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Sujet: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mar 7 Avr - 20:48
Comment en suis-je arrivé là, en seulement cinq jours ?
La main qui tient la clope tremble, au moment d’en tirer une bouffée imaginaire. Il n’est pas question de fumer. Pas ici. Ni maintenant, ni jamais. Une cigarette allumée peut se voir de très loin, dans l’obscurité. Et puis, il pleut. Ce serait chiant à allumer. Mais j’ai gardé ce réflexe d’en mettre une au bec de temps en temps. Faire semblant, c’était presque comme fumer. Le tabac en moins. Tout en moins. Sauf le très léger poids au bout des lèvres et dans la main. La main qui tremble, toujours.
Elle ne tremblait pas, tout à l’heure. Ca n’a pas duré longtemps, mais elle était bien droite, bien ferme. J’étais couché sur elle. Sa première passe de la journée. Du moins, c’était ce qu’elle croyait. Elle n’a pas eu le temps de crier. Yeux exorbités, elle a cherché à inspirer suffisamment d’air pour hurler. Elle n’y est pas arrivée. La sensation de chaud entre nous s’est vite étendue à tout le bas de mon corps, et du sien. Elle avait encore les traits fins, malgré la consommation excessive d’alcool et de psychotropes. Elle ne voulait pas mourir. Pourtant, alors qu’elle ne voyait plus rien d’autre que son reflet dans mon masque de miroir, je l’ai vue se détendre, finalement. Arrêter de lutter, et abandonner, tandis que ma main libre lui caressait les cheveux et un « shhh » s’échappait de mes lèvres à demi-ouvertes. Elle pleurait silencieusement, et ses yeux n’exprimaient plus qu’un désespoir infini. Lentement, elle mourrait. « Là, voilà, tes enfants vous attendent, miss McPherson. Ils sont là, tout près. » Elle meurt, pas apaisée. Mais nous savons tous les deux que ça viendra, aussitôt ses paupières closes. J’ai le visage humide moi aussi, qui colle au masque. Le chemin du retour est rapide ; elle était de l’Uptown. Est-ce qu’elle a retrouvé les siens dans la paix ? Comment Shandra, Jen et Tabi me jugeaient, de là-haut ? La migraine me fit chanceler, cogner un mur et tituber, mains autour de ma tête, ce qui éloigna précipitamment de moi toutes les personnes que je rencontrais.
Le sœur serré, à deux doigts de dégueuler, j’avais tenté de me noyer sous une douche brûlante. Il avait été facile de récupérer l’eau de pluie quand l’eau courante avait cessé de fonctionner dans mon quartier, mais en faire chauffer suffisamment demandait pas mal de bois. Heureusement, les bois des Palisades n’étaient pas loin. La douche me décrassa à m’en rendre la peau rouge brique, et je ne sortais que pour me raser. Je me rinçais la pâte pour me brosser les dents avec une généreuse rasade de whisky glané au marché noir. J’ai presque figure humaine, maintenant.
Je sors masque sur la tête. Dans ma tenue de rechange, l’autre est à tremper. Difficile de sortir autrement, même pour un drôle de rendez-vous ; je m’y rends comme un zombie, les pensées irrémédiablement tournées vers cette jeune mère que j’avais tuée un peu plus tôt. Je profite du noir de ma tenue, et du masque maculé de résine et de terre pour ne plus envoyer de reflets. Toile de tente enroulée par-dessus une épaule et jusqu’au point opposé du bassin. Sac noir sur le dos. Je reste dans l’obscurité du soir, la pluie tombant en petits tapements sur la végétation du parc derrière le théâtre. Je sécurise les environs. Fusil en bandoulière, sac sur le dos, arme au poing avec un silencieux pour assourdir une éventuelle détonation. Une fois monté sur le toit du théâtre, j’admire le paysage. C’est là que je me suis tiré la tige d’un paquet depuis longtemps rabougri. Qu’en auraient pensé les filles ?
Elles devaient s’arracher les cheveux en hurlant devant ce que j’étais devenu. Mécaniquement, je rangeais au bout d’une minute ou deux la cigarette qui n’avait pas grillé. Ma main finit par se calmer devant l’horizon qui s’offrait à moi depuis le toit.
Une ville endommagée, en ruines par endroits. Par-delà, les iles sur lesquelles Metropolis était bâtie. Les lueurs. Qui se reflétaient sur les eaux noires de la baie. Le ciel qui reflétait la lueur orangée des lumières et des feux. Les Palisades, silencieuses. Je balaie la rue et les environs à la lunette infrarouge. Rien à l’horizon. Je hisse à la force des bras une toile de tente entre l’ancienne antenne relais du bâtiment et son accès au toit, et déplie sur le sol des chaises de camp. Laisse sous la pluie trois bouteilles de vin blanc glanées dans la cave, et une de whisky récupéré plus tôt au marché noir. Etale sur un ancien circuit de ventilation ce que j’ai trouvé comme nourriture, qui soit convenable pour « recevoir ». Du pain de munition, du fromage frais. Du moins frais, un truc fait par un français près du pont nord. Du bacon. Des trucs faciles à faire par les temps qui couraient. Rien qui se réchauffe, car je n’aurais pas loisir de faire du feu sur ce toit. Pour ne pas se faire repérer. Je finis de tout préparer, au sec, et entrecoupe mes préparatifs de plusieurs vérifications.
Un peu de bruit, sur l’échelle. Je me retourne, masqué, main sur mon holster. Mais non, ce n’est qu’elle.
| Bonsoir, Miss Daisy. Je suis désolé, j’ai pensé à beaucoup de choses, mais pas au temps. |
Comment la saluer ? Incapable de trancher, je reste raide, la dévisage de sous le masque.
| Comment vont vos blessures ? |
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mar 7 Avr - 21:48
Quelle semaine de fou furieux… Zatanna peine encore à croire que seulement cinq jours se sont écoulés depuis sa rencontre avec Mirror, cinq jours qui l’amènent inexorablement au moment convenu de leur rendez-vous… La fatigue émotionnelle est toujours là, mais elle a pu prendre un peu de repos… Son corps crie nettement moins grâce qu’il y a quelques jours. Ses plaies, bien sûr, ont disparu. Elle a dû aller se terrer au fond d’un appartement abandonné, fermé à double tour, pour panser tranquillement ses plaies, dans la plus grande discrétion, mais ça s’est fait. Et ensuite… Ensuite, elle y est parvenue. Elle a ramené Bruce.
Depuis qu’il était là, un poids énorme s’était envolé de ses épaules. Elle ne se sentait plus autant sur la brèche, plus autant acculée. Bientôt, le Phoenix des hôtes de ces bois serait de retour, et tous les criminels en prendront pour leur grade… En attendant, sans nécessairement se la couler douce de son côté, Zatanna peut souffler un moment. Elle se l’autorise. Après tellement de temps passé à tenter de mener à bien à sa mission, plus la captivité et la menace d’être réduite définitivement à l’état de cervelle d’oiseau, elle estime que Gotham, Metropolis ou Starcity peuvent bien se débrouiller sans elle, une nuit de temps en temps… Qu’elle a le droit de s’accorder, au moins une fois par semaine, une nuit dans un vrai lit, avec une porte qui ferme et par laquelle elle ne risque pas de voir débarquer tous azimuts des criminels de la pire espèce, armés jusqu’aux dents. Elle estime, Zatanna, qu’elle a le droit de se sentir une fois par semaine en sécurité, de ne plus sursauter dès qu’elle entendu du bruit par-dessus son épaule, de ne plus avoir peur de son ombre, ou plutôt de l’ombre de Falcone et de ses sbires… Elle sait qu’elle le surpasse, à tous les niveaux, et qu’elle sensée être capable de venir à bout sans mal d’un mafieux dans son genre… Mais la peur la terrasse, lui ôte tous ses moyens. Il l’a eue une fois. Pourquoi pas deux ?
Du plat de la main, elle dissipe la buée venue se condenser sur le large miroir de la chambre d’hôtel. Il y a une éternité qu’elle ne s’est pas faite un peu jolie. Il y a une éternité que cette envie s’est éteinte. Le pragmatique et le vital l’a emporté sur l’esthétique. Mais ce soir, elle a envie de faire un effort. C’est un rendez-vous, elle n’a pas envie d’y aller mal fagotée. Si elle hésite longtemps, le choix tombe comme une évidence. Quoiqu’il arrive, elle demeure toute de noir vêtue. Jean près du corps, noir, haut tout aussi près du corps, sensiblement plus court qu’il ne le faudrait, laissant voir, quand elle s’étire, un rien de peau, et veste en cuir… Noire. A cela s’ajoute un beau smoky, qui donne l’impression que ses yeux sont deux aigues-marines perdues sur son visage, son sac à dos qu’elle jette sur son épaule, et elle est prête à y aller. Elle ne se sèche pas les cheveux, ils sécheront bien tout seuls…
Ou pas. D’un geste désinvolte, elle rabat la capuche de sa veste sur sa tête au sortir de l’hôtel. Direction une petite rue non fréquentée de la bruyante New-York, et la téléportation se fait. Elle arrive dans palisades, une rue qu’elle connaît sur laquelle ne donne que des fenêtres de salles de bain. Les risques qu’on la surprenne sont donc limités. Elle aurait aimé pouvoir faire le tour de l’ancien théâtre à l’avance, de le fouiller de fond en combles… Mais, hélas, sa projection astrale ne lui permet pas, pour l’instant, de visiter si loin. Elle a perdu trop de pouvoir par l’anémie et la transformation en oiseau… S’il est indéniable qu’elle se sent beaucoup mieux qu’il y a cinq jours, elle est loin d’avoir encore totalement récupéré. Main dans les poches, à l’affut, Zatanna remonte la rue jusqu’à l’ancienne bâtisse, se faisant discrète. La pluie ne la dérange pas outre-mesure, mais elle se demande s’ils vont réellement passer la soirée dessous…
Ne voyant rien d’alarmant dans les environs, ne surprenant aucun envol précipité d’oiseau, ni ne ressentant pas spécialement de menace, la magicienne contourne le bâtiment, à l’écoute de celui-ci, mais rien ne répond au discret bruit de ses pas. L’ancien théâtre demeure muet, sa haut silhouette sombre se découpant dans la pénombre, comme celle d’un gros monstre endormi. Arrivée à l’échelle de secours, Zatanna la teste sommairement avant de grimper. Ça grince un peu, ça brinquebale légèrement, mais ça semble assez solide. Elle s’étonne de trouver Mirror déjà sur le toit… Et masqué. Une part de la magicienne, celle qui s’étonne, était persuadée qu’il ne viendrait pas au rendez-vous. Mais si. Il est là. Franchissant la distance qui les sépare d’un pas rapide, une petite course, elle le rejoint sous la toile de la tente, sourire aux lèvres, et descend sur ses mains les manches de sa veste pour se protéger du froid. « Bonsoir Mirror. » ça lui plaît, qu’il l’appelle Miss Daisy. Elle est incapable d’expliquer pourquoi, mais le jeu lui plaît, le surnom lui plaît, et l’autre joueur lui plaît. « Ne vous en faîtes pas… » Elle le console, superficiellement, rapport à sa remarque concernant le temps. « A moins que vous ne soyez des Gaules, vous devriez endurer la chute du ciel sur votre tête. » Elle lui sourit, de bonne humeur, avant de répondre à sa question. « Beaucoup mieux, merci. Je vous avais dit que j’étais plus coriace que ce que j’en avais l’air. » Elle le taquine, avant d’observer autour d’elle ce qu’il a déjà installé, de la toile aux chaises en passant par la nourriture… Et se trouve flattée. « Et vous ? » Elle demande, d’une voix rendue légèrement absente. De mémoire, c’est l’une des premières fois qu’on se donne un peu mal pour elle… Alors forcément, elle apprécie, même si la sensation que ça lui laisse est très étrange, qu’elle ne parvient pas à l’expliquer. Quoiqu’il en soit, elle apprécie assez pour que ses yeux brillent quand ils se posent à nouveau sur le criminel, duquel elle s’approche. « Je peux ? » Elle demande, ses doigts se hissant très lentement, sans menace, vers son masque dans le but de le lui retirer. Si elle comprend son besoin de se masquer, c’est avec l’homme qu’elle souhaite dîner, et pas son alias. Elle espère qu’il lui accordera cette faveur, en plus des autres…
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mer 8 Avr - 18:57
Semaine de taré. Bienvenue dans le monde d’après. Celui où les gens sont remis au centre du monde, sans plus de distinctions de richesses. Mais qui en ont inventé tant d’autres, où la monnaie n’est de toute façon plus mesurée qu’à base de sang. Du sang comme s’il en pleuvait par hectolitre. La chair et ce qu’elle contenait, c’était devenu la meilleure monnaie de ce Nouveau Monde. Et à ce petit jeu je n’étais pas vraiment le dernier. J’étais le maître d’un univers de chaos et de liberté, où chaque décision s’écrivait en éclaboussures de sang. C’était grisant et ridicule ; le grandiloquent d’un avenir flétri pour tous, pourrissant quoiqu’il arrive. J’étais comme certains de ces seigneurs de guerre que j’avais pu rencontrer en Lybie. Rien d’autre ne comptait que ma survie, et quelque part mon confort.
Non, je n’étais pas comme eux. J’avais une mission. C’était elle qui m’obsédait, qui me rendait totalement dingue. J’étais encore très loin de l’accomplir. De la terminer. Seule la Mort mettait fin au Devoir, et ce n’était qu’un supplice de plus quand elle s’abattait sur tous sauf sur soi.
La jeune femme qui arrive sourit. Elle est encore plus belle que la première fois. Plus propre, comme je dois l’être. On ne s’est pas battu… Enfin, moi, si. Mais c’était plus tôt, et j’ai eu le temps de me changer. Je note ses vêtements, qui soulignent sa beauté sans la moindre ostentation. Son sourire et son maquillage n’étaient pas vraiment présents, la dernière fois. Ils soulignent sa décontraction de ce soir. Moi, je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Je ne comprends pas vraiment sa remarque par manque de culture, mais je souris imperceptiblement sous le masque. J’avais toujours aimé les femmes d’esprit, même quand je n’arrivais pas à les comprendre. Sans doute le drame de mon mariage avec Shandra… Son regard détaille les denrées et elle semble apprécier. Je me fige toutefois quand elle me capte le regard et pose ses doigts sur le bas de mon masque. J’hésite. La respiration qui s’accélère un rien. Je hoche finalement la tête en guise d’acquiescement. La lanière me décoiffe en retirant le masque, me mettant les cheveux en bataille. Le regard est cerné, mais intense. Droit dans le sien.
| Moi, je continue. Je n’avais rien de grave, quoiqu’il en soit. |
Jusqu’à ce que plus fort que moi ne me tombe dessus, pas vrai ? Je me demandais si je devais le dire à la jeune brunette. Elle qui semblait se placer du côté des victimes. Ca lui ferait peut être du bien de reprendre espoir ? Je savais de mon côté où j’allais me retrouver, que ce retour soit suffisant pour changer la donne, ou pas. Sur la voie sur laquelle je m’étais engagé il n’y avait qu’une issue possible.
| Vous avez l’air d’aller mieux, en tout cas. Et vous êtes très belle quand vous n’êtes pas couverte de sang. |
Je me tournais sans laisser le temps au compliment et à la taquinerie d’infuser, présentant de la main ce que j’avais ramené.
| Je ne savais pas ce que vous aimiez, alors j’ai pris un peu de tout. Le confort sera spartiate et il fait froid mais il y a assez d’alcool pour se réchauffer. |
De quoi avais-je l’air en tenue complète, fusil d’assaut sur le rebord du toit, et munitions non loin ? Je lui fais un peu maladroitement signe de l’inviter à s’asseoir.
| Du vin, ou du whisky, Miss Daisy ? |
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mer 8 Avr - 20:05
Il a l’air un peu raide, Mirror. Un peu préoccupé. Un peu absent. Peut-être est-ce le port du masque, qui laisse cette impression à Zatanna ? Peut-être qu’elle se trompe et cherche trop à se fier à une intonation, unique et tronquée, dénuée d’expression faciale pour l’accompagner, et orienter sa perception ? Pourtant, elle a toujours été douée pour lire dans les gens… Elle attend, du coup, patiemment, sans le brusquer et sans pression, son autorisation pour lui retirer son masque… Autorisation qu’il finit par lui donner, d’un discret hochement de tête. Le sourire de la magicienne s’élargit, et, alors qu’elle retire délicatement le miroir pour ne pas faire de mal à son porteur, elle le guette, inclinant sa tête pour le regarder d’en-dessous. « Vous voilà… Bonsoir… » Elle le taquine à nouveau, gentiment, avant de poser le masque enlevé près des victuailles, à portée de main si jamais Mirror devait en avoir besoin. « Beaucoup mieux. » Elle le flatte, le bleu de ses yeux dardés dans sa direction, détaillant le visage ainsi dévoilé. Elle déplore son allure fatiguée, mais la fatigue est sans doute le lot de tout un chacun, dans cette partie du monde. Il ne semble pas trop pâle, pas trop émacié… Pas de fièvre, à première vue, ni de sueurs qui l’accompagnent généralement… En un mot comme en cent, il n’a pas l’air malade, ce que craignait la magicienne. Une septicémie était si vite arrivée… Il le confirme d’ailleurs, lui assurant que lui n’avait rien, continuait de faire… Ce qu’il faisait.
Elle aimerait lui demander la permission de jeter un œil à ses blessures, aux points qu’elle avait faits, à la constellation, mais elle craint, en plus de l’offenser, de faire remonter à la surface un souvenir difficile… Alors elle s’abstient, et se contente de hocher la tête en souriant… Pas comme une imbécile, mais au contraire, comme quelqu’un de particulièrement réceptif aux signaux envoyés par autrui, et avec en tête le souhait de leur épargner, à tous les deux, une question dérangeante. D’un léger mouvement de l’épaule, elle fait glisser son sac à dos jusqu’à sa main, et s’apprête à l’ouvrir quand le compliment de Mirror, immédiatement suivit d’une taquinerie, la frappe. Elle a besoin d’une seconde ou deux, secondes qu’il met à profit pour lui tourner le dos, et, de la même façon qu’elle-même a esquivé une question difficile, il esquive la réponse potentielle au compliment, laissant Zatanna un sourcil haussé de circonspection, et un rien de déception de n’avoir pu rebondir, puisque sans attendre il enchaîne, lui présente les divers denrées qu’il a pu glaner. Zatanna aurait aimé lui faire plaisir, en lui ramenant quelque chose du dehors… Un hot dog, peut-être ? N’importe quoi qui l’aurait tenté, mais ce que lui a choisi est parfait, compte-tenu des circonstances. Ca a même un peu plus de valeur, du fait de la difficulté de se procurer des choses qui furent aussi triviales autrefois, comme du pain. Pour le rassurer, voyant qu’il reste lui-même circonspect par rapport au degré de satisfaction de la magicienne, cette dernière pose doucement sa main sur son avant-bras, et cherche le regard qui l’a fuite si vite après son compliment. « C’est parfait. » Elle a un petit sourire, un peu gêné, et regarde autour d’eux. « Vous penserez peut-être que je mens, parce que selon vous, la chose n’a rien d’extraordinaire… Mais je vous assure. Ça l’est. » Son sourire, moins doux, se fait entre le taquin et le revanchard. « Et vous aussi vous avez bien plus fière allure ce soir… Vous sentez bon. » Un rien de la naïveté de la magicienne s’exprime dans ce compliment, relativement inattendu, mais à la sincérité indéniable, et à grande valeur pour la magicienne.
Posant finalement son sac près de la rambarde, hors du chemin, elle suit Mirror sous l’abri de fortune. « Je prendrai volontiers un verre de vin s’il vous plaît. » Pour le whisky, elle attendra d’avoir mangé un peu… S’il en reste à ce moment-là. Malgré l’invitation de Mirror cependant, elle ne s’assied pas. Elle va plutôt s’appuyer le long de la rambarde pour admirer la vue, au son du POP caractéristique de l’ouverture d’une bouteille de vin. Elle frissonne légèrement, une brise fraîche chargée de quelques gouttes d’eau lui caressant le visage, et finit par baisser les yeux sur l’arme imposante de Mirror. Curieuse, elle retient de ses mains ses cheveux derrière ses oreilles, et se penche pour mettre son œil dans la lunette. « Oh ! On voit super loin ! » Elle s’étonne, regardant de loin, sans toucher. « Vous pensez qu’on va en avoir besoin ? » Elle demande, pleine de curiosité, se relevant presque trop vite alors que lui vient une idée. « [color=#16BFB2]C’est dommage, si j’avais su, j’aurai disposé des canettes là-bas… » Du doigt, elle montre la direction dans laquelle Mirror a tourné son arme. « Ça aurait pu être amusant, non ? Comme les cow-boys dans le Far West… » Ses doigts prenant l’allure d’un pistolet imaginaire, elle relève de sa tête de la pointe du pistolet imaginaire un chapeau tout aussi imaginaire en gratifiant Mirror d’un clin d’œil. « Cette ville est trop petite pour nous deux… » Voix rauque dans une tentative d’imitation de renégat, elle ignore si elle prendra du côté de Mirror, parviendra à l’amuser, mais Zatanna, elle, ça l’a amusée. Il faut dire… Par les temps qui courent, savoir s’amuser d’un rien peut se révéler salvateur… L’une de ses mains s’empare distraitement de l’une des munitions de l’arme, pour l’étudier sous toutes ses formes. C’est qu’elle n’a jamais vraiment pris le temp d’observer une balle avant aujourd’hui. Elle en a déjà vues, bien sûr, mais de là à se pencher sur la question… « Quand on y pense, c’est incroyable tout ce que la science moderne peut faire… Retrouver quelle arme a tiré quelle balle par exemple, parmi des milliers d’exemplaires. Les dégâts en fonction des différents calibres, ce genre de choses… Je n’aime pas les armes à feu, mais je reconnais volontiers que c’est un domaine très… » De la pointe de la balle, elle effleure d’une piqûre l’épaule de Mirror. « … Pointu. » Elle le regarde, le visage devenu insondable… Sa blague est tellement mauvaise qu’elle en aurait honte… Si ce n’était pas du niveau de n’importe laquelle de ses blagues. Une image furtive de Dick passe devant ses yeux. Aucun doute que le jeune homme l’aurait longuement moquée pour quelque chose d’aussi… Naze.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Jeu 9 Avr - 23:04
Du vin ou du whisky ? La question est tellement simple. La réponse l’est tout autant. On demande ça comme une envie de pisser. Quelque chose de fugace, de facile. Sauf que dans notre monde ce qui est fugace et facile et fait couler du sang. Comme tout à l’heure. Par litres entiers. Ca, c’est facile. Plus que tout le reste. Plus que de rester là à admirer la pluie qui tombe sur les ruines d’un ancien monde qui n’avait pas grand-chose de bien à distribuer à ses enfants. Ses doigts se referment sur mon masque. Plus il se relève, et plus je me sens nu. Je me sens vulnérable quand il est totalement retiré… Faible. Nu, et à découvert. Je déteste ce sentiment. J’ai envie de tirer un de mes flingues, de le brandir et de tirer pour forcer un éventuel agresseur à rentrer la tête dans les épaules, et faire en sorte de pouvoir survivre ne serait-ce qu’une minute de plus. Parce que c’est inscrit dans mes gênes. Parce que je suis incapable de faire autrement. C’est dans ma nature de survivre, envers et contre tout. La jeune brunette me dit que c’est bien mieux comme ça. Je vois son regard. Je lis ce que je vois dedans. Du soulagement. Pas que.
| Je me sens nu avant un bombardement. C’est terrible. J’espère que vous ne me laisserez pas boire seul pour que j’arrive à faire passer ce sentiment. |
La gêne s’installe. C’est comme ça. Rien dans toute cette situation n’est naturel. Daisy dit que tout est parfait, et son sourire sonne faux. Je sais que je ne suis pas le plus affable des hôtes mais m’en rendre compte ne me libère pas, bien au contraire. Je croise son regard cerné de noir ; elle s’est maquillée. Elle a donc de la ressource. Je regarde et j’analyse pour éviter de gamberger sur la situation actuelle ; chaque détail est un os sur lequel je me jette pour le ronger. Mais la suite, avec son ton et le choix de ses mots, me fait partir d’un petit rire, franc et clair. Mais je me reprends aussitôt ; c’était imprudent de faire du bruit aussi haut.
| Je sens bon ? Ravi de le savoir. |
Tout à l’heure, je sentais la sueur et le sang. Je m’exécute quand la belle demande un verre de vin, et vais le chercher. Je ne donne pas dans la bienséance, à faire poper le bouchon de liège. Je le tire en glissant silencieusement. Mes mains dégantées sur le goulot ne produisent pas un bruit mais l’effort de torsion est bien présent. C’est comme serrer le coup de quelqu’un, tout en lui arrachant la langue. Je finis par servir. Dans un verre en plus, tiré du sac. Je jette sur le toit le papier qui le bourrait pour le maintenir propre ; impossible qu’on relie des empreintes ou de l’ADN, alors je me satisfaisais de l’imprudence. Je lui tends son verre et prends le mien, m’apprête à tringuer… Mais la brunette est déjà au niveau du fusil, et aligne sa mire œil dans la lunette. Je souris.
| Ca aurait été le meilleur moyen de balancer aux oubliettes tous nos efforts de survie. On ne peut ouvrir le feu ici que pour sa vie, sinon vous vous retrouvez attaqué par une horde de zombies-humains affamés qui vont vous massacrer pour vous piquer tout ce que vous avez. |
La jeune femme mime le chapeau qu’elle se visse sur la tête, travestit sa voix pour jouer au western. Je souris. Je m’amuse de sa réaction, de son jeu. Je me fige quand elle me « frappe » de la munition. Mais je lui reprends la balle des mains. Reprends le chargeur, et y re-clipse la munition Je redresse le visage droit sur celui de la jeune femme, nos nez se frôlant presque.
| La science n’a jamais aidé que l’homme a faire encore plus de mal à son prochain. |
Je tends son verre entre nous. Le mien dans l’autre main. Je trinque.
| A la poudre et au poison. |
Je descends une généreuse rasade qui me fait fermer les yeux et encaisser le coup, bloquant ma respiration un court instant. Je rouvre les yeux sur les siens. Bloque le regard, pupille dans les siennes, auscultant toute sa palette de couleurs.
La pointe de ma lame pique sous son menton. Une poussée d’un millimètre, et elle sienne. Je suis tout entier à ses yeux.
| Pointu, disiez-vous ? |
Je glisse contre son oreille, lèvres dans ses cheveux.
| Ce serait si facile, voyez-vous. Une simple poussée. |
Je hume l’odeur de ses cheveux, corps contre le sien.
| Qu’est-ce que vous êtes venue faire ici ce soir, Miss Daisy ? Pour quelle raison avez-vous besoin de moi ? |
Parce qu’il devait s’agir de ça, n’est-ce pas ? Pourquoi donner rendez-vous à un tueur ?
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Ven 10 Avr - 17:03
Ce n’est pas la première fois qu’elle voit ça, Zatanna… La sensation que le masque est plus lourd qu’il n’y paraît… Pour Bruce, c’est une extension de lui-même. Avec le temps, l’observation qu’en fait la magicienne la pousse à se demander si, quand il porte le masque de Batman, il n’a pas réellement la sensation d’être quelqu’un d’autre. Des hommes masqués, elle commence à en connaître beaucoup, mais elle n’a ce sentiment qu’avec Bruce, comme si le port du masque de la chauve-souris faisait de lui un autre homme, avec d’autres codes de conduite… Plus que ça, en fait. Avant qu’ils ne passent le portail, Bruce lui donnait l’impression d’avoir échangé ses vies, de se sentir d’avantage lui-même en Batman, et que l’identité d’emprunt était Bruce Wayne. La réflexion de Mirror, ainsi que le regard qu’elle surprend qu’elle jurerait vulnérable, lui donne exactement la même impression, et sans qu’elle ne parvienne à le verbaliser, fait de ses entrailles une abîme béante et glacée dans laquelle tomberait ses autres organes. Elle se contente de sourire, et de hocher gentiment la tête en répondant « Oui, bien sûr. » avec complaisance, mais cette sensation est trop profonde pour qu’elle l’oublie. Comme beaucoup d’informations, celle-ci va rejoindre la toile des réflexions de Zatanna, et révèlera son importance au moment opportun ou pas. En attendant, sans l’oublier, elle va faire abstraction.
L’entendre rire, même si c’est bref, est pour elle une victoire qu’elle savoure sans se priver. Elle a toujours aimé faire rire les gens. Ce n’a jamais été son talent principal, sa magie lui permettant bien plus facilement de subjuguer et d’impressionner que de faire rire, mais placer des blagues dans ses spectacles pour détendre ses spectateurs est indispensable. Elle-même, du reste, est très bon public en la matière. Pour cette raison, avant la chute, la compagnie de Dick lui plaisait tout particulièrement, lui le premier à, comme elle, tourner une situation en dérision pour la dédramatiser. Prendre du recul par l’humour, tout un challenge qui semblait pourtant si facile pour la pupille de Bruce… Sans doute aurait-il un sourire de complaisance s’il l’entendait, mais il ne rirait sans doute pas aux éclats. Est-ce qu’il a seulement ri, récemment ? Elle en doute…
A sa réflexion concernant les cow-boys et le western répond une réflexion durement pragmatique, incapable pourtant de faire se briser le sourire conciliant de la magicienne. Il a raison, bien sûr, mais ça ne veut pas dire que s’il avait été sans conséquence, l’exercice n’aurait pas pu être distrayant. Elle n’aime pas les armes à feu, elle, qui sont trop limitantes pour son imagination débordante… Mais elles sont efficaces et elle peut reconnaître le travail qu’elles nécessitent pour être domptées. « Beaucoup d’énergie perdue pour rien… Je n’ai rien de valeur sur moi. » Elle hausse les épaules avec indifférence, et rend sans résistance la munition cherchée par Mirror. Elle l’a vu se tendre quand elle l’a effleuré, et le voit esquisser des mouvements un peu moins détendus que quelques secondes en arrière… Lui aurait-elle fait du mal ? Impossible, elle n’a pas mis assez de force… Ayant une confiance relative dans l’homme qui lui fait face, Zatanna se tend à son tour mais s’ancre fermement dans le sol. Quoiqu’il arrive, même son petit mètre soixante ne se laissera pas intimider. Ses yeux affrontant bravement les siens malgré la proximité entre eux qui la déstabilise, son visage demeure stoïque jusqu’à l’entente du commentaire de Mirror. Là, elle fronce légèrement les sourcils, se préparant à objecter, quand c’est son verre qui s’objecte et s’immisce entre eux. Si elle ne baisse le regard, ce n’est pour que voir ce qu’elle fait lorsque ses doigts se referment sur le verre, qu’ils trinquent, et qu’elle le porte à ses lèvres.
Elle boit, Zatanna, mais demeure suspicieuse. Aussi, elle ne peut faire autrement que de dévisager son vis-à-vis. Ses pupilles sombres entourées d’un anneau d’or, noyés dans l’électricité d’une mer de lagune ne quittent pas le mercenaire. Elle le voit, du coup, sortir son couteau, mais le temps qu’elle comprenne qu’elle lui est destinée, la lame est déjà sous son menton, la faisant se tendre sensiblement. Ainsi, c’était ça ? Elle était quand même venue pour se faire tuer ? Le trait d’humour dont il fait preuve, humour noir vue la situation, rend un sourire frêle à la jeune femme, qui fait de son mieux pour ne pas sourciller. Tant qu’il ne vient pas à Mirror la fantaisie de la bâillonner, elle aura le dessus. En l’occurrence, elle est déjà prête à le repousser et à changer sa lame en bulle, sa propre peau en pierre, ou encore à assommer le mercenaire pour prendre la fuite. Des solutions, elle en a assez pour maintenir le niveau de la sensation de menace au gérable, contrairement à leur première rencontre… Alors elle reste parfaitement immobile, même si elle ne peut réprimer un frisson au sentir de son souffle près de son oreille et dans son cou.
Et puis… Et puis il dit qu’il serait très facile pour lui de la tuer… Il ignore encore à quel point il a tort. Les gens qui veulent tuer tuent sans se poser de question. Elle n’a pas l’impression que Mirror ferait dans la dentelle, ou qu’ils en seraient là s’il en avait réellement envie… Preuve en est la facilité relative avec laquelle il évoque ses exaction. En théorie, une victime de plus, une victime de moins, ce n’est sensé rien changer pour lui… Alors Zatanna pense comprendre… Il se sent menacé, voire manipulé. C’est un schéma on ne peut plus classique. Ce genre de relations doivent être les plus courantes depuis la chute. Rien d’étonnant à ce qu’un cerveau pragmatique cherche à classer dans des cases connues les situations qu’il rencontre. Ça lui permet d’augmenter sa vitesse de réaction, et de ne pas se laisser prendre au dépourvu. Chance ou pas, son cerveau ignore que la magicienne n’est sans doute rien de ce qu’il a déjà connu jusqu’ici. Elle l’entend qui inspire profondément. La dernière fois, c’est un peu de proximité qui l’a déstabilisé.
Elle recule son visage, juste un peu, pour le relever vers lui et n’esquisse pas même un geste de retrait ou de tentative pour lui faire baisser la lame. « Vous avez dit vouloir me revoir… Et j’en avais envie aussi. C’est pour ça que je suis là. » Elle commence par lui rappeler. « J’ai eu besoin de vous, l’autre jour… Et vous avez répondu présent. Serait-il si inconcevable que ça que je puisse me sentir redevable envers vous ? » Avec lenteur, pour qu’il comprenne qu’elle ne cherche pas à se dérober à la menace de sa lame, elle se penche pour récupérer son sac, et l’ouvre devant ses yeux. Dedans, ses bandages propres, cirés avec le même procédé utilisé par lui-même, une bouteille de désinfectant et un kit de sutures de premier secours... Et trois tubes de superglue. « Je vous ai ramené ceci… Le matériel, c’est pour la partie de moi qui se sentait redevable. Le reste… » Elle a l’air un peu gêné, se passe une main distraite dans ses longs cheveux humides, détournant brièvement son regard maquillé. « Et bien c’est juste parce que j’en avais envie. » Reprenant sa place initiale après avoir lentement reposé son sac, elle le dévisage toujours avec la même intensité, cherchant à capter ses micros expressions… Elle peut l’hypnotiser si elle le souhaite, mais elle préférerait qu’il la relâche parce qu’il le veut, lui. « Je comprends que vous n’ayez pas confiance en moi… Je ne peux pas vous le demander… Du coup, la question qui reste est… Est-ce que vous allez prendre le risque, ou le détruire… ? » Elle demande, sa question s’achevant en un souffle discret, comme la dernière plainte d’un condamné, quelques secondes avant que ne s’abatte sur lui et ne tranche son cou la lame d’une guillotine.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Sam 11 Avr - 23:59
Besoin, oui. C’était ça la clef. Depuis toujours. Et maintenant plus que jamais. Qui faisait les choses encore gratuitement ? Il y avait toujours une raison. Derrière tout. C’était pire, maintenant. Est-ce qu’elle se doutait du genre d’homme que j’étais ? De la facilité avec laquelle je pourrais abattre quiconque nous aurait vus, depuis la rue ? Ca ne me ferait pas hésiter. Pas un seul instant. L’hésitation, on nous apprend à la tuer à l’entraînement. Mais on l’acquiert finalement sur le terrain. Parce qu’au moment fatidique, même quand on pense la situation sous contrôle, on peut crever. Parce que dès qu’on relâche l’attention. Dès qu’on fait preuve de pitié et de compassion… Tout déraille. Combien de fois s’était-on dit que tout allait bien se passer, et que le type que vous mainteniez en joue finissait par dérailler, violemment et inévitablement ? Il n’y avait que les solutions les plus catégoriques et extrêmes qui fonctionnaient. Finalement, le doute, il fallait le tuer. D’une simple pression sur la détente. C’était dur pour la première fois. Et puis, on s’y faisait.
N’empêche qu’un frisson me parcourt l’échine quand je repose mon masque.
Je ne peux détacher mon regard de lui. Du moins, pas pendant quelques secondes de trop, sans doute. Je ris, et de bon cœur. Mais je me sens désespérément nu et fragile, un peu comme ces mauvais rêves d’adolescents où vous vous retrouviez tout nu au lycée. C’était pareil. A la merci de tous. Soumis au bon vouloir des autres, et certainement pas du vôtre. Je souris quand même, quand la jeune femme m’explique que ce serait de l’énergie de perdue que de s’en prendre à elle. Je secoue la tête, ne la laissant pas gagner à l’indifférence. Main sur son visage. Sur sa joue. Pouce sur le coin de ses lèvres. Regard sur elles et pas dans ses yeux.
| Ce n’est pas ce qu’il y a « sur vous » qui a de la valeur, mais ce que vous êtes vous-même. Une femme. Et belle, avec ça. Par les temps qui courent, tout ce qui est de chair est précieux. |
Je baisse les yeux sur le haut de sa veste, et sur le peu de chair qui en réchappe.
| Quelqu’un peut porter une arme. Ou un bistouri. Ou une pelle et un rateau, un sac de graines. Ou bien se coucher, pour le plaisir des autres. Ou porter la vie. |
Je relève les yeux, droit dans les siens, et me laisse happer par leur bleu.
| Ce que vous avez en vous est plus précieux que tout ce que vous pourriez posséder, Miss Daisy. |
Cette innocence. Cette forme de gentillesse. De tendresse. Cette confiance en l’homme. Ca faisait d’elle une cible. Facile, pour certains. Mais ça la rendait unique, aussi. Ca la rendait… Je ne savais pas vraiment quoi. Mais elle l’était, malgré tout. Les circonstances dans lesquelles nous vivions étaient atroces. N’importe qui péterait sans doute un câble, pas vrai ? Mais il y avait quand même elle, dans tout ce maelstrom d’horreurs,e t de destructions. Capable de donner la mort, elle aussi. Je l’avais vue. Cette rage. Cette haine. Cette détermination. Cette façon de tuer le mort. Et de l’achever après. Mais pourtant, ça tranchait avec ce qu’elle était vraiment. Moi je tuais des gens depuis tellement longtemps que ça ne me faisait plus rien. Pas elle.
Je la pousse dans ses retranchements, alors. Et ma lame tâte de sa peau, si douce et si chaude. La testant sans vergogne, sans honte et sans scrupule. La belle m’avoue vouloir me revoir. Par envie. Elle parle que je sois son créancier, mais je secoue la tête. Sans la lâcher. Sans repousser la lame. Qui l’accompagne quand elle se penche et récupère son sac, récupérant du matériel médical dedans. Gênée et se désignant elle-même, sous ses atours apprêtés, elle dit qu’elle en avait simplement envie. La migraine me fait tiquer. Souffler, par le nez. Secouer la tête, presque imperceptiblement. Fermer les yeux, cligner plusieurs fois comme pour chasser une sensation. Me met au défi. Ca me remue aux tripes. Ma lame quitte son cou. Mon front trouve le sien. J’inspire, je me calme. Plein de son odeur. J’inspire comme un type qui vient de boire la tasse, ou de faire une crise d’angoisse.
| Ce n’est pas bien, tout ça. Je ne suis pas celui que vous pensez. Je suis Mirror. Et Mirror vous tuera s’il le doit. Vous comprenez ? Je suis bien, là. Avec vous. Avec ces conneries. |
Je désignais du bras avec couteau tout ce qu’on avait ramené. Avant de lâcher le couteau. Qui rebondit au sol. Mains de chaque côté de son visage, la tenant contre moi. La serrant. Plus fort.
| Vous ne me devez rien. Vraiment. Vous auriez été deux étages au-dessus, c’était vous que je tuais, ce soir-là. Sans un regard. Deux tirs dans la poitrine, un dans la tête. |
Les yeux me piquent. Je cligne des yeux. Un tic nerveux m’amoche la paupière gauche et me fait bouger le côté du visage.
| Il y a encore de l’espoir, pour les filles comme vous, Miss Daisy. |
Je soufflais à son oreille.
| J’ai vu Wonderwoman à Metropolis. Il y a deux jours. Sur les quais. Paumée et blessée. Mais ça ira. Bientôt, tout ceci -et les gens comme moi-, tout ça s’effondrera, vous comprenez ? |
Je hume son odeur à pleins poumons. Je cherche ses lèvres. Y dépose un baiser. Puis un autre. Mêle mon souffle au sien. Les baisers sont courts, pressants.
| Je suis fou, tu comprends ? Je ne m’arrêterais pas. Je ne m’arrêterais jamais. |
Les yeux piquent et coulent, cette fois. Et je la serre contre moi.
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Dim 12 Avr - 22:45
Mirror la déstabilise. Il n’a qu’à tendre les mains, les poser sur son visage, proches, si proches de sa bouche… ça pétrifie la sorcière. Pas de peur, non. Elle n’a pas peur. C’est difficile à expliquer pour elle, à intellectualiser, mais… Elle ne verrait aucune logique à ce que Mirror la tue, ici et maintenant. Pas après tout ça. Alors, peut-être qu’elle devrait être terrorisée, peut-être qu’elle devrait prendre ses jambes à son cou et prier pour ne plus jamais recroiser la route du mercenaire… Mais comme si ses yeux avaient été ceux de Méduse, ils l’en empêchent, la piègent, la réduisant, impuissante, à l’état de statue. Immobile, elle le dévisage, et redécouvre, sans doute au pire moment qui soit, la sensation du désir… Pas seulement le sien, mais celle de l’éveiller chez quelqu’un, quelqu’un qui ne soit pas son agresseur, près à se taper une chèvre s’il en avait l’occasion… Elle surprend le regard appuyé de Mirror sur sa bouche, bouche qui se ferme pour qu’elle puisse déglutir discrètement. Elle entend le compliment, mais ne peut se demander si lui la trouve belle, ou bien si elle remplit, selon lui, une liste de critères de beauté, établie plutôt par la communauté. La beauté, c’est tellement subjectif… De même que l’attirance. Doit-elle comprendre, au regard que Mirror a jeté sur sa bouche et sur sa gorge, qu’elle l’attire ?
La bouche de la magicienne se fait sèche. Est-ce que lui l’attire ? Elle n’est pas sûre… Elle ne s’est pas posé la question jusqu’à maintenant, pas une fois, ne concevant pas à un seul instant que la question se pose… Pourtant, c’est bien pour qu’il la trouve jolie qu’elle s’est maquillée, non ? Elle avait envie d’être jolie pour elle, pour se sentir bien pendant ce rendez-vous, mais aussi un peu pour lui… Alors ? Alors la sensation de ses doigts sur sa peau prive Zatanna de toute réflexion. Là-haut, plus rien ou presque ne s’agite, et grattent plutôt, dans ses entrailles, des sensations beaucoup moins pragmatiques, beaucoup plus intuitives. La magicienne ne sait plus où donner de la tête, ne sait pas à quoi elle doit réagir. Au fait que Mills la touche, et que ce toucher lui fait du bien ? Au fait que ses regards la flattent autant qu’ils la plongent dans la perplexité ? Ou bien à l’horreur que lui inspirent ses paroles, à l’idée qu’elle puisse se prostituer ou… Servir de ventre… Elle serre les dents et déglutit, baisse les yeux, écœurée par cette perspective. Mirror n’a pas la moindre idée de qui elle est, de ce dont elle est capable, et cela biaise totalement sa façon de la voir… Elle ne lui en veut pas.
Pas plus qu’elle ne lui en veut de la perdre un peu plus en glissant un couteau sous son menton. Bruce désapprouverait sans doute son comportement. Déjà, il aurait désapprouvé sa venue ce soir. Il conseillerait sans doute aussi, plutôt que de perdre son temps à essayer de gagner la confiance de ce mercenaire, de le repousser et de prendre la fuite, ou mieux, de le neutraliser. Mais le neutraliser pour en faire quoi, Bruce ? Avec la prison détruite, que fallait-il faire des criminels ? Les tuer ? Qu’est-ce qui est encore un crime ? Dans le Gotham de 2020, le crime paie… Puisque c’est la dernière chose qui paie encore. Les irréductibles à chercher l’honnêteté finissent par être bouffés… Alors elle veut essayer autre chose, Zatanna. Mirror le mérite. Il l’a sauvée. Il mérite, quoiqu’il en dise, qu’elle prenne du temps pour lui, parce que sans lui, ce temps, elle ne l’aurait pas. Sans elle, il aurait pu ne plus avoir de temps non plus, et mourir… Alors elle le lui doit. Elle le lui montre, qu’elle ne se laisse pas intimider, qu’elle ne lui veut pas de mal et ne craint pas qu’il la tue comme un sauvage… Elle lui confie, avec simplicité, qu’elle avait envie de le voir ce soir, malgré la lame. Elle a l’impression qu’il en a besoin, cruellement besoin, qu’on s’intéresse à lui… Et elle veut faire ça pour lui.
Peut-être qu’elle sent, à travers son comportement, la lutte qui semble être la sienne, à l’intérieur, et que ça la déchire de voir ça ? Oui, il y a de ça. Elle le voit bien, sa façon d’être à fleur de peau, de vouloir des choses simples tout en se refusant le droit d’en profiter… Mirror a l’air déchiré entre ce qu’il veut faire et ce qu’il doit faire. Comment ne pas comprendre ? La menace sur son menton finit par être relâchée, et le couteau par tomber au sol, mais elle ne bouge pas d’avantage pour autant. Elle le regarde, avec intensité, et l’écoute surtout. Il essaie de la repousser, encore, de lui interdire d’éprouver pour lui ce qu’elle semble éprouver… De trouver toutes les justifications du monde pour la tenir à l’écart, et sans doute la pousser à le haïr… Parce que lui se hait lui-même ? Il la saisit à nouveau, son visage en coupe dans ses mains, et les yeux de Zatanna ne le quittent pas, les mains de celle-ci venant simplement tenir délicatement les coudes de Mirror. Elle ne lutte pas contre sa prise, parce qu’elle n’a pas peur. Mirror a l’air malheureux, pas vindicatif. Sa peine, elle peut l’affronter. Elle a ce qu’il faut. Alors elle l’accuse, avec autant de calme qu’elle peut, même si elle voit bien qu’il est de plus en plus nerveux…
S’il lui arrache un frisson en soufflant à son oreille, il lui coupe le souffle en lui apprenant le retour de Diana… Immédiatement, les yeux de la sorcière s’embuent, tandis qu’elle a l’impression qu’on vient de verser un seau d’eau glacée sur sa tête. Diana est en vie… Cette pensée lui donnant autant envie de pleurer de joie que de désespoir. Où ? Quand ? Elle doit la retrouver, elle doit prévenir Bruce… Diana ? Blessée ? Com… ? Et, dans la tête de Zatanna, le silence se fait quand sa bouche accueille contre elle celle de Mirror. Le premier baiser la laisse pantoise. Le second lui fait fermer les yeux. Pendant une seconde, elle a eu de nouveau cette sensation, celle qu’elle a eue quand il l’a rafistolée de bric et de broc, qu’elle était bien. En sécurité. C’était trop bref.
Quand ses paupières se rouvrent, Mirror a l’air désemparé. Ses yeux sont rougis de larmes, et il la serre de nouveau contre lui. Zatanna, elle… Elle inspire profondément, et referme lentement ses bras sur lui, avant de fermer à nouveau les yeux. Elle le serre comme lui la serre, cherchant à le calmer autant qu’elle-même se calme à son contact. Boum boum boum boum fait le cœur affolé du mercenaire, alors elle serre encore plus fort. Je vais venir te chercher, Diana… Mais là, il a besoin de moi. Elle se promet, Zatanna, de se mettre en quête de l’amazone dès ce soir… Mais là, Mirror lui laisse le sentiment qu’il a trop besoin d’elle. Pas forcément d’elle, pour elle, mais de quelqu’un. Alors elle le garde dans ses bras, lui communique sa chaleur, et imprime lentement le mouvement de s’asseoir par terre, sans le lâcher. Elle vient appuyer son dos contre le parapet, ses fesses par terre, mais ne relâcherait Mirror, qu’elle a emmené avec elle, pour rien au monde. A son tour, elle vient prendre son visage en coupe et appuyer son front contre le sien. Leurs nez se frôlent, il y a ce roulement de tambour qui précède les baisers, mais la magicienne reste sage, venant plutôt glisser l’une de ses mains dans la nuque du mercenaire. Elle n’est pas psychologue, Zatanna. Elle n’a pas la moindre idée de ce qu’il convient de dire à un homme, manifestement perdu, qui vient de vous dire qu’il est fou… Elle a envie de lui dire que non, que c’est ce monde qui est fou… Mais elle n’est même pas certaine que ça l’aiderait. Alors, elle décide, comme toujours, de se montrer honnête. « Tu sais… » Elle commence, d’un voix douce. « Des fous, j’en ai croisé un certain nombre… » Son nez frôlant le sien, elle le relève pour le regarder. « Tu es sans doute le fou le plus lucide qu’il m’ait été donné de rencontrer… » Elle lui adresse un petit sourire encourageant. « Je ne peux pas te dire que tout ira bien… Parce que ce ne sera sans doute pas le cas. » Son sourire se fait d’excuse. « Tout ce que je peux t’offrir, ce sont des oasis… Comme ce soir. » Elle lève la tête, vers la toile de tente au-dessus d’eux, ou vers les victuailles qu’il a rapportées, avant d’en revenir à lui, et de lui sourire gentiment. « Si tu es bien, profites-en… De mon côté, je te promets de ne pas te rendre la tâche simple si un jour tu dois m’éliminer… » C’est tout ce qu’elle peut promettre, à défaut de pouvoir lui proposer d’aller fouiller dans son esprit pour réparer ce qui a été brisé… En tous cas pour l’instant.
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mar 14 Avr - 17:17
Je ne m’arrêterais pas. Ca sonne comme une sentence. Une certitude, absolue. Quelque chose d’irrémédiable, et que je n’étais pas prêt à affronter de quelque manière que ce soit car il n’en était absolument pas question. Pas une seule seconde je ne pouvais comprendre qu’il faille tout arrêter. Pourquoi ? Parce que les héros qui avaient défendu ce monde étaient peut être en train de revenir ? Ce n’était pas suffisant. Personne ne pouvait quoi que ce soit pour ces gens. Personne à part moi. Alors je n’allais pas chercher plus loin. Il fallait quelqu’un pour le faire. Et ce quelqu’un devait être moi. Parce qu’il n’y avait que moi, de par mon passé ou mes missions, qui pouvait le faire. A aucun moment je ne m’étais inquiété que ça pouvait simplement être lié à ma nature profonde, à un code que j’avais moi-même mis en place pour me permettre de continuer à tuer. Cette seule pensée me fait me sentir encore plus coupable. Est-ce que c’était la vérité ? Est-ce que j’étais passé depuis trop longtemps de l’autre côté de la barrière ? Est-ce que je tuais parce que mon cerveau malade en avait besoin et avait mis en place toute cette folie pour me dédouaner et me pousser à continuer, encore et encore ? Non, je ne pouvais pas y croire. La migraine, jamais bien loin, revenait au galop et chamboulait tout sur son passage.
Est-ce que c’était ça, que j’étais devenu ?
Je pouvais me risquer à ce moment d’introspection. Je pouvais prendre le risque d’aller plus loin, de me sonder ma propre âme. D’aller aussi loin que nécessaire. Mais pas ici, pas maintenant. Avec au fond de moi la certitude de la mission, chevillée au corps comme jamais ; que j’y ai pris goût depuis longtemps n’y changeait rien. Ces gens méritaient parfois de mourir. Et ceux qui ne méritaient pas avaient quand même besoin d’aide. J’étais le seul à m’en inquiéter. A connaître le même problème personnel, si intense et si terrible qu’il m’enserrait le cœur. A en connaître le goût qu’avait le canon d’une arme fréquemment utilisée. La saveur du métal et des résidus de poudre malgré les grands nettoyages. Tout ce bordel qui ne servait plus qu’à l’entretien, et certainement pas à couvrir ses propres traces.
Je suis près de la jeune femme. Trop près. Je ne m’arrêterais pas. Si elle n’a pas compris que je tuais des gens qui n’étaient pas sensés mourir, sans doute était-ce parce qu’elle était aussi timbrée que moi ? Et en pensant ça, qu’est-ce qu’il se passait dans ma tête ? J’en étais content, ou désespéré ? Est-ce que j’espérais qu’elle soit tarée aussi, parce que ce serait plus simple ? Les folles ne m’avaient jamais attiré. Loin de là. Je me laisse attirer par la jeune femme qui se laisse glisser contre le rebord du toit. Je suis à genoux devant elle, à demi assis, à demi accroupi, quand elle prend mon visage et le caresse. Sa main sur ma nuque m’y dresse la pilosité et je la regarde, même si ce n’est pas si évident que cela en étant tous les deux aussi proches. Je l’écoute. Je baisse les yeux avant la fin de son discours.
Ma tête vient se poser contre sa poitrine, et je m’abandonne à une étreinte malhabile mais toutefois réconfortante.
| Je ne suis lucide qu’au moment… Je ne sais plus vraiment où je suis, ni ce que je fais, la plupart du temps. Je suis juste ma mission. Tu comprends ? |
Je redresse le regard droit vers elle et regarde ses yeux. Je m’y noie, encore.
| Je n’ai pas envie de te tuer. |
C’était vrai. C’était sincère. Je finis par me redresser. J’inspire. Je me tourne vers les verres. Vers la tablette et la nourriture.
| Allons chez moi. On sera mieux, au chaud. |
De toute façon, je m’étais déjà bien trop compromis, non ? Alors autant aller au bout. Ce toit restait miteux. Tout ça était trop dangereux.
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mar 21 Avr - 17:07
Il a l’air désespéré, Mirror… Tellement perdu. Elle a l’impression, Zatanna, quand elle regarde au fond de ses deux grands et beaux yeux gris, qu’elle voit tout de la lutte interne qui se joue… Cœur avec épée et bouclier, cervelle fusil au clair. Ça ne peut pas bien se passer, avec l’impression que le cœur se fait cribler de balles, et le cerveau découper en rondelles. Rien d’étonnant à ce que Mirror donne l’impression d’être aussi épuisé que s’il sortait d’une essoreuse à salade, comme s’il avait été passé à la moulinette… Alors tout ce qu’elle trouve à faire, la magicienne, c’est de lui donner un peu de sa chaleur, un peu de sa présence, pour, elle l’espère, qu’il parvienne à se sentir un peu moins seul et qu’en découle un peu plus de paix et d’ordre dans son esprit. Elle ne peut prendre aucune décision à sa place, mais au moins peut-elle essayer de le mettre dans de meilleures conditions. Son cout plaidoyer terminé, après l’avoir intensément dévisagé, elle accueille son oreille sur son sein et se figure qu’il doit bien l’entendre cavaler comme un cheval au galop… Elle s’en fiche. Rejetant sa tête en arrière, celle-ci prend appui sur le mur tandis que les mains de Zatanna se mettent à aller et venir distraitement, avec beaucoup de tendresse, dans les cheveux de Mirror. « Oui, je comprends… » Elle acquiesce, presque distraite, retenant un soupir, sans être certaine de vraiment comprendre. Les missions, c’est surfait… a-t-elle envie de lui dire. Elle a envie de lui parler de ces choses qu’ils se sont imposés dans la Justice League, de ces sacrifices qui ont dû être fait, de son propre père aussi… Mais à quoi bon ? Il y sera sans doute sourd, parce que déterminé, convaincu, et non seulement elle aura usée sa salive pour rien, mais en plus elle se sera dévoilée… Et puis… Et puis elle pense au fait qu’il ait reconnu Diana, mais pas elle. Et ça lui fait… Rien. Il y a deux ans, ça aurait froissé son égo. Aujourd’hui, rien. Pas même un petit pincement au cœur. Elle le prend juste comme une manifestation physique du fossé qui les séparent désormais. Elle pense aussi à Diana, naufragée, et là, son cœur se serre.
Sentant la tête de Mills se relever vers la sienne, elle baisse les yeux vers lui et accueille, sans expression le fait qu’il ne veuille pas la tuer. Zatanna ne sait comment réagir à cette déclaration. On lui a déjà dit vouloir la tuer, mais ne pas vouloir la tuer, comme si c’était une chose qui pouvait arriver comme un accident… C’est inédit. Le regard qu’elle lui lance exprime tout de cette perplexité, qui la laisse dans le mutisme. Mirror n’a donc toujours pas le moindre soupçon sur qui elle est…
Immobile, elle le regarde se relever, s’attendant à ce qu’il rentre chez lui, déjà, parce qu’il a l’air aussi bouleversé qu’après leur conversation sur les étoiles, il y a cinq jours. Elle n’a que les ébauches des drames de la vie de cette homme, mais elle a l’impression de déjà bien sentir les profondeurs abyssales de son chagrin… Un chagrin à devenir fou. Peut-elle l’aider à retrouver la raison ? Est-ce à elle de le faire ? En a-t-elle envie ? Pour les deux premières questions, elle n’en sait rien, mais en ce qui concerne la dernière, elle aimerait, oui. Elle le voit aller des verres, à la nourriture, en passant par le toit, mais ne s’étonne qu’à l’invitation qu’il laisse tomber. Allons chez moi, ça vaut pour elle aussi, n’est-ce pas ? Zatanna le regarde sans comprendre. Il ne lui a pas donné son nom mais un pseudo, et il souhaite malgré tout lui montrer où il vit ? Elle finit par calmement hocher la tête en signe d’assentiment, et se relever à son tour, ses vêtements humides de la pluie la faisant frissonner. Elle lui sourit, un peu. « D’accord… » Elle accepte, avec simplicité. La promesse de chaleur la séduit, bien sûr, mais beaucoup moins que d’avancer sur le mystère qu’est ce Mirror… Alors qu’elle regroupe ses affaires, elle prend réellement conscience que cet homme suscite tout et son contraire chez elle, la noie dans l’incertitude. Le bout de ses doigts trouvent sa bouche, qu’ils effleurent, alors que son regard demeure fixé sur le sol… Les baisers qu’il lui a donnés… Pourquoi ? Qu’est-ce que ça voulait dire pour lui ? Et qu’est-ce que ça veut dire pour elle ? Il dit avoir vu Diana aussi… Elle doit savoir si c’est la vérité, où, et tous les détails. Et, si jamais elle devait user de sa magie… Autant le faire dans un endroit clos.
Mettant son sac sur son dos, elle aide Mirror à ramasser, et, après avoir rabattu sa capuche, l’aide à replier la toile trempée qu’il a étendue au-dessus d’eux pour les protéger de la pluie. Elle songe à lui dire qu’il devra la faire sécher, que sinon elle risque de moisir mais… Se ravise, et se contente, vainement, de s’essuyer ses mains sur son jean. « Je vous attends en bas… » Elle lui sourit une dernière fois, et se détourne de lui pour descendre l’échelle de secours, retrouver « le plancher des vaches », prête à se jeter dans une nouvelle aventure ou comme d’autres diraient… La gueule du loup.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Jeu 23 Avr - 14:39
Je ne sais plus ce que je fais, mais je le fais quand même. Je ne sais pas comment tout ça va finir, hormis tout ce sang. Car il était impossible que les choses se terminent bien. Sans savoir qui était Miss Daisy, elle n’était pas une méchante fille. Le genre à se défendre becs et ongles, mais je l’imaginais mal en dealeuse ou en contrebandière, en tueuse en série ou autre chose du même acabit. Moi, j’étais fou. J’avais la mort au bout des doigts. Comment réagirait-elle en apprenant que ces mains qui la touchaient, qui caressaient son visage ou son corps par-dessus sa veste, étaient les mêmes qui avaient étranglé tant de gens. Poignardé. Ou mitraillé. Bref vous avez compris l’idée ; ces mains avaient bien plus souvent donné la mort que flatté la vie. C’était d’ailleurs un des reproches les plus acides que ma femme avait pu me faire de toute ma vie. Avoir couché plus souvent avec la mort qu’avec une femme… Elle crachait ça, avec rancœur et dépit, avec tout le désespoir qu’une existence aux côtés d’un tueur légal pouvait lui apporter. Là, c’est différent. Miss Daisy n’en a rien à foutre de ce que je suis. Ce sera plus tard un problème.
Mais pour l’instant, c’était libérateur.
J’entends son cœur sous mon oreille. Il pulsait fort. Mais par peur, ou par autre chose ? Je ne savais guère. Elle comprend, en tout cas. La jeune femme hoche la tête. Elle accepte. Rien ne se passe en moi, pas de satisfaction brute. A part la douce chaleur de la solitude comblée, même si ce n’était que pour un instant seulement. Je la laisse regrouper ses propres affaires, et remballe les miennes. Gâchis ? Je n’avais pas faim, je n’avais pas soir. Mais alors qu’elle reprend ce qu’elle a ramené, mon regard se promène sur elle. Bas du dos. Fesses. Jambes. Je détourne le regard, enroule la bache et la passe sur mon épaule en diagonale de mon buste, reprenant tout mon équipement et surtout mes armes. Je me tourne quand elle a terminé, et après qu’elle m’ait aidé avec la bâche. Je la vois disparaître par l’échelle et la suis. Je redescends une à deux minutes après. Le bruit de la pluie me détend dans la noir ; ciel à peine éclairé des lumières venues du sol. On n’y voit goutte, et je la prends par la main, pistolet dans l’autre, et fusil en bandoulière.
| Suis-moi et fais ce que je dis. Le quartier est calme, mais il y a des salauds qui en profitent. |
Doigt sur la bouche pour lui signifier de ne pas répondre à mes murmures. Tiens, elle m’avait encore vouvoyé. Là, sous la pluie et le couvert de quelques arbres, je l’embrasse encore. Plus longuement. Baisé mouillé par l’eau. Inconfortable, car trempés. Mais mes lèvres sont contre les siennes, imbriquées entre sa lèvre supérieure et inférieure, et sous celle-ci. Le baiser se prolonge d’un rien. J’étais content de ne pas être seul. J’étais content que ce soit elle. Même si ça ne devait durer qu’un temps. Je me sépare d’elle, front contre front. Et m’en détache tout à fait avant d’éclairer la voie, de me glisser dans le noir et dans la boue sans un bruie, sans être vu. Habitué à donner la mort aux quatre coins du mort avec le leitmotiv de ne jamais être repéré. Nous nous glissons dans les ombres des parcs, passons entre les rues. Parfois, je lui fais signe d’attendre, avant de me rejoindre. A d’autres moments nous attendons, serrés l’un contre l’autre, qu’un groupe d’individus ne finisse par passer. Dans ces moments-là, je lâche sa main, et empoigne dans mes gants de cuir lame et flingue, prêt à faire un carnage qui n’arrive heureusement jamais.
Au bout d’un long moment, nous arrivons par l’entrée de derrière. Petit chemin près d’un ruisseau, portique en bois qui fait tinter des fils de canettes et de bouteilles, signalant à l’occupant -moi d’ordinaire- que quelqu’un entrait. Nous remontons le chemin du jardin en longeant le potager qui s’étend sur une cinquantaine de mètres carrés. Patates et tomates, enfin, en temps normal. Rien ne pousse ici l’hiver, et tout est en labours. Nous remontons encore, et grimpons sous le porche. La maison est très haute. A l’ancienne. Rideaux doublés et planches pour barricader les ouverture du bas. Si Daisy prend garde, elle pourra voir le canon d’un fusil placé sur bipied depuis la fenêtre de la cuisine, et des fils passant dans les plantes au pied de la véranda. Je déverouille la porte, et ses trois verrous, tour à tour. Nous entrons dans la maison.
| Retire ton manteau, si tu veux. Je vais nous installer dans le salon, et on pourra réchauffer nos fringues à la cheminée. |
Je lui montre le chemin dans le noir quasi-total et nous arrivons dans une grosse pièce ; salon vers l’avant de la maison, salle à manger vers l’arrière. Tout est en ordre, bien rangé. Vieux mobilier en bois brut, plancher de chêne, cheminée avec plusieurs bûches coupées en quarts près de l’âtre. Photos de mes filles, de Shandra, photos de nous quatre. Je n’ai pas à rougir, mais je ne veux pas voir la réaction de la jeune femme quand elle verra que je suis marié avec des enfants. Enfin. Que je l’étais. J’active le feu avec un rien d’accélérateur et je jette plusieurs bûches. J’utilise le soufflet pour activer les flammes et me redresse, pour retirer mon pare-balles, mon blouson. Mes pieds sont au sec, eux, alors je garde les rangers. Je me tourne encore tout en noir, pantalon et t-shirt de la même couleur, et commence à redéposer sur la table basse du salon les aliments et l’alcool, dont je nous sers un godet dans des verres en cristal.
| Bienvenue dans ma modeste demeure, Miss Daisy. |
Je coule un regard vers ses lèvres, que j’ai encore envie de prendre d’assaut.
| Je ne te ramènerais pas, ce soir. Il y a bien assez d’endroits pour dormir ici. Au chaud. Dehors, la tempête va sans doute s’intensifier. |
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Sam 25 Avr - 12:28
Elle n’en jurerait pas, mais elle a l’impression de sentir son regard, à Mirror, sur elle, Zatanna… Comme un sixième sens, la paranoïa de l’avoir dans son dos, le questionnement perpétuel typiquement féminin de savoir si oui ou non il a regardé ses fesses quand elle s’est baissée… Impossible à voir dans l’obscurité ambiante, mais ses joues en rosissent. Elle n’a plus l’habitude, si elle l’a jamais eue… Les romances n’ont jamais été les amies de la magicienne, trop ostracisée, trop décalée… Elle a pu séduire, oui, parce qu’elle n’est pas totalement vilaine et que le charisme de scène aide… Mais pour le coup, ça lui arrive d’avantage « comme par magie » que par calcul véritable. Elle a beaucoup de choses en elle, Zatanna, des tripes de guerrière, mais l’art de la séduction lui reste hermétiquement clos. Elle en maîtrise d’autres cela dit, sans doute bien plus utiles au quotidien, mais qui ne peuvent que mettre en abîme l’intérêt de tels talents dans des situations si moins courantes, au potentiel de ridicule plus élevé. Ne surprenant aucun regard ni quoique ce soit d’explicite, Zatanna décide de faire abstraction, et de relayer la question de la véracité ou pas de ses impressions à plus tard. Elle range, en silence, ses affaires, levant parfois un regard discret vers le ciel, dont la couverture nuageuse ne laisse entrevoir ni étoiles, ni lune.
Le toit débarrassé de leurs petits aménagements, Mirror et Zatanna l’abandonnent, la sorcière d’abord, le mercenaire à sa suite. L’attendant, elle reste collée au mur, sa tête allant et venant de tous côtés comme une girouette, triturant ses doigts avec nervosité à l’idée de voir se découper des silhouettes sombres au coin d’une rue ou d’une autre… La possibilité virtuelle de faire absolument n’importe quoi et l’obligation de s’imposer ne rien faire… Au quotidien, ça la détruit, à tel point qu’elle en doute encore de parvenir à réaliser ses tours les plus simples. Quelle force a-t-elle encore en elle ? Est-ce qu’elle a encore envie d’exploiter ses propres limites ? Oui, cent fois oui… Mais dans quel but ? Dans quelle direction ? Ne ferait-elle pas pire que mieux ?
Depuis qu’elle a repris forme humaine, la boussole morale de Zatanna s’affole. Elle ne montre plus ni nord, ni sud, ni quoique ce soit. Elle ne parvient plus à différencier le bien du mal, ne parvient plus à se projeter avec la même fermeté, la même intransigeance, dans les bottes de quelqu’un d’autre, à pouvoir envisager des décisions différentes… Elle s’est retrouvée trop vulnérable, trop en colère, trop apeurée… Cette année écoulée sous l’emprise d’une malédiction l’a perdue, presque totalement… Il y a des fondamentaux sur lesquels elle ne peut pas revenir, des choses qui sont trop profondément ancrées en elle pour être détruites, comme par exemple, l’incapacité de tuer froidement, sans la moindre raison… Mais pour le reste… L’habillage de ses valeurs s’en est allé. Il ne demeure que ses principes, entièrement nus, livrés, faméliques et affamés, à l’horreur de la misère, et par conséquent influençables à crever, soumis comme les plus instinctives des bêtes à l’appel du plaisir immédiat, du confort, de la facilité. Là où, deux ans plus tôt, elle aurait abordé le cas de Mirror avec une froide efficacité, aujourd’hui, elle n’est plus qu’une feuille tombée à l’automne dans un ruisseau, forcée de dériver en suivant le courant, ce courant qui prend sa main dans la sienne en lui demandant de faire ce qu’il lui dit… Demande à laquelle elle acquiesce en silence, aussi tendue que soulagée. Un doigt sur ses lèvres, et ce sont celles du courant qui le remplacent, fraîches et humides, qu’elle accueille sur les siennes avec un peu de réserve d’abord, jusqu’à ce que sa propre chaleur, irradiante, ne les rende plus… Humaines, ne rende le contraste entre lui et elle agréable. Elle serre la main de Mirror dans la sienne, ferme les yeux… Laisse volontiers ses sens prendre le dessus sur sa raison, cette raison qui ne demande pas mieux que de partir aux fraises, bien trop éprouvée par les événements récents.
Elle est tentée, quand il la quitte, de le retenir. Elle en veut encore. Ils ont beau être sous la pluie, trempés, Zatanna a l’impression de ne pas avoir connu de pareille paix depuis… Elle ne sait même plus quand. Ce baiser, il a été magique. Son côté inattendu a fait s’éteindre presque tout chez la magicienne, pour ne laisser de fonctionnel que le plus basique. Ça lui a semblé si court comme abandon, comme pause… Et le froid et l’urgence de la situation lui semblent tellement ingrats qu’elle ne peut que regretter que Mirror l’y replonge si vite… Elle s’y plie pourtant, sans mauvaise volonté, et se laisse guider. Quelque part, elle y trouve son compte. D’ordinaire, elle survit seule, se tapit seule, reste en mouvement constant seule. Si les choses dérapent, elle doit trouver comment s’en sortir seule, ne peut compter que sur sa propre vigilance… D’une façon presque obscène, Mirror fait d’elle une demoiselle en détresse, la traite comme telle, et d’une façon totalement honteuse… Elle se prend à l’apprécier. Elle apprécie de participer plutôt que de gérer, de laisser l’initiative à un tiers, de se laisser simplement guider… Elle joue le jeu à la perfection, se fond dans ses pas, en silence… Elle attend ses signaux, suit ses directives… Peut-être le paiera-t-elle chèrement… Mais, paradoxalement, elle en vient à se dire que le jeu en vaut la chandelle. Elle qui n’a jamais eu d’autre choix que d’être indépendante, dont les talents versatiles ont, à juste titre et avec toute la meilleure volonté du monde, été mis à contribution… Elle apprécie qu’on ne la voit pas, pour une fois, comme une créature capable de tout et n’importe quoi… Qu’on ne la voit que comme une femme, et qu’on puisse vouloir se mettre entre elle et un danger potentiel plutôt que de soit la laisser le gérer seule, soit se mettre à l’abri derrière elle… Peut-être que si le mercenaire apprend un jour la largesse de ses moyens, il lui en voudra… Mais dans l’immédiat, Zatanna en profite pour laisser un peu de répit à son cerveau. Le groupe passant près d’eux, Mirror plus proche d’elle que jamais, elle ignore s’il peut le voir, mais le regard qu’elle lui lance est plein de cette gratitude, de cette considération, de cette façon totalement mutante et déplacée qu’ont les pièces de s’imbriquer dans son cerveau fatigué…
Finalement, au terme d’un voyage qui lui semble interminable, ils atteignent la maison du mercenaire, équipée autant de système D que d’autres systèmes de pointe. Si les cannettes et les fils la font brièvement sourire, la bouche du canon la fait se serrer plus près de Mirror, dans la crainte irrationnelle qu’un tir ne sorte de cette bouche de métal et ne l’atteigne. Zatanna déteste les armes à feu. Malgré elle, elle compte. Trois verrous, plus la serrure de la porte. Entre ça, et les planches, on entre aussi difficilement dans cette maison qu’on doit en sortir, une fois que tout est verrouillé… Elle retient donc qu’en cas de besoin, elle n’aura d’autre choix que de s’exposer, user de magie, mais espère, bien sûr, ne pas avoir à en arriver là. Toujours dans l’ombre du mercenaire, elle entre à son tour dans la maison, dont elle laisse la porte se refermer sur elle.
Les planches occultant tout du peu de lumière extérieur, et l’intérieur n’en ayant aucune, Zatanna n’y voit goutte. Elle se laisse guider dans l’obscurité sur le chemin que lui désigne le maître des lieux, cherchant à déterminer s’il s’agit de sa propre maison, qu’il a défendue depuis la chute, ou bien s’il l’a investie car abandonnée par ses précédents occupants… A moins qu’il les ait tout simplement assassinés ? Cette pensée lui fait froid dans le dos, mais elle ne peut pourtant pas éliminer cette possibilité, pas après tout ce qu’il lui avait dit. Elle retire son sac à dos, et en tire une lampe torche, de laquelle elle s’aide pour y voir plus clair. Invitée par Mirror à le faire, elle enlève aussi sa veste et la suspend sur le dossier d’une chaise et des gouttes ne tardent pas à glisser de la croute noire jusqu’au sol. Le cuir l’a protégée de la pluie, mais son tee-shirt reste humide. Pendant que Mirror se penche sur la cheminée et son feu, elle, elle fait le tour du salon avec une curiosité qu’elle ne parvient pas à dissimuler. Elle relève les meubles de caractère, la hauteur de plafond. La maison est cossue. Et puis… Et puis elle voit les photos. Et elle comprend, non seulement que Mirror n’a pas tué les propriétaires de la maison, mais surtout le sens de leur conversation d’il y a cinq jours. Elle ne se permet pas de toucher au cadre, mais la preuve est là, sous ses yeux. Une femme, deux jeunes filles. Et d’autres des deux heureux parents avec l’une, l’autre, les deux. La magicienne baisse les yeux. Elle ignore tout des conséquences de leur disparition, mais Mirror semble convaincu qu’elles sont perdues. Si elles ne sont pas avec lui, elle leur souhaite d’être parvenues à sortir de la zone de blocus, mais ne peut s’empêcher de se trouver bien naïve… Compte tenu des circonstances, il est bien plus probable qu’il leur soit arrivé malheur.
Le feu se met à crépiter dans la cheminée, boosté par l’accélérateur, nimbant la pièce d’une lumière bien plus douce, chaude, que celle, affreusement froide, de sa lampe torche. Un « clic » discret, et elle est éteinte, Zatanna rejoignant Mirror près de l’âtre, au moment où celui-ci se départit de son attirail. Dans la pénombre ambiante, elle grelotte discrètement mais lui adresse malgré tout un discret sourire, qui s’élargit quand elle le voit disposer les victuailles sur la table. « C’est une très jolie maison. » Elle le complimente, sobrement, ne prenant pas le risque de s’aventurer en terrain hasardeux, qui pourrait déboucher sur des souvenirs pesants de sa vie d’avant. Elle prend son verre, bien plus avenant que le gobelet de plastique du toit, et vient faire tinter cristal contre cristal, produisant une note claire significative. Sur le point de boire un peu de vin blanc, les paroles de Mirror suspendent son geste. Ses yeux viennent s’emparer des siens, à la recherche d’une trace quelconque de sournoiserie, d’intention dissimulée… Mais soit tous les risques pris jusqu’ici par Mirror pour elle ont fini de biaiser son jugement, soit il n’y en a aucune, et il veut simplement… Être gentil ? Comment peut-on se revendiquer aussi fou qu’il le fait, et en même temps faire preuve d’autant de générosité ? Elle frissonne, Zatanna, à l’idée de dormir dans un lit confortable, au chaud, comme il l’a dit, plutôt que sur un sol dur et froid, et sur un qui-vive qui confine à la paranoïa, la privant de repos. Le choix, bien sûr, est vite fait en ce qui la concerne.
Elle incline légèrement la tête, et pose délicatement son verre sur le rebord de la cheminée. Avec la même délicatesse, elle vient prendre le verre des mains de Mirror pour lui faire rejoindre le sien, et se rapprochant de lui, elle vient nouer ses bras autour de son cou, cherchant toujours du regard des vérités que sa bouche ne dit pas, mais qui pourraient se trahir dans ses yeux. « Après les petites frappes, tu me sauves de la tempête… » Elle relève, avec humour, un petit sourire étirant ses lèvres en coin. « J’ai l’impression que mon ardoise auprès de toi s’allonge de minutes en minutes… » Son sourire, moins taquin, se fait plus doux. « Si un jour tu venais à avoir besoin de mon aide, j’espère que tu t’autoriseras à faire appel à moi… » L’un de ses bras glisse de son cou, pour que sa main prenne sa place, ses doigts dans sa nuque, son pouce près de sa mâchoire. Elle cherche son consentement implicite, avant de se hisser sur la pointe des pieds et de venir cueillir ses lèvres du bout des siennes, sans brusquerie aucune.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mer 29 Avr - 22:54
Le feu crépite, et mord dans le bois en claquant. J’ai conscience que je franchis l’une de mes principales règles pour Miss Daisy. Ne jamais dévoiler ma planque. Parce qu’elle est visible, malgré les arbres qui la masquent depuis la rue. Parce qu’elle est vulnérable, même renforcée. Un simple pillard ne passera pas, en tout cas pas si j’ai le temps de rentrer avant qu’il n’arrive à arracher les soudures et les protections ou explosives, ou blanches. Dans tous les cas, il va en chier. Mais je n’ai pas besoin que l’on trouve mon repaire et mon dépôt, mon jardin secret. Si je le perds, je perds tout. Toutes mes armes, mes munitions, mes vivres, mes équipements. Les photos des femmes de ma vie. Leur odeur. Leurs affaires. Tout, je vous dis. Et ça je ne pourrais pas le tolérer. J’ai déjà dû me défendre… Et le soupirail à charbon contre le coin de la cave a été soufflé par une bombe à clous quand un petit malin a cru que j’avais pas protégé toutes mes entrées. Ca avait été plus facile à nettoyer, un corps explosé par le souffle à bout portant.
On ne touche pas à la maison.
Il y en avait eu d’autres, pourtant. Mais toujours ailleurs. Dehors. Chez elles. Dans des bars. Où elles travaillaient, le plus souvent. Je ne savais même plus combien avec certitude. Certaines étaient mémorables. Je m’étais senti proche d’autres. Presque prêt à oublier cette chienne de peine et de douleur, à la rejeter au fin fond de moi et de la repousser dans l’effort et l’élan. Mais ça ne durait pas longtemps. Comment cela pouvait ? Je ne voulais pas remplacer Shandra. Et personne ne voulait d’un monstre, d’un type qui en massacrait d’autres sans ressentir le besoin de se faire payer, pour ça. N’importe quelle femme saine d’esprit fuirait quand je raconterais le meurtre des plus jeunes, ou des plus fragiles. Sans honte ni remord. C’était comme ça. Sans honte ni remord… Ou si, mais sans regret, alors ? Oui, c’était plutôt dans ce sens là. La culpabilité m’étouffait. Littéralement. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de continuer, sans très bien distinguer ce qui me poussait à continuer. La compassion, la pulsion, la tendance suicidaire. A moins que ça ne soit l’explosif cocktail des trois.
Il y en a eu qui m’avaient touché… Non, ressemblé. Touché, aucune. Ressemblé. Par proximité méthodologique. Par folie pure. Par ivresse partagée. Mais les choses étaient différentes avec Miss Daisy.
Je ne savais toujours pas son foutu prénom, ni ce que les barons du nouveau monde lui voulaient. Mais elle était là. Elle était venue. Je ne savais pas pourquoi, je ne savais pas comment. Mais elle était venue. Et j’étais content de la savoir là. La migraine et les tremblements allaient et venaient. Mais je ne perdais pas pied. Je n’étais pas encore ivre mort, à chialer et à gueuler. Ca n’arriverait sans doute pas. Nous trinquons. Un son clair. Je me sens un peu moins soldat, un peu moins en mission, avec mon équipement abandonné, sans masque ni protection. Mais je me sens un peu trop mis à nu. Nous échangeons un long regard. Puis je me rappelle qu’elle a complimenté la maison.
| Oui. C’était à mes anciens. J’ai toujours vécu ici. J’y vivrais toujours. |
Inutile de prévoir déménager ; si je quittais cette maison, c’est que j’étais mort dedans. La belle prend alors mon verre pour le poser près du sien. Ses bras se nouent autour de mon cou. J’inspire profondément. Incapable de quitter son regard. Je ne partage pas son amusement. Mais l’excitation, le désir d’elle, le désir de tout sauf de ma vie, se fait plus fort, et m’étreint le cœur jusqu’à le comprimer, le faire suinter de mon propre sang. Ses doigts m’électrisent le visage. Je ne ferme pas les yeux quand cette fois, c’est elle qui vient m’embrasser. Je ne rompts pas le contact avant un long moment.
| Tu n’avais pas vraiment besoin d’être sauvée ni des uns ni de l’autre, non ? |
Je souffle contre son oreille, en la serrant doucement contre moi.
| Tu es déjà en train de m’aider, même si c’est éphémère. |
Je glisse un bout de nourriture entre ses lèvres, lentement, avec langueur. Je détaille ses lèvres. Cette chair si mince, si pulpeuse. Si goûteuse. Je me vois exploser une bouche à coups de poings. Je lui envoie le petit bout d’une pression du pouce dans la bouche, sans forcer. L’une de mes mains descend de sa mâchoire à son cou, à sa poitrine, par-dessus son vêtement.
| Comment tu peux être là, avec ce que tu sais de moi, et tout ce que tu ne sais pas ? |
Je termine mon verre de vin, en une fois. Le regard éloquent. Main sur le haut de sa poitrine, côté gauche de son corps.
| Et tu n’as pas peur. |
Je glisse la tête contre sa joue, que j’embrasse, contre son cou, que j’embrasse. J’inspire profondément l’odeur de ses cheveux.
| Cheminée, ou chambre? |
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mer 6 Mai - 17:29
Le moment, l’atmosphère, sont très étranges… Même pour une magicienne de la trempe de Zatanna. Une vie d’étrangetés en tous genres, et celle-ci demeure la plus surprenante… Même Nick ne lui avait laissé une impression aussi en demi-teinte, celle de ne plus être dans la même dimension que le reste du monde, d’en être aussi coupé. Le vent et la pluie au-dehors n’y sont pas étrangers, mais Mirror reste la clé de tout ceci. Pas d’échange de nom, mais la possibilité de pénétrer son intimité, l’ouverture d’une fenêtre sur ce qu’il a été, sur les fragments de cette âme déchirée qui semblent l’appeler à l’aide… C’est sans doute ça, qui l’a faite venir, entre autres, car ignorer son propre ressenti est illusoire. Zatanna n’est qu’une femme, un animal, et l’a été bien plus il y a peu. Si les plumes n’apparaissent plus, les stigmates laissés sur son âme à elle le sont encore. Certains besoins deviennent étrangement impérieux, au point d’occulter tout le reste. Ce n’est pas encore le cas, même si elle en a brièvement eu un avant-goût au baiser qu’ils ont échangé sous la pluie. La romance est absente de sa vie depuis tellement longtemps… Impossible pour elle de se laisser aller à ce genre de considération au sein de ses partenaires de la ligue de Justice. Quant au reste du temps, de ses connaissances… Ils sont beaucoup à l’admirer autant qu’à la craindre. Après tout, elle pourrait les plier à sa volonté si elle le voulait, et l’amour est déjà un domaine où le danger est omniprésent… Ses pouvoirs sont une menace de trop.
Être avec quelqu’un qui ne la connaît pas est salvateur, indépendamment de tout. Il ne sait pas ce dont elle est capable, elle ne l’effraie pas, il ne s’en méfie qu’à peine, comme on se méfierait d’une inconnue, et pas comme de quelqu’un qui pourrait plier tout ce qui l’entoure à sa volonté, au gré de son imagination. Il la prend dans ses bras, presque comme si elle était fragile. C’était quand, la dernière fois ? N’y en a-t-il jamais eu ? Là, comme ça, elle ne se souvient pas de la dernière fois qu’on la voulu sans qu’elle n’impressionne… Et puis… Et puis c’est la douche froide, quand il lui glisse être certain qu’elle n’avait pas besoin d’être sauvée. Elle blêmit, de façon particulièrement visible. C’est la vérité. Elle n’avait pas besoin d’être sauvée, mais l’avoir été lui a donné bien plus que ça ne lui a pris. Tellement plus… Elle le regarde sans répondre, ne sachant quoi répondre. Elle ne veut pas mentir, mais elle ne peut pas dire la vérité. Elle a juste envie d’être Miss Daisy, ce soir, avec lui. Une autre, rien qu’un instant, pour oublier sa vie et, s’il le veut, oublier la sienne. Elle veut que l’atmosphère qu’elle perçoit devienne palpable, que ce qu’elle voit comme une parenthèse hors du temps et de l’espace devienne un endroit de tous les possibles, cette cabane que font des enfants avec les coussins du canapé et un drap. Ils sont un jour pirates, le lendemain explorateurs, et le surlendemain chasseurs de dragons… Elle veut cette inconséquence, Zatanna, la possibilité de se laisser aller face à cet homme qui, aussi détruit soit-il, l’attire. Elle veut pouvoir ne pas se poser de questions, que lui ne s’en pose pas. Elle veut le plaisir nu, sans contraintes ni conséquences.
Peut-être qu’elle se trompe, mais elle a l’impression que c’est ce que voudrait aussi Mirror, à sa façon de lui dire qu’elle l’aide, à sa façon. Sans répondre d’avantage, elle écarte ses lèvres quand il y présente un grain de raisin, dans lequel elle croque, le jus emplissant sa bouche. Elle déglutit lentement, sa bouche ne se rouvrant que lorsque la main de Mirror passe sur sa gorge, avant de venir effleurer sa poitrine. Le geste a l’air anodin, mais il l’électrise, réveille instantanément des zones de son corps et des instincts mis en sommeil depuis… Des années. Elle n’ose pas bouger, partagée, ne pouvant faire autre chose que le regarder, et laisser la possibilité au brasier qui vient d’exploser dans ses entrailles de se calmer. A ce dessein, le mutisme dans lequel elle s’enferme semble nécessaire, en particulier à la question qu’il lui pose, preuve de son émoi, qu’il conclue en vidant son verre d’un trait… A-t-il besoin d’être saoule pour la vouloir ?
Cette question la perturbe, mais moins que la main qu’il pose sur son cœur, de laquelle elle sent la chaleur irradier et réchauffer sa peau à travers son haut. Non, elle n’a pas peur. Elle est le siège d’énormément d’émotions, là, tout de suite, mais la peur n’en fait pas partie. Ses yeux demeurent dans ceux de Mirror, jusqu’à ce que le contact soit rendu impossible par le passage de ses lèvres sur sa joue, puis sur son cou, et la font violemment frissonner. Elle est là malgré ce qu’il lui a dit être, parce que le souvenir de leur premier regard échangé est gravé au fer rouge dans sa mémoire, beaucoup plus que l’abstrait de paroles sur lesquelles elle n’a aucune prise… Elle le croit, quand il dit avoir accompli des atrocités, mais dans ce monde où les atrocités sont communes, elle a du mal à leur donner du sens si elle ne les voit pas, pas quand elles viennent directement en confrontation avec une idée bien plus douce. Alors… Alors elle referme ses bras sur lui, et l’imite en venant nicher le bout de son nez dans son cou. Le peu de chaleur qu’il lui donne lui fait du bien, le contact d’un tiers, de quelqu’un qu’elle peut regarder sans sentiment de honte, sans pression… Même si c’est un mensonge. Le mensonge est séduisant, bien plus que la réalité, et même si ça ne doit être que pour quelques heures, elle a envie de s’y noyer. Elle se recule, pour le regarder dans les yeux quand elle répond. « Cheminée. Tu m’emmèneras dans ta chambre quand tu seras prêt à me donner ton nom ? » Elle demande, sans vraiment demander, sans vraiment s’attendre à ce qu’il y soit prêt un jour. L’objectif peut à la fois être très proche, ou très lointain. Zee, elle, abandonne le contrôle, elle n’en veut pas. Elle veut un peu de liberté, un peu d’inconséquence. Elle veut déployer ses ailes, et voler, ne serait-ce qu’un instant… Son nez recouvre donc la protection du cou de Mirror, tandis que ses bras se referment sur lui, et puisent dans ses forces à travers cette chaleur humaine qui lui a fait si cruellement défaut depuis si longtemps…
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Lun 11 Mai - 17:16
Je vois bien ce qu’il se passe dans ses yeux, ce qu’elle vit et ce qu’elle éprouve. Difficile de le comprendre tout à fait mais je le vois. Dès lors, impossible de l’ignorer. Je reste là, à la regarder. A apprécier la chaleur diffuse qui émane d’elle et l’odeur de son corps. Celui d’une femme certes malmenée, mais encore attachée à un peu de soin d’elle-même. Toutes les femmes de la ville ne peuvent pas en dire autant. Je ne sais pas ce qu’elle ressent, ce qu’elle veut de façon pleine et entière, en profondeur. Je ne sais rien d’autre d’elle en réalité. Pas même son prénom. Rien de rien. C’était incroyable, jusqu’à notre cheminement pour arriver jusqu’ici en réalité. Jamais je n’avais ouvert ma porte depuis le début de la Chute, à moins d’avoir prémédité une entrevue et d’avoir pu préparer le terrain. Dans tous les cas, je n’avais pas du tout accepté, à aucun moment, que l’endroit soit investi d’une étrangère dont la chaleur transperçait un épiderme si froid que j’avais le sentiment de lentement revenir à la vie.
La jeune femme me serre contre elle. Je ne ressens nulle réserve ni contrainte. Rien. Juste un moment de tendresse égaré dans une ville gangrénée par l’horreur et l’égoïsme, ravagée par l’ambition et le chaos. Mais elle se dérobe. Elle recule. Je sens que ce n’est pas une dérobade, loin de là. Son regard reste toujours aussi intense et pénétrant, et elle réfléchit. Je la sens séduite, conquise. Elle a déjà succombé en réalité.
Moi aussi.
Je la toise quand elle me dit qu’elle aura droit à la chambre quand je serais prêt à lui dire mon nom. Je plonge dans ses iris, savoure ses multiples nuances. Une galaxie à la place des yeux. Qui étais-je, aujourd’hui ? Vraiment, je veux dire. Au travers des faux-semblants que j’arborais sans cesse. J’étais ce type qui assassinait des gens, innocents ou pas ? Celui qui bossait pour la pègre comme jadis la bannière étoilée ? Un mercenaire, alors ? Ou un simple tueur de sang froid, assassin en série ? Est-ce que j’étais encore ce type qui avait tout perdu un soir de barbecue entre anciens combattants, au moment de vérité de mon existence ? Je me rapproche d’elle, alors qu’elle me serre, hume mon odeur. Mais je la repousse un rien en arrière.
| Je m’appelle Mirror. |
Oui, c’était ça que j’étais aujourd’hui, finalement. Seulement ça, et plus rien d’autre.
Je repousse la jeune femme encore, jusqu’à la décoller du sol. Yeux dans les yeux, mon nez contre le sien, je me noie encore dans les abîmes de couleur de ses prunelles en la portant doucement devant le feu. Cheminée d’abord, alors. Et la couche sur le tapis devant les fauteuils et la télévision, qui aujourd’hui ne servait plus à rien. Je tire sur son haut, l’en débarrasse aussi sec. L’embrasse, avide. Son souffle surtout, parce que sa langue me rend dingue quand le contact est trop prolongé. J’inspire son air à pleins poumons, yeux fermés quand la poussant dos au sol je tire sur son pantalon après l’avoir déboutonné, dévoilant ses dessous.
| Et toi, comment tu t’appelles ? |
J’avais fait preuve d’honnêteté. Maintenant c’était son tour. Je revenais saisir ses lèvres et pousser sa tête de mon nez, sur le côté, afin de dévoiler la chair tendre de son cou, de sa clavicule sur laquelle je posais les dents. Je continuais de descendre le long de son ventre, entre ses seins, sur son bassin, pour dévier de son aine pour venir embrasser et mordre la peau si mince de l’intérieur de ses cuisses, mains venant palper ses formes par-dessus ce qu’il restait de ses vêtements.
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Ven 22 Mai - 22:53
Elle craint qu’il réagisse, Zatanna, violemment, quand elle ne contredit pas son allégation selon laquelle elle n’avait pas besoin de lui pour être sauvée. Qui ne dit mot consent, pas vrai ? En l’occurrence, c’est vrai. Alor elle redoute, la magicienne, qu’il vrille à l’idée de tout ce qu’il a enduré pour sauver une nénette qui aurait pu se démerder sans lui… Carmine avait exigé qu’elle lui prodigue tout ce dont son réseau pouvait avoir besoin, et le soigne. C’était un homme d’affaires, un mafieux, aux besoins très pragmatiques, qui ont un sens. Que pourrait demander un homme comme Mirror ? Savait-il seulement que ses doigts caressaient un génie, bien moins limité que celui d’Aladdin ? Que se passerait-il s’il venait à le découvrir ? Elle tremble un peu, Zatanna, discrètement, peu envieuse de connaître à nouveau la servitude, l’enfermement… Quoique cette fois, elle était prête. Cette fois, il n’a pas de pierre pour la contraindre… Il ne pourrait profiter longtemps de ses dons. Elle s’enfuirait, avant même qu’il ne réalise. Imperceptiblement, les muscles de la jeune femme se raidissent. Comme une biche, elle est prête à prendre la fuite au moindre signe de danger. Elle ne terminerait pas comme la maman de Bambi, pas cette fois…
Mais rien. A son grand étonnement, Mirror ne tente rien. Rien d’agressif, du moins. Il poursuit sur sa lancée, rien n’interrompt la sensualité de leur échange. Il la laisse le cajoler, un peu. Il la laisse s’emplir les poumons de son parfum, et laisse l’étreinte de ses bras se refermer sur lui. Il a l’air de se poser beaucoup moins de questions qu’elle, ou bien de bien mieux le cacher. Elle se rend compte, Zatanna, d’à quel point sa fatigue émotionnelle est grande. Elle a tellement envie de le sentir s’abandonner autant qu’elle, de se perdre autant qu’elle dans cette folie, qu’elle en oublie la plus élémentaire des prudences. Elle avance dans le noir en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles. Elle ne veut pas voir, ne rien entendre. Il lui semble juste qu’elle a eu froid pendant une éternité, et qu’au contact de Mirror, elle se réchauffe un peu. Retrouver Bruce aurait dû avoir cet effet-là, pas fraterniser avec un tueur revendiqué. Comment expliquer alors ce qui se déroulait ici et maintenant ?
Elle a beau être magique, Zatanna n’en demeure pas moins une femme. Elle a très envie de Mirror et de ce que Mirror lui offre, au point de prendre le risque de s’attarder ici chez lui alors que Diana pourrait être n’importe où, avoir besoin d’elle… Il la repousse, l’oblige à le regarder. Le regard qu’il laisse tomber sur elle la fait frissonner, sans qu’elle ne sache trop pourquoi. Elle lui a demandé son prénom sans qu’elle ne s’attende à ce qu’il le lui donne, mais qu’il ne se définisse que par son pseudo lui laisse une sensation étrange. La personne à laquelle il lui fait penser, lorsqu’il le fait, c’est Bruce. A quel point la chauve-souris prenait le pas sur le playboy, avant tout ça ? Difficile à dire, mais Zatanna n’a aucun mal à imaginer que ça été totalement le cas, à un moment ou à un autre.
Mirror, donc, la repousse, et la magicienne laisse faire, de la même façon qu’elle laisse s’estomper Diana et Bruce de ses pensées. Ou plutôt, non, ce n’est pas elle qui les estompe. C’est Mirror, en éveillant chez elle un appétit éteint, réprimé, depuis ce qui lui semble être une éternité. D’une façon très soudaine, son corps se rappelle à ses bons souvenirs, son envie de volupté éclate. Tellement de temps sans être touchée de la sorte, sans être voulue comme ça… Ses yeux sont plus expressifs que jamais, la réaction de son être est bien trop viscérale, bien trop incontrôlée, spontanée, instinctive, pour qu’elle ne pense ne serait-ce qu’une seconde à essayer de la dissimuler. Sans réserve, elle s’allonge quand il la repousse, le laisse lui retirer son tee-shirt, et partage avec une gourmandise palpable les baisers qu’il lui donne. Les doigts de Mirror s’attaquant à son pantalon, ses reins se cambrent pour lui faciliter la tâche, et il ne s’écoule pas longtemps avant qu’elle ne se retrouve en dessous. Noirs et simples. En bon état, mais deux nœuds, un entre ses seins et un autre sur son tanga, en sont les seules coquetteries. Les circonstances laissent peu de place à la fantaisie de la dentelle en la matière, le confort prime. Zatanna attend, patiemment, de voir si une remarque à ce sujet lui vient… Mais rien pour le moment, rien si ce n’est une fois de plus la demande de son nom…
Elle se mord la lèvre inférieure, et pour ne pas répondre, et pour tenter de contenir les frissons que les baisers et caresses de Mirror font naître chez elle. Elle se détend, rien qu’un peu, profite de la sensation de ses mains qui courent sur elle, ne se redressant qu’en sentant sa bouche effleurer l’intérieur de ses cuisses. Elle s’assied, replie un genou devant elle, son regard infiniment doux, presque suppliant. Toujours sans répondre, elle tend les mains et vient débarrasser Mirror de son tee-shirt, qu’elle envoie un peu plus loin, avant de lui rendre la politesse et d’à son tour parcourir sa peau du bout des doigts. « Si tu me laisses être Miss Daisy ce soir, et seulement Miss Daisy, je te promets que je te dirai tout, tout ce que tu veux savoir sur mon compte, à notre prochaine rencontre… » Après s’être regardée dessiner du bout de l’index sur ses pectoraux ou en effleurer la clavicule, elle relève les yeux vers le visage de l’homme fait, cherchant à accrocher les siens. Il n’aimera sans doute pas qu’elle repousse, encore, la révélation de son nom, mais elle a besoin et envie de tranquillité. Il y a peu de chances que, s’il ne l’a pas physiquement reconnue, il ne reconnaîtra pas d’avantage son nom, mais elle ne souhaite pas prendre le risque. Ce soir, Zatanna ne veut être personne d’autre qu’une femme à l’abri de la tempête chez celui qui l’a sauvée. Elle veut pouvoir jouer ce rôle-là, et ses bons côtés, pour quelques heures… Elle veut le répit de courte durée qui l’accompagne, et l’abandon. Sa main se hissant dans le cou de Mirror, elle l’attire à elle autant qu’elle se presse à sa rencontre, poussant leurs bouches à se rencontrer à nouveau, à s’apprivoiser, ne doutant pas une seule seconde que son envie soit palpable, et ne cherchant pas même à s’en cacher. C’est ce qu’elle veut, là, tout de suite, et elle espère que Mirror en a autant envie, sinon plus, qu’elle…
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Sam 23 Mai - 11:42
Je ne perds pas le contrôle. Mais je lui succombe, à elle. A ce qu’elle représente. A ce qu’elle est avec moi. Je ne saurais mettre des mots sur ce que je ressens car comme toujours, je crains de ne pas être droit dans mes bottes, de tomber à côté de la plaque. Je ne suis pas un fin psychologue, et si je suis capable d’introspection il est clair à mes yeux que je ne suis pas le mieux placé pour lire dans les gens, à moins qu’il y ai des similitudes de parcours. Dans tous les cas, ça ne me rend pas forcément le plus à même de savoir ce que Miss Daisy a derrière la tête. Je sais que c’est une fugitive, et qu’elle a dû faire quelque chose de grave pour en arriver à son degré de secret et de paranoïa. Je sais qu’elle a sans doute tout d’une ennemie, d’une adversaire. Voire même d’un contrat. Parce que ceux qu’elle avait contrariés pouvaient sans doute m’offrir gros pour sa tête. Je n’en étais pas encore à ce point de vénalité, toutefois. C’était assez clair à mes yeux que j’avais déjà passé le point de non retour.
Il sera toujours temps de s’étriper plus tard si le choix nous en était retiré.
En attendant, c’est sa bouche que je viens chercher et ses bras me serrent doucement. Ses lèvres sont douces. Minces, avec un goût de tendresse. Je cherche bien assez vite la caresse de sa langue, la chaleur d’un contact plus prolongé. La belle montre une certaine souplesse sous les caresses ; son corps se cambrant pour les faciliter, pour m’aider à la déshabiller. Comme une chatte alanguie, elle savoure chaque passage de mes mains sur elle, et je dévoile ses dessous. Mon regard se redresse sur le sien et s’y perd de longues secondes, alors qu’il est clair que je savoure ce que je vois.
La brune se mord la lèvre inférieure, bien en peine d’accéder à ma demande. Je comprends pourquoi.
Mais je ne suis pas là, pas ici avec elle, juste pour sauter une anonyme. Ca, je sais le faire. Ailleurs. Je suis contrarié. Mais ça implique surtout que je souhaite lui rendre la monnaie de sa pièce. Si elle me contrarie à dessein,c’est peut être qu’elle souhaite autre chose ? Ses yeux d’un bleu clair sont parcours d’arcs électriques, de nuances multicolores. Ils sont vifs. Gorgés de désir. Elle ne veut pas rompre l’instant, mais on semble être un rien en décalage sur la nature de ce moment. Ca m’attriste, un rien. Je pensais que ça serait différent. Quand je m’approche toutefois de ses cuisses, elle se tend, se protège d’un genou relevé devant elle. Je m’arrête alors, et son regard est celui d’une femme qui ne veut pas faire de mal, mais qui souhaite tout de même obtenir quelque chose de vous. Mon t-shirt noir vole, dévoile mon torse. Je la jauge du regard, longuement quand elle m’explique garder encore un peu le secret de son identité. Je ne réagis pas. Pas de signes de tête, de mouvement d’épaule. Rien. Elle pose ses conditions. Ce n’est pas ce que je souhaitais, mais c’est ce que j’accepte malgré tout.
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mar 2 Juin - 14:25
Elle comprend que ça soit important pour lui de connaître son nom. Elle-même aurait aimé connaître le sien. Mais elle ne peut pas lui donner. Pas encore. Elle craint que, se faisant, soit il parvienne à l’affilier à la Justice Ligue, soit que deux connexions se fassent dans son cerveau et qu’il ne la relie à une prime lancée par Falcone… Falcone, ou un autre au demeurant. Sans se sentir véritablement traquée, Zatanna reste certaine que si n’importe qui avait l’occasion de mettre la main sur elle en toute connaissance de cause, il y aurait recherche de profit. Mirror est un mercenaire. Il est parfaitement probable qu’il y ait une prime sur sa tête et qu’elle n’en sache rien. Et si le doute était présent chez lui, et qu’il n’attendait que la révélation de son nom pour l’arrêter, avec certitude ? Autant de choses, autant de questions, auxquelles elle n’a pas la moindre envie de penser maintenant malgré leur caractère impérieux, vital, pas alors que ses formes font l’objet d’attentions absentes de son existence depuis plus de deux ans, attentions qui, elle le sent, ont réveillé quelque chose chez elle, comme soufflant sur des braises prisonnières de la cendre de son âme consumée. A chaque nouveau baiser, à chaque nouvelle caresses, ces braises rougeoient un peu plus, menacent d’embrasement total l’être de la magicienne, qui jusqu’ici parvient à se contenir avec beaucoup de discipline.
Au moins le temps de figer qu’elle ne lui donnerait pas son nom ce soir, et voir s’il l’accepte, si ça ne le coupe pas dans son élan… Elle espère que ça ne sera pas le cas, parce que le cas échéant, elle ignore ce qui prendra le dessus chez elle, à savoir si elle acceptera de fléchir, prendra le risque de lui donner ce qu’il veut, cédant ainsi à l’appel impossible à ignorer de ses sens, ou si elle se fera violence jusqu’au bout et quittera l’endroit. Est-ce qu’il a senti, Mirror, qu’elle risquait de s’enfuir si la révélation de son nom devenait une condition sinéquanone pour qu’elle reste ? Zatanna l’ignore. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’en dépit de son absence de réaction, d’assentiment ou de refus à sa proposition, elle, qui l’a attiré vers elle en espérant que ça suffirait à le convaincre, ne se voit opposé aucune résistance. Sans brusquerie qui trahirait une frustration, ni le moindre signe de colère, Mirror accepte de venir s’allonger sur elle, de l’embrasser encore… Et l’incite, ainsi, à lâcher prise un peu plus… A totalement se laisser aller.
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mer 10 Juin - 16:53
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mer 10 Juin - 18:48
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Ven 12 Juin - 15:14
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Ven 12 Juin - 17:06
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Lun 15 Juin - 16:39
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Sujet: Re: Coup de Grâce | Intrigue 1 - Terminé | Mar 16 Juin - 14:25