennemi fait « passer des auditions » pour « trouver un batman à sa mesure ». Mon regard n’évoque rien, aucun sentiment. Mais la rage couve dans mes entrailles. Ce forcené a encore une fois passé les bornes… Et m’introduire dans la place demande un moment. Et du doigté, pour me retrouver finalement dans la file à l’intérieur. Cris, éclats de voix. On nous pousse les uns après les autres. J’aurais sans doute pu provoquer un incendie ou quelque chose du genre pour faire évacuer le bâtiment et mettre à fin à toute cette sinistre tragédie, mais j’aurais encouru le risque de dommages collatéraux et de nombreuses pertes humaines. Le multivers m’avait retiré encore un peu de la pitié et de la compassion qui me fuyaient ces dernières années, mais j’avais encore le bon sens de me rappeler pour quoi et pour qui je me battais.


Alors je serre les dents, furieux mais patient, et j’attends mon tour.


Les menottes que je me suis moi-même passées en m’infiltrant tintent quand on me pousse sur la scène. Je le fais en étouffant un grognement ; ces types ne perdent rien pour attendre. Mais c’est presque naturel chez moi, quand j’arrive au « grand jour », je reste dans la pénombre du côté de l’estrade. Le décor est couvert de sang. De traces de luttes, et d’acharnement. Et il est là, las comme un enfant pourri gâté qui a fracassé tous ses jouets et attend de déballer un cadeau qui le sortira de son ennui. Il me lance, sans me reconnaître vue la « qualité » de l’accoutrement, et me demande d’improviser. Je le toise, silencieux. Frappé. Rien n’a changé. Absolument rien. Plus de deux décennies de combat pour en arriver là et ce malade qui continue son œuvre de chaos et de destruction.


Lentement, je détends les menottes. Et les jette aux pieds de sa table, en le toisant toujours fixement. Le modificateur de timbre de voix, à la base de mon masque, grésille en partie à cause de l’usure.



| Je t’avais dit il y a douze ans que je n’avais qu’un seul pouvoir, Joker. Celui de ne jamais abandonner. |


Je fais un pas vers lui, me mets sous le feu des projecteurs.


| C’était ce jour où nous nous sommes retrouvés tous les trois, le Sphynx, toi, et moi, tout en haut de la plus hautes des tours. Ce jour où tu as vu ce que j’étais vraiment.


Le souvenir vivace et cruel de ce que j’avais failli faire ce soir-là continuait de me tarauder et j’avais lâché l’allusion d’une voix sourde, contenant la colère intense, douloureuse, que j’orientais toujours contre moi depuis ce jour. Je suis sûr que le rappel d’une anecdote que nous sommes les deux seuls à partager –avec le Sphynx- aura achevé de lui prouver qui j’étais. Je serre les dents et les poings. Muscles maxillaires qui se crispent.


| Tu vas me faire l’affront de m’envoyer tes tristes clowns ? |


Quelque part, je ne souhaitais que ça. Mais je ne perdais pas de vue mon seul objectif.


Batman s’infiltre dans le théâtre et attend son tour calmement. Puis il se révèle au Joker en rappelant des brides sensibles de leur passé commun, avant de lui lancer ouvertement un défi devant ses hommes.
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Arthur Fleck
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyJeu 13 Aoû - 2:25

Las, son regard ne s’attardait même plus sur les prétendants au rôle de sa nemesis. Avachi sur son siège de ju-rire, ses mains sont légèrement colorées par du sang déjà séché d’un de nombreux candidats de la soirée (ou de plusieurs?  Il ne sait plus. Ce n’est pas le genre de détail dont le Joker se préoccupe.) Dans le silence, il attend l’improvisation de ce type, qui pour le coup, attire son attention de façon inattendue. Un cliquetis sur le sol lui fait tourner la tête, et son regard blasé se pose sur la paire de menottes au sol. Tiens, en voilà un assez dégourdi pour se défaire de ses chaînes. Bon point. Faisant tournoyer à nouveau son stylo entre ses doigts comme un bâton de majorette, Arthur se redresse sur son siège, pour donner toute l’attention qu’il mérite à cet homme. De sa main libre, il vient saisir la cigarette coincée entre ses lèvres, pour la tapoter sur le bord de la table afin d’en faire tomber les cendres, tout en expirant la fumée en levant ses yeux fous vers le nouveau venu. Toi. Toi tu me plais.

«Habile. Jolie impro. T’as d’autre tours dans ton batsac, mon mignon?»

Son regard ne quitte pas le sien, sa curiosité piquée au vif, son attention complètement centrée sur les fentes des yeux du fameux masque. Et tout à coup, cette voix grave retentit. Bien que grésillante ou enrouée, comme si elle aussi avait subit le temps passé; il la reconnait. Bien qu’il se doutait que l’homme derrière le masque utilisait un modificateur de voix… Oh cette voix, il s’en retrouve figé sur son siège, aucune émotion ne transparaissant sur son visage au départ. Il reste inerte, à fixer ce Batman. SON Batman. Le Joker l’observe faire un pas en sa direction, retenant malgré lui son souffle sans même en avoir conscience. Il avait tant attendu ce moment. On lui avait tant répété que la chauve souris était morte, qu’elle ne reviendrait jamais, qu’il devait se trouver un nouveau “copain”. Mais il était là, devant lui. Le doute n’était pas permis, face à cette anecdote qu’eux seuls connaissaient. Il s’attendait presque à se faire sauter dessus, comme au bon vieux temps, mais Batman se contente de s’avancer sous les spotlights, devant le batsignal de fortune. La lumière de Gotham était de retour… Tout ce temps à rester complètement amorphe a laissé sa cigarette se consumer, lentement mais sûrement, et la cendre accumulée à l'extrémité fini par tomber d’elle même sur la petite table. Il inspire enfin, son regard toujours intensément posé sur l’homme face à lui, et prend une ultime bouffée de nicotine avant de l’écraser sur la liste (maintenant inutile) des candidats au rôle: auditions closes, nous avions trouvé la star. L’étoile parmi les étoiles.

«Bats, Bats, Bats… Je n’ai jamais douté de ce … “pouvoir”. Mais je commençais sincèrement à m’impatienter. Parfois j’étais même pris d’un doute déchirant… Celui que tu m’aies abandonné, oublié. Comme à Ace Chemicals… Attends, ça s’est vraiment passé, ça? Je ne sais plus. Le passé c’est le passé, peu importe.»

Un sourire commence à prendre place sur le visage d’Arthur, et un petit rire commence à prendre d’assaut sa gorge malgré lui. Il essaie de le calmer, toussant un peu pour essayer de calmer cet espèce de tic qu’il avait toujours subit. Ca ne le dérangeait plus vraiment, maintenant. Mais il souhaitait sincèrement profiter de cet instant de calme que lui offrait Batman pour discuter, avant qu’inévitablement… Ils finissent par se taper dessus. Le Joker grimace un peu, reprenant un peu consistance, ne pouvant effacer son sourire, mais son rire s’étant assez calmé pour qu’il puisse reprendre la parole.

«C’est assez ironique, tu ne trouves pas? Cet instant dont tu parles. Je l’ai toujours tû, considéré comme un secret, un bien précieux qui n’appartenait qu’à moi, et me liait à toi de manière si…. Particulière. Bien plus que nous ne l’étions déjà, je veux dire, mon Batsy.»

Le rire le reprend, mais il le laisse retentir dans le théatre, se remémorant avec délice cet instant où la lame de Batman s’était enfoncée dans la paume de sa main, ultime preuve de ce qu’il avait toujours su: la chauve souris n’était pas infaillible, elle ne valait pas mieux que quiconque dans cette foutue ville de dégénérés. Et ça lui avait fait tellement, tellement plaisir d’avoir raison. De se dire qu’il était exactement comme Batman, mais que ce dernier l’avait juste ignoré jusqu’a cet instant. Ils étaient si semblables, bien que sa némesis ne le reconnaîtrait jamais. Le rire se calme, et il lève sa main en l’air pour indiquer à son interlocuteur qu’il lui fallait juste quelques secondes pour se reprendre.

«Excuse-moi. C’est juste que… J’ai toujours du mal à me dire que je t’ai… Sauvé? Ou plutôt, que j’ai sauvé tes “valeurs”, ou du moins celles que tu incarnes. Incarnais? Incarne toujours? T’es là pourquoi, Bats? Pour reprendre notre éternel jeu du chat et de la souris? Peu m’importe, je n’ai qu’une demande: si tu dois encore franchir la ligne, vise moi. Je suis extrêmement jaloux, et je n’ai toujours pas pardonné au Sphinx d’avoir eu ce… Privilège de te faire perdre la raison ne serait-ce qu’une seconde. Je pensais pourtant que mes actes étaient bien plus impardonnables et ignobles. Peut être que t’es trop tendre avec moi. Aurais-tu finis par t’attacher à moi? Oh non, ne réponds pas; je vais pleurer.»

Mais il ne pleure pas: il  rit. C’est tout ce qu’il sait faire, peu importe l’émotion le dévorant. Et puis, son affirmation était ironique, bien évidemment.
Lui qui avait calmement tenu sa position sur son siège le temps de leur mise au point, il donne soudainement un coup de pied dans la table pour la renverser et pouvoir se lever avec aisance. Il passe par dessus, effectuant une petite pirouette avant de se réceptionner avec cette agilité toujours incroyablement innée malgré son âge maintenant plus avancé. Beaucoup se demandaient s’il était désarticulé; pour avoir des gestes aussi fluides… Disons qu’il n’avait juste aucune notion de la douleur physique. Ou qu’il n’en avait cure. Il s’approche d’un pas nonchalant jusqu’au bord de la scène, se mettant à humer une chanson, son humeur étant passée de massacrante à extrêmement joyeuse en un clin d’oeil. Il reste malgré tout en bas de la scène, surplombé par la hauteur de celui qu’il avait tant attendu, toujours aussi droit, indéchiffrable, imperturbable. Il lève doucement la tête vers Batman, nullement intimidé, son visage indiquant clairement qu’il se fichait éperdument du dénouement de cet instant. S’il voulait le frapper, il le frapperait. S’il voulait discuter… Ils discuteraient.

«Il n’y a qu’un clown, et il n’y en a toujours eu qu’un, à Gotham. Et ça n’a toujours été qu’entre toi et moi, Bats… Tsst tsst tsst, tu me déçois un peu.Pour qui me prends tu? Après tout ce temps… Je ne laisserai personne m’ôter le plaisir de te frapper, si c’est ce que tu comptes provoquer. Que veux tu? Reprendre “ta” ville?» Le rire le reprend, et il passe nerveusement une main sur son visage, étalant son maquillage, le bleu des triangles se mélangeant au blanc du fond de teint.  
«Et bien… Viens donc me la reprendre!»


Il écarte les bras, comme pour accueillir un vieil ami dans une embrassade; sourire aux lèvres. Mais c’est simplement une invitation à se faire frapper. Vas-y, commence les hostilités. Frappe le premier. Craque le premier.





Récap:
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyMer 26 Aoû - 21:30

C’est l’abîme de l’échec que je contemple, dans les yeux qui s’éveillent d’intérêt de la part du fou aux cheveux verts. Je me tiens plus près que jamais du précipice. De la constatation froide et cruelle que toutes ces années, ces morts, ces blessures, que tout ceci n’avait pas eu l’effet escompté. Ne pas ménager mes efforts, tout endurer, pour en arriver là. A peine deux ans avaient suffi. Et le voilà qui, comme tous les autres, tyrannise à nouveau, pille, trafique, violente, assassine. Si j’écoutais cette part en moi qui s’appelait encore vengeance, je ne m’arrêterais qu’après lui avoir arraché un dernier hoquet de rire avant que le bruit de ses cervicales qui lâchent soit le dernier son qu’il puisse produire.


Mais non. J’en étais incapable. Même maintenant.


Je ne le haïssais pas. Je ne le haïssais plus. Il nourrissait ma rage, bien sûr. Ma soif de revanche, cet appétit de violence qui empoisonnait chacun de mes muscles. Mais ce n’était plus personnel. Ils étaient tous pareils. La lie de Gotham. La folie de ma ville, incarnée de chair et de sang. Je le vois se rendre compte. De qui je suis. De ce que ça implique. Chez un autre, de la peur. De la terreur. Parfois, un intense désir de revanche. Ou de la haine à l’état brut. Mais pas chez le Joker. Il n’y a pas de sourire. Il n’y a pas d’effusions. Nous ne nous aimons pas. Mon rôle est de l’enfermer, avec les autres âmes torturées de ma ville, dans ses entrailles, et de l’y maintenir enfermé pour le bien de tous. Et pour le mien. Lui seul sait de quoi je suis réellement capable. Lui seul connaît ma nature profonde, intime, cette chose que je tiens cachée sous un masque.


Le temps file. Je ne décroche pas le regard. Je n’ai plus le besoin de convaincre. Pas encore besoin d’agir. Je prends la mesure de mon environnement. Je calcule, j’anticipe.


Il sourit, puis éclate franchement de rire. Je sais quel risque je prends en lui faisant ressasser ce souvenir. Mes muscles maxillaires se crispent alors que je serre la mâchoire, tout en continuant de le dévisager calmement. Cette réserve que je tiens n’est ni prudence ni assurance, ni même un mélange des deux. Joker aime s’entendre parler, et je me suis jeté tête baissé dans la première étape dans mon plan. Je mets ce temps à profit pour mieux percevoir mon environnement, pour me repasser en tête les détails de ma brève reconnaissance avant l’action ; nombre et positionnement des quelques gardes repérés. Prisonniers non loin. Il continue de me tancer. C’est dans sa nature. Mais il ne comprend pas, au fond, ce qui m’a motivé ce jour-là.


Et c’est tant mieux.



| Ce n’est pas la folie qui m’a fait agir, ce jour-là. | Pause, j’avance d’un pas. | Tu dis que tu me connais mieux que personne, Joker. C’est peut être vrai. Mais c’est insuffisant. |


Il rit. Il rit encore. Je n’ai pas beaucoup de solutions qui s’offrent à moi. Pirouette et cabriole, le voilà qui se meut avec toujours cette même facilité déconcertante, ces gestes déliés, ces muscles si secs et cette agilité qu’on ne soupçonne pas ; il est l’archétype de l’adversaire que l’on ignore ou sous-estime. Quand on manque d’expérience. Le fou se targue encore de notre lien, de ce qui nous relie. Et me met au défi. Son excitation est palpable ; il est prêt à prendre des coups juste pour me retrouver.


| Ca aurait pu être le plan, de te cogner suffisamment fort pour que tu me cèdes la ville. De démolir ta petite armée à coups de poings, et de symboles dans le ciel. |


Je glisse juste devant lui d’un bond, entrouvrant mes « ailes », cape articulée sur mes gantelets. Un quart de seconde pour descendre de l’estrade, comme l’apparition funeste qui a terrorisé tant de criminels. Mais pas lui. Je reste à distance de coup de poing. Pour l’instant. La voix rauque, presque électrique, couvre le bruit de la pluie sur le toit et les fenêtres.


| Mais même si je viens à peine de rentrer, j’ai déjà compris que la ville n’était pas à toi, et que tes petits camarades s’étaient contentés de te laisser jouer avec tes petits talents de chimiste. Non, je suis venu parce que j’avais besoin de toi pour envoyer un message. |


Le direct du droit fuse, en pleine mâchoire. Net. Presque chirurgical, si l’on passe outre le bruit de chair écrasée. Je ne sais pas s’il encaissera mieux le coup que le dédain presque rageur que je lui ai adressé, en toute connaissance de cause.


| Je suis de retour. |


Batman fait la discussion avec le Joker, joue à son petit jeu de questions et réponses, tout en entretenant un soupçon de confusion. Puis il passe son message, après avoir cogné le Joker.


[HJ : Si tu veux qu’on joue la suite aux dés, on peut, sinon on continue comme ça c’est comme tu le souhaites 😊 ]
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyLun 31 Aoû - 3:25

[HJ: Pas de dés, à moins d’y être forcé! J’ai trop la poisse. Boss des échecs critiques. Tu serais avantagé malgré toi Amuse-moi, si tu peux... 692891472474931280 Je compte pas te tuer de toute façon, je t’aime trop pour ça voyons ~]



Comme s’il avait déjà cédé à un quelconque chantage sous une pluie de coups! Non, lui était du genre à se marrer quand on le tabassait. Surtout quand c’était par Batsy. Ca l’amusait de se dire qu’il était celui qui animait toute cette rage en ce symbole de justice si adulé par une ville de gens hypocrites et craintifs. Pas capables de se défendre eux même, seulement là pour chouiner, se morfondre et appeler à l’aide. Est-ce qu’on l’avait aidé une seule fois, lui? Arthur? Non. Et pas de Batman pour le secourir, ou le venger. Il était apparu après son incarcération à Arkham, comme une insulte, une blague. Comme si lui même ne méritait pas d’être secouru. Le hasard, lui direz-vous. Peu importe, il y avait de quoi nourrir colère et folie, à s’en noyer dans l’injustice qui avait bercé sa vie depuis sa plus tendre enfance.

Néanmoins, le Joker n’est pas insensible à ce petit geste de zèle de la part de sa nemesis, qui glisse jusqu’à lui en ouvrant sa cape. C’est sûrement là que d’ordinaire, les autres malfrats sont pris de terreur, et que l’instinct de survie prend le dessus, les poussant à fuir cet ennemi masqué. Mais lui ne bougea pas d’un pouce. Lui était fasciné par ce personnage tout de noir vêtu. Et qu’il l’approche, c’était ce qu’il avait attendu si longtemps: il n’allait pas reculer. La petite remarque comme quoi la ville n’est pas à lui le fait sourire, mais il ne s’y attarde même pas. C’est sûr que si l’on partait sur l’idée d’allégeance, nous nous appuyons ici sur la peur pour régner, et la loyauté n’était pas au rendez-vous, certes. Mais même les plus grands rois, les plus justes et les plus sages, avaient leur lot de sceptiques et de mutineries. Dès lors, qu’est ce que ça changeait d’avoir quelqu’un de bon au pouvoir? Rien. Le confort de vie, peut être. Mais les gens avaient trop tendance à prendre pour acquis ces choses-là, et vite oublier d’où ils venaient. Non vraiment, l’être humain était fascinant par sa médiocrité et son égoïsme! Il ne comprendrait jamais pourquoi Batman se battait pour cette… Bande d’ingrats qui aurait vite fait de le laisser crever s’il avait besoin d’aide. Ridicule!

Un message à envoyer? Mais lequ-... Ah. Evidemment. Et tout en finesse. Bon, il l’avait cherché, il savait qu’ils en arriveraient forcément là, comme à chacune de leurs rencontres. La rancoeur, les rires, la violence, et certainement, bientôt le sang. Il devrait avoir mal, d’ailleurs, un petit gémissement plaintif lui échappe, mais il est bien trop heureux de retrouver Batman, et ce sentiment apaisant d’avoir retrouvé son point d’ancrage avec le monde. Arthur recule malgré lui sous le coup, jusqu’à trébucher sur la table qu’il avait renversée quelques minutes plus tôt, et tombe sur les fesses. Se tenant le nez, ses yeux sont maintenant larmoyants, réaction physiologique automatique de son organisme face à la douleur. Douleur qu’il remarque à peine, trop excité d’avoir enfin retrouvé l’objet de son obsession dévorante depuis tant d’années.


«Tes gestes d’affection sont toujours aussi... Douloureux… Ha… Ha… T’as l’amour vache, hein...? C’est pas grave, j’ai l’habitude. Ou en tout cas, je ne l’ai pas perdue en ta si longue absence.»

Il lève une main pour que ses hommes s’arrêtent net, les ayant aperçu du coin de l’oeil prêts à intervenir dans sa petite entrevue avec LE Batman.

«Merci messieurs, mais il est tout à moi. J’ai pas besoin de vous. Du vent.»

Les hommes semblent hésiter, eux-mêmes pas très rassurés à l’idée de se confronter au chevalier noir, même à plusieurs contre un. Les prouesses en combat de la chauve souris étaient bien connues malgré le fait que de l’eau avait coulé sous les ponts depuis la dernière fois où l’on avait vu Batman, mais il n’en restait pas moins l'icône de l’espoir de Gotham. Rien de bon pour leur cas, en somme. Ils ne se font donc pas prier quand le Joker les congédie, se retenant de partir en courant pour ne pas s’attirer les foudres du clown pour autant. Ce n’était pas son premier tête à tête avec le justicier masqué, ils savaient tous qu’il s’en sortirait… Comme toujours. Malheureusement. D’une manière ou d’une autre.

Arthur se relève, avec autant d’aisance qu’un clown sur ressorts, comme si la gravité n’avait aucun effet sur lui, et que sa chute de tantôt n’était pas un accident. Et en effet, elle n’en était pas un. L’art de la comédie, que voulez-vous. Il avait oublié un truc dans ses affaires. Et ça aurait été triste si Batounet l’avait vu aller chercher cet accessoire pour son tour. Plutôt passer pour un être maladroit que de gâcher la surprise!


«J’irais peindre ton message sur les murs de la ville, ne t’en fais pas. Tu aurais pu prévenir, je voulais organiser une fête pour ton retour. J’avais commencé quelques préparatifs mais...»

Il hausse les épaules, et avant que Batman ait le temps de dire ouf, ou peut être, à peine le temps de tenter une esquive, il sort le pistolet qu’il venait de ramasser et tire. Sauf qu’il n’en sort aucune balle. A la place, c’est un petit drapeau qui sort à présent du canon, avec écrit un simple “bang”. Et le bruit de détonation est remplacé par le rire du Joker qui résonne à travers le théatre, glaçant certainement le sang de ceux restés en coulisse, bienheureux d’avoir entrevu leur héros disparu foutre le poing que personne d’autre n’aurait pu mettre dans la gueule d’Arthur. Par la suite, une boule en papier au dessus de la scène s’ouvrit, laissant s’échapper plein de confettis noirs et jaunes soigneusement découpés en forme de chauve souris s’éparpillant avec volupté tout autour d’eux. Des ballons gonflés à l’hélium sont lachés, et s’envolent jusqu’au plafond bien haut de la salle. Il y en a tellement que Batsy a sûrement perdu sa nemesis de vue ne serait-ce qu’une seconde. Serpentins, fanions, guirlandes, tout tombe d’une trappe fixée à un faux plafond, couvrant le chevalier noir de paillettes et autres accessoires fantasques de fête. Si Batounet ne semble pas bouger d’un poil, plus blasé qu’autre chose, Arthur lui se met à applaudir, le sourire jusqu’aux oreilles, s’étant déplacé pour s’asseoir sur le rebord de la scène, se trouvant à présent à côté du fruit de son obsession éternelle, lui fichant un coup de coude dans les côtes.

«Ca t’en bouche un coin hein?! Je voulais dresser des chauves souris pour qu’elles se rassemblent et forment un “welcome”, mais j’ai pas eu le temps, je pensais pas te voir si vite. Enfin bon c’est pas grave, c’est dur de prévoir une fête surprise pour un invité surprise tu vois?  Enfin c’est l’intention qui compte. Happy batday, birthman! Oh attends? Non c’est pas ça… Oh mince, j’ai oublié, tant pis. Allez détends-toi! C’est parce que je t’en ai pas collé une à mon tour que t’es mal à l’aise? Bon, s’il n’y a que ça pour te détendre...»

Son discours est rapide, mais fluide. Il parle trop, et trop vite, et agit de la même façon. Sa phrase n’est même pas terminée que son poing s’élance vers Batman, qui l’intercepte sans trop d’effort, d’une main. Le Joker savait bien que le rapport de force était inégal, mais ce geste était surtout là pour faire diversion, et ainsi lui permettre de faire un croche-pied pour le déséquilibrer, en comptant sur la gravité pour lui filer un coup de pouce. Il savait bien qu’il n’avait aucune chance en termes de combat rapproché, et à mains nues. Son truc, c’était la ruse, la fourberie, la tricherie. Il fallait bien jouer d’autres avantages quand on était qu’un gringalet!



Résumé: Le Joker continue à s’amuser avec les nerfs de Batman, mettant le paquet en sortant ses accessoires de fête pour le retour tant attendu de sa nemesis. Nul doute qu’il va encore s’en prendre une. Ou deux. Ou trois… Peu importe: rien ne saurait gâcher sa joie!


[HJ: Libre à toi de te raccrocher à moi pour me faire tomber. Ou me faire regretter ce petit geste qui n’est que pure provocation. Ou te ramasser avec noblesse sur le sol à mes pieds. Je préfère te laisser le choix que la jouer aux dés!]
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyMer 9 Sep - 23:02

C’est là, le moment où tout bascule.


Le Joker a tout mérité. Et sans doute bien plus encore. Mais c’est le moment où ignorant les recommandations des rares à être encore à mes côtés, je me jetais droit dans l’horreur et dans la folie. Est-ce que je faisais le bon choix ? Trop compliqué à dire, du moins pour le moment. C’était un pari. Une analyse de risques, que j’avais décidé de prendre, d’accepter. C’était ça ou renoncer. Se rendre. Cela m’était impossible depuis toujours, peu importait combien de fois j’avais pu y penser ou l’anticiper… Je n’en étais pas capable. Je faisais mon deuil de la sécurité, du luxe, du confort. Je remisais tout au placard comme autant de moyens d’approcher le pire et de m’en démarquer, pour me complaire dans la seule chose que je maîtrisais peu ou prou. La vengeance.


Mon poing ganté le percute avec ce qu’il fallait de puissance qu’il fallait pour le sécher, mais pas assez pour étouffer ses gémissements. Le fou recule sous l’impact, trébuche sur sa table. Tout ce qu’il fait transpire la clownerie ; l’homme n’est pas incapable de grâce, loin de là, mais elle est au service depuis toujours de sa nature versatile, du drame aussi grotesque que tragique qui le définit aussi bien comme individu que comme malade mental. La sensation reste plaisante, au bout de mes jointures. Un contact brutal, un ancrage à la seule réalité qui compte ; celle du danger, des coups, et des pulsations de mon palpitant jusque dans mes tempes.


L’homme est sous le choc physique du coup. Mais je sais que ça ne suffira pas. Ca n’a jamais suffi. Je les laisse à ses élucubrations maladives. Le Joker a de quoi me faire souffrir, physiquement et émotionnellement sans doute ; il sait tant de choses qui se sont passées ici et s’est sans doute rendu coupable de la plupart. Le type aux cheveux verts me dit qu’il n’a pas oublié son habitude de prendre des coups pendant mon absence.



| Tant mieux. |


La cavalerie se rameute déjà, mais il les stoppe. Je suis presque déçu. Mais en fait, non. J’ai envie d’abord de régler mes comptes à coups de poings, et pour ça j’ai besoin qu’il ne place pas entre nous des barricades de chair. Le Joker se fiche de gagner. Le plan, la plaisanterie, ce qu’il a en tête à l’instant précis et qu’il camoufle parfois sous ses rires et ses diversions sanglantes. Je ne sais pas trop ce qui le guide, ce soir. Il croit que c’est son plaisir vicié par la folie de me revoir, ce soir. Je sais que ce n’est pas le cas. Il ne semble pas toujours avoir conscience de son fil conducteur, comme si son plan suivant était parfois endormi. Ce n’est jamais tout à fait le cas pour autant. L’homme se dissipe mais ce fil d’Arianne est le dernier reliquat d’humanité en lui, l’explication de sa folie, que je n’ai toujours pas su comprendre de façon nette, définitive, au-delà de tout doute possible.


La meute se dissipe dans les recoins, et l’homme continue de dérouler sa folie. Ballons, rubans, son pistolet, qui ne m’émeut guère ; je reconnais en général les vraies armes des factices. Ce n’est pas toujours évident, mais un pistolet qui fait du bruit et qui sort un mini drapeau a peu de chances pour passer pour un vrai. Le décor se meut, dans la plus grande tradition de ce qu’il sait préparer. Grandiloquent et ridicule, doux-amer pour quelqu’un qui le connaît vraiment. Sous les ballons et les confettis, je distingue encore le sang de ces gens qu’il a assassinés, ce soir.Il déblatère. Il menace. Le coup vient mais je le bloque. Pas comme toujours, mais comme souvent. Il m’a ménagé un avantage, abandonné volontairement.


Mon front s’écrase avec brutalité sur son visage, et je le saisis des deux mains par le col.  



| Non, tu n’as pas compris, Joker. | Ma voix grésille plus encore que précédemment, à cause de ce foutu modificateur de voix qui déraille déjà ; vieux matériel, à l’abandon, rafistolé d’une planque secondaire en trop peu de temps pour que ça tienne. | Je n’avais pas besoin de toi pour que tu répètes mon message. Tu n’es pas messager. C’est toi mon message. |


Je le saisis, le plaque contre moi, et mon autre main tend vers la coupole de verre qui sert de plafond trônant au dessus du théâtre un vieux lance-grappins qui claque, pourtant, et nous hisse vers l’air libre du sommet. Pas fait pour ce poids. Usé par les ans. Le mécanisme est à la peine. Ses hommes déjà, courent et s’alarment en tous sens. Ils sont bien fanatisés, ils vont très vite nous tomber dessus, quand nous serons en haut. Toujours maintenu contre moi, je glisse une mise en garde alors que nous sommes au moins à plusieurs mètres du sol, quasiment à mi-distance.


| Si tu me plantes ou me cognes, je n’aurais aucun scrupule à te lâcher, et tu sais comme moi que les clowns cul de jatte ont moins de succès que les autres. |


Pourtant, un taré masqué ouvre le feu avec une arme automatique. Cape trouée, une oreille du masque saute et je lâche un cri hargneux. Et ce vieux filin n’est qu’une version antérieure. Tir chanceux. Au moment où une des balles sectionne net le câble, nous n’avons plus qu’à tomber ; ma cape nous encadrant ne me permet pas à cette hauteur de se déployer pour amortir la chute.


C’est la gravité qui se charge de ramener les débats à la hauteur qu’ils méritent ; au raz des pâquerettes. Et je traverse une rangée de sièges dans la foulée dans un fracas de fin du monde et l’impression de me prendre un train sur le coin de la figure.


Résumé : Batman laisse parler et s’amuser le Joker, parant son cou avant de lui expédier un coup de boule de derrière les fagots. Il se tient prêt à l’exfiltrer pour accomplir sa mission du soir et faire du Joker un message vivant de son retour, mais un tir chanceux d’un des sbires les fait chuter ; Batman tombe lourdement dans le décor.
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptySam 19 Sep - 19:02

“C’est toi le message.” Ca n’avait pas de prix, ce genre de phrase. Un instant, Arthur pense l’avoir hallucinée, à cause du coup de boule qui vient de le sonner de façon brutale. Ce qui suit continue à l’intriguer, le doute se renforce: est-il en train d’halluciner?? S’est-il évanouit et serait-il donc en train d’imaginer tout ça? Un gloussement lui échappe, tandis qu’il se retrouve plaqué contre le torse du grand Batman. Il est le message, et il a finalement droit à une accolade pour leurs retrouvailles! Trop d’honneur. Encore sonné par le coup, tout son corps n’est pas encore très alerte aux signaux de son cerveau. Si Batou ne le tenait pas avec autant de fermeté, il serait certainement tombé, mou comme il était. Sa tête repose contre son héros, et il ferme les yeux un instant, essayant d’imaginer le ressenti que toutes les demoiselles en détresse que la chauve souris avait tenues ainsi dans ses bras avaient eu. C’est sûr qu’on devait se sentir en sécurité, avec ce type. Enfin, quand on était pas la cible de ses coups. Le Joker entend le bruit si caractéristique du batgrappin, et les voilà s’envolant vers les hauteurs. En bas, il voit ses hommes accourir en dessous d’eux, comme s’ils pouvaient le récupérer maintenant! Sombres crétins. Leur incompétence, ils la paieraient de leur salaire à la fin du mois. Attendez, ils touchent un salaire au moins? La question percute le clown, l’espace d’une seconde, mais le cours de sa réflexion est interrompu par la voix grave et grésillante de Batman.

«Mais c’est que t’essaies de faire de l’humour, Batou! Tu sais comment me séduire toi, hein? Pourquoi diable voudrais-je te planter? Je viens à peine de te tomber dans les bras et toi tu penses déjà à me lâcher?! Et bien, quel bourreau des coeurs tu fais...»

Le bruit du câble n’a rien de rassurant, et c’est là qu’il percute la raison de cette menace: mieux valait éviter de se débattre ou de faire de mouvements trop brusques pouvant contrarier ce bat-grappin qui n’aurait jamais passé de contrôle technique s’il en existait pour la bat-tech. Message reçu: il lâche un petit couteau qu’il avait planqué dans son veston en haussant les épaules. Trop prévisible, et puis de toute façon, il aimait bien l’idée de se faire kidnapper par Batman. La question c’était de savoir ce que ce dernier comptait faire de lui. Être le message, d’accord. Mais en quoi cela consistait-il? Ce n’est pas comme s’il avait encore beaucoup d’alliés là dehors… Là encore, ses pensées sont interrompues, mais cette fois-ci par l’un de ses sbires qui se met à tirer dans leur direction.

«TU VEUX MA MORT OU QUOI?! ATTENDS UN PEU QUE JE REDESCENDE ESPECE DE CRET-»

Clac, le cable est sectionné par l’un des tirs affolés de cet idiot, et le Joker reserre sa prise sur les bras musclés qui le tenaient fermement, tandis qu’ils amorcent leur chûte. Et cette foutue cape qui ne se déploie pas…! Tant pis. Ils s’écrasent tous deux dans une rangée de sièges, et Arthur ne relâche pas sa prise pour autant. C’était le rôle du héros d’amortir la chute non? Et bien voilà.

«Quelle bonté, quel don de soi, c’est vraiment tout toi ça Batou. J’en pleurerai presque.»

Il fait mine de renifler, et attrape un batarang à la ceinture de la chauve souris, profitant que celle-ci ne voit encore trente-six chandelles après leur chute, pour le balancer sur l’abruti qui avait ouvert le feu sur son propre patron. Et il ne le rate pas, le pauvre bougre.

«T’aurais fait quoi si JE m’étais pris une balle, HEIN? Une raclette avec le gruyère que t’aurais fait de ma pauvre personne?! Ca vous arrive de réfléchir? Ou votre cerveau est-il dans l’esprit hivernal et a t-il fait une FONDUE?»

Comme d’habitude, aucun rire à ses petits jeux de mots, et ça commence à lui taper sur le système. Mais la priorité n’est pas là, il se redresse, non sans un crac ou deux de ses articulations, et flanque une bonne claque à  l’homme qui lui venait de lui servir d’airbag.

«Allo t’es avec nous Bats? Bon. LES GARS ON CHANGE DE JEU. Celui qui me tire des bras de Batman, je lui offre absolument TOUT ce qu’il désire pendant trois mois! Rentable, non? Je me sens d’humeur charitable, ce soir.»

Et curieuse, surtout. Ainsi que joueuse, mais ça, c’était permanent. Il mime théatralement un malaise, et se relaisse tomber dans les bras de Batman, au milieu de cette rangée de sièges poussiereuse. Alors alors, comment allait-il se sortir de là? Les serviteurs du clown étaient en supériorité numérique, mais l’experience qu’Arthur avait acquises lors de ses nombreuses altercations avec le héros de Gotham fait qu’il savait que ça n’était absolument pas un facteur de réussite… Nous verrons bien. Ce soir, il jouait la demoiselle en détresse, pour changer. De toute façon, Batman ne tuait jamais. Il ne voyait pas bien ce qu’il risquait.





Résumé: Contre toute attente, le Joker se complaît dans le rôle d'otage et laisse à Batman une seconde chance de l'emmener sur son cheval blanc. Enfin... Sa batmobile. Même s'il doute qu'il en ait encore une fonctionnelle depuis le temps.
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyMer 30 Sep - 23:41

La chute me laisse une ou deux secondes en suspens, juste assez de temps pour que je comprenne très bien ce qui allait arriver mais pas assez pour que je puisse agir sur tout ce qui pourrait éventuellement freiner ma chute, voire l’empêcher ; le grappin était rompu et je ne pouvais plus compter sur un tir réflexe vers les combles, pas plus que je ne pouvais déployer ma cape avec le joker qui me tombait dessus. C’était trop tard pour tout ça. Et pour avoir des regrets, déjà. J’avais cru m’en tirer à très bon compte, pourtant. Je l’avais espéré, et j’avais tout fait pour. Mais j’avais lancé la partie, et j’étais maintenant en train de la perdre. Le Joker s’était laissé faire, même s’il n’avait pas tant de marge de manœuvre que ça ; mes biceps étaient selon les apparences plus larges que ses cuisses. L’homme n’était pas dénué de force, mais d’une force vicieuse, tranchante et létale, comme ce qu’il appelle son humour. Le clown a eu le temps d’engueuler son sbire, avant que tout ne lâche. Mais pour ça aussi c’était trop tard. Il n’y avait plus qu’à assumer la décision et le risque que j’avais pris pour deux.


Le choc me défonce le dos et me coupe le souffle ; des étoiles de sang éclatent dans mon champ de vision et je ne vois plus rien, tandis que les sons m’apparaissent étouffés. J’ai l’impression d’être complétement brisé, physiquement, mais je sais d’expérience que ce n’est justement qu’une impression. Que mes protections sont conçues pour tenir. Et qu’il en faut plus pour que mon corps ne me lâche, même quand il n’est plus que nœuds de tension et de douleur qui irradient depuis tellement de zones que je ne saurais plus les identifier avec certitude.


Avant que je ne me relève, Joker me tient déjà les bras, toujours, et je constate que ma douleur et mon souffle coupé sont autant du fait de son poids sur moi que des sièges que je me suis mangé, alors qu’il vient de me piquer un batarang qu’il a jeté plus loin. Il gueule, et il défie ses hommes de main de venir le libérer.  



| Et moi, je suis d’humeur à vous réapprendre ce qu’il en coûte de vous en prendre à ma ville. |


Je lui expédie un direct en pleine mâchoire. Je ne perçois pas tout de mon environnement, mais le contact entre mon gant renforcé et sa mâchoire, la sensation de choc, ça contribue largement à me remettre sur pieds. Je titube à demi, mais ça fait un bien fou. Je commence à mieux réappréhender mon environnement, et je suis prêt à me battre, bien que diminué. L’espace ménagé par mon nouveau coup envoyé sur le coin de sa figure me permet de camper sur mes positions, de me préparer à me battre. Ils se rapprochent. Impossible de savoir exactement combien il y en a.


Je reste droit, raide comme un piquer de clôture mais souple sur les genoux. Je coule un regard à gauche, puis à droite.



| Et si Batman a libéré Monsieur J de ses propres bras, c’est lui qui empoche les trois mois de vacances sans vos gueules de criminels pour piétiner mes allées ? |


Ils se regardent, comme si le micro déformant ma voix n’avait pas su retranscrire l’ironie mordante de ma voix. Je bondis d’un coup vers le premier duo qui s’oppose à moi, et distribue au premier un coup de poing en plein dans la trachée, au second un coup de masque front contre son nez qui craque violemment. On se bouge autour de moi. Cris d’alerte, chocs contre le mobilier quand ils contournent les sièges pour se mettre en position. Je dois parer une batte en me penchant en arrière, mais tirer sur les muscles de mon abdomen m’arrache un grognement et une grimace ; je me suis fait vraiment mal en tombant. Aussitôt esquivé, le type revient à la charge, et des chaînes tenues en rouleaux me cinglent l’épaule droite. Batarang en plein visage d’un troisième, mais matraque qui s’abat sur ma main de lancer. Je pousse un cri, véritablement grognement de bête furieuse, alors que je maîtrise le bras qui me cogne pour remonter brutalement celui-ci contre son coude et le déboiter dans un craquement sonore, qui crispe les autres. J’ai un rien d’espace, au milieu de sièges à demi fracassés dans la bagarre, et les premières victimes reprennent leur souffle et m’encerclent. Pourtant, je n’ai d’yeux que pour le Joker, au travers du cercle qui se forme autour de moi. Et qui me condamne à briller, ou à l’hallali.


Un autre s’avance, lame en main que je pare jointure en avant ; la lame ripe sur la protection et en lui faisant une clé de poignet, la voilà qui s’enfonce de sa propre main dans sa cuisse et le voilà qui hurle à s’en déchirer les cordes vocales.



| Je serais tout ce dont Gotham a besoin, ce soir. |


Résumé : Batman reprend ses esprits assez péniblement après la chute, et frappe à nouveau le Joker pour se ménager de l'espace. Il se retrouve pris dans une violente bagarre avec ses sbires qu'il contient à grand peine, subissant de nombreux coups. Il montre la valeur de sa détermination en n'hésitant pas à blesser sérieusement plusieurs clowns au besoin
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Arthur Fleck
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyDim 1 Nov - 12:36

«Ta ville, ta ville… T’as que ça à la bouche, moi je te parle de NOUS Batou!»

En guise de réponse, il se prend un bon crochet du droit, qui le fait reculer et trébucher sur un siège. Se retrouvant assis sur ce dernier, il tousse et crache un peu de sang au passage. Il allait encore passer quelques jours à ne manger que de la soupe après ça. Mais c’était le prix à payer à chaque fois, pour vibrer un peu, ressentir le frisson d’excitation qui le rendait plus vivant encore. Il n’y avait que la chauve-souris pour le mettre dans un tel état, n’en déplaise à son arlequin. “Ne le dites pas à Harley, mais il est ma véritable âme soeur.” C’est ce qu’il avait sorti à l’un des innombrables psy à qui il avait eu affaire à Arkham. Le joker frotte doucement sa joue à l’endroit de l’impact, comme si ça pouvait atténuer la douleur comme par magie.

«Ouille! Pourquoi tant de haine Baaats?»

Il aperçoit ses hommes commencer à les encercler, et l’objet de son obsession dévorante se mettre en position de combat. Au moins, il était bien installé pour le spectacle, quel dommage qu’il n’y ait plus de popcorn disponible, ça aurait été la cerise sur le gâteau. Bien que vu l’état de sa mâchoire actuellement,  merci monsieur le justicier, le maïs soufflé n’aurait pas été une brillante idée.

«J’offre absolument tout ce qu’il désire au gagnant, et toi tu comptes juste demander à ce que l’on reste chez nous pendant 3 mois? Tu sais, si le voisinage ne te convient pas, tu peux tout aussi bien déménager, ce serait peut être plus simple en fait.»

Arthur parle, tandis que sa nemesis s’est déjà jetée sur ses sbires, et que ça se tape joyeusement dessus. L’habitude des monologues et de déblatérer pour sa propre petite personne. Tout en parlant, il sort son paquet de cigarettes, pour se rendre compte que celui-ci a été écrasé durant sa chute.  Il fait claquer sa langue d’énervement, et c’est à ce moment qu’un de ses hommes se retrouve projeté par Batman et qu’il ne se retrouve à s’écraser dans l’allée à côté de lui, face contre terre. Ne se souciant pas de l’état du pauvre homme qui ne bougeait plus, le Joker tend la main et se contorsionne un peu pour lui faire les poches sans bouger de son siège. Bingo: cigarettes. Les bruits des coups portés et des cris de douleur raisonnent autour de lui, comme un bruit de fond dont il n’a que faire, s’allumant tranquillement une clope, complètement détaché du chaos environnant.

«Encore ta ville hein? Y'en a plus que pour elle! Si tu l’aimes tant que ça, et bien tu devrais l’épouser!»

Arthur lève exagérément les bras en l’air, agacé de ne plus être le centre de l’attention. Gotham, Gotham! Tu vas voir ce qu’il va en faire de Gotham. Profitant que cet ingrat de chevalier noir ne soit occupé, le Joker se lève de sa place, et trotine joyeusement jusqu’à la scène, contournant l’arène improvisée des combattants au milieu des sièges. Il grimpe sur l’estrade, et attrape un jerrican planqué derrière la batmobile en carton qui faisait office de décor. Clope au bec, il dévisse le capuchon, et répend le contenu liquide noirâtre sur le sol, tout en reprenant son petit tour de la scène, avant de revenir vers Batman et ses hommes, en chantonnant. “Le facteur n’est pas passé, il ne passera jamais. Luuundi… Maaardi…” Petit pas de côté, pour éviter un mec qui se jette sur Batounet avec une lame, et se retrouve deux secondes après avec sa propre lame dans le bras. Quel incapable. “Mercredii, jeeeudi, vendredi…” Ha, y’en a au moins un qui arrive à en foutre une au justicier. Un minimum, tout de même, ils étaient là pour faire agent de sécurité, leurs gros bras n’étaient pas là pour faire joli! Le clown continue son manège, tandis qu’une odeur d’essence commence à emplir la grande pièce. “Samediiii…..” Joker jette le jerrican vide par dessus son épaule, sans même jeter un oeil derrière lui au préalable, puis après avoir inspiré une dernière bouffée de nicotine, il jette la fin de sa cigarette par terre. “Dimaaanche!” Et soudain, la lumière fut. A peine le filtre encore fumant touche t-il le sol, qu’une flamme fait son apparition, et que le feu commence à se répandre sur toute la traînée d’essence qu’Arthur avait laissée sur son chemin.

«Ouuups! Et bien je crois que Gotham a besoin d’un pompier ce soir! Hahahahaha!»

Le feu se répand jusqu’à la scène, dont les rideaux commencent à brûler, mais le Joker reste là, à contempler son oeuvre, attendant de voir comment Batman comptait se sortir de là sans batgrappin.





Tandis que Batichou est occupé à s'amuser à se taper dessus avec les sbires du clown, le Joker trottine gaiement autour de tout ce remue ménage tout en répandant de l'essence sur son chemin pour mieux foutre le feu au théatre. On laisse pas Joker tout seul dans un coin, baston ou pas.
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Bruce Wayne
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyLun 16 Nov - 18:04

La situation s’est envenimée vitesse grand V. J’avais sans doute fourni trop d’espoirs que les choses s’améliorent. Peut être étais-je allé trop vite en besogne, que je m’étais dit que les choses ne pouvaient qu’aller dans le sens de la justice et du courage, en somme que la détermination brute ne servirait qu’à modeler le fruit de ma volonté… Comme s’il n’y avait rien d’autre que ce que moi je désirais, comme si j’étais la seule force présente ici, ce soir. C’était une erreur que je faisais souvent. Parfois même de façon bien volontaire. C’était comme un mantra intérieur, que de se retrouver à se dire sans arrêt que tout ce qui se passe autour de nous ne dépend que de soi, que des efforts qu’on est prêt à faire et des sacrifices à consentir. Se rendre responsable de tout, c’était le meilleur moyen de ne s’attendre à rien de la part de qui que ce soit, et de ne jamais reporter ses propres manquements sur la responsabilité de qui que ce soit d’autre.


Le Joker était cinglé. Ce n’était pas nouveau. Mais maintenant moins que jamais je ne me sentais prêt à encaisser sa folie et de tenter de faire en sorte que tout le monde en réchappe en un seul morceau. Dans tous les cas, on était dans une sale phase. Et je n’ai aucun scrupule à rabattre le caquet du Joker en malmener dents et gencives à coups de poing. C’est parfois un dilemme que de savoir comment affronter un individu pareil, il ne faut pas se mentir. Mais ce qui est certain, c’est que je ne peux pas faire la fine bouche ni prendre de gants. Ni maintenant, ni jamais. Ce n’est pas parce que je sais pertinemment que mon adversaire n’a pas peur de la souffrance physique qu’il n’est pas utile de lui en faire vivre, vous pouvez me croire… Parfois, il n’y a tout simplement pas le choix dans les moyens qui sont à utiliser contre ce qui incarne sans doute le plus grand mal de Gotham.


Je me bats, alors, je donne tout ce que j’ai. Je le laisse caqueter, en attendant. Je ne sais pas s’il parle d’amour, de haine, ou d’une forme d’attachement totalement loufoque et débridée qu’il voue à notre perpétuel jeu du chat et de la souris. Je ne peux pas dire que je ne ressens pas une forme d’émulation à y participer, mais seulement sur la fin, quand je peux enfin savourer la quiétude qui suit son arrestation… Je commence à être couvert de sang et de fluides, à mesure que le combat se fait brutal, sans pitié. Je les moleste sans la moindre retenue, tous ses petits roquets. Je ne réponds pas aux questions de ma némésis ; je dois me défendre avant toute chose et je n’ai pas comme lui le loisir de pouvoir simplement encaisser les gnons et voir les autres se débrouiller. Je dois donner dans le sonore et le dégueulasse, puisqu’il n’y a qu’amochés que ces sales types arrêtent de s’en prendre aux pauvres gens de la ville…


Le combat prend une vilaine tournure ; il y en a d’autres encore valides, malgré ceux que j’étrille. Il y en a un qui me met un coup de barre à mine dans le museau, et me déchiquette la lèvre, me laboure la joue. Je gronde, et lui envoie un terrible coup poing fermé en plein dans le plexus. Fatalement, certains sortent des armes. Blanches d’abord. Ca ripe sur mes protections, mais l’une d’elle me cueille au jarret côté droit et je chute à genou, avant de me propulser vers le haut, front en avant, pour lui péter la mâchoire d’un coup de tête vicieux et brutal.


Je suis en train de morfler. Et pas qu’un peu. Je me redresse, à demi planté sur mes guiboles, poings dressés vers ses sbires, quand le fou furieux me dit que je devrais épouser la ville que j’aimais tant. Je crache le sang qui me remplit la bouche.



| Je l’ai déjà fait. Et le sang versé est là pour arroser cette union. |


Difficile, et douloureux, de parler la bouche poisseuse de sang, les lèvres à vif, dont le liquide carmin dégouline sur le costume. Je dois esquiver un coup de gourdin dirigé vers ma tête, et en encaisse un dans les côtes, d’une matraque de police détournée de son objet initial… J’entends le Joker lâcher un « dimancheee » réjoui et me retourne, juste à temps pour cligner des yeux quand un incendie prend à toute vitesse. Les flammes se répandent partout, des allées aux sièges, et enflamment toute la scène. Je n’ai plus beaucoup de temps, vu l’endroit misérable il ne tardera pas à devenir invivable…


Je dois repousser un adversaire, le jetant presque sur le côté, avant de parer de la protection de l’avant-bras un couteau lancé dans ma direction. Je déboule près du joker, même s’il ne me reste qu’un tout petit peu de temps avant que ma tenue ignifugée ne soit mise à contribution. Je l’agresse, encore, je le pousse à coups de poings, de pieds, vers le feu qui nous isole de plus en plus.



| Elle a besoin d’un défenseur, surtout. Mais pas de toi. |


Je continue de lui asséner des coups, cherchant à le forcer à reculer.


| Dis-moi, Joker. Est-ce que tu as pensé à prendre un extincteur dans tes grandes poches ? |


C’était l’enfer autour de nous, désormais.


Batman doit continuer à combattre les sbires du Joker, toujours nombreux et décidés. Il tente de les tenir en respect, puis esquive par le côté pour aller s’en prendre à J au milieu des flammes qui font douter les autres.
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MessageSujet: Re: Amuse-moi, si tu peux...   Amuse-moi, si tu peux... EmptyMer 9 Déc - 19:10

Vu la quantité d’essence, et les étendues de rideaux défraîchis en proie aux flammes au centre de ce théâtre où se jouait une répétition non pas d’une pièce mais d’une des éternelles querelles entre Batman et le Joker… Il ne faudrait pas longtemps avant que les lieux à la structure instable et fragile ne s’effondrent. Il faut dire que la ville entière n’était plus entretenue depuis qu’elle était entre les mains de criminels qui n’avaient que faire de la pérennité des bâtiments… Et de la population y vivant. Il n’y avait qu’à voir l’état des routes, le bitume craquelé par endroits à cause de la nature qui reprenait lentement ses droits. Peu de voitures circulaient, et aucun désherbant ou produit toxique pour éviter la repousse de plantes n’étaient aspergés le long des trottoirs et des immeubles. De toute façon, Ivy ne le tolérerait pas.

Les poutres friables commençaient déjà à s’affaisser, dévorées par les flammes qui avaient grimpé le long du velours carmin couvrant les murs des lieux. Tout être sain d’esprit aurait déjà pris la fuite, mais Arthur se tenait là, au milieu du chaos: là où il se sentait le plus vivant. Le plus à sa place. Là où Batman venait toujours le chercher, pour l’en tirer. Le Joker ne cherche même pas à éviter la chauve souris qui lui fonce dessus comme un prédateur fondrait sur sa proie: le justicier lui rentre dedans sans ménagement, et le choc lui coupe le souffle. Ca aurait pu s’arrêter là, mais Batou semblait à bout, et ne comptait pas s’en tenir à une seule côte fêlée. Les coups pleuvent, et plus la douleur irradie dans tout son corps, plus le Joker rit. Où sa nemesis avait-elle été, pendant tout ce temps? Que lui était-il arrivé, quand elle brillait par son absence à Gotham? Qu’est ce qui avait tant érodé sa psychée pour qu’il craque si facilement face à… Leur routine. Entre deux hoquets de rire (et de douleur), Arthur arrive à articuler quelques mots, les yeux humides à cause de la fumée qui emplissait les lieux.

«C’est la joie de me revoir… Qui te rend si violent…? Rassure toi, tu… M’as manqué aussi. Ha.Ha.»


Il tousse, projetant quelques gouttes de sang sur le sol tapissé du hall dont on ne distinguait plus les limites: les flammes et la fumée rendaient le décor infernal. L’air serait bientôt irrespirable et provoquerait certainement une perte de connaissance à tous ceux qui s’attarderaient trop longtemps en ces lieux. D’ailleurs, les sbires du clown ont paniqué et commencé à évacuer, en espérant que l’un de ces crétins ne pense à sauver leur boss.

«Bien sûr que j’en ai un Bats… Tiens!»

Attrapant le lourd objet à la couleur écarlate, il frappe Batman à la tête avec l’extincteur, une chance pour la chauve-souris qu’elle portait un masque protégeant son identité comme son crâne, et que le Joker était affaibli par leurs retrouvailles musclées. Le coup aurait pu être bien plus dévastateur. Arthur lâche l’objet et le jette sur sa droite: trop lourd. Que la chauve-souris aille le chercher si ça lui chante, de toute façon, il y avait bien trop de flammes pour un si petit extincteur.

«Tu m’excuses, mais j’ai une ville à gouverner, je n’ai pas le temps de BAT-iffoler avec toi, Batsy! J’te retrouve en enfer tôt ou tard, t’inquiètes.»

Crachant presque ses poumons à cause de la fumée, le clown se traîne d’une démarche maladroite et irrégulière vers la première sortie qu’il aperçoit, l’une de ses mains appuyant sur son flanc droit et l’autre cherchant à tâtons un mur à suivre, et auquel s’appuyer. Ses côtes lui font souffrir le martyr, mais lorsqu’il pousse la lourde porte de l’issue de secours et que la chaleur le pousse presque à l’extérieur… Il respire enfin, se laissant tomber au sol un peu plus loin. Essayant de calmer sa respiration erratique, les secondes passent, le bois crépite, et les flammes dévorant le théâtre s’élèvent toujours plus haut dans le ciel. On les aperçoit certainement d’une distance éloignée, tant l’incendie a pris des proportions démesurées. Le temps passe, mais toujours pas de Batman. Pas l’ombre d’une cape s’échappant des lieux grâce à un gadget quelconque.

Un nouveau rire le prend, ça serait bien con qu’il ne meure alors qu’ils venaient à peine de se retrouver. Tant de temps à errer, quel sens avait la vie sans une obsession qui faisait battre le coeur jusqu’à en perdre la tête? L’adrenaline de ce soir retombe doucement, et le rire s’évanouit petit à petit dans la nuit. Il n’était pas mort, hein? Il allait bienlui tomber dessus dans la minute, planant avec sa cape de Dracula depuis les hauteurs? Tandis qu’il se relève, appuyant plus encore sur ses côtes pour atténuer la douleur, il râle et peste contre ces crétins à son service qui accourent vers lui.

«Oui ça va merci! Et ce n’est pas grâce à vous! Où est la chauve-souris?” Un silence lourd de sens suivant sa question, il toise l’équipe du regard, une lueur sombre et terrifiante dans les yeux. “J’ai dit. Où. Est. La chauve-souris.»

Un pauvre bougre commence un pitoyable “Patron, on ne l’a pas vu ressortir…”, et un idiot ajouta la goutte d’eau qui fit déborder le vase “Il est sans doute mort patron.” Une détonation se fait entendre, le tir fut si rapide et inattendu, son arme sortie de sa poche en un instant, tous fixent leur camarade qui vient de s’écrouler au sol, une balle entre les deux yeux.
«J’ai pas bien entendu. Il est peut-être quoi? Encore à l’intérieur? Oui je crois oui. RAMENEZ-LE MOI TOUT DE SUITE! Si vous ressortez sans lui, je vous assure que vous prierez pour avoir périt dans l’incendie plutôt que d’être venus me retrouver à l’extérieur.»

Tandis que tous se précipitent dans le bâtiment en flammes, le pas rapide quoi qu’un peu hésitant vu le danger dans lequel ils se précipitaient, Arthur s’écroule à nouveau au sol. Batman s’était vraiment déchaîné sur lui. Rien de bien nouveau, mais une telle colère, c’était assez rare. Il n’avait kidnappé personne d’important, rien fait de spécial pour mériter pareil châtiment. Bon d’accord: sa chère Gotham n’était plus ce qu’elle était autrefois, mais il lui proposait ainsi un nouveau défi! De quoi redorer le blason du grand Batman, héros de ces nobles gens! Et si le message qu’il avait voulu envoyer aux citoyens était qu’il était de retour… Et bien, il n’y a pas qu’aux gothamites qu’il avait redonné espoir. Le Joker se sentait revivre. L’ennui allait enfin quitter son misérable quotidien. Quel intérêt de gouverner si personne n’est à la hauteur pour tenter d’arracher votre couronne…?

Une partie du toit du bâtiment s’écroule dans un bruit assourdissant de planches qui chutent d’une hauteur conséquente, alors qu’une masse noire s’extirpe de là pile à temps, sautant du toit pour s’agripper à celui de l’immeuble voisin. Inutile de vous décrire l’expression blasée sur le visage d’Arthur. Here we go again, hein?

Ses sbires ont l’air d’avoir compris le message: on poursuit Batman, sinon le boss les descend, alors il les observe de loin galérer à grimper sur les escaliers de secours et tenter de poursuivre une chauve-souris prenant la fuite par les hauteurs. Il faudrait vraiment qu’il songe à recruter un ex-héros, histoire d’avoir quelqu’un capable de tenir un minimum la cadence et de faire face à Batman et ses potes. Époussetant son veston violet de la cendre qui s’y était déposée, le Joker se redresse et contemple le chaos dont il était à l’origine. Quel magnifique spectacle. Mais il était à présent l’heure de l’entracte: les acteurs se retiraient dans leurs loges, petite pause bien méritée, et Arthur se mit en route pour l’acte II qui se déroulerait donc ailleurs. Vu son état, Batman n’irait pas bien loin, et il l’aurait rattrapé dans très peu de temps… Mesdames et messieurs, le spectacle continuera dans un instant!
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