Chasse aux Sorcières

On dirait pas comme ça, mais je suis plutôt du genre méticuleux en vrai. J’ai vérifié un paquet de fois mon matos, rempli mes poches de toutes les conneries possibles et imaginables mais, surtout, j’ai rechargé mes batteries. J’suis à bloc là et va falloir au moins ça pour cette petite virée. J’espère avoir été bien rencardé mais, vu le bonhomme, je suis à peu près sûr de mon coup. Il me file des bonnes infos depuis des années, je le vois pas tout foutre en l’air juste pour le plaisir de me baiser.

Alors je me rapproche des lieux, que j’arrête la bagnole à plusieurs dizaines de mètres des ruines de ce qui était autrefois une magnifique église, j’inspire longuement, essayant de me focaliser sur ma mission. Enfin, concrètement, je sais pas trop ce qui va me tomber sur le coin de la gueule même si j’ai essayé de me préparer à tout. En tout cas, ça pue la magie, je me suis déjà pas gourré de crèmerie. Et j’ai un temps d’arrêt alors que je suis encore à bonne distance, sourcils froncés.

Y a un truc qui cloche.

Enfin pas qu’un, qu’on soit bien d’accord. Le monde est juste devenu un gros merdier et tout semble être une excuse pour que ce soit juste… pire. Mais là, je saurais pas dire. Je le sens, tout bêtement. Mais comme je suis un gros con, je n’écoute pas mon instant et je fais pas demi-tour. Pas une bande de… j’sais pas trop quoi encore, qui me fera reculer. Et puis, si la sorcière est là, hors de question qu’elle m’échappe cette pétasse.

Alors je me glisse dans les ombres, me faisant le plus discret possible. Il y a deux gardes, que je neutralise assez facilement. Sans les tuer, notez l’effort. Je traine leurs corps assommés dans un fourré, histoire de pas trop me faire remarquer, avant de me coller contre une des ruines qui entourait, si je dis pas de conneries, la porte d’entrée principale. Je pose une main sur la pierre et j’ai l’impression que ça vibre en moi. « Putain… » On est pas avec des branleurs qui jouent aux apprentis sorciers. Là, y a du lourd. Vraiment.

Et c’est ça qui me plait pas du tout.

Je balance ma clope à peine entamée et je ferme les yeux un instant, m’imprégnant de la magie sur place. Pour arrêter de me sentir agressé quand elle prendra un coup de fouet. Parce que, vu ce que je devine, ça va forcément arriver.

Je fais quelques pas, toujours silencieux.

Un putain de rituel. Youhou, tu vas t’amuser Constantine.

… sauf que je reconnais la petite tête blonde au milieu du pentacle.

« Et merde. Tara à quoi tu joues sérieux ? » J’ai murmuré, d’un ton à peine audible. Rien qui pourrait me faire remarquer Mais putain, c’est karmique chez elle ou quoi ? Faudra vraiment qu’on en parle quand on sortira de là. Si on sort de là. J’essaie de réfléchir à toute vitesse, pour voir comment je pourrais arriver à gérer ce nouveau merdier dans lequel elle a sauté à pieds joints et je plisse des yeux. Elle a l’air KO pour le moment, je saurais pas dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Parce que perso, j’ai pas particulièrement envie de me prendre une église sur la gueule, mais ça serait quand même super utile qu’elle joue avec ses mimines.

Je suis sur le point de m’éloigner pour trouver un nouvel angle d’attaque quand… je sens une présence derrière moi. Et je me fige, les yeux ronds, mimant simplement ces mots. « Laura ? » En fait, je pense que l’univers se fout profondément de ma gueule.

Ce n’est pas ici que j’avais imaginé passer ma soirée. Personne de sain d’esprit ne songerait à venir traîner ici en même temps. Oui, je vois l’argument que vous allez m’opposer à cela. Il pourrait être effectivement recevable. Je ne me considère pas comme cinglée malgré tout, un léger trouble dissociatif de l’identité peut-être tout au plus, avec quelques petits TOC ou pulsions. Rien de bien méchant.

A l’origine, j’étais venue me promener, faire du shopping et échanger des politesses. J’aime bien me promener. Que je décide de passer inaperçue ou pas du tout, quand je suis sûre de ne pas tomber sur la version originale du moins, j’en profite un maximum. Et ce qui est bien, que l’on me prenne pour l’un des hommes de mains, un contrebandier ou même de l’un des boss, c’est que j’apprends toujours plein de choses. Je vous jure, les gens adorent parler et raconter leur vie, ou celle du voisin de préférence, ça n’a pas changé. Les potins, j’adore ça ! Je suis parfois au courant d’avant-premières, des futures cargaisons, des derniers morts ou des futurs coups de poignards dans le dos. Et c’est follement divertissant.

Parfois, souvent, ici ou ailleurs, j’arrive à obtenir des bonus plutôt sympas. Après tout, voler des voleurs, ce n’est pas vraiment du vol. Pas plus que voler des contrebandiers. J’essaie de faire en douceur. Pas toujours, mais c’est parfois amusant de les embrouiller totalement et de les laisser régler leurs comptes entre eux après. Et parfois, c’est juste plus amusant et plus rapide de leur sourire alors que la lame s’enfonce dans leur gorge. Sauf que celui-là c’est un peu défendu. Je touche ma mâchoire d’une main ensanglantée et je grimace. Je vais avoir une marque demain. Tournant le couteau dans la plaie, je jure entre mes dents et soupire, avant d’essuyer rapidement mes mains sur lui. Je ne voulais pas en arriver là. Mon pull était neuf. De toute manière, un jour ou l’autre, ils se feront tuer par les Boss ou par un péquenot qui en aura marre de se faire marcher dessus ou que sais-je encore. Alors quelle importance ?

Parfois, j’entends des murmures, des rumeurs étranges. Je sais bien que tout est étrange dernièrement, mais quand on te confie ça comme un secret terrifiant, c’est une raison supplémentaire de se pencher dessus non ? Sans oublier que, s’il s’agit bien d’elle, l’Enchantress a quelque chose de fascinant. Elle est totalement cinglée par contre. Certes son nom n’a pas été mentionné directement – comme si le dire à haute voix l’invoquerait, bande de crétins superstitieux – mais nous sommes sur son territoire non ? Qui dit sacrifice dit magie noire, alors…

Oui, je suis curieuse, évidemment que je le suis. Même si je rechigne à entrer dans le bâtiment. Enfin, elle, pas moi. Elle n’aime pas les églises, à tel point qu’elle parvient à me refiler son aversion.
Jusqu’à ce qu’il arrive. Penchant la tête sur le côté, je le suis des yeux, l’observant se débarrasser des gardes. Mes doigts courent sur la lame de l’un des couteaux que j’ai dissimulés et j’ai une moue. Je ne sais pas trop si je suis dépitée ou impressionnée. Silencieuse, restant dans l’ombre, je le suis et hausse un sourcil quand il touche l’église et s’immobilise. Il serait vraiment magicien ? Ou on dit sorcier peut-être ? Amusant. Un sourire éclaire un instant mon visage et j’entre à sa suite. Ah. Je la connais la blondinette sacrificielle. Enfin, Laura la connaît aussi. Quel dommage…

Haussant une épaule, je m’arrête derrière lui, écarquillant les yeux quand il me reconnaît. Je l’attrape par la manche et le tire avec moi derrière un pilier à moitié effondré. « John ? » Je regarde mes mains, couverte de sang, et mes lèvres se mettent à trembler. « Qu’est-ce que tu… Pourquoi t’es là ? T’es avec eux ? » Je le fixe de mes grands yeux effarés, me reculant un peu, jetant un coup d’oeil vers l’autel et les tarés en capuches.
Et je me fige. Avant de me replanquer derrière le pilier. « Oh merde ! Tu entends ce qu'ils disent ? » Je fixe John et grimace un sourire. « Je crois qu'ils nous ont vus. »

Putain en vrai, j’aurais mieux fait de rester couché. Une bonne bouteille, une bonne gueule de bois et l’envie de détester la terre entière à loisir. Y a rien qui peut rivaliser avec un programme pareil, j’vous le garantis… encore moins Tara qui a un don karmique avec les sectes ou les tarés qui veulent invoquer des démons. J’essaie de réfléchir à la meilleure façon de la sortir de là, me demandant à quel moment je vais devoir jouer au con et aller direct au plan Z vu qu’aucune des autres lettres de l’alphabet ne va probablement marcher.

Sauf qu’on essaie encore de contrarier mes plans. Et si dans d’autres circonstances j’aurais été ravi de voir Laura dans un coin sombre là, clairement, je sais pas trop quoi penser. « Putain, mais tu fous quoi ici ? » Ouais répondre à des questions par une autre, c’est ma spécialité. J’vais pas lui dire ce que je fous là avant de savoir si elle est avec eux ou pas. Enfin, ça a pas trop l’air d’être son délire les sacrifices satanistes, mais on sait jamais.

J’ai pas vraiment le temps de lui dire que oui, merci, j’ai bien vu qu’ils nous ont vus qu’on commence direct à se faire mitrailler la gueule. « Okaaaay… » Je lui tire le bras pour l’entrainer au sol, derrière une colonne à moitié effondrée. « Soirée de merde. » Là, voilà, c’est dit. Je pose ma main sur la tête de Laura pour l’aider à se baisser un peu plus et j’essaie de réfléchir à tout vitesse avant de crier, en espérant que Tara m’entende. « GAMINE T’ES EN VIE ? » Repérés pour repérés, autant qu’elle sache que j’suis là non ?

Et je me penche vers Laura en soufflant, super rapidement. « J’espère que t’es débrouillarde chérie, parce que va falloir te bouger les miches. » Je sors le flingue de ma poche et je lui file entre les doigts. « Faut que tu fasses diversion. Je dois aller récupérer la môme avant qu’ils la mangent. J’l’aime bien cette petite, j’ai pas envie qu’elle crève ce soir. » Ouais, ouais, on va finir par croire que je suis un vieux con sentimental. Mais pour de vrai, je l’ai trouvée attachante … okay, vu qu’elle est ligotée, j’aurais pu trouver mieux comme comparaison.

… enfin bref.

Je prends une grande inspiration alors qu’ils ont arrêté de tirer. Probablement pour économiser les munitions, recharger ou je sais pas quelle connerie. Du coup, c’est le moment d’en profiter. Un regard à Laura, en espérant qu’elle se tire pas avec mon flingue dès que j’aurais le dos tourné et je me faufile en direction de Tara. J’ai le temps de faire une dizaine de mètres et de me planquer tout juste derrière un pilier que je me fais de nouveau mitrailler la gueule. Réfléchis Constantine, réfléchis !

Je ferme les yeux quelques instants et je dis fuck à la discrétion, ouvrant la paume de la main alors qu’une flamme commence à apparaitre. « Allez, rapprochez vous les mecs, qu’on s’amuse un peu. » Ouais, moi je suis pas une chauve-souris, tuer des gens, surtout quand ils essaient de me flinguer, j’ai pas de scrupules. Et leur foutre le feu non plus.

Les yeux écarquillés, je me retrouve à froncer les sourcils. Ce n’était pas ma question ça ? « A ton avis ? J’ai l’air de faire du shopping ? » J’ai une moue mécontente et je pique du nez. « Je ne sais pas. Je me suis réveillée ici et j’ai… j’ai dû me libérer. Je ne sais même pas qui c’est ces mecs ! » Oui, je suis en colère, offensée et apeurée. Je n’ai pas le temps de l’être bien longtemps, étant donné qu’il est presque aussi discret que le Joker quand il déambule dans les rues. Quand je veux l’être, je le suis, là en l’occurrence, c’est lui qui est entré comme s’il avait un pass VIP, je l’ai simplement suivi. Ce n’est donc pas de ma faute.

Et je me planque avec lui, derrière lui, attendant sagement que ces sombres idiots arrêtent de s’amuser. Je sursaute et lui lance un regard noir quand il hurle. Il se moque de moi là non ? Mon sourcil se hausse quand il me fourre un flingue dans la main. « Tu la connais ?… Elle n’est pas un peu jeune pour toi ? » Je le fixe, un sourire venant relever les coins de mes lèvres alors que je parle. « Je savais pas que tu pouvais apprécier des gens ! La vie est décidément pleine de surprises ! » Je fais glisser le chargeur de l’arme pour vérifier son contenu avant de le remettre d’un mouvement sec.

Il n’a pas envie de la voir mourir, mais je n’ai pas envie de mourir non plus. Ni pour elle, ni pour lui. D’un autre côté… Ai-je mieux à faire de ma soirée que d’affronter une bande de tarés en sauvant une demoiselle en détresse avec un alcoolo notoire qui se révèle être bien plus intéressant que simplement le super coup qu’il était jusqu’à présent ? Non. Évidemment que non.
Je lui rends son regard, avant de le regarder courir. Soupirant alors qu’ils ne recommencent à tirer, je reste planquée un instant là où on était, la tête toujours penchée vers lui. Et ça c’est trop cool ! Faut qu’il m’apprenne à faire ça ! Donc de toute façon, je dois l’aider, il peut pas crever ici on est d’accord. Je regarde du côté opposé, qui offre plus d’abris et de possibilités de se planquer.

Je me relève et fais craquer mon cou, avant de m’y précipiter. Vu qu’ils sont concentrés sur lui, j’y arrive facilement. De là, je pourrais aisément tirer et attirer leur attention pour qu’il puisse… Et merde. Je stoppe en apercevant deux cinglés à capuche qui ont visiblement eu la même idée que moi. Je souris. « Salut. » Prendre à revers, une tactique vielle comme le monde hein ? Ce n’est pas vraiment à revers, mais passons. Mon bras s’étend avant que le premier ne finisse de lever son arme et s’enroule autour de lui. « Putain de monstre ! » Ça, ce n’est pas très gentil, surtout quand on voit la maîtresse des lieux, elle est carrément flippante. Ma prise se resserre alors que son pote se reprend et commence à me tirer dessus. Merde, il est beaucoup trop près pour que je puisse facilement esquiver, même si je suis rapide. Je grimace en montrant les dents quand une balle me fauche à l’épaule, avant que je ne parvienne à lui balancer son pote dessus.

Je me rapproche et lève mon arme vers lui. Ses yeux s’écarquillent. « Je n’aime pas vraiment les flingues. Trop bruyants et trop rapides. Mais bon…  » Laissant filer un soupir de déception, j’appuie sur la gâchette.  Une fois, puis deux. Autant être certaine que l’autre ne se relève pas, pas vrai ?
Hum. Leurs armes sont plus grosses non ?

J’ai un ricanement à sa question qui n’en est pas vraiment une et je souffle, non sans l’avoir dévisagée de bas en haut. « Tu devrais ptet y songer. Au shopping. » Vu mon look de clodo sur le retour, je me trouve super bien placé pour balancer des trucs pareils. « T’as été enlevée toi aussi ? Putain de secte de tarés. » Je suppose que c’est une secte. En tout cas, ça y ressemble vachement.

Je lève les yeux au ciel à sa question. « Je baise pas toutes les filles que je croise. C’est… une… » Une quoi ? Une amie ? Faut pas exagérer non plus. « Une bonne connaissance. Et je t’emmerde. » Au moins, elle s’exécute et vérifie que le flingue est chargé. Au moins, elle sait ce qu’elle fait, c’est déjà ça de pris. Et je demande pas comment, parce que clairement, je suis pas sûr que la réponse me plaise plus que ça. J’ai pas le temps de jouer au salon de thé que j’entends la voix de Tara un peu plus loin. « J’arrive ! » Enfin, je vais essayer.

Et je regarde les mecs face à moi. Ils sont 3 ou 4, ça pourrait être pire. J’ai la flamme qui crépite entre mes mains et une clope éteinte au bec alors que je souffle, d’un ton blasé sans même avoir à me forcer. « Je vous garantis pour vous qu’il vaudrait mieux me laisser passer sans me faire chier. J’suis pas d’humeur. » Mais genre vraiment pas. J’en ai plein le cul des petits satanistes qui pensent invoquer je ne sais quel dieu ou démon en sacrifiant une gamine sur un autel. Quand est-ce qu’ils comprendront que c’est un PUTAIN DE PLAN DE MERDE ? Jamais probablement, mais je vais pas m’arrêter à ce détail, là, de suite.

Vu qu’ils ont pas l’air de vouloir m’écouter, je lève les yeux au ciel avant de les balayer d’un coup de flammes. Leurs vêtements s’embrasent et je les entends hurler alors qu’ils tentent de s’en débarrasser tant bien que mal. Du coup, on peut voir trois mecs à poil qui se tirent en courant. Je mets de l’ambiance que je m’y mets hein. Je referme le poing alors que les flammes disparaissent aussi sec, pour me faufiler entre les chaises renversées jusqu’à Tara. La petite est en train de se débattre avec un de ces connards, mais j’ai pas le temps de l’aider que j’en ai deux qui se plantent devant moi. Et un qui m’assène la mandale du siècle. J’ai l’impression d’avoir mon cerveau qui rebondit dans mon crâne et, bordel, c’est vraiment pas agréable. Plus par réflexe qu’autre chose, je lui file un coup de tête et j’entends avec satisfaction l’os de son crâne se fracasser. Bon, ça me sonne encore plus et je suis pas prêt de pouvoir aider Tara, mais c’est toujours ça de pris non ?

Mon sourcil se hausse, se faisant hautement narquois alors qu’il réplique en me dévisageant. « Trésor, c’est pas le moment de m’imaginer en porte-jarretelles. » Je tourne rapidement la tête vers les cinglés et hausse les épaules, la mine de nouveau inquiète et désorientée. « J’en sais rien. Je… Ouais ? » Mes yeux s’écarquillent. « Tu crois… qu’ils voulaient… que je devais aussi… finir là-bas ? » Il aurait mieux valu moi que la gamine remarque. Je me serais amusée, ils n’auraient rien compris.
Je ricane malgré moi quand il cherche à se justifier, foutu sorcier qui se la joue indifférent mais s’empare malgré tout de l’épée de chevalier servant, et je lui envoie un baiser du bout des lèvres alors qu’il termine. Et vu qu’il faut jouer au bon samaritain, autant le faire bien.

L’effet de surprise marche dans les deux sens quand je tombe sur deux des cinglés, mais je me reprends plus vite qu’eux. Ça, c’est une des raisons qui fait que je n’ai aucune envie d’être connue ou de devenir Boss ou autre. Les gens ont peur de Wonder Woman et de son invulnérabilité, ils craignent Harley Quinn et sa folie, ils redoutent Enchantress et sa magie. Moi, je suis inconnue. Je passe inaperçue et on ne se méfie pas. Ou trop tard, comme eux. Ils se retrouvent tous les deux à terre, une mare de sang s’agrandissant autour d’eux, et je m’empare de l’un de leur flingue, le glissant dans ma ceinture. Mieux vaut en avoir trop que pas assez non ?

Je ne m’arrête que pour regarder un des mecs courir en hurlant, brûlant vif, et tomber en continuant de s’agiter. Ça, c’est dégueu. Fun, mais dégueu. C’est trop cool !
Je reprends mon chemin, avançant rapidement jusqu’au bout, jetant un coup d’œil pour voir John de nouveau aux prises avec deux mecs. Il se débrouillera, c’est un grand garçon. Il en reste plusieurs autour de l’autel, et la… Et la gamine est en mauvaise posture. Je soupire. Elle est au sol, elle ne risque rien, pas vrai ?
Levant mon arme, c’est à mon tour de jouer à qui a la plus grosse. Ou d’essayer du moins. Faudrait que je songe à m’entraîner au tir un jour, parce que là, le succès n’est pas flagrant. Quoique si. Je gaspille quelques balles, mais je finis par toucher le prêtre qui essayait d’attraper la blondinette. Il crie et la relâche en s’écroulant contre l’autel. J’ai un sourire satisfait et continue de tirer, sur un des cinglés qui se rapproche de moi. Et bingo. Je le touche au flanc et il tombe à genoux. Bon, c’est pas si mal, mais ça vaut pas une lame.

« Toujours vivante Blondinette ? » Je recule un peu et me planque derrière un piller quand les autres se réveillent et me prennent pour cible. « Johnny chéri ! Un peu d’aide serait la bienvenue mon chou ! »