Aptitudes et Faiblesses : Maniement des Armes - Sens Tactique - Discrétion - Analyse -
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Sujet: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Sam 21 Mar - 0:08
Ca grouille et ça pue. Sordides reliquats d’Humanité, pauvreté sociale et économique, pire qu’avant, mais doublée de pauvreté culturelle, humaine même. Ces gens ne croient plus en rien. Ils se shootent, ils se prostituent. Je grimpe par une échelle de secours en entendant bien les gémissements faussés ou rauques des anciennes cellules de prisonniers que je contourne par l’extérieur. Je ne ressens pas le froid du métal, mais mains gantées de cuir sombre, renforcé de lamelles de métal, accrochent l’échelle et je grimpe en silence, comme le tueur silencieux, l’ombre mortelle que j’étais jadis pour les meilleures raisons du monde. Est-ce encore le cas ?
Non.
Le vent m’ébouriffe les cheveux. Blonds, tirant parfois sur le châtain. La barbe mal rasée me salit le visage. Les yeux d’un bleu céruléen passent sur ce qu’il se passe, dans la cour de l’ancien asile. Des types qui font du « sport ». D’autres qui troquent leur camelote. Des filles à peine vêtues, qui proposent leurs services contre quelques denrées. Tout pue la misère et le désespoir. Je secoue la tête, alors que la migraine revient, me bat les tempes.
Au plus profond de mon cœur, les hurlements de ma fille qui brûle vive dans la voiture retournée.
Yeux gonflés de fatigue et de tristesse, j’inspire profondément, et ferme mes paupières sur des rétines martyrisées par le témoignage de mes propres actes. Le masque que j’enfile me cache à ma propre honte et à mon désespoir. Je me transforme ; je sais qui je suis, et je sais ce que je fais. En serrant les deux attaches à l’arrière de mon crâne, je note qu’il renvoie quelques reflets sur le sol ; je vais devoir me méfier. Pistolet au côté de la cuisse, poignard derrière l’autre, je m’engouffre dans l’ancien escalier interne depuis le toit. Ca continue de crier, de geindre, de se battre et de s’aimer, même si ce terme galvaudé ne vaut pas ce que ces résidus d’êtres humains mettent derrière. Je dois terminer l’existence misérable d’une de ces survivantes. J’écarte deux ivrognes qui se disputent le reste d’une bouteille de Bourbon du Tenessee. Leurs imprécations ne me suivent pas longtemps ; mains cognant de la paume sur leur torse à chacun, ils sont tombés sans résistance, surpris de cette ombre de treillis noir qui se meut dans l’obscurité comme chez lui.
Giselda Fawley. A survécu à l’explosion qui a éventré le mur d’enceinte alors qu’elle se promenait sur le chemin de promenade avec un patient, un taré qui tuait des gamines et qui disait être l’objet de démons. Elle a survécu quand les gardes ont tous été tués, les patients du secteur aussi, jusqu’à son propre protégé. Elle a survécu, indemne, à une déflagration qui a arraché un véritable rempart. Et Giselda a été réduite à la mendicité par ses propres patients, qui lui ont tout volé en s’enfuyant ; clefs de voiture, d’appartement, tout. Elle est revenue vivre là où elle a donné tant de temps et tellement de sa santé. Je l’ai vue, les deux jours précédents. Elle échange son corps contre les médicaments dont elle a besoin, son nouvel opium… Et elle soigne les autres putains du secteur comme ses patients d’autrefois.
Elle ne m’entend pas arriver. L’homme sur elle non plus. La lame le trouve en plein milieu de la gorge, par le côté. Lame vers l’avant. Poussant du poing serré autour de la garde, la lame tranche et déchire de l’intérieur la totalité des vaisseaux sanguins ; impossible à recoudre, impossible à contenir. Elle crie, mais ma main couvre déjà sa bouche. Je laisse échapper un « shhh » qui se veut apaisant. Ses yeux écarquillés, elle se débat.
Elle ne comprend pas que c’est pour elle que je fais ça, que je sais ce qu’elle traverse ? La migraine me fait exploser la tête. J’entends les cris de colère de ma femme, les hurlements de ma petite dernière. J’entends les rafales automatiques dans la nuit, et le bruit sourd d’une lame qui se plante dans la chair, et dont la garde cogne contre les côtes.
Jusqu’au cœur, c’est terminé pour Giselda.
J’inspire, je tressaille, tout tourne autour de moi. Non… Non, pas maintenant. Je dois encore tenir. Du bruit dans le couloir. Des cris de lutte, étouffés. Je me demande encore ce qu’ont inventé les tarés du coin. D’humeur sombre, fou au bord de l’hystérie meurtrière, je me glisse sans un bruit hors de la pièce, et descend les escaliers jusqu’à un grand couloir, qui amène aux anciens espaces d’activité, de spectacles, de travail manuel des patients. Spectacles d’un nouveau genre, avec une femme brune, menue, baillonnée par l’arrière par l’un des connards crasseux qui doit semer la terreur ici. D’autres autour d’elle, qui ricanent et qui la couvrent de brimades et d’avanies.
Je devrais partir. Pourtant l’un d’eux me voie, au moment où la jeune femme et moi nous croisons du regard. Je vois sa peur, sa haine, sa détermination. Je relève les yeux alors que celui qui m’a vu rameute les autres.
| Hé, r’gardez, v’la encore un de ces enculés masqués ! Pas de cape, cette fois ? Toi le taré au miroir, on va te dépecer, et après on finira ta copine, cette connasse va regretter d’avoir mis son nez dans nos affaires ! |
Pas d’armes à feu ; ils ne font sans doute pas partie d’une armée privée d’un des boss. Je lève les mains, avec une certaine sérénité. Goût du sang sur la langue, goût d’acier.
| Je bosse pour le Sphynx. Il m’a amené ici chercher une fille dont il a besoin pour l’un de ses petits tours. Bien foutue, qui cause bien. Me faites pas chier, j’ai de quoi payer. |
Je la regarde à nouveau, j’accroche ses yeux
| Mais d’abord, je veux qu’elle me dise comment elle s’appelle, histoire que je sache si c’est bien elle. Si c’est pas celle que je recherche, vous pourrez lui faire ce que vous voulez, j’en ai rien à foutre. |
Rire gras, poker menteur. Je lâche un regard de plomb, celui de l’ancien officier habitué à commander, sur le type qui la maintient baillonnée. Lâche-la, écoute-moi, l’intimais-je silencieusement. Je n’ai pas de plan de secours.
Et pourquoi je me mettais dans la merde moi, au juste ?
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Sam 21 Mar - 16:50
Quitter Starcity, rejoindre Gotham. Ça a été la première des priorités de Zee. Pour échapper à son bourreau et à ses hommes, pour échapper un peu à tout… Pour se rapprocher un peu des ruines du monde qu’elle a le mieux connu avant la disparition de ses amis, de la dernière famille qu’elle avait… Pour éviter aussi que Cassandra Sandsmark n’ait à répondre de ses actes. A son sortir de la malédiction, elle était faible… Tellement faible… Mais elle a confiance en son sortilège. Tant que la jolie petite blonde ne gratterait pas le mur, il devrait faire l’affaire. Elle devrait oublier. Elle devrait l’oublier. Falcone pourra lui en vouloir de lui avoir parlé, mais elle devrait être en mesure de mentir de façon crédible s’il vient à lui demander si elle est responsable, impliquée, ou même si elle a revu la magicienne depuis son évasion. Elle ne lui dira donc pas que c’est grâce à sa petite protégée que la sorcière n’est plus sous sa forme d’oiseau, et belle et bien en totale possession de ses capacités…
Assez pour se téléporter en tous cas, et rejoindre un autre de l’un des trois pôles chaotiques de la zone de confinement… Aucun ne vaut mieux que l’autre. Tous les trois sont devenus de parfaits trous à rats. Les cinglés à la tête de l’un, la pègre aux têtes des deux autres… ça se vaut. La liberté est morte, la sécurité est morte. Pas d’anarchie, seulement des tyrannies. Celle de la loi du plus fort. Jamais aucune ville n’a pu montrer aussi bien que la Freedom Bay que les humains sont comme des crabes pris au piège dans un panier. Ils se montent les uns sur les autres, se bouffent même parfois, pour se sauver… Ou au moins, en pensant que ça les sauvera…
Et elle, dans tout ça ? Elle, c’est un peu différent. Elle, elle pourrait quitter la zone de confinement si elle le souhaitait. Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Bruce, Clark, Diana et les autres sont toujours elle ne sait où, et c’est son rôle de trouver comment les faire revenir… D’où sa présence à Gotham. En l’occurrence, sur les ruines de l’ancien manoir, à fouiller parmi les gravats. Elle ne peut pas rester longtemps, elle ne doit pas rester longtemps, au risque de se faire prendre, mais elle espère trouver quelque chose, un item, un grigri, n’importe quoi, auquel Bruce aurait pu être attaché, quelque chose pour l’aider à retrouver des bribes de sa spiritualité dans l’immensité des univers. Pour autant, si elle désespère de le ramener, elle redoute aussi son retour… Les reproches qu’il pourrait lui faire, de son air sérieux, implacable. Elle redoute d’entendre sa grosse voix dénuée d’émotion faire résonner à son oreille ce qui lui lacère déjà le cerveau depuis deux ans… Elle redoute qu’il mette en abîme son impuissance, ses faiblesses, et se faisant, mette du sel sur des plaies encore béantes… Pour autant, elle cherche. De son mieux. Avec ses mains. Elle les écorche sur les restes des planches, manque de se briser la cheville en passant de gravats en gravats, souvent instables. Elle fouine, s’abime, s’obstine…
Et rien. Elle s’est autorisé une demi-heure, et c’est déjà trop. Rabattant la capuche de son sweat-shirt noir sur sa tête, elle renfile son sac à dos, bredouille, et repart aussi discrètement qu’elle est venue… A pieds. Un peu de magie aiderait. Beaucoup. A peu près autant que ça lui causerait de problèmes. Elle n’a aucun moyen d’en être sûre, mais il se peut que Falcone ait envoyé des hommes à lui à sa recherche. Elle doute qu’il cantonnera ses recherches à Starcity. La source d’un pouvoir illimité, ou presque, se ménage. A repenser à sa cage, les doigts de la magicienne se serrent nerveusement sur les lanières de son sac à dos, à s’en faire blanchir les jointures autant que son visage est pâle.
Elle est discrète, Zee. Elle se dissimule grâce à sa magie, histoire de se fondre dans le décor comme le ferait un caméléon. Ça lui demande peu de ressources, moins qu’une téléportation, et faire le trajet à pied lui permet de faire traîner ses yeux dans le quartier, au cas où. Au cas où quoi, exactement ? Elle n’en sait rien. Juste au cas où.
Le chemin est long jusqu’à l’ancienne prison d’Arkham, mais aucune plainte ne franchit ses lèvres. Jamais. Elle se contente d’avancer, tête baissée, jusqu’à atteindre les murs de la fortification de fortune de cette… Fange. C’est à peine si on la regarde quand elle entre. Les gardes n’ont rien à faire des allées et venues des anonymes, qu’ils pensent venir ici soit pour baiser, soit pour se piquer, soit… ça ne les regarde pas. Zatanna est petite et menue, ils n’ont aucun doute quant à leurs possibilités d’avoir le dessus s’ils en ont besoin, alors ils la laissent en paix. D’autres, en revanche, sont moins complaisants… Elle le sent, quelques pas après l’entrée, qu’on la regarde. Les cheveux dans sa nuque se hérissent, et elle jurerait entendre un gars dire « Mais si, j’te dis que c’est elle ! » à un autre à côté. Paranoïa ? Elle ne veut pas rester pour le savoir, et presque discrètement le pas pour rejoindre son havre. Pourquoi ici ? Parce que c’est le pire endroit où se trouver, et donc le dernier où on viendrait chercher une créature capable d’aller où elle veut, de plier temps, espace et réalité à ses moindres caprices. En tous cas, c’est ce qu’elle se dit… Entrée dans l’ancienne prison, sur le point de monter les escaliers qui mènent à sa cellule, un ancien bureau qu’elle a ensorcelé pour que ceux qui voudraient y pénétrer oublient instantanément ce qu’ils font ici, une haute silhouette masculine vient lui barrer le passage. Elle serre les dents, recule, et va pour prendre le deuxième escalier. Même manège. Elle les voit, maintenant, tous. Ils sont six, forment un cercle autour d’elle, et se rapprochent… Zatanna panique. Elle ne veut pas se téléporter, elle ne peut pas se téléporter sans alerter tout Gotham qu’elle se trouve ici, et ainsi réduire à néant ses espoirs de trouver comment ramener Bruce.
Trop tard. Piégée dans la réflexion, elle met trop de temps à réagir. Celui qui semble être le leader du groupuscule, pied de biche à la main, lui attrape le bras, et la pousse dans l’ancienne salle des spectacles de ce qui fut une prison. Tout va très vite. Elle a beau se débattre, en quelques secondes un bâillon lui fend la commissure des lèvres et elle est assise, mains attachées dans le dos. Son œil est fou. Il va de l’un à l’autre, pendant que son cerveau, surchargé d’informations et paralysé d’impuissance refuse de lui dire comment se sortir de là. Elle a été habituée, pourtant, à gérer des situations de stress… Mais rester aussi longtemps qu’elle l’a été sous la forme d’un oiseau a fait prendre le pas à ses instincts, animaux, qui empiètent maintenant largement sur sa raison. Ses dernières plumes, reliquats de la malédiction, ont beau être tombées récemment, la sorcière se sent toujours aussi vulnérable qu’une colombe…
« C’est elle j’vous dis ! » Beugle le premier, celui qui l’a poussée dans la pièce, pendant qu’un autre hausse les épaules. « Ptet bin qu’oui, ptet bin qu’non. ‘Faut qu’on soit sûrs. Si on lui amène pas la bonne… » Le premier le coupe. « Et comment qu’on fait pour être sûrs, hein ?! Y’z’ont bien dit qu’elle devait pas l’ouvrir… » Ignorant ses comparse, son œil torve tombe sur la magicienne. Ses doigts boudinés viennent soulever son menton pour l’observer en détail, de ses yeux rougis par la fatigue à ses cheveux en bataille. « Elle devrait avoir des plumes… » Il sourit, d’un de ces sourires pervers qui font s’affoler tous les sens de Zatanna. A peine le temps de ciller qu’il glisse une lame sous son sweat et l’ouvre en deux, offrant à sa vue ainsi qu’à celle de ses hommes, sa peau diaphane du manque de soleil… Immaculée, sans trace de la moindre plume. Pour autant, ce n’est pas ça à quoi pensent les hommes dans l’instant, habitués aux junkies inertes aux dents pourries ou aux membres gangrénés. Zatanna, elle, dans cet environnement où pourtant l’accès à la chair est aisé, ressort par sa fraîcheur. Cette fraîcheur couplée à l’appel du pouvoir est suffisant pour faire dérailler la lie de l’humanité qui l’entoure. Ils se rapprochent, tous les six, d’un demi-pas, pendant que leur chef se fait plaisir. Il soulève sa lingerie et prend dans sa paume l’un des seins de la magicienne, abîmant de sa cale sa peau fine, crassant son corps, le salissant d’attouchements qui la répugnent, ignorant ses tentatives de se débattre, et même pire… S’en excitant. « Dans tous les cas… Y’z’ont pas dit qu’on pouvait pas s’amuser, hum ? » Il caresse, portant le cœur de Zatanna au bord de ses lèvres alors que ses yeux perçoivent du mouvement dans son pantalon. « C’est dommage, les entendre gueuler, c’est ce que je préfère… » Il susurre, mauvais, parvenant à faire regretter à la magicienne sa forme d’oiseau… Elle plisse les yeux, à s’en fendre les paupières…
Et quand elle les rouvre, un homme masqué d’un miroir se tient dans l’ouverture de la porte, laissée béante par les hommes, distrait par l’appel de la chair. Aide-moi ! elle crie, mentalement, seuls quelques bruits étouffés s’échappent de son bâillon. Elle ignore qui il est, quel est son sens moral, mais il doit l’aider… Il le faut… Et indirectement, il le fait. Il distrait les hommes. D’abord un, qui l’a vue le regarder, et ensuite le reste. Qu’il le veuille ou pas, il se fait prendre à partie, et donne un peu de temps à Zatanna pour recouvrer un rien ses esprits. Mettant en pratique ses talents d’évasion, elle commence par défaire ses liens… Elle y parvient, moins rapidement qu’à l’accoutumée, mais assez rapidement. C’est tout ce qui importe. Avoir ses mains libres dissipe un tout petit peu de sa panique. Je peux le faire… Je vais y arriver… Elle se serine, mentalement, son regard n’exprimant que colère et détermination quand celui de son sauveur le recroise. Mais est-il réellement là pour la sauver ? Son histoire a-t-elle un tant soit peu de vérité ? Elle, elle se pose la question, mais l’appât du gain aveugle le pseudo chef de cette petite équipe, aveuglement auquel s’ajoute un égo mal placé… Qui sera sa perte. « C’que j’dis moi, c’est plutôt qu’tu vas nous dire l’nom d’la minette qu’il veut, le Sphynx, et qu’si c’est elle, ben qu’c’est nous qu’on va lui apporter… » A l’aveugle, sa main vient chercher la crinière de Zatanna, ses doigts se refermant dessus. Il tire d’un coup sec, brutal, le bâillon étouffant le gémissement de la magicienne… Libre.
Elle ne lui laisse le temps de ne rien faire de plus. Attrapant un pied de sa chaise, elle la quitte et l’envoie de toutes ses forces dans la tête du pseudo leader. Erreur fatale, il a dû poser son pied de biche contre le mur pour prendre le couteau qui lui a servi à la déshabiller. Zatanna récupère l’arme de fortune. Elle ne leur fera pas le plaisir d’user de sa magie pour eux… Du reste, elle n’en est plus là. Quelque peu sonné par la chaise, l’ersatz de boss reprend ses esprits, et tente de lui reprendre le pied de biche… Une lutte s’engage entre les deux. Les veines de la magicienne sont saturées d’adrénaline. Contrairement au boss, elle se bat pour sa vie. Elle parvient à le repousser, en un geste de pur réflexe, le coup part, d’une violence inouïe. Le bruit que fait la mâchoire de l’homme, en recevant le coup, résonne dans la pièce, coupant le souffle à Zatanna, qui se fige de dégoût quand son visage est éclaboussé de sang. Quelques dixièmes de seconde d’immobilité lui semblent durer une éternité… Elle reste là, pied de biche en main, à regarder le boss encaisser le coup… Elle se demande s’il a eu assez. Elle espère que oui. Mais non. Hurlant de douleur, il fait mine de vouloir s’en reprendre à elle… Et les Enfers s’ouvrent. Zatanna frappe encore. Et encore. Et encore. Et encore. Prise de frénésie, elle frappe comme elle n’a jamais frappé dans sa vie. Le corps s’affaisse, le visage est déjà en ruine, l’homme n’en réchappera pas, mais elle continue à le frapper, même au sol. Elle brise le crâne de cet homme, sa colère lui brise les côtes, son désespoir et sa frustration de deux ans explosent ses organes internes dans un bruit sourd, à chaque fois que l’arme improvisée s’abat sur ce qui n’est plus qu’un paquet de chair… Inerte. La peau se fend, et plus de sang vient maculer Zatanna, qui se retourne, encore aveuglée de folie, vers la pièce principale en voyant quelqu’un bouger dans sa vision périphérique. L’œil hagard, pied de biche fermement en main, elle tient tout belligérant à distance. Avec lenteur, elle hisse une main à sa bouche pour se débarrasser de son bâillon. « Le premier qui m’approche… » Sa voix est froide comme la mort, tremble un peu de l’hystérie meurtrière qui vient de la prendre, et qui plane sur la pièce, menaçante. « … Je lui fais subir le même sort… » Ils sont encore cinq, possiblement six avec le type au miroir… Mais ils crèveront avant elle… Elle le jure…
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Sam 21 Mar - 19:22
Ce n’est pas une vibrante passion pour la justice qui m’étreint le cœur. Ce n’est pas le désir d’arranger les choses, de protéger mon prochain. Je m’en fiche, au fond. Je devrais m’en ficher. Une gonzesse violée de plus dans une ville qui n’a plus grande différence avec les sodome et gomorrhe des légendes, qu’importe ? Elle ne m’est pas vitale. Je ne la connais. Menue, elle a un truc dans le regard. Mais c’est tout. Fragile, elle l’est, alors que les enculés qui s’occupent d’elle sont en train de la débrailler dans le but évident de la culbuter sans vergogne avant de la filer à leur patron. Franchement, le rapt d’esclaves, c’était devenu quelque chose de monnaie courante. Pourtant, quelque chose avait lieu, ce soir. Etait-ce parce que je venais de planter Giselda, de lui dernier pour dernier rapport humain le plus violent et intime qui soit, sans me laisser freiner par ses larmes et par sa peur panique de ce qui allait suivre ? Elle s’était vue mourir. Je l’ai lu dans ses yeux, pendant que mon masque lui renvoyait le reflet de sa propre agonie. Elle n’avait pas envie de crever. Elle ne voulait pas rejoindre tous ces gens qui auraient dû l’accompagner dans la mort. J’étais devenu son ange auto-proclamé, pour le meilleur et pour le pire. Je n’ai même pas noté que mes rangers lâchent du sang à chaque pas ; je n’aurais pas dû massacrer le type qui la besognait, mais ça n’était que par conscience professionnelle. Moins de témoins et moins de risques ; ce n’était pas comme s’il restait une police, mais tuer des gens ça faisait parfois mauvais ménage auprès des Boss, entre ceux qui n’en avaient rien à foutre mais faisaient payer ceux qui voulaient tuer des gens dans leur sphère d’influence, et ceux qui se sentaient portés d’une mission aussi divine que tyrannique à protéger ce qu’ils considéraient comme leur troupeau, personne ne pouvait lui faire du mal en dehors d’eux. Il y avait ces conditions d’égo en plus de l’inévident souci de la paix sociale ; on peut faire accepter n’importe quoi à n’importe qui… Jusqu’à un certain point. Même les plus pauvres et les plus démunis pouvaient se rebeller, et tuer des gens n’aidait pas à les rendre plus calmes ni plus sereins.
Et je suis là à me poser toutes ces questions alors que ces types me menacent, maintenant. Je suis armé. Une simple arme de poing ; je devais m’infiltrer, accomplir ma mission et sortir ; je n’avais pas besoin d’artillerie lourde. Ca et le poignard. Eux n’ont rien de costaud, même à cinq et même face à un pistolet ils restaient dangereux, d’autant que le temps d’en abattre deux les trois autres seraient sur moi vue la courte distance.
Qu’est-ce que je foutais encore là ?
Quelque chose dans ses yeux m’alertait, chez cette fille. Comme si je devais l’aider. Pour en tirer plus grand bénéfice ? Je verrais plus tard, maintenant j’avais une crise à gérer si je voulais rentrer entier. La menace, presque immédiate qui pesait sur moi faisait baisser un rideau noir sur mon arme. Ma migraine se calmait. L’instinct de mort avait tout étouffé, et je dévisageais le chef de ces types qui parlait. Qui parlait trop.
| Ferme ta putain de gueule. Je t’ai demandé quelque chose. Sinon, j’la ramène quand même, et vous rentrez chez vous les tripes sur les bras. |
La situation se tend. On a encore un peu plus de public. Et merde. La situation part en couille ; la brune expédie un coup d’enclume en plein sur le chef alors que les autres hésitent. Pas moi. Je bondis sur le premier, lame déjà sortie, dardant sa poitrine de deux, trois, quatre coups de couteau. Les autres crient et tirent canif, cutter, marteau même pour l’un d’eux. Tous sont armés de bric et de broc et alors que j’abandonne ma première victime qui se noie dans son sang, un coup de gourdin clouté est paré, dents serrées, par l’avant-bras. Les clous lacèrent ma tenue et mes chairs, mais la lame se plante dans sa joue, manquant son œil du fait de la bousculade de la lutte. Le bras ensanglanté, je le dégage quand un poing américain me cueille sur le coin du masque. Pistolet tiré quand le troisième me plaque au sol, c’est un tir, puis deux, puis trois, puis quatre, qui perforent son torse et son abdomen. Le corps retombe sur moi et j’esquive de justesse l’enculé qui a arraché mon couteau de sa joue, qui abat sur ma tête son gourdin. Je repousse le corps alors que nous nous retournons vers la jeune femme, mais un autre adversaire me balaie le poignet d’un coup de pied et me désarme. Haletants, ensanglantés, nous nous redressons vers l’ex-captive.
Je me les dévisage un à un, mais m’adresse à la jeune femme, bras gauche en charpie replié contre moi. Trois par terre, reste deux.
| Merci pour la diversion. Soyez gentille, prenez celui de droite. |
Mais trois autres types débarquent, et glissant de plusieurs lents pas de côté vers la droite. Lame tenue vers le bas de la main droite et les deux poings relevés même si le gauche, plus faible, peine à se hisser à la bonne hauteur, j’arrive près de la jeune femme, encerclée. L’adrénaline parle. L’instinct de mort me domine, et je suis juste à côté de l’espèce de valkyrie couverte de sang.
| Rappelez moi de vous faire payer mes services, madame. Mirror, pour vous servir avant de mourir dans les cinq minutes, tous en même temps, c’est sans doute trop sans équipement. |
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Sam 21 Mar - 21:31
Le chaos dans le chaos. Chaos-ception. Au moment où on croit que ça ne peut pas être pire, l'univers s'arrange pour prouver que, si, ça peut toujours être pire... Quand Zatanna relève la tête de la bouillie qui fût un homme encore quelques minutes plus tôt, ses yeux, grand ouverts, pleurent tout seuls. Les larmes coulent, lui humectant les joues, sans qu'elle ne parvienne à les stopper. La pression, la peur, la fureur, l'injustice... Des sentiments très forts la ballottent, sans qu'elle n'ait aucun contrôle dessus. Mais pas trace de culpabilité. Zatanna, depuis sa capture, elle n'est plus tout à fait la même... Elle doute, en fait, de pouvoir redevenir elle-même. Elle a l'impression de s'être perdue trop loin. Elle vient de tuer un homme. Par pure colère. Elle devrait être effondrée. Elle a déjà lutté contre beaucoup de créatures, hommes compris, mais elle n'avait jamais été directement responsable, jamais voulu tuer quelqu'un comme elle a voulu tuer le malheureux, à s'en acharner sur lui, sur son cadavre. On pourrait croire que la menace l'a brisée... Mais non. Ça fait bien longtemps qu'elle est cassée de l'intérieur, la magicienne, et c'est seulement maintenant qu'elle est en mesure d'exprimer sa douleur. Au moins en partie.
Elle relève les yeux, et au brouillard émotionnel qui l'étreint s'ajoute le brouillard visuel. C'est blessé dans tous les sens, frappé, coupé... Du malfrat à son malheureux sauveteur, qui finit par se retrouver coude à coude avec elle. Qui l'aurait cru ? Elle le jauge, voit son bras meurtri, et là, sa culpabilité se réveille. Serrant les dent, elle ne s'autorise qu'une seconde pour rabaisser sa lingerie malmenée par le boss et, sans répondre à ses tentatives d'humour, hochant simplement la tête en guise d'assentiment, elle s'occupe de celui de droite. Avoir un allié, ou un ersatz d'allié, calme sa panique. Elle peut être plus efficace. Elle parvient à parer plusieurs coups avec son pied de biche, même si les chocs lui résonnent dans les avant-bras jusqu'aux coudes. Un coup de poing lui fend la lèvre, l'autre lui fauche la tempe et lui fait voir des étoiles, chercher le support du mur contre lequel elle s'étale. Sonnée, elle voit le type, en double, foncer vers elle. Elle lève ses pieds pour l'intercepter, juste le temps de sortir... Un taser, et lui en envoie une décharge, pile entre les yeux, qui le fait hurler de douleur et s'écrouler. Se relevant tout de suite, Zatanna enjambe le corps inconscient de son assaillant pour se précipiter vers le dernier, prêt à attaquer le dénommé Mirror, qu'elle tase à son tour, bien plus longtemps que nécessaire, sans y éprouver le moindre plaisir mais avec une certaine satisfaction... Œil pour œil... Elle se dit, alors que lui aussi finit par retomber, inerte, et que la magicienne se précipite vers son allié pour l'aider à se relever. « Vous ne mourrez pas aujourd'hui... » Elle tente de le rassurer, avec un sourire, lui prenant son bras valide et le hissant à demi sur ses frêles épaules. C'est dans ce genre de moment que la magie lui manque le plus. « Venez... » Elle lui intime, le guidant vers l'extérieur et quelques badauds qui se sont rassemblés pendant le combat.
Ils sont nombreux, mais ils n'osent rien. Les plus durs à cuir de l'endroit venant de se faire ramasser, pour plusieurs d'entre eux tuer, ils craignent d'être les prochains... Surtout que la magicienne a toujours son taser en main, et le pied de biche dans l'autre. Dans un silence de mort, Mirror et elle rejoignent la sortie de Blackgate, Zatanna résistant tant bien que mal à l'envie de se retourner... Consciente que si elle se retourne, ça pourrait en provoquer certains et briser l'esprit d'inertie du groupe. Ils sortent, mais elle ne s'arrête pas de marcher. Pas avant qu'au moins cinq cent mètres ne les séparent de l'endroit de mort. Là, maintenant qu'ils sont assez loin pour voir venir toutes tentatives de représailles, elle finit par se stopper... Et respirer. Et trembler. Et... Et rien. « Merci... » Elle glisse à Mirror, sans le regarder, croisant les pans de son sweat déchiré devant elle pour masquer sa nudité, et ses bras pour verrouiller le tissu. Sans lui, elle aurait subi les pires atrocités avant d'être renvoyée dans sa cage... La gratitude qui l'étreint pour cet inconnu, en cette seconde, est infinie. Assez pour qu'elle se retourne vers lui. « Je vous propose de nous mettre à la recherche d'un endroit relativement sûr pour quelques heures... Et si vous le voulez, de m'occuper de panser vos plaies... Après tout, c'est en m'aidant que vous les avez récoltées. Laissez-moi me racheter. » Comme si le soigner lui rachèterait la vie qu'elle avait ôtée...
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Dim 22 Mar - 1:08
Ce monde ne répond plus à la moindre logique, à la plus petite mesure. C’est la fin de toute raison. Je ne sais même pas ce que je fiche ici ; j’étais comme sous l’emprise de quelque chose qui n’était pas moi. D’ordinaire, je n’étais qu’une ombre silencieuse et mortelle, une lame dans la nuit, un porteur de mort. La curiosité, l’excitation et la honte m’avaient amené ici. Mon bras me faisait souffrir. Le coup de gourdin ne devait rien avoir cassé mais j’en ressentais une vive douleur du coude au poignet, mais le pire était les lacérations induites par les clous. Ils avaient percé le tissu épais de la veste de treillis, avaient crevé la peau et l’avaient déchirée par endroits. Ca saignait, au goutte-à-goutte, mais la blessure était handicapante. Je ne sais pas qui est cette fille, mais elle est assez précieuse pour qu’elle soit visiblement recherchée. C’est peut être ça qui m’a interpellé. Certainement pas l’urgence de sa situation, encore moins sa nudité. Je n’étais pas un chevalier servant, ni un pervers.
Si ?
Je ne savais plus ce que j’étais. En dehors du miroir, qui apparaît au moment de donner la mort. Je n’ai plus mon pistolet. Le professionnel s’en émeut, mais ce n’est pas une grosse perte. Qui a encore le matériel de relever des empreintes, et de toute façon depuis mon intégration à la Task Force X, qui pour trouver des données aussi classifiées que mon identité ? La bagarre reprend. La brunette contre un type. Avec les renforts… Ca m’en laisse trois. Jouable. Difficile, mais jouable. Le coup de gourdin du premier est esquivé d’un pas de côté, son poignet bloqué par ma main. Retourné, et coup de coude à contre angle du sien, qui forme un angle improbable dans un craquement et un hurlement déchirants. Un autre me cingle le visage avec des chaînes, que son acolyte me passe ensuite autour du coup. La lame de ma main droite trouve un ventre, derrière moi alors que je suffoque à demi. L’homme rue et me vie le poignard de combat. Dents serrées, j’essaie d’attraper ses yeux, ses organes génitaux, tout ce qui passe à portée, mais le type s’effondre dans un bruit d’impulsions électriques.
Je chute sur mes avant-bras, à quatre pattes, et reprends mon souffle d’un air éraillé. Autour de nous, ça geint, ça se plaint, ça crie et ça reprend son souffle. Je relève les yeux vers une main tendue et hoche la tête.
| Dommage. |
J’avais répondu simplement, alors que je me laissais entraîner. Reprenant mon souffle, ‘l’aidant à me soutenir un moment, je me rendais compte d’être perclus de douleurs. J’avais pris pas mal de coups dans les deux phases de la bagarre. Je devais continuer à me réentraîner, mais d’abord… D’abord, je devrais récupérer. Je la suis, du coup, mais je me rappelle d’un détail.
| Une seconde. Rhabillez-vous, pendant que je termine, sinon on ne fera pas dix mètres. |
Je retourne en arrière en claudiquant à moitié, me penche pour reprendre mon arme en main. La première silhouette, inanimée depuis mes tirs, s’en reprend une dans la tête. Le suivant, qui se tient le bras, n’a que le temps de relever les yeux vers moi quand un projectile lui fracasse le crâne. Je pointe l’arme vers les victimes inconscientes de son tazer. Une dans la tête, une dans la poitrine. Celui qui a pris mon couteau dans le ventre tend les bras en avant, mais se fait exécuter à son tour. Reste celui qui essaie de se tirer en tenant son coude disloqué. Une balle dans la jambe. Il se traîne, je marche vite vers lui, et lui administre le même traitement qu’aux autres. J’ai dû abandonner un chargeur dans la foulée, que je pense à remettre dans l’une de mes poches de treillis. Sans un mot, je rejoins la jeune femme.
S’il y a encore beaucoup de témoins, les principaux sont morts. Ce sera dur pour le boss responsable de savoir ce qu’il s’est vraiment passé, maintenant.
Je ne ressens rien pour ces gens, des compatriotes que j’avais jadis juré de protéger. Ils étaient à l’heure place. Eux plutôt que moi. Cet instinct de survie si puissant qu’il m’avait sauvé un millier de fois de mon propre calibre enfoncé entre mes dents depuis l’accident. Nous nous éloignons en silence pendant un bon moment, avant que nous nous arrêtions. La jeune femme me remercie, et maintient comme elle peut ses fripes sur elle pour se couvrir.
| Ne me remerciez pas. Je n’étais pas là pour vous. |
Sous-entendu que dans d’autres circonstances, j’aurais laissé faire. Voire, c’est moi qui l’aurait eue. Mais pas comme ces clébards l’avaient imaginé.
| On n’ira pas loin, vous à demi nue et moi le bras en charpie. On va aller dans un squat, pas loin. On nous posera pas de questions. |
Je retire le masque et la dévisage. Regard morne, yeux cernés, visage marqué, cheveux blonds sales ébouriffés. Le vent passe dans mes cheveux quand je range le masque dans mon sac.
| Mirror sera recherché, ce soir. Je ne vous demanderais pas votre nom, et ne vous donnerais pas le mien. C’est dangereux. Mais j’aimerais quand même savoir pourquoi je viens de risquer un contrat sur ma tête ; qui vous recherche ?
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Lun 23 Mar - 12:34
Dommage. Le mot résonne, encore et encore, dans la tête de Zatanna tandis qu’elle aide son mystérieux héros à se relever. Dommage. Il regrette de ne pas être mort. C’est d’une tristesse… Elle aimerait lui dire qu’il ne faut pas dire ça, que la vie vaut la peine d’être vécue et que de belles choses l’attendent… Mais rien ne sort de sa gorge, qui se noue, et reste hermétique, pour la simple et bonne raison que cette réflexion… Elle la partage. Et, consciente de cela, elle serait d’une hypocrisie sans nom de lui tenir un discours auquel elle-même ne croit pas. Trop de drames, depuis deux ans. Trop d’abus. Le spectacle de tragédies qui s’enchaînent, et pas un rayon de soleil. Elle, elle porte ses propres drames. Quels peuvent-être ceux de son compagnon ? Ils doivent être costauds… Personne n’a été épargné. Elle ne sait pas si elle veut connaître les drames qui l’ont frappé, de la même façon qu’elle n’a pas envie de parler des siens. Il l’a déjà prise en pitié en venant l’aider, l’idée d’en rajouter l’écœure. Elle s’écœure même elle-même. Elle aurait pu éviter tout ça, utiliser sa magie et disparaître… Mais les conséquences l’effraient. Voilà à quoi la grande magicienne Zatanna en est réduite… Un monde de possibilités au bout de ses doigts, et la peur, dévorante, de concrétiser.
Elle sursaute à chaque coup de feu, et se rhabille comme elle peut, ramasse son sac à dos. Les détonations étouffées par le silencieux de l’homme lui résonnent entre les deux yeux, mais elle est trop fatiguée, trop éteinte, pour ne serait-ce qu’envisager de le dissuader. Elle n’a pas de larmes à verser pour ces hommes, elle n’a plus assez de force, de courage, pour les plaindre. Ils pourraient. Elle pourrait, devrait ?, prendre une minute pour considérer leur parcours, se désoler que les choses soient parties en vrille et les voir comme un produit de la zone de non-droits qu’est devenue la quarantaine… Mais elle en a marre, Zatanna, d’essayer de comprendre et de se montrer complaisante avec ceux qui décident d’adopter des comportements pires que ceux des animaux. Elle est lasse de cet état d’esprit de survie d’abord, MOI, MON plaisir au détriment des autres… Elle n’a plus d’empathie, plus de respect, plus de considération pour cette lie de l’humanité… Et il est possible qu’elle n’en ait plus jamais.
En silence, ils quittent Arkham, Zatanna menaçant du regard quiconque ferait un pas vers elle, l’arc électrique de son taser crépitant, menaçant. S’il y en a qui comptent sur l’abandon de sa batterie, ceux-là peuvent attendre longtemps… Puisque ce taser n’en est pas un. Se croyant maligne, la magicienne a ensorcelé sa baguette pour lui donner l’allure de ce gadget beaucoup plus discret d’utilisation, et aux effets relativement équivalents. Bien sûr, les décharges qu’il administre sont bien plus… Létales. Mais comment s’en rendre compte ?
Une fois une distance à priori suffisante atteinte de l’endroit de leur agression, elle range le gadget et, enfin, prend le temps de remercier celui qui lui fait face. « Justement. » Elle répond, à son commentaire. « Vous auriez pu passer votre chemin, comme n’importe qui d’autre l’aurait fait… Mais vous ne l’avez pas fait. Alors merci. » Elle insiste. L’acte a été spontané. Il ne peut pas l’avoir calculé, ignorant les miracles desquels elle est capable. Le gain ne peut donc pas avoir été sa motivation. Réaction instinctive ? Elle le croit. La froide efficacité avec laquelle il a tué les hommes trahit aussi un protocole bien huilé. Ce n’est pas la première fois qu’il tue, sans doute pas la dernière. Et cette façon de rejeter les remerciements… Il pense ne pas mériter. Culpabilité ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, à sa proposition de rejoindre un squat, elle hoche la tête en signe d’assentiment.
Un rien distraite, son regard revient vers lui quand il ôte son masque, faisant s’écarquiller légèrement les yeux de Zatanna… Qui ne s’attendait pas à ça. A quoi elle s’attendait, exactement ? Difficile à dire. Sans doute qu’elle ne s’attendait à rien… Mais certainement pas à un visage comme celui-ci, marqué, cerné, éprouvé… En le regardant, elle a l’impression de se voir… Comme dans un miroir, et ça lui fait tout drôle. Indépendamment de ses motivations, indépendamment de son histoire, à voir son air hagard qu’elle couple à ses regrets de ne pas mourir encore, elle a l’impression, Zatanna, qu’il sait pertinemment ce qu’elle ressent parce qu’il le ressent aussi… Et la dernière fois que c’est arrivé, elle ne s’en souvient même plus. Elle ne dit rien pourtant, se contente de tendre son sac à dos ouvert pour qu’il puisse y glisser son masque, épargnant ainsi à son bras abimé l’embarras du port. Le sac à dos zippé, elle le remet sur son dos, le laissant prendre la direction du squat duquel il a parlé. « Répondre à votre question serait pire que de vous donner mon nom… » Elle lui répond, simplement, un peu de tristesse dans la voix. Elle pourrait lui mentir, elle pourrait l’ensorceler, lui faire oublier qu’il la vue, le soigner et le laisser là… Mais aurait-elle assez de magie ? Et si quelqu’un la voyait ? L’option demeure, mais elle ne l’applique pas. Pas encore du moins. Elle ne le fera pas si elle peut l’éviter. Pour autant, elle ne peut pas lui donner les informations qu’il réclame. « Il serait plus avisé pour vous de vous persuader, de vous convaincre de façon absolue, que vous avez sauvé une quidam qui aurait payé pour une autre… » Après tout, la possibilité était probable, non ? Combien de jeune femmes brunes aux yeux bleus à Gotham qui pourraient être elle ? Elle sait, elle, qui la cherche… Elle sait aussi les extrémités auxquelles il n’hésiterait pas à se réduire pour la retrouver. Inutile d’impliquer ce Mirror dans ce merdier, alors qu’il a eu la prévenance de lui épargner la pire des épreuves. « Vous êtes indépendant ou vous travaillez pour quelqu’un ? » Elle demande, directe, sans crainte ni menace dans la voix mais avec une curiosité intéressée. La réponse pourrait déterminer, dès cet instant, si lorsqu’ils se sépareront Mirror aura toujours sa mémoire ou pas…
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Lun 23 Mar - 15:46
[HJ je disais que le masque il le rangeait justement dans son propre sac à dos dans mon post ^^]
Ce n’est pas passé loin, encore cette fois. Les choses ne feront qu’empirer de toute manière, et sur la voie que j’ai empruntée je sais bien qu’il ne peut y avoir qu’une seule échappatoire. J’y suis préparé. Depuis longtemps. Rien ne me retient de toute manière ; j’accomplis ma mission comme je suis sensé le faire mais il n’est certainement pas question de transiger sur sa finalité. Un jour ou l’autre, quelqu’un aura pour moi la même bonté que j’ai pour les autres, et fera preuve du même sens du sacrifice pour mon propre bien. Et sans doute pour celui de tous les autres. C’était comme ça ; je l’avais accepté depuis longtemps et il n’était pas question pour moi de fuir mes responsabilités. Quoiqu’il en soit, nous en avons réchappé. J’ai un bras à soigner. Sans aucun doute le reste aussi. Mais le plus urgent c’est de pouvoir quand même suturer le bras qui continue de dégouliner de sang. Pas que la blessure soit vitale, mais je n’avais aucun moyen d’être sûr de ce que le connard qui avait employé le gourdin avait pu utiliser comme produits ; peut-être était-elle seulement sale, ou peut-être, comme ça se faisait dans certains ghettos, qu’il avait frotté son arme de fortune de quelques saloperies qui pouvait s’être mises dans la plaie.
Mourir oui, mais en faisant mon devoir jusqu’au bout. J’étais toujours incapable d’en finir moi-même avec la vie, avec cette croix que je portais sans cesse, et je continuerais à accomplir ma tâche jusqu’à ce qu’on me tue. Ca arriverait forcément. Par accident ou par choix, la vie que je menais aujourd’hui était dangereuse, rien qu’aller chercher de quoi me nourrir était déjà une prise de risques.Tôt ou tard, la fin arriverait. D’ici là, je resterais tiraillé entre la culpabilité qui se renforçait à chaque meurtre et au cruel sentiment du devoir qui continuait d’être accompli.
J’inspirais, et j’étouffais un frisson quand je le sentais me chatouiller l’échine. Il faisait froid, mais difficile de dire si c’était le temps où le vide lancinant que je ressentais sitôt que l’action refluait. Je hausse les épaules, quand la brune me remercie. Elle avait raison. Tout le monde ne l’aurait pas fait. D’autres n’auraient pas hésité, et auraient fait ça pour elle. Elle avait eu de la chance, tout simplement, et moi-même je n’étais pas vraiment capable d’expliquer mon geste. Je continue de la regarder, peu loquace, sans mot dire. Elle a l’air surprise de mon apparence. Je ne relève pas.
| Je comprends. Dans une société d’anonymes ou presque, et sans plus aucune loi, seuls les actes ont de l’importance. Même pour ceux qui dirigent ce nouveau monde. |
Finalement, ça avait peu d’importance. Si la retrouver était à ce point essentiel pour toutes ces meutes de fils de putes, c’était qu’elle avait fait quelque chose de grave, ou comploté contre les Boss, ou en tout cas recelait une certaine valeur. Dans une guerre permanente dans laquelle je me trouvais pourtant neutre, il n’y avait absolument aucune raison que je m’y implique, que je prenne le risque d’être perçu comme un allié par l’un ou l’autre des camps. Moins j’en saurais, plus je serais en sécurité.
Surprenant toujours, ce besoin d’être économe, discret, professionnel en toutes choses, comme si rien n’avait changé, comme si je portais toujours un uniforme et l’écusson de l’aigle portant l’ancre de la marine. Et pas un treillis noir, et un masque de tueur qui se voulait stupidement philosophique. Mince fantôme de sourire qui me tire en haut le coin des lèvres en une parodie d’amusement.
| M’est avis tout de même que ces types ne se sont pas trompés, vu ce qu’ils ont pris. Vous avez été courageuse. |
Et violente. Brutale. Sans pitié. Je tire une flasque de ma poche intérieure gauche, celle placée devant mon cœur. Gainée de cuir, c’était un vieux cadeau, et un vieux porte-bonheur. Le tord-boyaux qu’elle contenait n’était pas de première qualité, mais c’était déjà pas mal. J’en bus une généreuse rasade avant de lui tendre.
| Est-ce important ? |
Moi aussi, je bottais en touche. Nous arrivions finalement dans le dit squat ; en fait une ancienne capitainerie des quais qui servaient à acheminer matériel et vivres dans l’hopital jadis, moins cher que la route et les semi-remorques. L’endroit était habité d’ombres depenaillées, qui faisaient leurs affaires dans leur coin et dormaient dans des tentes de fatras pour se donner un peu d’intimité. A l’étage, où je menais la jeune femme, toute une série de pièces vides ; trop petites pour que les familles d’en bas y vivent, et on n’y aimait pas les drogués ni les vagabonds. Toutefois, on faisait une exception pour les hommes en armes, comme moi. Simple instinct de survie. Je prenais le bureau vitré sur trois de ses faces qui permettait de voir le fleuve, dehors, faiblement éclairé par les lumières de l’autre rive. J’y ouvre mon sac et sort un matériel médical de première nécessité.
| Vous avez quelque part où aller, où ces gens ne vous retrouveraient pas ? |
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Lun 23 Mar - 16:40
[Hj : Pardon, c’est de l’étourderie D: ]
Elle hoche la tête, avec lenteur, Zatanna, quand Mirror parle de la porté des actes. Il a raison. Il l’a sortie, spontanément, d’un cauchemar. Et pourtant ce cauchemar, elle n’arrive pas à s’en défaire. Il suffit que son regard se perde une minute dans le vague pour que le visage de ses agresseurs s’imprime sa rétine, omniprésent, pour qu’elle sente la crasse de leurs mains sur son corps et suffise à lui retourner l’estomac, à la faire frissonner, de fatigue, oui, mais surtout de dégoût. L’adrénaline quittant petit à petit son système, le contre-coup arrive, menaçant. Elle a envie de pleurer. Elle a envie de hurler. Elle a envie de réduire Arkham en cendres. Elle a envie de les ramener à la vie, ces fils de pute, pour les tuer encore. Elle veut les humilier comme eux viennent de l’humilier. Elle veut qu’ils souffrent, elle veut qu’ils paient… Ils n’ont pas assez payé, et ça la laisse maussade, frustrée…
Comme il l’a sortie de son cauchemar en intervenant, Mirror la sort de sa léthargie, faisant reculer de quelques pas la menace du contre-coup. Il viendra, c’est certain. Il va lui faire mal à crever, c’est aussi une certitude. Elle en fera des cauchemars, en hurlera dans son sommeil ou s’en réveillera en sursaut, le souffle court avec cette sensation d’être salie jusque dans son âme… Elle sait à quoi ça ressemble, les séquelles d’un viol ou d’une tentative de viol… Avec le temps, l’angoisse va s’atténuer. Les cauchemars s’espaceront. Mais avant ça, elle va déguster. Et c’est cette certitude qui retient tout sourire de s’épanouir sur son visage. Mirror lui dit qu’elle a été courageuse… Et elle le regarde, sans répondre, partagée entre l’envie de rire, de pleurer, et d’exploser de colère. « Merci… » Elle déglutit, péniblement. « Moins que vous, cependant… Je subissais. Je me suis battue pour ma vie. Vous, vous êtes entré dans le combat… » Pour rien. Elle ne termine pas sa phrase, persuadée qu’il comprendra ce qu’elle veut dire, et à quel point pour elle ça peut faire une différence… Bien qu’elle doute qu’il ne puisse jamais le comprendre. Rares sont les hommes pouvant se figurer la multitude de sensations et leur profondeur face à ces cas si cruellement communs pour les femmes.
Elle baisse les yeux aussi, confirmant ainsi à Mirror que ses déductions sont bonnes. Ils avaient raison. Elle lui soutiendra malgré tout que non, s’il insiste, qu’elle est juste une fille qui s’est battue pour ne pas connaître la douleur et le désespoir de voir son intimité violentée, investie par des porcs, malmenée… Pour ne pas n’en devenir que l’ombre d’elle-même, et peiner toute sa vie à reconnecter avec elle-même, avec sa personnalité, avec la sérénité ou tout simplement… Être bien dans son corps. L’œil qu’elle lance, à cette flasque inopinée dont l’odeur lui atteint tout de suite le nez, est lourd de soulagement. Elle en a besoin… Et n’hésite donc pas. Prenant la flasque avec une expression et un regard de gratitude, elle s’en envoie une bonne lampée, généreuse sans être outrageante, pour qu’il en reste au dénommé Mirror. Elle n’est pas sans savoir que la valeur de ce genre de denrées crève les plafonds. A sa question, elle hausse les épaules. « Là, dans l’immédiat, non. Vous comme moi être trop mal en point pour nous affronter… » Elle parvient, cette fois, à lui sourire un peu. « Mais peut-être que plus tard, ça le deviendra… » Son regard cette fois se fait d’excuses. Peut-être que plus tard elle devra lui jouer un tour de cochon. Peut-être que plus tard, c’est lui qui lui en jouera un… Elle soupire. Elle n’a pas envie de savoir, en fait. Elle aimerait rester dans cette certitude que toute la générosité n’a pas quitté cette zone de non-droits, et qu’il en existe encore un peu, même si à l’état sauvage, et disséminée.
Finalement, ils arrivent au squat évoqué par Mirror, et Zatanna le suit toujours. Elle observe les gens, les miséreux qui ont établi leur vie ici, et tente de se demander qui ils étaient hier… Ce qu’ils étaient avant la chute, et quelle suite de décisions malheureuses les a conduit là, ici et maintenant. Impossible à dire, tant les possibilités étaient infinies. Tout ce que parvenait à faire la sorcière, c’était à regretter un peu plus amèrement d’avoir été aussi incapable de ramener la Justice League à bon port pour empêcher que tout ceci ne se produise… Suivant le héros en silence jusqu’au bureau, elle s’assied dessus, à côté de ce sac qu’il ouvre, pieds ballottant dans le vide et yeux tournés vers le calme du fleuve. Un peu de paix, dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal… Elle se défait de son propre sac, qu’elle ouvre à son tour, et aligne à côté du matériel de Mirror une sorte de boîte en métal d’assez bonne taille, une relique de l’ancien temps, qui embaume l’arnica. A sa question, elle secoue la tête en signe de négation. « Non. Je dois chercher. Ils finissent toujours par me trouver… » Dénonciation, elle suppose, malgré toutes les précautions qu’elle prend pour ne jamais faire étalage de magie… Un coin de livre, un objet semblant précieux que la clocharde qu’elle semble être n’a pas revendu… Les suspicions ont toujours raison d’elle. « On commence par essayer de stopper le saignement ? » Elle demande, plus pour imposer passivement sa participation à l’effort de guerre que par véritable curiosité. Désinfectant et ouate en main, elle patiente gentiment que Mirror lui présente ses plaies.
« Attention, ça va piquer… » Elle prévient, juste avant de poser le coton imbibé d’alcool sur les plaies à vif, grimaçant elle aussi en se mordant sa lèvre tuméfiée, fendue par la droite de l’un de ses assaillants. Les multiples points plaies laissées par l’arme de fortune nettoyés, elle jette un œil attentif à chacun d’eux pour voir si rien n’y est resté. Par acquis de conscience, elle demande quand même. « Vous n’avez pas l’impression qu’il reste un corps étranger dans vos plaies ? » Levant des yeux interrogateurs dans sa direction. Quelle pitié… Alors qu’elle est capable d’intégralement le guérir en quelques secondes ! Peut-être y viendra-t-elle, selon la confiance qu’il lui inspire…
[Hj : J’ai pris un peu les devants, si jamais ça ne va pas dis-me le et j’éditerai :) ]
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 24 Mar - 13:22
Il n’y a pas à transiger sur le courage, sur le fait que tout un chacun a des ressources au fond de lui-même qu’il peut mobiliser. Pas toujours à loisir. Pas toujours de façon très performante ou volontaire. Mais on ne survit pas à la chute en se cachant simplement, en ne cherchant pas les choses qui peuvent nous aider à passer la tempête. Que l’on sorte pour s’employer à trouver de quoi subsister ou à produire quelque chose par soi-même, c’est déjà un risque que l’on prend. Il peut être modulé quand on trouve de puissants protecteurs… Mais ce n’est jamais sans conséquences. Parce qu’on renonçait forcément à quelque chose. Sa liberté, son enrichissement personnel, voire carrément la sécurité d’autres membres de sa famille ou de gens que l’on connaissait. Quoiqu’il en soit, le courage était multi-formes dans ce nouveau monde. Même dans la mort et dans l’iniquité pouvaient se cacher des morceaux de témérité brute. Qu’importe au final.
La mort est toujours plus forte que le courage.
La jeune femme semble partagée, quand je lui dis qu’elle a fait preuve de fortes qualités humaines dans cette véritable épreuve qu’elle a vécue. Elle a l’air touchée, et ça a l’air de remuer quelque chose en elle. Et elle se compare. C’est une erreur, et son jugement m’indiffère ; elle ne sait rien de moi. Si elle savait ce que je faisais dans l’Asile avant de tomber sur elle…
| Vous ne savez pas pourquoi j’étais présent, ce n’était pas du courage. |
Et je ne développais pas, car je ne savais pas plus qu’elle ce que ma vis-à-vis pouvait être, faire, ce qui pouvait justifier la vendetta furieuse qui semblait aujourd’hui la toucher. J’ai en tout cas utilisé pas mal de munitions. De tête, un chargeur, plus six balles d’un autre. Ca veut dire retourner au marché demain, vers la gare centrale, et échanger soit mes services contre un contrat, soit ce que je glane par ailleurs au cours de mes missions contre de la poudre et de l’équipement. Dans tous les cas, ce sera difficile et il faudra encore batailler sec. Rejoindre la bande d’un des Boss qui agite la ville serait le choix le plus simple. Moins de risques au cours de mes excursions.
Mais ma fierté personnelle et professionnelle pourrait-elle y survivre ?
La jeune femme se saisit de ma flasque. Elle ne veut même pas savoir ce qu’il y a dedans, elle en prend et en boit, sans pour autant se réfréner par prudence. Cela dit comme je venais d’en boire, cela limitait sans aucun doute les risques pour elle…Reprenant ma flasque, j’en reprends un bon coup de mon côté. L’alcool un rien fruité me pique le palais et me brûle la gorge mais je déglutis avec avidité, avant de reprendre quand la belle laisse entrevoir un futur plein d’incertitudes, et peut être même de bellicisme. Je fronce les sourcils et prends un air un rien circonspect.
| Je vous ai déjà vue quasiment nue, qu’est-ce qui vous dit que ce n’est pas pour vous avoir que pour moi que je vous ai emmenée ici ? |
Un peu d’humour noir, bien crasseux, mais lancé sur un ton calme, neutre. Il n’en était pas question. Tuer des gens suffisait amplement à mon bonheur et cela nourrissait suffisamment aussi ma propre culpabilité. La belle dit qu’elle vit sur la route, toujours pourchassée. J’hésite. Je ne sais rien d’elle.
| On va crécher ici, cette nuit. Par sécurité ; ils doivent remuer le quartier et quiconque sort. Ici, on peut tenir la position et vite se barrer par le fleuve au besoin. |
Jusqu’à demain. J’étais responsable d’elle, pour l’avoir tirée de là. Je ne pouvais pas renier mon propre geste.Si je commençais à faire ça, autant me jeter du plus haut pont de Gotham, et disparaître dans les eaux noires d’une ville à l’abandon. Je la laisse faire, quand elle explique vouloir stopper le saignement. Je gronde dents serrées mais sans bouger ; ce n’était pas la première fois que j’étais blessé. Je coule un regard vers elle, en reprenant une lampée de ma flasque, avant de retirer ma veste en partie déchirée, dévoilant dessous le t-shirt tout aussi noir que le reste, qui n’avait pas besoin d’avoir la manche remontée. Je grondais encore dans ma barbe renaissante quand le tissu frotta contre mon avant-bras.
| Non, je ne crois pas qu’un clou se soit cassé. J’ai mal, mais ça respire partout à l’air libre. Je crois. |
Je capte son regard.
| Vous allez devoir recoudre. Dans le fond du sac, vous avez des ciseaux, du fil de couture et une aiguille. Vous savez faire ? Ce n’est pas très compliqué. |
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 24 Mar - 17:01
Elle le regarde, le blond, et le dévisage quand il insiste lui-même sur le fait qu’il n’a pas été courageux… Et laisse tomber l’affaire. Elle ne répond rien. Elle le sent, il doit au moins être aussi buté qu’elle-même, et ce n’est pas peut dire. Inutile de tenter de lui faire accepter un concept qu’il n’acceptera pas, de la même façon qu’elle ne peut considérer sa réaction de rage pure, d’instinct de survie, comme du courage. Le temps et les épreuves l’ont endurcie, assez pour qu’elle n’en vienne jamais à pleurer le monstre qu’elle vient de massacrer. Elle portera en elle le trauma du passage de ses mains sur sa peau, et c’est déjà bien suffisant. Sans doute d’ailleurs usera-t-elle d’autohypnose pour supprimer toute impression ancrée dans sa chair de l’incident, sans pour autant effacer le souvenir… Elle y songe en tous cas. Mais dans tous les cas, jamais personne ne pourra la convaincre que sa brutalité est allée puiser dans son courage… Alors que Mirror, lui… Il l’a prise en pitié, c’est évident, de la voir aussi vulnérable et abusée par d’aussi sales types… Mais la pitié sans courage l’aurait laissé désolé pour elle… Et inerte. Il aurait baissé les yeux, comme tant d’autres, et laissé faire en prenant la fuite. Elle pourrait le lui expliquer… Mais à quoi bon ? Ce genre d’état d’esprit, celui qu’elle perçoit chez lui, s’entoure de murs inviolables, se retranche dans ses certitudes et ne laisse rien bousculer son univers ou sa perception du monde… Parce que sinon tout s’écroule. Peut-être, sans doute, que l’univers de cet homme, comme le sien, ne repose plus que sur quelques faibles certitudes auxquelles il s’accroche comme un noyé à sa bouée, de peur de se laisser emporter par le courant… Elle le comprend. Parce qu’elle, elle est dans cet état.
Elle pourrait lui demander ce qu’il foutait dans là-bas, mais en toute franchise… Elle s’en moque. Quoique ce soit, ce n’était sans doute pas reluisant. Armé comme il l’était, elle se doute que ça pouvait aller de l’extorsion au meurtre… Et Zatanna en est là, au carrefour de sa vie, confrontée à une réalité à laquelle elle ne pensait jamais être confrontée. Pour elle, il y a toujours eu les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Longtemps, elle s’est gargarisée d’être du côté des gentils. Quand la ville est tombée, elle voulait, espérait, que les citoyens feraient preuve de solidarité, de noblesse, dans l’adversité… Mais plus le temps passait, plus elle comprenait à quel point ces valeurs devenaient abstraites dès que les besoins de bases ne sont plus satisfaits… Elle-même, qu’est-ce qui l’empêche de tomber dans l’engrenage vicieux des boss et mafieux ? Sa magie, la certitude qu’ils feraient encore plus de mal en y ayant accès que sans. Mais si elle n’avait pas de magie… ? Si elle n’en avait pas, elle n’a aucun doute qu’elle serait comme eux, opportuniste par survie. Difficile, dans ces conditions, d’exiger une noblesse qu’elle-même n’aurait pas dans des conditions similaires… Ce que Zatanna retient de ces deux ans, c’est que la morale est malléable, et contextuelle. Dans ce contexte précis, Jonathan est un héros qui l’a sauvée d’une expérience destructrice. Dans un contexte étendu… Il est sans doute beaucoup plus nuancé, voire diamétralement opposé. Quel contexte prévaut sur lequel dans ce cas ? Aucun. Aucune réalité ne surpasse l’autre. Les deux sont vrais. Ne demeure que le choix de la magicienne dans ce cas, d’opter pour l’un ou pour l’autre. Sans surprise, elle opte pour le cadre du héros.
Sous cet angle, la plaisanterie graveleuse arrache un sourire amer à la jeune femme. Elle ne relève pas, parce qu’il n’y a pas besoin. Elle sait que c’est une plaisanterie. Elle a depuis longtemps appris à cerner les hommes. S’il avait été fait du même bois que ses agresseurs, il aurait consommé sur place ou bien l’aurait déjà entravée pour la réduire à sa merci. Il ne lui laisserait jamais la possibilité de dire non, ou de s’enfuir, précisément parce que ce qui fait bander les mecs de cette espèce, plus que la plastique de leur malheureuse victime, c’est la sensation d’exercer un pouvoir absolu sur elle. Mirror ne donne absolument aucun signe d’être ce genre d’homme. Pas de regard scabreux ou gourmand, ou malsain. Juste… De la froideur professionnelle. Elle se doute, en dépit de sa prévenance, que leur alliance n’a rien de naturelle et qu’il la subit. Elle ignore pourquoi, et elle s’en veut de s’imposer, mais il n’en demeure qu’elle estime que l’aider à panser ses plaies est le moins qu’elle puisse faire… Elle s’en ira après… Songe à le soigner, à l’aide de la magie, pendant son sommeil, et à prendre le large avant qu’il ne se réveille… Ainsi, elle aura payé une partie de sa dette, et lui sera libre. C’est en tous cas l’idée qui lui vient quand il parle de passer la nuit dans ce bureau. Elle hoche d’ailleurs lentement la tête en signe d’assentiment, le bleu de ses yeux suivant ses gestes tandis qu’il ôte sa veste et présente à elle une musculature sèche, sans doute entretenue à la dure… Entre ça et l’ensemble relativement professionnel tout en étant parfaitement neutre, le mystère autour de Mirror s’épaissit.
Elle l’entend gronder dans sa barbe quand l’alcool entre en contact avec la plaie, et elle lui renvoie une œillade désolée. Il doit en avoir l’habitude, sinon il n’aurait pas sur lui ce genre de matériel, mais l’un n’empêche pas l’autre. Histoire d’être certaine, elle inspecte quand même chacun des trous un à un, avant d’hocher à nouveau la tête en signe d’assentiment quand il lui parle de fil et d’aiguille. Elle sourit. « ça devrait aller. Je vais faire de votre bras une constellation… » Elle plaisante à son tour, mais sa plaisanterie n’a, elle, rien de scabreux. Pas qu’elle ne sache pas faire dans le potache, mais les jeux de mots plus innocents, naïfs, lui viennent plus aisément. Docile, elle sort le nécessaire à suture et, après s’être frotté les mains à l’alcool, grimaçant à son tour de l’agressivité du solvant sur ses propres plaies, se met au travail. Elle prend son temps, mais elle s’applique, particulièrement minutieuse. Un trou après l’autre, elle suture, fait de petites coutures en X qui lui feront comme des étoiles quand les cicatrises auront guéri. Elle se flatte d’avoir appris ça au cours de ses voyages, et d’avoir eu la présence d’esprit de s’intéresser, même sommairement, à d’autres choses que la magie… Zatanna se repose énormément sur ses pouvoirs, mais si d’aventure elle devait en être privée du jour au lendemain, elle refuse de se retrouver aussi démunie et incapable, vulnérable, qu’un nourrisson. Par les temps qui courent, qui l’empêche de recourir à sa magie au moindre caprice, ça la sauve.
« J’aime bien l’endroit que vous avez choisi… C’est joli, la vue sur le fleuve. » Elle laisse tomber, d’une voix absente. C’est absurde comme réflexion, elle en est très consciente, mais si ça peut distraire un peu Mirror le temps qu’elle recouse ses plaies, c’est aussi bien. Le sujet est trivial à dessein. Pour des raisons évidentes, ils ne peuvent évoquer de sujets personnels, alors une réflexion sur le lieu où ils se trouvent semble être le plus accessible… Et puis… Et puis Zatanna a une idée. Puisqu’ils prévoient de passer la nuit ensemble ici, autant que le moment passé soit à tout le moins distrayant, et au mieux, agréable. Levant une seconde les yeux de sa couture, elle lui lance un regard interrogateur. « Voudriez-vous jouer avec moi, Mirror ? » Ayant conscience de l’incongruité de sa question, elle se permet un petit sourire dans la direction de l’homme fait et s’explique. « Ce serait dommage de passer les huit prochaines heures dans le mutisme le plus total, non ? Puisque nous ne voulons pas parler de nous, que diriez-vous de jouer à nous inventer être quelqu’un d’autre ? » Une stupidité de plus, un jeu d’enfant, bien naïf dans la cruauté et l’obscurantisme ambiant… « Par exemple, mettons que vous vous appeliez Charles que vous étiez artiste paysager avant la chute… » Elle sourit, candide, sans attente particulière, sans même s’attendre à ce qu’il accepte… Mais au moins, elle aurait tenté.
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 24 Mar - 17:58
Je comprends que les choses se tassent. Que la jeune femme ne m’en dira pas beaucoup plus sur elle. Je ne lui en veux pas. Plus que jamais quand il n’y a pas d’argent ou quoi que ce soit du genre, le savoir est le pouvoir. Savoir ce que font les gens. Partout, et tout le temps. Savoir pour qui ils roulent. Savoir pour qui ils bandent. Pour qui ils ont peur. Savoir où appuyer pour faire mal, pour ne pas laisser une seconde chance à qui que ce soit et l’achever dans la foulée.
Savoir qui avait survécu, et à quoi.
C’était ça moi, qui m’intéressait. Je sens encore le poids familier et rassurant de mes armes, sanglées à mes jambes. Je sais que quoiqu’il arrive, j’étais capable d’en remontrer à beaucoup. Capable d’inventer des pièges avec mon environnement, de l’utiliser. Franchement, la jeune femme brune n’avait pas l’air bien dangereuse avec ses deux grands yeux si expressifs. Avec ces lèvres pleines, et cette poitrine dont on devinait les contours généraux sous les restes de ses vêtements. Mais je savais que dans un monde de salopards comme celui dans lequel nous vivions, il ne fallait se laisser griser par aucun joli minois.
Cette fille pouvait avoir coupé les couilles d’un mafieux pour le baiser dans tous les sens du terme, ou bien elle pouvait être une dangereuse contrebandière. Une ancienne flic, aussi. Il paraît que les sbires des Boss les pourchaissaient, eux et tous les anciens fonctionnaires.
Heureusement que le Suicide Squad impliquait que mon nom soit retiré de toutes les archives accessibles depuis les ordinateurs encore en état dans la ville. Sinon, on sera déjà venu me chercher. Et ma maison, bien barricadée et bien protégée, aurait pu faire l’objet d’un assaut en règle. La belle reste contrite quand elle m’asperge de désinfectant et que je doive serrer les dents pour encaisser. Je lui demande de me recoudre, alors que je me débarrasse de la veste et du t-shirt pour éviter qu’elle ne soit gênée par le tissu. Je ne comprends pas tout à fait sa plaisanterie, même si à son air je suis convaincu qu’il en s’agit d’une.
| Une constellation ? | J’hésite, me passe la main dans la barbe. | Désolé, je ne l’ai pas, celle-là. Je ne suis pas un poète ou un homme d’esprit. |
Sinon je me serais tiré loin d’ici avec ma famille au moment où le Chaos est venu régner en maître sur les hommes. Je grimace, quand elle se met à l’ouvrage. Et je comprends ce qu’elle disait après coup ; c’était vrai que les sutures avaient la forme d’une constellation. Je note aussi qu’elle sait y faire et même si je grimace, grince des dents et tends tous les muscles du haut de mon corps à chaque fois que la douleur se fait plus forte. Rien d’insurmontable, mais celui qui encaisse tout sans broncher doit avoir un problème nerveux ou neuronal. Et pourtant, mon corps en porte, des traces. En plus de quinze ans de vie militaire et d’entraînements, de combats au sein des forces spéciales… Tâches dûes à des impacts de balle, lacération au couteau sur le flanc, cicatrices diffuses d’éclats reçus… Il y en a à la pelle. Ma barbe qui repousse en masque une près du menton. Et mes cheveux en cachent une sur la tempe. Mon regard se perd sur elle, pendant qu’elle le fait. Plus que jamais, les questions s’enchainent dans ma tête, mais l’inconnue parle de l’endroit.
| Je ne l’ai pas pris parce qu’il est beau. Mais parce qu’il est facile à défendre. Et facile d’en fuir au besoin. Ce n’est pas la première fois que j’ai besoin d’une planque dans le secteur ; c’est un coin dangereux. |
Regard éloquent sur ses vêtements déchirés.
| Plus encore quand on est une femme. Et encore plus quand on est aussi jolie. |
Forcément, tout ce qui avait une paire de seins était en danger dans ce genre d’endroit. Et tout ce qui avait un trou de façon générale risquait quelque chose, avec ces animaux bipèdes qui écumaient les rues de certains recoins de Gotham. Je l’écoute, quand elle sourit, quand elle propose un jeu. Soupir de dépit, et nullement de colère ou de déception. Je regardais le sol, alors, un bon moment, respirant doucement.
| Je suis désolé. Je ne sais plus jouer. Je n’ai rien qui me vienne en tête. Tout ça… C’est trop, vous comprenez ? Je ne sais même plus être autre chose que ce que je suis aujourd’hui. Je ne saurais plus changer. Il y a eu trop de choses. Trop de mort, et trop de sang. |
Je relève les yeux vers elle, accroche son regard.
| Vous avez gentiment pris soin de mon bras. Ce sera mon tour de prendre soin de vos blessures, si vous n’avez pas peur que je tente quelque chose ; je peux m’éloigner de mes armes mais je dois les garder chargées, ici. Comment puis-je vous appeler d’ailleurs, si je n’ai pas le droit à votre nom ? |
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 24 Mar - 18:55
« Vous verrez, quand j'aurai terminé... » Elle lui glisse, une profonde bienveillance dans la voix, en réponse à la réponse que lui lui a donnée, dubitative quant à sa plaisanterie concernant la constellation. A vue de nez, elle trouve plus ou moins une sorte de correspondance avec Orion... Penser à quelque chose, pour elle, d'aussi trivial que l'astronomie, première fois en deux ans, lui fait du bien, lui donne l'impression de toucher du doigt une partie d'elle-même réduite à l'état de fantôme depuis que la Justice League est passée à travers ce maudit portail. Pendant qu'elle pique, sans véritable expertise mais avec beaucoup d'application, tentant de faire le moins mal possible à son « patient », elle pense, en toile de fond, toujours concentrée sur sa tâche, à des choses qui le sont moins. A la cartomancie par exemple, ou encore la chiromancie. Ça lui plaisait, ces petits tours de bonne femme. Ça faisait toujours impression, en particulier en rencard. Les hommes ne sont jamais réceptifs à ce genre de choses, abstraites, ils détestent le déterminisme et font toujours tout pour se battre contre leur destin. Preuve en est du père d’Oedipe. Contrarié par la pithie, chacune de ses actions n'a fait que le précipiter à la rencontre de sa destinée. Les hommes détestent cette idée... Jusqu'à ce qu'elle les flatte, et qu'on leur annonce un avenir glorieux. Elle aimait jouer à ça, Zatanna, observer leur scepticisme dédaigneux et leurs yeux devenir brillants quand elle leur prédisait gloire et fortune... Elle mentait, bien sûr, dans la plupart des cas. Mais commençant chaque lecture par un « Rien n'est figé dans le marbre », elle se couvrait. Des années plus tard, elle imagine que soit ils l'encensent pour avoir eu raison, soit il la maudissent pour les avoir menés en bateau, et se méprisent eux-mêmes d'avantage d'avoir cru aux boniements d'une bonne femme... Mesquin ? Sans doute. Toutes ses conquêtes n'y ont pas eu droit. Seulement les plus orgueilleuses.
« L'un n'empêche pas l'autre... » Elle répond, avec simplicité, aux arguments pragmatiques qu'il a avancés. Elle comprend la nuance que ça a pour lui, mais à elle, ça lui parle très peu. Dans le pire des cas, elle peut se téléporter ailleurs. Elle connaît les toits des buildings les plus praticables, les coins de corniche où atterrir en toute discrétion, les coin à éviter... ça l'a sauvée plusieurs fois, même si ce n'est que reculer pour mieux sauter. Toute à sa suture, elle ne relève les yeux au terme de son discours que pour croiser le regard éloquent qu'il lance en direction de ses vêtements. Elle baisse les yeux vers les loques qu'elle porte, et soupire discrètement. « Et encore, vous m'auriez vue dans mon costume de scène... » Beaucoup de nostalgie dans sa voie. Elle est consciente de laisser passer un indice sur son identité potentielle, mais quel est le pourcentage de chances, puisqu'il ne l'a pas reconnue au premier coup d’œil, qu'il fasse le lien avec la célèbre prestidigitatrice qu'elle a été ? Et puis, magicienne est bien le dernier des métiers de scènes auquel penser... Elle pouvait être danseuse, acrobate, et tellement de choses avant d'être magicienne... Elle lui sourit un peu. « Merci du compliment... Surtout que je suis consciente qu'il est superflu, dans le sens où jolie ou pas, les femmes demeurent des proies faciles dans le coin... »
Le temps de terminer sa suture, et elle lance une idée de jeu, sensée déverrouiller leur imagination et leur permettre, un instant, de s'évader loin de cette réalité sombre et difficile... Elle le voit baisser les yeux, et laisse ses épaules s'affaisser légèrement, pas de déception, mais de tristesse à l'entente de sa réponse. Elle comprend. La peine tue l'imagination. De tous les sentiments, c'est sans doute le plus gourmand, celui qui serait même capable d'éteindre un soleil. Elle n'insiste pas, se permet seulement d'effleurer la joue de celui qui l'a sauvée du bout des doigts, et de lui sourire, en guise de soutien, avant de prendre dans son sac son masque et de le mettre entre elle et son bras. « Regardez... » Elle dit, en lui montrant les points. « Ici, vous avez la ceinture d'Orion... » Elle sourit encore, tenant sa bonne humeur à bout de bras pour éviter de se laisser submerger par l'horreur, la fatigue, l'appréhension, la colère et la peur... Elle ne veut pas penser à ce qu'il vient de se passer, elle ne veut pas penser à ce qu'elle pourrait être, en ce moment. Elle ne veut pas avoir ne serait-ce qu'une seconde pour visualiser son corps meurtri plié aux désirs pervers de ses agresseurs... Rien que la perspective la fait trembler de nervosité. Se rassérénant comme le peut, elle relève vers lui le bleu électrique de ses yeux et, à sa proposition, le considère longuement dans le silence.
Elle met une éternité à prendre une décision, Zatanna. Elle réfléchit à la possibilité de le faire elle-même, ce qui serait plus délicat pour toutes ses contusions, à l'exception de celle de sa lèvre. Elle réfléchit à la véritable probabilité que Mirror rompe sa parole et tente quelque chose en lui ayant assuré qu'il ne le ferait pas... Son instinct lui souffle de lâcher prise, sa paranoïa a tous les voyants au rouge. « Vous connaissez les double-standards, Mirror ? » Elle demande, plutôt légèrement, compte tenu du contexte. Sur le point de s'expliquer, elle renonce finalement et secoue doucement la tête en signe de négation. « Je vous remercie de votre aide... Je veux bien que vous m'aidiez pour celles desquelles je ne peux pas m'occuper seule s'il vous plaît. » Elle répond, sans rebondir ni sur les armes, ni sur la menace potentielle d'attouchements. Ce serait incohérent qu'il s'en prenne à elle, ici et maintenant, alors qu'elle sait où se trouvent ses points de suture tout frais, n'est-ce pas ? Peut-être que... Peut-être. Dans tous les cas, elle est sur le point de le savoir.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 24 Mar - 21:21
Cela me laisse un drôle de goût en bouche, un drôle de sentiment, que de ne pas être en train de me raccommoder moi-même. Combien de fois ai-je été forcé de le faire ? On a tous des médics, dans nos équipes. Mais entre les pertes endurées durant les opérations spéciales, les incidents sur le terrain et le manque d’équipements… J’avais pu refermer des plaies d’éclats ou de barbelés à la colle forte que je trimballais, ou me recoudre avec du fil qui n’était pas stérilisé, voire avec un trombone chauffé d’abord au feu vif. Le système D avait laissé des marques sur mon corps. Le genre à faire pleurer ma femme en silence quand je rentrais d’opération, quand elle me serrait contre elle. L’estomac noué de penser à Shandra, je déglutis péniblement, et reprends une petite gorgée de ce tord-boyaux qui remuait l’intérieur.
Ca faisait du bien, d’être recousu par quelqu’un. Par une femme. Gentille et jolie.
Mais c’était comme un pansement qu’on collait sur une plaie en train de saigner. Je ne la connaissais pas. Pour ce que j’en savais, elle pouvait me planter dans mon sommeil. Je ne dormirais pas, cette nuit. Comme souvent. Mais je n’aurais pas assez d’alcool pour tenir jusqu’au bout. La jeune femme continue de me recoudre avec application, sans rechigner.
Ca n’est pas la première fois qu’elle le fait. C’est une certitude.
J’arque un sourcil, et retourne vers elle à nouveau pour accrocher son regard quand elle parle de costume de scène. Qu’était-elle, avant tout ceci ?
| Un costume de scène ? Vous étiez genre quoi ? Une chanteuse, une danseuse ? |
Je soupire à nouveau, hoche la tête en signe de dénégation. Je comprenais qu’elle regrettait. Pas moi. Rien n’avait changé. Et tout avait changé. J’étais toujours le même… Mais seul, cette fois. Les étoiles de ma vie, les phares de mon existence, s’étaient tous arrêtés de me porter leur lumière. En même temps. Dans les flammes et les hurlements. Les yeux rougissent et pas qu’à cause de l’alcool.
| Moi c’est ça, mon costume, depuis toujours. |
Je désigne les loques de mon uniforme.
| Ne dites à personne que j’étais flic ou militaire, sinon je serais abattu comme un chien par le même genre de type que ceux qui ont essayé de vous agresser. Je le mérite sans doute, mais j’ai encore des choses à faire, beaucoup. |
J’avais bien conscience que j’étais un salopard qui terminait des vies. Mais elles avaient déjà été brisées par le destin. Plus d’espoir de compromission, de rédemption. J’avais une tâche à accomplir. Une seule. Et elle était simple. Je garde mon regard dans le sien.
| Faciles ? Vous avez fait éclater la tête de ce type comme une pastèque. Vous avez peut être un joli minois et tout ce qui va avec, mais il ne faut pas vous emmerder. Ces connards l’ont appris à la dure. |
Une balle dans la tête, une autre dans le torse. Impossible de survivre aux deux. Sans remords. Même si ça baignait encore mes mains du sang de mes compatriotes, aussi fous et vils étaient-ils devenus. Simple remise en perspective des choses auxquelles j’avais pu assister, ce soir. Je frissonne, et lui offre les tréfonds de mon âme au travers de mon regard un rien humide des circonstances, de l’alcool et de la douleur. Insupportable, pleine et entière, bouleversante. Je souris plus franchement en secouant la tête quand la jeune inconnue me dit que j’avais la ceinture d’Orion sur le bras. Je me rappelais Jenni et Tabi qui me donnaient des cours, avec le télescope sur le balcon de leur chambre, qui remplissaient des cahiers. La petite toujours à rêver d’un jour aller dans l’espace. Si elle nous voyait, maintenant, nous débattre les uns des autres dans la folie. Ma petite avait eu de la chance d’être partie plutôt que de vivre ça. Ce genre de vie. D’agression violente, permanente.
Et je me haïssais plus encore de penser ça.
Je me perds dans ces yeux d’un bleu si intense, répondant aux miens plus clairs.
Je l’écoute.
| Non, je ne sais pas ce que c’est. Pas plus que votre nom, ou votre surnom. Je vous appellerais donc madame. |
J’avais tranché d’un ton décidé, péremptoire. Je reste un soldat. Je ne me laisse pas bloquer longtemps par un problème, sinon c’était la porte ouverte à l’hésitation à l’instant fatal. Je soutiens son regard, encore. Me demande si je m’enfonce pas tout droit la tête dans un piège béant. Mais je continue de la regarder, sans bouger. Grimace en bougeant mon bras, que je termine de bander seul.
| Dites-moi où vous avez mal, et je regarderais ce que je peux faire. |
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mer 25 Mar - 13:33
La question de Mirror parvient à la faire sourire, un peu, et grimacer quand la coagulation de sa lèvre saute, lui envoyant une décharge de douleur qui va lui vriller jusqu’au cerveau. Elle hoche pourtant la tête en signe d’assentiment, lentement. « Un peu de ça, et un peu d’autre chose… Je faisais du spectacle. C’est assez vaste comme domaine. » Son sourire s’agrandit, gentil, juste reconnaissant de pouvoir évoquer la chose une minute. Elle voudrait lui raconter comment elle faisait voler les éléphants, s’envolait dans des bulles ou comment, en faisant passer sa main à travers son chapeau, elle ressortait en une version géante pour attraper l’un des spectateurs de son spectacle… Qui finissait en version miniature dans le creux de sa paume, avant qu’elle ne lui rende sa véritable taille. Quand elle était encore quelqu’un, Zatanna faisait des prodiges. Son bonheur était simple. Elle ne courrait pas spécialement après la gloire ou après la fortune, ce n’était que des à côtés qui l’amusaient, mais pas une fin en soi, pas comme la pratique de la magie pour la pratique de la magie, l’émerveillement de voir la réalité se plier au moindre de ses jolis caprices… Elaborer des numéros était la partie qu’elle préférait, véritables challenges pour son imagination, et l’entraînement de totales découvertes. En était-elle capable ? En avait-elle la force ? Bon Dieu, elle en chialerait, le cœur déchiré, de se retrouver là, aussi impuissante et vulnérable quand elle se sait capable de tellement de choses… Mais non. Chialer est une très mauvaise idée, pas avec le mal de tête, de plus en plus lancinant, qui lui vient avec le contre-coup.
Un regard vers lui, et si l’origine n’est sans aucun doute pas la même, elle voit dans ses yeux rougis ce que lui-même doit voir dans les siens. Qui que ce soit cet homme, il doit avoir au moins aussi mal qu’elle. La peine et la souffrance n’épargnent personne, qu’on soit simple citoyen ou qu’on flirte avec les Dieux… En fait, posséder la puissance ne fait que creuser d’avantage l’abîme de l’horreur de l’impuissance… En silence, elle laisse ses yeux aller de la veste de treillis noire au reste de ses vêtements. Un militaire, sans doute reconverti en mercenaire… Elle comprend. Bien plus qu’elle ne veut l’admettre, et fait « non » de la tête quand il lui demande de ne pas en parler. « Ne vous inquiétez pas… Je ne suis pas la plus sociale des créatures, et… » Elle rit un peu. « Sans doute la moins adepte des mauvais tours. » Il ne peut pas comprendre la plaisanterie, mais, elle, ça la fait rire autant qu’encore une fois ça lui donne envie de pleurer. Elle tient bon malgré tout, reflue des larmes qui lui piquent de plus en plus sûrement les yeux à mesure qu’un semblant de confort, qu’un ersatz de sentiment de sécurité l’étreint. L’idée d’être deux alliés dans la galère, de pouvoir être distraite ne serait-ce qu’un instant, puisque deux têtes valent mieux qu’une, celle de Mirror peut compenser ses propres manques… Pas question de s’endormir sur ses lauriers, mais plus besoin d’être entièrement sur le qui-vive, comme la biche aux abois qu’elle est depuis deux ans.
La remarque concernant le sort de son agresseur laisse flotter un discret sourire sur ses lèvres pleines. Il a raison, s’en prendre à elle est une très mauvaise idée… Il n’a pas idée d’à quel point. En lui explosant le crâne au pied de biche, Zatanna a fait preuve de merci. Avec plus de temps, elle lui aurait concocté une prison mentale qui lui aurait appris, à cette roulure, à s’en prendre à une femme… C’est peut-être mieux, donc, que le fer ait parlé. Pour lui en tous cas. A cela, la magicienne ne répond pas, se contente de sourire à Mirror, sibylline. Ce sourire du reste, s’adoucit sensiblement au regard qu’il lui lance, à travers lequel elle le sent tellement perdu, intérieurement prostré… Comme écrasé sous des poids dont elle n’a pas conscience… Facile à se figurer, dans un monde comme le leur… En tant que militaire devenu mercenaire, les décisions difficiles doivent être son quotidien, des décisions qui, selon, doivent l’obliger à choisir entre sa morale et la nécessité de survivre… Elle comprend. Elle ne juge pas, Zatanna. Au stade où ils en sont, personne ne peut prétendre avoir une vie qui vaille mieux qu’une autre… Et le choix qui reste, à la fin de la journée, demeure le même pour tous, était le même au cœur de la bataille précédente… Est-ce que ce sont eux qui vont survivre, ou moi ? La notion de sacrifice, par les temps qui courent, ne veut plus dire grand-chose. Pas que les gens ne veulent plus se sacrifier, mais ils ne veulent plus se sacrifier pour rien… Il faut que leur mort, à défaut de leur vie, ait un sens qui les dépasse. Elle l’a vu. Elle le comprend, ça, Zatanna. Alors à ce regard de chien battu qu’il lui lance, elle envoie sa main serrer la sienne, pour dire sans le dire qu’elle comprenait, et qu’elle ne jugeait pas. Chacun affronte ses propres démons. Elle-même ne supporterait pas d’intrusion dans son combat face aux siens. Elle se doute que l’homme qui lui fait face n’a pas besoin des conseils ou de l’approbation d’une illustre inconnue. A cet instant, du reste, Zatanna n’est qu’une âme humaine entrée en collision avec une autre, et qui la reconnaît comme telle, fragile, faillible… Belle d’être éphémère.
Question sur les double-standards, après proposition de sa part de la soigner. Bien heureux est-il, celui qui ignore qu’à acte égal, les réactions seront inégales selon qui les entreprend. Elle préfère le laisser dans l’ignorance, c’est plus facile, et hoche la tête en signe d’assentiment quand il impose qu’il l’appellera « Madame ». Elle rit à nouveau un peu, avant de discrètement gémir de mal à cause de la fente à sa lèvre. « J’aime bien. Pendant quelques heures, j’aurai l’impression d’être Miss Daisy. » Pourquoi Miss Daisy ? Parce qu’elle avait un chauffeur, et que ça lui fait penser à Alfred, qui appelait toujours Bruce « Monsieur ». Hochant à nouveau la tête en signe d’assentiment, elle la tourne ensuite et lui expose sa tempe fendue, le sang séché à la racine de ses cheveux, et sur le même côté, un hématome qui commence à violacer au niveau de sa mâchoire. « Ici s’il vous plaît… Je ne parviendrai pas à voir ce que je fais, même si vous me permettiez d’utiliser votre miroir… » Elle soulève ensuite un pan de son haut, et montre un nouvel hématome de la taille de l’Afrique qui s’étend entre ses côtes et sa taille. « J’ai mal ici… Vous voyez quelque chose ? » Et, ce faisant, elle remarque qu’en plus d’être un peu humide, une tâche sombre sur son pantalon le long de sa cuisse colle… Circonspecte, elle y pose son index, et celui-ci passe au travers. Le contact avec sa peau la fait frémir. « Ah, et apparemment il y aura là aussi… Mais ça, je pense que je pourrai m’en occuper… » Elle conclut, avant de tourner à nouveau sa tête pour lui permettre de s’occuper de ce qui lui semblait le plus urgent à elle… Sa tempe. « N’appuyez pas trop fort s’il vous plaît… ça fait affreusement mal… » Comme une rage de temps, mais en pire. Elle le précise, et rien à faire si elle doit avoir l’air douillette en le faisant !
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mer 25 Mar - 15:36
Je note sa réaction et sa moue empreinte de douleur quand elle sourit à ma question et qu’elle réagit à sa lèvre fendue. Elle explique doucement et avec gentillesse -mais toujours à demi-mot- ce qu’elle faisait avant. Du chant, de la danse, du spectacle. Je n’y connaissais pas grand-chose en vérité. Déjà parce que j’avais été fort peu présent auprès de ma famille mais aussi et surtout parce que les rares occasions avec Shandra d’aller voir quelque chose, c’était plus le théâtre ou l’opéra. Madame avait toujours eu ces goûts-là, quand moi je n’avais jamais eu d’intérêt que pour le cinéma. Il fallait dire aussi que ce genre d’occasion était pour elle le moyen d’entretenir ses relations professionnelles en dehors du monde du travail, puisqu’en tant qu’avocate elle croisait beaucoup des gens du public à son cabinet. Tout cela semblait si loin aujourd’hui…
| J’aimais bien les costumes de spectacle, surtout ceux des femmes. Intérêt que mon épouse ne partageait pas forcément… |
Vague réminiscence de ses réactions, de son caractère. Je revoyais son sourire et son regard, mi amusé mi furibond quand je la tançais à la sortie d’une pièce de théâtre. Oui. C’était loin. Et ça ne reviendrait jamais. Je reniflais et me passais la manche sous le nez. Sans doute pas très glamour, mais j’avais toujours eu des manies simples de l’homme de troupe, qui ne cherche pas, qui n’intellectualise jamais son comportement. Je me contente de hocher la tête quand la brune m’explique qu’elle n’est pas du genre à faire des coups fourrés. Tout cela n’est pas facile, ne va pas de soi. Je veux bien la croire, mais seul le temps -et nous n’en avons sûrement pas- ne pourra que me pousser à la croire tout à fait ou pas du tout. Elle semble le croire, et le faire croire en tout cas ; je la sens choquée, prête à craquer.
Sa main se pose sur la mienne. Je la regarde. Douce, chaude.
Amicale ? Je relève les yeux vers les siens. Je continue d’en voir toutes les nuances. Elle a un peu regard, Miss Daisy, et on ne peut que se plaire dans la contemplation de ses abysses. Je note que ça fait un moment qu’on ne m’a plus touché comme ça. L’essentiel des contacts que j’avais avec les autres depuis la Chute, c’étaient le choc de la chair contre la chair en plein combat, les caresses intéressées des danseuses et des prostituées, mais rien d’aussi gratuit, libre d’arrières-pensées… Du moins je crois. Je ne sais toujours pas qui elle est, pourquoi elle est recherchée. Pourquoi il fallait cinq mecs pour ça. Ca me met tous mes sens en alerte, même si pour l’instant une sorte de trêve implicite et de passerelle est jetée entre nous. J’opine du chef, devant la porte refermée.
| Madame, alors. |
J’ai compris la référence, mais je note que même un vrai surnom, elle n’en veut pas. Je ne sais pas ce qu’elle a fait, mais la voilà qui montre le côté de son cuir chevelu où j’avais déjà cru voir du sang séché dans ses cheveux, sa mâchoire qui marque, aussi. Et la marque sur le côté de son abdomen. La déchirure sombre de son pantalon. Je relève mes yeux céruléens vers les siens, après avoir estimé à la louche les dégâts et le matériel dont j’aurais besoin.
| Ok, je vois. Je vais avoir besoin du fil, de l’aiguille et du désinfectant. Je vais aussi devoir toucher, surtout votre abdomen. Je dois vérifier si les dernière côtes ne sont pas cassées. Retirez votre pantalon, pendant que je stérilise l’aiguille. |
Je garde le silence, garde le contact visuel.
| Vous ne craignez rien, vous avez ma parole d’officier, pour ce qu’elle vaut encore. |
Je prends l’aiguille dans un peu de bandage que je déchire du rouleau de tissu, et l’asperge de désinfectant avant de la frotter consciencieusement. Un rapidement examen me montre qu’en effet, c’est pas dingue. La lacération est pas mal à la cuisse, mais elle ne saigne plus trop. Je prends la tête d’abord, parce qu’il faut vérifier qu’il n’y a pas de commotion. Lui attrapant délicatement -mais fermement- le menton, je lui tourne la tête sur le côté et commence à lui tamponner la tempe endommager pour nettoyer ses cheveux du sang et la blessure.
| Je ne pourrais pas recoudre, pas avec vos cheveux. Par contre je peux vous bander la tête. Regardez droit devant vous, Madame. |
Je tire de mon sac une lampe qui se fixe sous le pistolet ou au canon de mon fusil, et l’allume. Par petits flashs.
| Ca va, vos pupilles réagissent normalement. Normalement, pas de commotion. Il va quand même falloir éviter de dormir pendant une douzaine d’heures, pour être sûr. |
Je glisse un regard un rien taquin dans sa direction.
| Vous ne pourrez pas invoquer d’avoir été dans un état second quand je vous ai demandé de vous déshabiller. |
Petite diversion, au moment de presser plus fort le tampon sur sa tempe, de le maintenir avec force -et douleur pour elle- alors que mon autre main commençait à faire le tour de sa tête pour la bander, pendant que je maintenais un bout du tissu entre la compresse et mon doigt.
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mer 25 Mar - 18:47
« Je peux comprendre… » Elle répond, avec une voix amusée, tentant de ne pas sourire trop largement pour s’épargner la douleur de sentir encore ses chairs se déchirer. Les femmes, contrairement aux hommes, ont tendance à se mettre en concurrence les unes avec les autres, ce qui est bien dommage. Heureusement, beaucoup parviennent à aller au-delà de leur jalousie, assez pour se faire accompagner de leur galant à des spectacles de revue, de cirque ou autres du même acabit, où les tenues sont toujours chatoyantes, sempiternellement moulantes, et parfois… Très peu couvrantes. Elle, elle ne s’estimait ni trop, ni trop peu. Un peu glamour, un peu séductrice, un peu séduisante dans ses collants résille et son haut queue de pie, qui rappelaient un Monsieur Loyal… Et elle adorait son chapeau. L’accessoire qui faisait tout. Ça, et sa baguette, présentement réduite à l’état de taser. Elle adorait la scène, Zatanna. Pas spécialement les projecteurs, qui l’éblouissaient, mais voir les gens repartir des étoiles plein les yeux, et l’esprit en ébullition de chercher « Comment ? », son « truc »… Parfois imitée, mais bien évidemment jamais égalée, pour la simple et bonne raison que les homo-magis, comme elle, ne courent pas les rues… Ce qui n’est pas un mal en soi. En possession de son plein potentiel, Zatanna pourrait sans peine rameuter des fidèles et se créer un culte. Si son caractère ne se prête pas à ce genre délires, d’autres pourraient. Autant, donc, que les chances soient limitées.
Peu envieuse de plonger Mirror dans des souvenirs qui semblent douloureux, si elle compatit visiblement à la mention de son épouse, elle ne demande pas si la dame est décédée, ou s’ils ont simplement divorcé. Compte tenu des circonstances, les deux cas de figure sont possibles, et peuvent s’avérer aussi douloureux l’un que l’autre… Dans les deux cas, elle ne juge pas, prend la mesure de ce que cet homme a perdu, et de la peine que ça lui inflige. Elle compatit à son sort, partage discrètement sa peine. C’est sans doute, en dehors de sa brève rencontre avec la jeune protégée de Falcone, l’interaction la plus humaine qu’elle a depuis… Avant sa transformation. Quelque chose de simple, l’inutilité de la surenchère. Même si ce n’est pas verbal, Mirror semble vider un peu son sac, et Zatanna ne se sent pas obligée de montrer un courage qu’elle ne se sent pas avoir… Comme avec Dick et Bab’s. Plus jeune qu’elle, la dernière fois qu’elle les a vus, elle a fait son maximum pour tenter de les inspirer, pour les inciter à garder espoir, à s’accrocher, se forçant à croire en son propre plaidoyer… Plaidoyer qui lui semble très loin, ici et maintenant, où elle se voit bien passer des heures à ne rien faire d’autre qu’observer les ondulations du fleuve, sous eux…
Elle sourit légèrement à Mirror à nouveau quand le surnom « Madame » est définitivement établi, et tente de se contorsionner pour voir sa peau sans enlever les loques qu’elle a sur le dos, qui se mettent irrémédiablement dans son champ de vision. « Vous croyez ? ça a l’air si vilain que ça ? » Elle demande, curieuse, peu habituée à être abîmée à ce point-là… D’ordinaire, le moindre bobo, elle le soigne tout de suite et il n’y paraît plus. Mais là… Impossible d’utiliser sa magie, pour encore plusieurs heures, et elle préférerait ne pas mourir entre les deux… Ce serait incroyablement stupide. Quand il parle de retirer son pantalon, les yeux de la magicienne accrochent les siens, et le considèrent longuement, son visage dénué d’expression. Elle reste là, se renferme un peu sur elle-même, le jaugeant au moins autant qu’elle le sent la jauger, jusqu’à ce qu’il lui donne sa parole. Elle fronce légèrement les sourcils d’inquiétude, se demande si elle est prête à ça, surtout après ce qu’il vient de lui arriver… Et ferme les yeux, inspirant un grand coup, en résolvant que survivre n’aurait rien d’intéressant si une septicémie la privait de ses forces et l’empêchait de se soigner.
Elle finit par quitter donc le bureau sur lequel elle s’était assise, et fait glisser son pantalon sur ses chevilles, les joues rosissant comme celles d’une adolescente malgré elle. Dans un contexte romantique, elle n’aurait aucun mal à se déshabiller, n’éprouverait aucune gêne avec son corps… Mais ce contexte-ci est loin d’être romantique. Elle est loin d’être à son avantage, en compagnie de quelqu’un qui souhaite la voir dénudée… Elle se force à feindre l’indifférence, et finit par ôter également les fripes de son sweat, afin de laisser à l’officier la possibilité de l’examiner, au moins sommairement. La douleur dans sa cuisse se réveillant, elle revient s’asseoir sur le bureau et, docile, laisse sa tête suivre le mouvement qu’il lui imprime, plissant malgré tout les yeux de douleur à chaque fois que son coton entre en contact avec sa tempe meurtrie. Pas de couture, selon lui, plutôt un bandage. C’est aussi bien. A son injonction, elle regarde devant elle, se fait éblouir sans broncher par la lampe de laquelle il se sert pour tester les réflexes de ses pupilles. Elle ne savait même pas qu’on vérifiait ça comme ça, Zatanna, ses propres compétences en la matière étant très sommaires. Elle retient l’information, cela dit, qui pourra lui être très utile par les temps qui courent. « Douze heures ?! » Elle geint, visiblement au bout de sa vie, et dépitée dans la seconde. « Moi qui espérais pouvoir dormir un peu avant de repartir… » Elle se lamente, brièvement, se demandant comment elle tiendra éveillée jusque-là.
Discrètement en train de s’apitoyer, la feinte de Mirror a tout de même le don de la faire rire un peu, et grimacer, non seulement à cause de sa lèvre mais aussi à cause de ses côtes. « Pitié, ne me faîtes pas rire s’il vous plaît… » Elle supplie, portant la main à son flan, le bras devant son ventre, pour effleurer son hématome du bout des doigts… Avant que tout ne soit beaucoup moins drôle et qu’elle ne gémisse de douleur quand il presse sur sa tempe, lui faisant monter des larmes aux yeux. « Aïe… » Elle souffle, pour tenter de rattraper par de l’humour le petit cri qu’elle a poussé, même si elle ne se voile absolument pas la face. Le mal est fait, il sait maintenant qu’elle est douillette. « La vulnérabilité induite par les blessures, ça compte comme un état second, vous croyez ? » Elle demande, toujours avec humour, simplement soulagée que ses mains relâchent sa tempe douloureuse, mais le sang y battant désagréablement, la lançant malgré tout. Preuve en est, sa voix baisse d’un ton, se fait encore plus douce qu’elle ne l’était avant. Pas question de crier avec la tête dans cet état…
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mer 25 Mar - 22:25
Je haussais les épaules et secouais la tête d’un amusement nostalgique quand la jeune brunette convint qu’elle pouvait comprendre la jalousie qu’éprouvait jadis mon épouse. Le genre de femme, vraiment ? On ne saura jamais. Shandra était une femme d’une extrême ambition, d’une grande intelligence. Elle avait aimé cette vie. Malgré toutes les contraintes que ma propre existence balisait dans la sienne. Elle avait aimé être au bras d’un militaire décoré, bien que trop souvent absent, tout autant qu’elle aimait sa propre réussite, son cabinet, sa renommée, et nos filles bien sûr, ce qu’elles devenaient. Je devais me retenir de cogner dans quelque chose en repensant à elles. On ne m’avait même pas puni pour l’éthylisme au volant, ce soir là. Au regard du drame vécu, de mon absence de responsabilité originelle et de « la nation reconnaissante », tout avait été enterré, oublié, et l’autre empaffé avait tout pris sur lui. Je ne savais même pas s’il était encore en vie, ce camé. Il avait dû mourir depuis longtemps, ou s’avilir dans ce nouveau monde pour gagner sa dose. Mais Shandra avait pu en jalouser d’autres signifiait qu’elle tenait à moi, quand même. Même à la fin, quand plus rien n’allait. Qu’elle supportait encore moins la vie de l’agent spécial du renseignement que celle du militaire des forces spéciales.
Je me crispais, et déglutissais en repoussant son souvenir.
C’était moi qui l’avait tuée. Qui avait tué nos deux filles. En temps normal, je n’aurais jamais eu cet accident. Quoiqu’il arrive désormais, je ne pourrais plus jamais rentrer « à la maison ». Ce n’était plus qu’un domicile. Un lieu sûr, militarisé, protégé par tout ce que j’avais pu trouver. Une base arrière. Peuplée de fantômes. Ni plus, ni moins. Je hoche la tête en relevant les yeux vers la jeune femme qui me fait face.
| Oui, ils ne vous ont pas loupé. Chanteuse, danseuse ou qu’importe, vous auriez dû annuler plusieurs semaines de tournée avec la trempe que vous avez pris. L’adrénaline, la peur et le froid vous empêchent de tout ressentir, mais demain vous aurez l’impression d’être plus vieille que moi. |
Elle était belle. Elle était jeune. A quel point ? Difficile à dire dans ce nouveau monde. La jeune inconnue hésite longuement. Je comprends sa gêne, sa retenue et sa pudeur. Mais je ne me laisse pas démonter. J’aurais pu lui dire que j’étais un tueur et pas un violeur, mais mon petit doigt me soufflait que ça n’arrangerait rien à l’affaire. Bien sûr que je la regarde quand elle est déshabillée, mais je ne lui impose pas mon regard pendant tout le processus ; j’accroche ses yeux pour bien souligner le fait un peu ironique que meurtrier ne veut pas dire bête à visage humain. Je la dévisage, me noie dans ses prunelles, avant qu’elle ne soit dévoilée, mise à nu, et que je puisse l’ausculter du mieux que je peux. Bien sûr que près de mon corps, je la vois. Bien sûr qu’en lui touchant, même le visage, je vois qu’elle est belle. Mon corps aurait pu se réveiller, en d’autres circonstances. Mais elle n’est pas là pour mon plaisir, et il y a encore une différence entre ces salauds qui l’ont attaquée, et moi. Je souris presque imperceptiblement quand Madame se plaint du temps que je lui demande.
| Il va falloir oublier. Ca nous laissera le temps de passer la nuit et que je vous remette sur le chemin d’une zone moins dangereuse. Je n’aurais malheureusement pas assez d’alcool, et je n’ai rien non plus à manger. Voyons déjà jusqu’au lever du jour. Dormir ici de toute façon, c’est dangereux. |
Elle rit un rien, grimace et m’implore de ne pas la faire rire. J’acquiesce doucement, souffle des excuses quand elle gémit de douleur. Je finis de lui bander la tête.
| Non, vous allez devoir vivre avec le souvenir de vous être déshabillée devant un inconnu dans un endroit aussi glauque que possible. Attention au bandage en tissu noir ; je l’ai fait sécher au cirage pour le stériliser ensuite ; un bandage sombre est plus discret qu’un blanc mais on ne voit plus forcément les épanchements de sang. |
Je suis juste devant elle, les yeux dans les yeux, très proche pour la première fois.
| Je vais regarder votre cuisse, d’accord ? Elle saigne encore un peu. Mais je n’aurais pas assez de fil. Je vais devoir utiliser le système D. Quand vous serez à l’abri il faudra bien laver, à grande eau claire. |
Forcément que je sens son odeur, que je vois sa chair, sa cuisse. Mais elle est rouge, violacée par endroits autour de la contusion.
| Ca, c’est un beau coup de lame. Serrez les dents. Mordez dans ça si vous devez crier. |
Je lui donnais l’un de mes gants en cuir renforcé aux jointures, terriblement costaud. Je pinçais alors la plaie pour la tenir fermée et de l’autre main, avec moults précautions, je traçais un fil de colle liquide super forte pour la refermer après l’avoir d’abord baignée de désinfectant. Je termine. Soupire en baissant la tête. Qui aurait cru ça, moi, devant une femme en culotte, le nez devant son entrecuisse, à la remettre sur pied après une tentative de viol et de rapt ?
| Vous ne devez plus courir, en attendant. Et évitez les répétitions de spectacle, c’est bénin mais ça peut se rouvrir au moindre mouvement brusque. |
Je me relevais en face d’elle. Nouvelle gorgée de gnôle, et lui proposais la flasque.
| Prête pour les côtes ? |
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Jeu 26 Mar - 15:55
Le regard que lance Zatanna à Mirror se veut désolé, mais un rien de circonspection rend le mélange un peu étrange… Forcément. Il ne peut pas comprendre qu’à l’instant même où ils se sépareront, elle fera disparaître ces vilaines blessures et reprendra ses recherches… Pour lui, qui ignore qui elle est, de quoi elle est capable, il est normal qu’elle subisse les conséquences de cette soirée dans la durée… Mais non. Certaines règles ne s’appliquaient pas à elle, bien que ces derniers temps, elle a été contrainte de reconnaître que celles qui s’appliquent à elle sont parfois bien plus cruelles… Elle a de la compassion pour lui qui, contrairement à elle, va traîner quelques jours la douleur des coups qu’il a pris par sa faute… Sauf s’il ferme un moment les yeux. Alors, elle l’aidera avant de s’aider elle-même. C’est une certitude qu’elle a dans ses tripes. Non content de s’être mis en danger pour une parfaite inconnue, il prend également la peine de la soigner. Il mérite, totalement indépendamment des raisons qui l’ont fait se pointer dans la forteresse d’Arkham, qu’elle devine sans avoir envie de les connaître. Les bonnes actions désintéressées, d’où qu’elles viennent, doivent être récompensées. Ou à tout le moins, Zatanna ne veut pas que la situation de cet homme soit pire après qu’avant l’avoir rencontrée…
En se déshabillant, après une longue hésitation, elle se demande s’il la regarde, ce qu’il peut bien penser de la situation, les impressions que ça lui laisse. Elle est curieuse, assez pour penser à user de télépathie, mais pas assez pour passer à l’acte. Elle est intimidée, elle qui, pourtant, a l’habitude de la scène, d’être vue… Il y a une grosse marge, cela dit, entre la visibilité calculée, maîtrisée, contrôlée sous tous les angles qui est la sienne lors de ses spectacles, et… Maintenant. L’impression d’être vulnérable change tout. Et le pire, c’est que la magicienne a bien cinquante façons de remédier à cet état de gêne, de ne plus avoir à s’embarrasser de pudeur… ! Mais toutes magiques, et donc toutes inaccessibles, à priori. A priori, elle doit apprendre à vivre avec sa pudeur, avec sa gêne, et, par ce biais, s’enfoncer un peu plus avant dans l’humanité, elle qui pourtant n’appartient pas à cette espèce. Pas tout à fait en tous cas. Pour elle, c’est un choix. Elle pourrait choisir de se tirer de cet enfer, d’abandonner la quarantaine, sa mission, et de laisser les choses suivre leur cour… Mais non. Même si les échecs la brisent un peu plus les uns après les autres, même si elle craint que sa vie ne retrouve jamais un peu de cette saveur sucrée qu’elle avait autrefois… L’amertume qui ne manquerait pas de découler de la décision de tourner le dos à Gotham pervertirait tout ce qu’elle pourrait vivre de bien par la suite… Alors autant essayer d’arranger les choses.
Sourire à quelqu’un de gentil est un bon début. Elle espère que son apparence ne le rebute pas trop, qu’il n’a pas à trop prendre sur lui pour lui prodiguer ses soins, offerts généreusement. Elle hoche la tête à ses recommandations, et accuse comme elle peut la douleur qui va de paire avec le soin. Elle se souviendra toujours des paroles du mono, pendant son premier camp scout avec le plus scout des enfants, alors qu’elle venait de s’ouvrir la main en essayant de planter la sardine de sa tente. « Si ça pique pas, c’est que ça fait pas effet… » Et lui de lui tartiner du désinfectant qui l’avait faite danser sur place, et pleurer à chaudes larmes qu’elle voulait son papa et rentrer chez elle… Ce soir, même si sa tempe la brûle et que ça lui fait un mal de gueux, elle sait que ça ne sert à rien de pleurer. Ce cocktail de nostalgie et d’impression de décalage avec la plaisanterie de Mirror donne une allure étrange au sourire qu’elle arbore, une fois son bandage terminé. Elle poursuit donc sur leur lancée. « Merci, du coup, de me rapprocher d’avantage de Rambo que d’une blessée… » Rapport au bandeau noir qui lui ceint le front. S’il avait la référence de Miss Daisy, il aura probablement celle-ci.
Son expression amusée, cependant, s’efface quand leurs deux visages se retrouvent trop proches pour que la distance entre eux puisse encore se laisser qualifier de vertueuse. Elle le regarde, Zatanna, a la possibilité de détailler les nuances de ses iris, et, bêtement, tout ce qu’elle parvient à se dire, c’est que c’est une jolie couleur, avec des nuances de gris. Très différente de celle de ses yeux à elle, la dernière fois qu’elle les a vus. C’est étonnant comme quelque chose d’aussi insignifiant à l’échelle de l’univers parvient à la faire souffler, respirer, se calmer et renvoie dans le néant des pensées parasites et bruits de fonds qui lui empoisonnent la cervelle à longueur de journée. Le bol d’air frais est salutaire… Même si de (trop) courte durée.
Elle sort de sa torpeur quand il revient à la charge pour sa cuisse. Bien sûr, elle se demande ce qu’il veut dire par « Système D », et est plus encore perplexe quand il parle de laver à grande eau… Et elle le voit qui sort de la colle forte et qui la désinfecte. « Oh non, vous ne pouvez pas être sé… » Elle a snobé l’offre de son gant, trop interpellée par l’idée de se faire « recoller », et il suffit qu’il passe à l’acte pour qu’elle regrette. Instantanément, la douleur fait se contracter absolument tous les muscles de son corps, et lui coupe le souffle. Elle attrape l’épaule de Mirror, enfonce malgré elle ses doigts dans sa chair, qu’elle relâche comme elle peut pour plutôt chopper son tee-shirt. Elle ne serre même pas les dents, non. Le bas de sa mâchoire ne tient plus, alors que sa bouche est à la recherche d’un air qui refuse de rentrer dans ses poumons.
Quand il la relâche, elle est pâle comme un linge. L’un après l’autre, ses muscles, sans se détendre, se décontractent petit à petit. Zatanna, elle, a la tête qui tourne. S’accrochant toujours à Mirror, elle se laisse aller sur le bureau, s’allonge, et tâche de reprendre sa respiration en dépit d’un corps agité de violents frissons qui tente d’évacuer comme il peut le stress causé par les douleurs récentes. Elle est, à n’en pas douter, au bout de sa vie, mais cherche encore une fois à plaisanter, sa bouche s’étirant en un sourire. « Pour les répétitions, aucun risque… Je ne fais plus de scène depuis deux ans… Pour la course par contre… Vous êtes bien placé pour savoir que ça dépend de qui on a aux trousses… » Elle rit un peu, tousse discrètement, mais ne peut empêcher ses yeux de s’ouvrir grand d’horreur quand il demande déjà à s’occuper de ses côtes. « Laissez… Laissez-moi une minute… S’il vous plaît… » Autant l’idée de lui faire perdre son temps lui fait horreur, autant elle a besoin de quelques secondes supplémentaires pour encaisser déjà tout ça. Et aussi… Elle a peur que ses côtes flottantes soient effectivement cassées, et donc effrayée à l’idée qu’il les touche. Face à tout cela, elle lutte plus que jamais pour ne pas avoir recours à la magie, s’exhorte à la patience. Tu peux le faire… Encore quelques heures… Elle se serine, s’obstinant à se répéter que c’est pour leur bien à tous les deux. « Vous me raconteriez un petit quelque chose de vous… ? » Elle demande, avec douceur, pour tenter de se distraire et de lutter, maintenant qu’elle est allongée, contre la torpeur de la fatigue, qui mènera inéluctablement au sommeil. « Un souvenir d’enfance ? Vous grimpiez aux arbres, quand vous étiez enfant, Mirror ? » Un sourire qui aurait eu sa place sur le visage d’une enfant aux lèvres, elle rassemble ses bras sur elle, contre sa poitrine, pour essayer de se tenir un peu chaud… Et de trouver le courage de le laisser s’approcher de ses côtes.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Lun 30 Mar - 22:37
Se prendre des coups, c’était devenu le quotidien de beaucoup de gens désormais. Il y avait ceux qui les rendaient, ceux qui encaissaient et passaient à autre chose, et ceux qui ne résistaient pas. A mesure que le temps passait, ces derniers étaient de plus en plus rares. Il ne fallait pas s’attendre à ce que les plus faibles puissent tenir bien longtemps, et ce n’était même pas une question de physique ou d’endurance. Tout se jouait dans la durée et la résistances des gens à l’humiliation, à l’absence d’espoir, à tout ce qui pouvait rendre autrefois la vie supportable et qui aujourd’hui, contribuait largement à nous foutre tous en l’air collectivement. La jeune femme faisait partie de ceux qui rendaient leurs coups, c’était évident. Mais pendant encore combien de temps ? Un jour ou l’autre, ce serait comme pour tout le monde. Elle finirait par flancher, par trouver quelqu’un qui soit plus costaud qu’elle. Et surtout plus méchant. Et là elle finira comme tous ceux qui ont fini avant elle ; baignant dans son sang, dans un quelconque caniveau de la ville. C’est le puits sans fin du désespoir, les abysses de notre propre âme, de notre identité collective.
Je continue de soigner, ou plutôt de raccommoder, cette drôle de victime de la soirée. Elle a l’air si fragile, maintenant qu’elle n’a plus tous ces vêtements tâchés de sang, maintenant que sa peau -si douce et si chaude- est teintée d’ecchymoses et de son propre sang… Il est difficile d’imaginer qu’une jeune femme aussi douce et gentille, aussi jolie, soit capable de provoquer une telle horreur à coups de barre à mine. Je devrais pourtant le savoir mieux que quiconque pourtant, que ce recours aux pires extrémités est profondément ancré en chacun de nous depuis toujours. Je continue de la manipuler et d’essayer d’empêcher ses plaies de saigner. Je souris et secoue la tête quand la belle me remercie.
| Vous allez avoir l’air d’une vraie dure à cuire, le genre à filer les miquettes à tous ces fils de putes dehors, qui se croient tout permis parce qu’ils ont un flingue ou une lame, ou rien que ce qu’ils imaginent être une paire de couilles. |
Le regard échangé c’est donc sa cuisse que j’attaque et elle semble surprise de ma méthode, mais je la sens se crisper toute entière et sans retenue, tressaillant sous le coup de la douleur alors que je devais pincer les bords laminés de sa chair pour essayer de les maintenir fermés. Je serre les dents, ce qui crispe les muscles de ma mâchoire, mais je reste confronté, même quand elle vient serrer mon épaule, puis tirer sur mon t-shirt. Je commençais à transpirer un rien de concentration et de nervosité à l’idée de faire pire que mieux, mais j’avais presque fini.
| Ne… Ne bougez pas. Ca va être bon. |
Et voilà que je termine. Je lâche sa cuisse, mais lissant d’abord les bordures de sa plaie ; je mouille mon pouce au désinfectant de fortune et je frotte, plutôt j’effleure la blessure. Afin de ne pas laisser de dépôt de colle, de granule qui se forme avec le sang. Au bout de quelques seconde, je finis par nettoyer les contours plus larges, sur le devant de sa cuisse. Je souffle, baisse la tête une seconde pour reprendre mon souffle. Je finis par me relever et je constatais que la jeune femme était blanche comme pas possible, haletante, visiblement durement impactée par la douleur ressentie. Je soufflais de soulagement d’en avoir fini, toutefois.
| Un conseil dans votre état, rendez-vous si quelqu’un vous agresse, ça sera plus rapide et moins douloureux que si vous devez vous battre avec tout ça, vous allez crever. |
Je hoche la tête, et reprends une lampée de ma flasque qui se vide rapidement, pour en proposer une nouvelle rasade à ma vis-à-vis qui demande de récupérer. Je la dévisage encore longuement quand elle me demande de raconter quelque chose de moi. Un souvenir d’enfance. Je réfléchis un long moment en continuant de la regarder. Ses bras cachent sa poitrine, lui redonnent une contenance. Je m’agenouille, déjà, pour faire mon office, trempant un nouveau bandage de désinfectant.Je ne lui fais pas retirer son soutien-gorge, car la blessure est positionnée plus bas. Je commence à tapoter doucement chacune des côtes à différents endroits de leur longueur, pour mesurer son degré de douleur et rechercher une sensation bien connue.
| Quand j’étais petit… Je voulais devenir astronaute. Me tirer de Gotham, qui partait déjà en vrille depuis l’assassinat des parents Wayne. Je rêvais des étoiles, que je regardais depuis le velux de la maison parentale en banlieue. Je voulais les explorer, un jour. M’y perdre, si possible. Vivre d’incroyables aventures, aller là où personne n’était allé auparavant. |
J’ai senti quelque chose, enfin, sur l’avant-dernière côte. Je relève les yeux vers la jeune femme.
| Je vais aussi devoir vous bander l’abdomen, et serrer assez pour éviter que votre côte brisée ne frotte pas sur celle du dessus en attendant qu’elle se ressoude. Ca va aller ? |
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 31 Mar - 10:28
Le proverbe dit « Gentil n’a qu’un œil ». Zatanna n’a jamais compris ce proverbe. Est-ce que ça veut dire que les personnes borgnes sont gentilles ? Est-ce que ça veut dire que les personnes qui sont gentilles ne voient que la moitié des choses, et sont donc incapables de voir quand quelqu’un leur veut du mal ? Ou bien encore, peut-être qu’il rejoint le proverbe « On n’a rien sans rien », et veut simplement dire qu’on ne peut être gentil de façon totalement désintéressée ? Elle ne sait pas trop, Zatanna. Des personnes profondément gentilles, elle en a rencontré quelques-unes dans sa vie. Clark le boyscout ou encore sa maman, Martha. Son propre père. Diana. Elle-même, aussi, a tendance à se croire gentille… De ce qu’elle tire comme conclusion, c’est que le personnes profondément gentilles ont un seuil de résilience plus élevé que la moyenne, peuvent encaisser un plus grand nombre de frustration de plus grande intensité, avant de péter un boulon. Cela étant, toutes gentilles qu’elles soient, ces personnes restent humaines et il arrive forcément un moment où trop, c’est trop. Alors la frustration éclate, la colère ravage tout, puisque contenue depuis… Bien trop longtemps. Comme elle, ce soir. Zatanna a donné de son temps, de sa vie pour Gotham et même le monde… Elle a subi plus qu’elle ne l’aurait cru, s’est vue réduite en esclavage, ensorcelée… La tentative de viol, ça a été son trop plein, le moment où tout a vrillé dans sa tête, où la colère, la frustration et la peur ont pris pas sur absolument tout le reste, la renvoyant au stade primal d’animal luttant pour sa survie. Elle frissonne d’horreur. Elle veut pleurer, mais elle sait que si elle commence, elle ne s’arrêtera plus et… Elle a encore cette pudeur de vouloir se cacher pour ça, comme les éléphants le font pour mourir. En elle, aucune culpabilité, juste une profonde lassitude, une profonde fatigue, l’impression de lutter en vain…
Et au milieu de ces ténèbres environnantes, il y a lui. Mirror. Lui aussi est gentil. Au moins l’est-il avec elle. Elle pourrait se demander si c’est par intérêt, mais il ignore qui elle est, ce dont elle est capable. Il l’ignorait au moment d’intervenir, et il l’ignore toujours maintenant, alors qu’il prend soin de ses plaies, la rafistole comme il le peut avec ses maigres moyens, au risque de manquer lui-même plus tard, et prend même quelques secondes pour la faire rire. C’était quand, la dernière fois qu’elle a ri ? Leur échange, si brut, lui semble aussi plein de subtilités. A demi-mots, ils avouent des faiblesses avec l’air de ceux qui n’y touchent pas. Des phrases d’apparence anodines qui portant laissent entrevoir des fragments d’âme… Comme cette remarque sur les gens comme ceux qui l’ont agressée. Peut-être à tort, mais Zatanna a l’impression de voir beaucoup de mépris et d’amertume face à de tels comportements. Forcément, ça éveille sa sympathie. Presque à en oublier que, lui aussi, était là pour quelque chose de répréhensible, dans ce bastion… Elle se demande quoi, la magicienne… Tout en sachant qu’elle ne veut absolument pas connaître la réponse, celle-ci ayant bien plus de chances de la contrarier, selon elle, que le contraire. Alors, plus simplement, plus naïvement, elle décide de se mettre des œillères et de s’accorder une brève trêve, une pause, et d’apprécier d’avoir, même de façon éphémère, un soutien. Demain s’écharperont-ils peut-être. Demain peut-être tentera-t-il de la vendre pour des ressources. Mais là tout de suite, il l’aide. Et c’est tout ce qui compte. Alors elle s’autorise à lui sourire, parce qu’il le mérite bien en lui donnant autant d’attention. « Je suis plus robuste que j’en ai l’air… Vous verrez, si nous nous recroisons… Je n’aurai plus rien. » Fanfaronnade innocente, qui peut passer pour celle qui reste incroyablement positive malgré les circonstances… Le fait étant que, elle le sait, sitôt Mirror hors de vue, la magie prendra le relais, la débarrassant de tous ces maux horriblement douloureux…
Et horriblement douloureux est un euphémisme, puisque l’épreuve la laisse haletante, tremblotante, à ce qu’il lui semble à bout de forces… Le mal ayant éveillé ses sens plus que jamais, le moindre contact arrache de violents frissons à la magicienne, autant ce qu’elle perçoit comme des caresses de la part de Mirror qui lisse les contours de sa plaie, que le soupire de soulagement qui lui échappe près de sa peau. « Vous savez ce qu’on dit… » Elle commence à répondre à son conseil, serrant les dents à crever pour les empêcher de claquer, buvant à nouveau allègrement un coup à la flasque de l’homme fait. « Plutôt mourir debout que crever à genoux… Le cas échéant, ils l’emporteront pas au Paradis… » Elle affirme, sombre, sûre d’elle. Zatanna n’a jamais fait dans la revanche, mais elle ne se rendra pas sans combattre. Jamais.
Allongée sur le bureau, bras repliés sur sa poitrine, elle tente comme elle le peut de se détendre, de reprendre son souffle et de se rasséréner avant que Mirror ne s’occupe de ses côtes. Pour se distraire, se calmer, se tenir éveillée et essayer de voir à nouveau un morceau de l’âme de son sauveur, la magicienne s’enquit d’une anecdote de son passé. Quelque chose d’aussi simple que grimper dans les arbres, jouer à chat, à cache-cache, chasser les grenouilles… Ou bien un rêve d’enfant. Quand il commence à lui confier, calmement, les espoirs de son jeune lui, le bleu électrique des yeux de Zatanna s’ancre sur son visage et ne le quitte plus. Elle le voit, brièvement, ce visage poupin et naïf lever les yeux vers la voute céleste pour y chasser un avenir plus glorieux, plus magique que sur la terre ferme… L’anecdote est particulièrement jolie, touchante. Assez pour émouvoir la jeune femme, qui entrevoit un cadeau à faire à son sauveur… Qui avec tout ça est parvenu à anesthésier quelque peu sa douleur, jusqu’à ce que ses doigts appuient sur une fracture. « Ah ! » Le toucher est aussi surprenant que douloureux, tant il tire d’une sorte de transe la magicienne, qui a pu se perdre, pendant une minute, dans les étoiles. Quand il relève les yeux vers elle, elle aimerait lui dire qu’elle pourra l’emmener, un jour, visiter les étoiles… Qu’elle fera ça pour lui, pour le remercier… Mais ce n’est pas le moment. Alors elle se contente de hocher la tête à sa question, et d’afficher un sourire frêle. « Je suis au top de ma forme, ça ne se voit pas ? » Elle plaisante, bien sûr, se moque d’elle-même, et se redresse en grimaçant. « Comment allez-vous vouloir que je me mette pour que ça soit plus facile pour vous ? Assise ? Debout ? » Elle demande, soucieuse que l’entreprise soit la moins contraignante pour lui que possible.
Jonathan Mills
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 31 Mar - 16:50
Je vais bientôt avoir fini de la soigner, finalement. Enfin soigner… Comment dire que c’est le cas quand rien de ce que j’ai fait n’a de vertus définitives ? Je ne pouvais certainement pas me targuer d’avoir des talents en médecin qui soient au dessus de la moyenne, c’était même assez loin d’être le cas. Quoiqu’il en soit il y avait maintenant de quoi souffler un peu. Pas d’hémorragies gravissimes, tout s’arrangeait progressivement et il n’était clairement pas question de devoir paniquer toute la nuit sur ce qu’il pouvait dorénavant arriver. Nous avions chacun fait notre maximum. Maintenant, notre sort était entre les mains des dieux… Ou de ce qui leur ressemblait. Du destin ou du hasard, finalement peu importe. Il fallait encore la maintenir éveillée, mais c’était tout ; le reste nous n’avions maintenant plus le moindre pouvoir dessus. Sur ça, comme sur d’autres choses. Depuis tout à l’heure, la jeune femme est plus qu’à demi-nue. Elle n’est clairement pas à l’aise dans ce rôle, c’est une évidence, avec ses bras qui essaient sans arrêt de la cacher, de lui redonner une certaine contenance. Je faisais ce que je pouvais pour ne pas la gêner, pour ne pas laisser mon regard se promener, se divertir d’un univers aussi maussade que sanglant. Je n’étais pas en manque ; je ne faisais pas partie -du moins en étais-je persuadé- de cette catégorie d’hommes qui ne manquait pas de sauter sur tout ce qui bougeait, dans une dérisoire et pathétique quête de délivrance. Quand j’avais besoin, je trouvais de quoi répondre à cette impulsion. Le reste du temps, j’étais assez discipliné pour attendre, pour me contenir. Le plus souvent, je ne me laissais aller qu’avec une sacrée dose de whisky, au milieu des lumières tamisées, et contre argent comptant.
Je ne faisais pas partie des sales types qui auraient profité de la situation. Un tueur qui ressentait de l’honneur ? A d’autres, sans doute. Mais il fallait bien que l’on se rassure comme on pouvait, que l’on fasse en sorte de pouvoir se tenir à une ligne de conduite. Je sens que la jeune femme n’est vraiment pas bien, mais qu’elle le cache. Je sais aussi que rien de ce que je pourrais faire ne serait capable de soulager ces tourments qui devaient la tarauder mais pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de me poser la question. L’inconnue essaie alors de plaisanter, mais je ne peux que lui jeter un regard un peu triste quand elle se vante qu’elle sera complètement guérie.
| Je vous le souhaite. Vraiment. |
Je sens bien son corps trembler sous mes doigts et je m’excuse silencieusement, mes lèvres remuant en autant de mots informulés qui expriment dans mon for intérieur tout ce que la jeune femme compte comme courage et sans doute, comme douleur. Je hoche la tête quand la belle maîtrise ses tremblements et semble refuser que la souffrance comme la peur ne lui fassent perdre pied.
| Plutôt mourir debout que vivre à genoux, non ? Je crains, chère amie, que toutes ces mains sur votre corps ne vous fassent perdre le fil. |
je la taquinais doucement, alors que je ne la regardais pas dans les yeux, fuyant son regard et son jugement pour la plaisanterie, ne souhaitant que faire diversion pour lui éviter de trop se concentrer sur sa souffrance. Quoiqu’il en soit, elle reste allongée et continue de se protéger, de se cacher à demi, mais mon histoire semble la retenir un moment et la voilà qui me demande quelle position sera la meilleure pour lui faire un bandage sur l’abdomen. Je ne sais pas si j’aurais assez de tissu, toutefois. Je le regarde en soupesant ma réponse, commence à le dérouler… Si, ça devrait aller.
| Assise ça devrait suffire, mais je vais devoir vous approcher de plus près et vous toucher. |
Je le précisais puisqu’elle venait après tout être victime d’une agression qui aurait largement pu devenir sexuelle si je n’étais pas arrivé…
| Je ne veux pas vous brusquer, Madame. | lui dis-je, les yeux dans les yeux pour la première fois depuis que je lui avais confié des rêves ineptes d’enfant.
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 31 Mar - 17:38
Il lui souhaite d’être guérie. Mirror est adorable. Zatanna le considère longuement, sourcils légèrement froncés, ses yeux semblant vouloir exprimer à la place de sa bouche tout de ses certitudes… Parce qu’elle est magique, parce qu’elle a ça en elle. Parce que c’est elle. De la même façon qu’elle sait qu’elle va guérir, elle aimerait lui promettre d’un jour lui faire voir les étoiles… Parce que si le spectacle de la multitude de boules de gaz en chaleur qui parsèment le ciel nocturne comme autant de tâches de peinture blanche sur une toile noire, elle parie que ça ne peut que bouleverser l’âme adulte de retrouver ce simple plaisir d’enfant, de reconnecter avec tous ces espoirs qui ont un jour été les siens… Et possiblement croire à nouveau en la vie. D’aucun dirait que c’est un cadeau empoisonné… Que par les temps qui courent, il vaut mieux faire taire ses états d’âme, comme un robot. Peut-être que oui, peut-être que non. Elle-même serait dans un endroit et dans des conditions bien différentes si Mirror n’avait été qu’un robot… Et, comme un soldat qui accuse le contre-coup d’une expérience traumatisante, Zatanna prend peu à peu la mesure du geste de l’ancien soldat… De ce qu’elle aurait perdu, vécu, vraiment, elle le sent, dans son âme et dans sa chair, s’il n’était pas intervenu… Pourra-t-elle un jour faire quoi que ce soit qui rembourse cette dette inestimable ?
Forcément, elle est distraite quand elle lui répond, et marque un temps d’arrêt quand lui-même la reprend, ne comprenant pas, pour commencer, de quoi il parle… Et puis, le son de ses paroles lui revient. Elle s’est effectivement trompé, et manque d’éclater de rire… Un rire rattrappé par la douleur qui se mute en vague simulacre de rire, de toux, et de « aïe » mêlés. « Oui… Exactement… Moi qui perds la maîtrise de la formule, on aura tout vu ! » Et encore de rire, un peu comme elle peut, se redressant à demi en se tenant, pour le coup, pour de vrai les côtes, espérant vainement les maintenir en place ainsi… Paradoxale, cette situation. Son corps ne s’est jamais senti aussi mal, son esprit ne s’est plus senti libre de rire depuis… Ce qui lui semble être une éternité. Elle attend d’accrocher le regard fuyant de Mirror pour lui sourire gentiment, et poser sa main sur la sienne. « Il y a certaines mains pour lesquelles c’est agréable de perdre le fil… Ou la colle. » Son sourire s’élargit alors que ses yeux tombent sur sa cuisse, rabibochée à l’aide de colle plutôt qu’à l’aide de… Fil de suture. La plaisanterie n’est pas plus fine que la sienne, aussi se valent-ils l’un l’autre sur le sujet, et peut-être Mirror ne se sentira-t-il pas contraint de baisser les yeux à son prochain jeu de mot… Douteux.
Arrive le moment fatidique du bandage de son abdomen. Tendue, la magicienne regarde faire l’ex soldat, et s’interpelle légèrement de ses remarques. Elle le regarde, comme lorsqu’il lui a demandé de retirer son pantalon, longuement, hésitante… Mais cette hésitation, elle ne lui appartient pas, à lui. Elle n’est que le résultat de sensations fantômes qui continuent de la hanter, même si l’auteur de ces sensations est mort, tué de ses mains, la tête fracassée. Il a investi son intimité, et contraint Zatanna à se replier sur elle-même. Accueillir un tiers dans cette intimité, si tôt… Elle baisse les épaules, et les yeux. Prends encore le temps de réfléchir, et a la bêtise de comparer ça à une chute de cheval. « Remonter vite en selle pour éviter le trauma. » C’est parfaitement stupide, mais dans l’esprit affaibli de la magicienne, ça fonctionne. Elle finit par hocher la tête en signe d’assentiment et vient glisser ses fesses au bord du bureau, écartant ses jambes pour rendre la tâche plus aisée à Mirror, et posant ses propres mains, l’une sur son épaule, et l’autre dans sa nuque. Elle ne dit rien, parce qu’elle a peur de changer d’avis, et que ça ne fasse pire que mieux. Particulièrement alerte au toucher de l’homme qui lui fait face, elle est à l’affut de la moindre transgression, du moindre contact de trop ou déplacé… Mais rien. Rien, et ça l’émeut. Non seulement il ne l’a pas regardée comme un bout de viande, à aucun moment, mais aussi, à aucun moment elle ne s’est sentie en danger, menacée. Plus encore, il a fait preuve de prévenance avec elle. Le seul depuis Cassandra, le seul, en dehors de la mignonne petite blonde, depuis deux ans. Alors elle attend, Zatanna, qu’il ait terminé de lui bander l’abdomen comme il l’a gentiment offert, et, quand c’est terminé, elle se permet, elle, de le retenir et de le prendre dans ses bras. Ceux-ci se referment sur l’homme à la chevelure blonde, l’attirent contre elle, avec beaucoup de douceur, forcément, et serrent un peu. La joue intacte trouve l’épaule de l’ancien soldat. « Merci Mirror… Merci pour tout… » De l’avoir sauvée, des soins bien sûr, mais aussi de lui rappeler à quoi ressemble un être humain avec un petit peu de bon sens… Un peu de respect. Merci à lui de lui rappeler que le monde n’est pas que peuplé d’ordures, et qu’il existe encore quelques belles âmes. Merci à lui d’avoir été doux et attentionné quand il aurait pu être efficace et rude. Forte de toute cette gratitude, elle peine à lui rendre sa liberté, trouvant, elle, aussi, un peu de promiscuité dont l’animal social qu’elle a aussi besoin, un rien de soutien, l’impression pendant deux secondes, d’être en sécurité… « Je vous le rendrai, je vous le promets… »
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 31 Mar - 18:44
Je suis mal à l’aise que l’on me regarde aussi longtemps. Que l’on me dévisage. Finalement, c’était un peu comme si j’étais jaugé en permanence. Comme si je vivais littéralement sous un mensonge. Comme si j’étais simplement prêt à tout faire pour ne pas montrer ma vraie nature. Je ne me sens pas bien, pas parce que je viens de traiter des blessures impressionnantes, ou sanguinolentes, et certainement pas parce que j’étais proche d’une jeune femme. Mais je me sentais comme scruté, et je ne renvoyais pas une image très fidèle de moi-même. J’avais du mal à ne pas être confronté au poids de ma responsabilité, à l’amère infortune de ma propre condition et des risques pris, des travers de mes actions. Miss Daisy ne voyait pas tout ce sang que j’avais sur les mains, qui n’était ni le mien ni le sien ? Pourquoi pouvais-je me laver et me récurer les mains si fort que je m’en égratignais la peau, si ce n’était pas parce que je me sentais sali, et pourtant incapable de changer quoi que ce soit ? J’avais essayé. Canon de mon flingue dans la bouche. Serrant la crosse, pressant la détente. Pour éviter les accidents, j’avais réglé le détendeur sur une vraie pression, forte et volontaire, pour que jamais un coup ne puisse partir tout seul. La gâchette n’avait jamais été enfoncée assez fort pour envoyer ma cervelle jusque dans les étoiles.
Ma vis-à-vis se fige quand je lui fais noter son erreur de mot et elle rit de bon cœur. Son visage s’illumine, et si mon regard fuit le sien un mince sourire étend ma bouche , mais la belle se met à toussoter et doit amèrement regretter les élancements de son amusement, désormais. Elle rit encore, se tenant un peu les côtes. Mais sa main se pose sur la mienne. Douce, chaude. Je relève un regard surpris droit sur le sien, quand elle plaisante à nouveau. Je capte ce regard… Le cueille, et me dis que ce regard, on pourrait s’y perdre pour de bon. Non, John. C’est peut être une manœuvre. Je n’y crois pas, mais c’est malgré tout une possibilité. Je dérobe ma main avant un petit sourire d’excuse avant que les choses ne dérapent tout à fait.
| Ravi que la diversion de mes paluches vous empêche de hurler tout à fait, Miss Daisy. |
Je me réfugie dans l’humour, dans la diversion, pour éviter de me confronter à ce qui est en train d’arriver. Je comprends que nous en sommes à une sorte de point de basculement et qu’il n’est plus possible de reculer. Elle doit le saisir aussi. Je le vois dans ses yeux. Tout soigner sans s’occuper de cela, ce ne serait pas terrible, et c’était sans doute le moins que l’on puisse dire. Alors elle se laissait faire. Elle acquiesçait en silence, et je commençais mon ouvrage. La position n’avait rien d’innocente au départ ; ses fesses sur la table, et toujours aussi dénudée. Cuisses écartées. Mais non ; je reste concentré sur ma tâche, et j’enroule le tissu en bandes régulières se chevauchant légèrement, collant le haut de mon corps au sien quand venait le temps de passer dans son dos pour ensuite le passer sur son ventre, et ainsi de suite.
Je me détends tout à fait quand c’est fini, expirant de soulagement de ne pas lui avoir fait à nouveau mal. Mais je me crispe à nouveau quand la brune tend ses bras et m’enlace, me serre contre elle. Si gentille, si douce, si agile autour de moi comme ça, et me remercie… Chaleureusement. Je sens le poids de son corps contre le mien. Ses attributs de femme. Sa chaleur, surtout. Depuis quand n’ai-je pas ressenti ça ?
Je repense à mes filles, et à ma femme. Le dernier câlin, c’était quand ? Sur le départ, pour la soirée d’anniversaire ? Oui. Mais l’odeur dans les cheveux de ma vis-à-vis n’avait rien à voir avec celle dans les cheveux de Shandra. Sa douceur était toutefois tout aussi gratuite, et rétif au départ, je finis par la serrer à mon tour. Je repense à ces câlins collectifs avec mes filles et mon épouse quand je rentrais de mission. A tous ces rires, ces plaisanteries. A ces petites qui fermaient les yeux pour savourer la tendresse du moment. Que je ne connaitrais plus jamais. Mes filles et Shandra étaient toutes mortes, et j’étais seul. Le regard se fit rougit, puis franchement humide. Je les entendais rire autour de moi. M’applaudir en rentrant à la maison pendant que je portais la plus petite qui s’accrochait à mon cou. Ces rires et ces larmes de joie. Je pleure en silence, dans les cheveux de l’inconnue. Je pleure tout ce que j’ai perdu, tout ce qui a disparu. Mais pas cette sensation de bien-être dans l’étreinte, qui me rappelle que sous le masque et sous l’uniforme que je me suis choisi, il reste un homme. Et je serre la femme pour enfouir mon visage dans son cou et ses cheveux, pour cacher ma honte.
Que penseraient les femmes de ma vie de moi, aujourd’hui ? J’étais tellement désolé. D’être ce que j’étais. D’être à jamais incapable de changer.
Je finis par secouer la tête, doucement.
| Non. Vous ne me devez rien. Vous en avez fait autant pour moi. On est déjà quitte. Moi aussi j’aurais pu mourir, ce soir. Et vous vous êtes occupée en premier lieu de moi. Alors, il n’y a pas de dette. |
Et je ne la lâche pas, pas encore.
Zatanna Zatara
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 31 Mar - 19:56
De « Madame », Zatanna devient « Miss Daisy ». Le premier lui plaisait, le second plus encore. Le premier a entraîné le deuxième. Preuve que les choses évoluent, en fonction des impulsions qu’on leur donne. L’ex soldat comme la magicienne auraient pu rester sur leurs réserves, se jauger en chien de faïence, se soigner mutuellement chacun dans son coin, voire se séparer juste après être sortis d’Arkham. Mais non. D’une façon ou d’une autre, ils ont voulu se retrouver là, ensemble. D’une façon ou d’une autre, ils s’ouvrent mutuellement, déballent états d’âme après état d’âme, en tous cas pour Zatanna, comme on enchaîne les pistaches à l’apéro. Le désespoir fait qu’il est facile de se raccrocher à un rien qui soit un peu positif, qui dissipe un peu ce brouillard qui rend tout flou, de la morale à l’humanité. Elle se doute, Zatanna, que si elle creusait un peu, elle trouverait que cet homme n’a rien d’un chevalier blanc… Mais ce qui compte, là tout de suite, ce n’est pas la vérité. C’est ce qu’elle veut, ce dont elle a besoin, et, en ces temps troublés, il lui est totalement impossible de faire la différence entre les deux, de faire la part des choses. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle, qui a été toute seule si longtemps, qui a porté et porte encore une responsabilité trop écrasante pour ses seules épaules, ait autant de facilité à se mettre des œillères, à se pendre au cou d’un inconnu qui se montre particulièrement prévenant envers elle malgré un état qui rendrait enfantin tout abus.
Plus tard peut-être, elle se souviendra de cette rencontre et se fustigera sans doute de son comportement absurde. Pour autant, elle pourra se sermonner autant qu’elle le veut, rien ne pourra dissiper l’impression de chaleur qui se dégage, qui imprègne ce moment. Ce moment, il est comme un phare au milieu des ténèbres dans lesquelles elle navigue. Un éclair fugace, un oasis, un archipel en pleine tempête. Elle se souviendra de cette bouffée d’oxygène qu’il a été, de cette étreinte qu’il peine à accepter avant de s’y abandonner à son tour… Elle le sait, Zatanna, qu’un peu de compassion est ce qui fend les âmes torturées… Alors elle ne se surprend pas de finir par sentir la prise de Mirror s’affermir… Elle pourrait s’en alarmer, mais non. Là, tout de suite, elle ne sait pas ce qu’il a dans la tête, mais elle sait que ça le détruit de l’intérieur. Que la peine soit récente ou ancienne, c’est une plaie qui n’a pas cicatrisé, un fardeau qu’il porte en silence depuis Dieu seul sait quand. Pas de possibilité ou pas de temps pour l’exprimer ? ça n’appartient pas à Zatanna de le savoir. Tout ce qu’elle peut faire, et tout ce qu’elle fait, est compatir. Elle serre plus fort à son tour, autant qu’elle le peut sans que ça ne devienne douloureux, pour l’assurer de son soutien, lui faire savoir sans la béquille des mots qu’elle ne le juge pas, et que si elle ne connaît pas les tourments qui agitent son cœur, elle reconnaît leur existence, qui font répondent en écho aux siens. Ils sont seuls, chacun dans leur tête, mais ensemble.
Son cou accueillant le visage de Mirror, elle cajole doucement le sommet de sa tête, ses cheveux, de sa joue et laisse sa main remonter de sa nuque plus haut vers l’arrière de sa tête, pour y passer doucement ses doigts. Elle ne l’assommera pas de « là, là, ça va aller » ineptes et possiblement inconséquents d’ignorance… En fait, elle ne dira absolument rien sur le sujet, et se contentera d’écouter, s’il veut lui en parler. Quand il se recule pour hocher lentement la tête en signe de négation, la main de la magicienne qui était dans ses cheveux tombe doucement à la base de son cou, son pouce venant effleurer le carré de sa mâchoire. « Ce n’est pas une constellation sur votre bras qui peut rembourser un secours inestimable… Laissez-moi garder ma dette. Elle pourrait vous être utile un jour… » Elle lui sourit, avec douceur, avant de laisser échapper un discret petit rire alors qu’elle pense… « Vous voyez, vous n’avez pas encore pu voyager dans les étoiles, mais je les ai faites venir à vous… Je peux faire des miracles, faîtes-moi confiance. » Son sourire demeure, plein d’irrévérence et de sérieux à la fois… Au point qu’elle en oublie d’être prudente et, telle Hansel et Gretel, laisse une piste flagrante de cailloux blancs pour remonter à sa véritable identité…
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Sujet: Re: Don't Walk Away [Intrigue I - Terminé] Mar 31 Mar - 22:25
La jeune femme semble apprécier les surnoms. Mais cela ne l’incline toujours pas plus à me donner son identité, ou un alias quelconque. Plutôt que de me mentir, elle préfère simplement ne pas me répondre. Je me demande si c’est parce qu’elle a fait quelque chose de vraiment grave, ou seulement qu’elle redoute que ce soit grave ce qui lui est réservé par qui la recherche. En toute logique, sans doute un peu des deux. Peut être que la prudence nécessitait que je profite de l’étreinte pour déclipser de ma cuisse, sans un bruit, la lanière qui contrôlait l’accès à mon arme de poing. Et que je lui en colle deux dans le ventre à bout portant pour me tirer de ce guêpier avant qu’il ne me fasse tuer.
Mais non. Je ne faisais rien. Passer autant de temps à raccommoder une personne juste pour lui trouer la peau ensuite, ce serait vache. Même pour moi. Mais voilà que nous sommes l’un contre l’autre, et que je ne la lâche pas. Je ne lui demande pas son avis non plus, je me contente de la serrer. Ce simple contact qui ruine tout, bouleverse tout. Ce simple contact que je n’avais plus eu depuis bien longtemps. Comment comparer les frêles étreintes, ou celles plus enfiévrées, des paumées qui monnayaient leurs charmes contre des rations, ou leur solitude contre un rien de frisson ? Ca n’avait rien de semblable, au fond. C’était plus proche de ce que ma famille me procurait quand elle existait.
Je me retrouvais alors au bord du précipice. En contrebas, tout ce que j’étais, au fond de moi. Et dans les bras de Miss Daisy ou peu importe son nom, je pouvais retrouver une petite part de tout ce que j’avais été jadis. Un homme qui avait toujours eu du sang sur les mains, mais qui avait des principes fermement chevillés au corps. C’était si loin. J’avais eu une vie pleine de joies et de dangers, de sang et de mort mais aussi d’honneur et d’espoir. Aujourd’hui, je n’avais plus qu’un lit vide, froid. Des chambres de jeunes filles. Restées à l’identique. Vides. Une vie aussi creuse qu’il était important de la combler.
Dans le sang, puisque c’était tout ce que je savais faire. En serrant la jeune femme contre moi, je sentais tout ce qu’il me manquait. Cette fin qui m’échappait, encore et encore, toujours incapable que j’étais d’en finir une bonne fois pour toutes ; condamné à errer, comme le fantôme de la mort qui sème son seul talent partout où il passe.
Je ne peux pas étouffer, pleurant toujours en silence, un petit bruit de gorge bien involontaire, proche du grognement, quand je sens une main qui vient passer dans mes cheveux, sur ma nuque. C’est sans doute un geste anodin, de simple réconfort. Mais pour moi, c’est intime. Je ne fais pas partie de tous ces américains qui font des câlins en permanence. Il n’y a que Shandra qui me touchait comme ça. Je frissonne, mes poils sur la nuque se hérisse en chair de poule. J’ai une autre réaction, plus bas, parfaitement involontaire. Honteuse. Le souvenir était trop vivace. Je me détache brusquement de la jeune femme, pour éviter qu’elle ne sente mon trouble. Mon regard fou se porte sur tout dans la pièce, sauf ses yeux. Sauf ses yeux si bleus. Son épaule, la fenêtre, le fleuve, mon équipement. Tout sauf ses yeux. Je déglutis péniblement, je m’essuie les yeux d’un revers honteux de la manche.
| Je… Je suis désolé. Vraiment. C’était pas ma place. C’était pas ce que je devais faire. |
Je range le reliquat de bandage.
| Je me fiche des étoiles, vous comprenez ? |
Yeux rouges, ton rageur et désespéré, voix qui se brise.
| Les miennes sont à jamais inaccessibles, maintenant. |
Je relève les yeux droit vers les siens, pour la première fois depuis notre séparation. Je déglutis à nouveau, change mon regard de direction. Je ferme les yeux. Inspire et expire doucement. Je reprends le contrôle. Je me calme, l’hystérie et le désespoir n’ont jamais aidés personne. La voix se refait plus sérieuse, plus neutre. Concentrée. La faiblesse est isolée et éradiquée. Il n’y a que la mort qui met fin au devoir.
| Si vous savez faire des miracles, alors gardez-les pour votre guérison. Vous en aurez besoin. Et un autre qui ne serait pas du luxe, ne faites pas de miracle du genre à sauver des gens. Si vous contrariez la mort, elle revient réclamer son dû, et d’autres gens meurent. Vous comprenez ? |