Living in the Shadows [Intrigue I - Terminé]

Faire le porte-flingue pour des gros bras de Gotham, c’est indispensable si je veux avoir de quoi me payer de quoi me protéger, des munitions, voire de l’essence et bien sûr des vivres. On fait parfois appel à des anciens militaires, sous couvert d’anonymat pour échapper au tribunal orchestré par l’Epouvantail… Car les milices urbaines c’est bien, mais ça ne vaut pas grand-chose. Un des grands pontes de Gotham a besoin de sécuriser un rien de commerce avec les ressources envoyées de l’autre côté de la baie. Sécuriser veut souvent dire défendre becs et ongles son « trésor » et liquider n’importe qui s’en approcherait de trop près. C’est un boulot sale, pour des salauds dans mon genre.


Il faut bien que je sois encore en mesure d’amener un peu de paix et de repos dans l’éternité aux autres foutus immaculés, et y risquer ma peau pouvait aussi contribuer à me libérer de mon propre fardeau. Le petit canot à moteur était rempli d’hommes en armes. On ne se connaissait que sous nos surnoms et alias. L’essentiel était cagoulé. Mon masque à miroir baisé sur le visage, j’avais chaud sous la cagoule qui le doublait. Mais ma tenue noire, bardée de protections du pare-balles aux coudières et genouillères des surplus, me tenait assez chaud malgré le vent qui fouettait notre visage. Cette fois-ci, on ne savait même pas qui était le commanditaire. Un intermédiaire d’intermédiaire, pour que le Boss qui veuille mettre la main sur le fruit de son petit commerce ne soit pas inquiété.


Deux minutes avant d’arriver, on nous demanda de vérifier nos armes. Inutile me concernant, mais j’obtempérais. Tirant sur le levier à armement, le fusil d’assaut était en bon état de marche. Je n’avais plus de munitions estampillées américaines, mais les infrastructures de la nouvelle ville permettaient au moins de se fournir en munitions qui n’explosaient pas toutes seules à la percussion. Je me disais qu’au moins, l’équipement de ce boss, et sa domination des docks… peut être Maroni ? Ou Falcone ? Ces noms étaient sur toutes les lèvres aujourd’hui mais allez savoir, permettait au moins d’avoir une embarcation. Contourner la baie par le nord, ce qui se faisait beaucoup pour les gens du commun, était infiniment plus dangereux.


Une fois arrivés, le « chef » de la petite expédition prit contact avec le type de Dent et des gros bras firent venir des palettes de matériel. Notre patron du soir nous fit signe de nous disperser en éventail autour des quais… Méfiants, les contractuels dont je faisais partie craignaient tous que cet empaffé ne nous laisse sur place pour éviter de nous payer, mais sous mon masque j’intimais à un des hommes du groupe de rester en arrière. Et à un autre, qui ne pouvait pas piffrer le premier. L’appât du gain était rarement plus fort que la haine et que la bêtise, somme toute.


Je remonte une venelle chargée en stands de produits locaux ou envoyés par le gouvernement. Des étals de tatoueurs, de droguistes et d’herboristes. Des endroits où se vendent les « services » de gens désespérés, qui ont besoin de manger. Rien à signaler, très peu d’armes en dehors des miliciens de Dent sur les toits des entrepôts et containers qui forment la zone portuaire. Mais quelque chose attire mon attention. Des flashs, dans une ruelle traversée un peu plus tôt. Déserte à ce moment là. Un son strident, qui me fait grimacer sous mon masque.


Ca sent l’entourloupe, alors j’y cours en faisant signe à l’un des hommes qui m’accompagnait que je reviens.


Fusil en main, j’arrive dans le dos d’une femme, grande, svelte de carrure. Longue crinière brune. Je m’arrête, relève à demi mon arme. Depuis l’autre extrêmité de la ruelle, elle regarde le reste de Bakerline, gigantesque marché à ciel ouvert où l’humain en est réduit à mendier ou à se louer et se vendre pour survivre. Des reflets métalliques renvoyés par la lumière des lampes au sodium qui éclairent la soirée m’interpellent ; elle doit être armée même si c’est dur à dire vue la distance.


| Hey ! Tournez-vous, et mains bien écartées… |


Fusil d’assaut en joue, déjà. Et quand elle se retourne, je vois qu’elle se retient de pleurer, et semble rigide, peut être blessée. Quand j’aperçois les bottes, les bracelets et le reste, je baisse un rien mon arme, ouvre grand les yeux et entrouvre la bouche.


| Oh, putain de merde, ça y est, je dois être mort. |


Qui avait regardé un jour la télévision ces dernières années l’avait souvent vue accomplir des exploits inouïs. Et moi, ici, déserteur et tueur sans vergogne, je me retrouvais en présence d’une déesse parmi les hommes, d’une égale de Superman. Mais non, c’était impossible !


| C’est une blague ? Un putain de déguisement ? Qui êtes-vous ! |

Je l’avais déjà vue. Tout le monde sur cette terre en avait entendu parler. Mais c’était impossible ; ils avaient tous disparu pour sauver notre univers d’une destruction aussi complète que certaine. Ca faisait bientôt deux ans. Deux ans que le monde partait en couille. Je n’étais même pas sûr de ce que je voyais ; je me rappelais des débats scientifiques à la télévision, où des experts et des physiciens s’écharpaient en direct sur la possibilité -ou non- de ces héros de rentrer chez eux, sur Terre. Plus personne n’avait d’espoir, de toute façon. C’était trop tard.


Comment vouliez-vous que les choses redeviennent comme avant quand des milliers de gens étaient morts, et que tous les autres avaient une conscience aussi chargée qu’une putain camée ? C’était comme ça, trop tard pour eux, trop tard pour nous. Je ne savais même pas si ce que je voyais était vrai, de toute façon. Wonder Woman n’était pas physicienne. Elle était partie à l’autre bout de l’univers, peut être même dans une autre dimension. Ca ne pouvait pas être elle. Rationnalise, Johnny. Ca n’était simplement pas possible. S’ils avaient eu un espoir de rentrer, ils l’auraient fait depuis bien longtemps. Mais ils ne l’avaient pas fait. Soit ils s’en fichaient, soit c’était pire ailleurs. De toute façon on était foutu, et c’était soit une mascarade, soit un piège. Dans un « clac » sonore, j’armais mon fusil en retirant la sécurité.


Ses mains s’écartent. Elle a l’air si fragile, cette fille, en cet instant. J’hésite. Et ça ne m’arrive jamais d’ordinaire. La jeune femme peine à écarter les bras, et son visage ne laisse échapper que désespoir et désarroi. Elle dit s’appelait Diana de Themyscira. Ca, j’en savais foutre rien. Ca pouvait tout vouloir dire et son contraire, sans doute. On n’avait jamais su son vrai nom, à Wonder Woman. Et j’étais bon en géographie, pour m’être battu sur tous les continents ou presque, et d’avoir visité pacifiquement les autres. Mais Themyscira, ça ne me parlait pas du tout. Ca ressemblait à du grec. Mais c’était tout. Je n’en avais jamais entendu parler. Je me rapproche, prudent, braquant mon arme un rien baissée sur son ventre plutôt que sur sa trogne. Elle semblait vraiment en porter l’armure mais avec tous ces foutus adorateurs de costruc franchement… On pouvait se poser la question.


L’inconnue qui semblait totalement perdue demandait où on était, et ce qu’il s’était passé. Est-ce qu’elle jouait un rôle, ou était-elle sérieuse ?


| On est à Metropolis, sur la zone portuaire de Bakerline. C’est quoi, la dernière chose dont vous vous souvenez ? |


Je m’arrête à deux mètres, pas plus. Dans les flashs infos on l’avait vue aller très vite, alors inutile de me mettre à portée de poings si elle devait vraiment être qui elle prétendait être.


| Prouvez-moi que vous êtes qui vous prétendez être. |

Le cœur bat plus vite, plus fort. Quelque chose que je n’ai plus ressenti depuis un moment ; une certaine peur du vide, de l’inconnu. Si elle était celle qu’elle semblait être, alors j’étais foutu. J’étais un salaud armé en pleine rue. Pas besoin d’avoir fait Harvard pour comprendre que je devais déjà avoir plein de sang sur les mains. Et on l’avait déjà vue en train de ruiner des cohortes entières de types, au lasso, à l’épée, à coups de poings, de pieds, de coudes, avec une grâce inhumaine, quasi divine. Si elle le voulait, elle pouvait d’un bond me défoncer avec son genou et m’expédier jusque dans la baie. Mais elle semblait aussi perdue. Pour avoir été longtemps soldat et pour avoir tué tout un tas de gens et vu quantité d’horreurs, je savais aussi qu’elle devait être blessée. Ca se voyait à son visage, à sa posture. Elle avait mal, et pas seulement parce qu’elle se rendait compte de la ruine qu’était devenue notre monde. Je ne savais même pas si je pourrais me défendre si elle s’en prenait à moi. Et au-delà de tout, je me posais la seule question qui vaille la peine.


Si Wonder Woman m’attaquait, devais-je seulement me défendre ?


J’étais un salaud, un meurtrier. Aux crimes pratiqués à l’étranger en uniforme j’avais substitué le meurtre de mes propres congénères, de mes concitoyens, des gens que j’étais sensé protéger. Ses yeux sont larmoyants et j’hésite ; Wonder Woman était l’incarnation publique de l’héroïsme et de l’innocence, du dévouement. La voir brisée, c’était comme assister à l’atomisation d’une grande ville, ou ce genre d’événement dramatique auquel on était pas préparé ; on perdait tous quelque chose, quelque part. Je ne comprends pas grand-chose à son charabia mais quelqu’un était mort. Je fronçais les sourcils quand elle évoquait une autre terre.


| Doomquoi ? Vous revenez de votre voyage spatio-temporal, alors ? C’est réussi, la terre est sauvée ? |


Pourquoi posais-je la question, alors que je contribuais activement à la misère à laquelle elle était désormais réduite ? Je restais coi en la voyant lever ses bracelets à grand peine devant elle. Je ne pouvais pas m’y opposer si elle utilisait sa magie ou sa technologies -qu’en savais-je- à moins de coller une balle en plein visage ? Est-ce que ça avait seulement une chance de marcher ? Fusil relever en plein dans le nez de l’héroïne, j’assistais au crépitement et au flash. Bouche bée. Putain de merde, c’était bien elle. Incroyable. Elle était donc toujours en vie. Ou presque. Je balbutiais une réponse.


| 2020. Octobre. Ca fait bientôt deux ans que vous êtes tous partis. Et ici, les choses ont commencé à tourner au carna… |


Je me tourne sur la droite. Un type de l’escouade m’appelle et me fais signe. Je me place devant la jeune femme pour la cacher le plus possible à ses yeux. Il me houspille, me dit que c’est pas le moment de me taper une pute.


| Ta gueule Harvey, le secteur est sécurisé, alors fous-moi la paix ! |


Il se retournait, dépité, et pressé par le temps, je me tournais vers la voyageuse.


| Ils vont… S’ils savent qui vous êtes, ils vont tous nous tomber dessus. Et à leur suite, bien plus de salauds encore. Vous devez vous barrer et vous cacher, le temps que ça aille mieux, ok ? Vous devez retrouver les autres. |


Ma voix s’éraille sous le poids de la culpabilité. Pas du regret. Je ne ressentais pas le besoin d’arrêter de tuer, même en voyant l’espoir s’animer sous mes yeux éveillés. Il était trop tard pour moi. Je me sentais coupable, parce que je continuerais. Même si cela allait me faire tuer. Je devais continuer de libérer les gens comme moi.


| Où sont-ils, ils sont rentrés avec vous ? |


Mon instinct de survie me soufflait qu’il serait facile à cette distance, et vue sa faiblesse, de lui glisser ma lame entre les côtes. Je devais le faire, si je devais continuer. Non ?

Etait-ce de la peur dans ma voix ? Ou une forme d’émotion que je ne connaissais plus que vaguement ? Impossible à déterminer. Mais autant je n’ai aucun mal à abattre des témoins de mes exactions, autant abattre quelqu’un totalement gratuitement, quelqu’un de valeur, autant je ne l’avais encore jamais fait sans préméditation ou sans impérieux besoin sur le terrain. Est-ce que je devais attendre qu’un collègue arrive, et me pousse à l’abattre. Elle semblait si faible, celle que l’on avait déjà vue accomplir des prodiges… Sa voix éraillée par la fatigue, la douleur et le désespoir me demande qui je suis. Un silence de plomb dure et s’étale : un ange passe.


Qui étais-je ? Assumer qui j’étais réellement ? Cela posait surtout la question… Et bien oui. Qui étais-je au fond ? Avais-je cessé d’être Mills pour ne plus qu’être Mirror, ou est-ce qu’il subsistait une part en moi de l’homme de jadis, du capitaine ? Difficile à dire ; je n’étais de toute façon pas très douée pour quelque introspection que ce soit. J’hésite encore, mais je dois assumer ce que je suis. Ce qui devra m’arriver ensuite, et bien…


Ca ne serait que les retrouvailles avec ma famille, si ardemment souhaitées, ou bien la disparition dans les limbes mais quoiqu’il en soit, le réconfort et le point final de toute cette merde.


| Je suis Mirror. |


C’était tout ce qu’elle avait besoin de savoir. Sous ce masque… Et le dire à haute voix, cela me donna un peu plus de résolution. Mais à quoi ? Que devais-je faire d’elle ? Je note sa réaction à mon rapide tour d’horizon de ce qu’il s’était passé. La brune termine à genoux, brisée. Ca a l’air autant physique que mental et moi je jette des regards anxieux derrière moi ; si je continue de rester là, soit la transaction se passe bien et je vais être « oublié » à quai pour économiser ma paie, soit tout dégénère et je serais taxé de désertion, et un contrat se posé sur ma tête. Je ne comprends pas grand-chose à ce qu’elle murmure, et son discours quand il se fait plus intelligible n’est pourtant pas plus clair. Elle se relève et ça me fait relever le fusil, canon pointé sur son ventre. Mais elle me demande de l’aider, Wonder Woman me demande ce qu’il s’est passé. J’hésite. Je ne sais pas quoi dire. Je déglutis.


| Je… Je ne peux pas vous aider. Pas moi. Je ne suis pas quelqu’un de bien. On ne se masque plus pour de bonnes raisons, vous comprenez ? |


J’allais lui avouer que j’étais un tueur et qu’il valait mieux se tirer de là d’où elle était venue quand une voix s’éleva derrière moi.


| Renégat ! Traître ! Aleeeerte ! |


Je me retourne aussitôt alors que déjà des balles fusent vers nous. Une première claque loin au dessus de nos têtes contre le rebord du container le plus proche. Une silhouette à l’autre bout de la rue. Cible alignée. D’autres balles sifflent près de nous ou ricochent en sifflant sur le sol. Rafale courte alors que je réplique, et la poitrine du type est frappée plusieurs fois ; éclaboussant de sang l’allée derrière lui où des cris retentissent.


Je jure dans ma barbe, en re-baissant mon arme.


| Tirez-vous, maintenant ! |


Je lui crie dessus ; elle doit s’enfuir. Un type armé, mais un porte-flingue d’une autre équipe de la mienne -peut-être un gang local- débouche de l’autre côté de la rue. Je tire vers lui à plusieurs reprises et le touche à la jambe, et quand il s’écroule à la tête.


Le cœur bat à toute allure et cogne dans ma poitrine. La fièvre et la migraine me font aussitôt suer. Je dois en réchapper en déclenchant un bain de sang, c’est ça, ou deux gangs vont me poursuivre, plus tous les indépendants. Je ne me défends pas dans mon dos ; je continue de tirer autour de la silhouette de la jeune femme dans la direction opposée pour faire croire à une attaque d’un autre groupe.

Je ne me rends pas bien compte à ce moment-là de quelle merde dans laquelle je me suis fourré. Je n’ai agi qu’à l’instinct et je peux presque déjà me dire que mon instinct c’est bien de la merde. J’ai réussi à me mettre à dos le gang pour lequel j’ai fait tout ça… Et celui avec lequel on était sensé passer un deal. Et sans connaître tout à fait l’identité du deuxième type que je viens de fumer il devient très difficile pour moi de pouvoir certifier avec évidence à quel groupe il appartenait dans tout ce bordel. Avec un peu de chance, rien à voir avec la pègre à l’italienne et tout avec celle de Dent ? Si on pouvait appeler ça de la chance, ça reviendrait sans le moindre doute à devoir choisir entre la peste et le choléra. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure, qui cogne dans ma poitrine et qui me colle la nausée tant il bat vite. Je sue, abondamment, et ça c’est la peur. Mais je réfléchis plus vite et je suis concentré sur le moindre petit détail. Maintenant, c’est la guerre. Je l’ai pas voulue, mais c’était plus fort que moi. Que faire et comment réagir quand tout ce en quoi on a toujours cru revenait au galop ?


De toute façon, la vie de tous ces gens ne valait pas grand-chose et la mienne non plus. Ce n’était pas une grosse perte, deux enculés en moins, et si un troisième y passait ce soir, comme votre serviteur, et bien c’était tant pis.


Aider Wonder Woman. Moi. Qui plante des nanas quand j’ai cinq minutes. Qui étouffe des orphelins dans leur sommeil, ou qui trucide du vieux poivrot dès que l’occasion se présente. Ca en disait sans doute long sur ce qu’était devenu le monde en seulement deux ans, pas vrai ? La brune me demande d’aller avec elle mais je ne peux tout simplement pas m’exécuter ; j’ai trop à faire. Et pour elle, si elle souhaite véritablement que je l’aide, et pour moi. Pour me sortir de là. Parce que même si ça fait longtemps que je pense à mourir je n’en suis toujours pas là malgré tout.


Tout s’enchaîne à une vitesse folle ; les échanges de coups de feu et elle qui se place sur la trajectoire des balles presque plus vite que mes yeux ne peuvent la suivre. C’est irréel et je la regarde bêtement, la dévisage alors qu’elle s’est placée sur la route d’une partie pour les dévier.


| Sainte Marie mère de dieu… |


Pas que je sois fondamentalement croyant, mais c’était encore autre chose de la voir en vrai ou de la voir à la télé. Je me force à refermer mon claque-merde et à pivoter quand l’héroïne me dit qu’elle me retrouverait. Je m’en sentais rassuré… Vraiment ? je serrais les dents alors que je savais bien que quand elle le ferait, elle en saurait sans doute plus sur moi. Et ce serait mes balles alors qu’elle devra arrêter.


Je ne réponds rien, et je suis déjà en train de tirer vers l’autre gang qui s’agglutine, épaules contre les rebords du prochain container. Un type de mon équipe arrive à côté de moi.


| Mirror putain, qu’est ce qu’il s’est passé ? |


| Ta gueule et tire ! Ces connards nous ont doublés ! |


Il ne restait plus qu’à prier. Et à tirer. Encore et encore. Jusqu’à ce que les types d’en face s’arrêtent, ou que ce soit nous.